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Accueil du site > Actualités > Société > Licenciements « Facebook » : de quoi sont-ils le nom ?

Licenciements « Facebook » : de quoi sont-ils le nom ?

Il existe actuellement dans notre beau pays, une certaine tendance aux licenciements, délocalisations en tous genres, bénéfices insuffisants pour les actionnaires prédateurs, et ainsi de suite. A cela s’ajoutent depuis quelques mois, les licenciements FACEBOOK, une nouvelle nuisance pour les salariés. Alors de quoi est-ce le nom ?

Une fois de plus Facebook est mis en cause. L’on pourrait croire que c’est le réseau social mondial qui pourrait être la cause de graves ennuis pour des salariés.

Alors il s’agit de bien comprendre. 

Pour de très nombreux usagers de FB, l’endroit ressemble à un espace de liberté, d’ouverture, d’expression où l’on exprime sur son "mur" des idées, des envies, des opinions, que l’on n’aurait sans doute pas exprimées ailleurs, dans l’autre vie, la quotidienne, y compris au travail. 

Tout cela étant la théorie, à moins de verrouiller totalement son compte. Sinon il y a toujours des yeux qui se promènent sur FB, des yeux parfois inquisiteurs des ministères, tendance DCRI, ou des yeux malveilllants de patrons adeptes de "big brother". Pour eux un salarié demeure un salarié même durant ses heures de loisirs, durant ses congés, même durant la nuit, il demeure un salarié, un peu comme un militaire, comme un policier, sauf que, pour le moment, les salariés possèdent encore le droit de grève. 

Mais déjà ne possèdent plus le droit d’expression sur FB, comme l’exemple de Poitiers le prouve. (Lire l’article ci-dessous). Ce n’est hélas pas la première fois, et sans doute pas la dernière. 

Et que cela soit dans le privé ou dans le service public, on constate que les pratiques de flicage et de répression sont identiques. Sanctions, répression, licenciement. Alors peu importe les mots qui sont en cause. Il s’agit de principes de base de la liberté d’expression en dehors des heures de travail, en dehors du lieu de travail.

Ajoutons qu’à Poitiers, l’on peut "saluer" le courage des licencieurs qui ne veulent même pas s’exprimer sur le sujet, sans doute un peu mal à l’aise. On les comprend, les pauvres. Saluons aussi le courage des "bonnes âmes" par qui les informations sont venues de FB aux oreilles des responsables. Il est vrai que l’ambiance en France s’y prête, avec des fonctionnaires aux guichets d’administration ou de banques dénonçant des sans-papiers.

On peut aussi se demander dans ce cas, comment et par qui est délimité l’aspect "douteux" des propos ! Douteux comment, douteux pour qui, douteux pourquoi ? Tout cela nous semble effectivement très douteux, mais douteux comme des licenciements...

Ainsi que le constatait Philippe Sollers il y a quelques années, il y a une certaine odeur de moisi dans cette France... 

Big brother est déjà là, alors méfiance et résistance, et puis espérons que les licenciés réagiront, et que tous ceux qui souhaitent critiquer leurs employeurs, devront juste le faire, au fond d’une cave sécurisée, entre amis triés sur le volet, en vérifiant qu’une municipalité, qu’un patron ou qu’un ministère n’a pas des grandes oreilles qui traînent.

Sinon, attention !

Disons à ces patrons et à ces courageux responsables à Poitiers, que tout cela est pour le moins très très vilain, et nous donne une forte nausée...

Dan 29000 
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La Blaiserie : licenciés après des propos sur Facebook
Deux salariés du centre socioculturel de la Blaiserie ont été licenciés
en octobre après avoir tenu sur Facebook des propos jugés douteux.

Les réseaux sociaux sur Internet, et singulièrement Facebook, s’invitent de plus en souvent dans le monde du travail, y compris à Poitiers. Deux salariés du centre socioculturel de la Blaiserie ont été licenciés en octobre dernier après avoir tenu sur Facebook des propos jugés injurieux pour une partie du public et du personnel de leur employeur. Dominique Durand, directeur du centre social de la Blaiserie, ne souhaite pas, du moins pour l’instant, en dire davantage sur cette affaire. Mais il confirme implicitement ces deux licenciements directement liés à des écrits sur Facebook. « C’est une période encore récente qui m’a beaucoup marqué. On est quand même dans des cas de licenciements pour fautes graves. Et l’affaire concerne deux salariés. Je ne souhaite pas m’étendre pour le moment sur le sujet, c’est encore trop frais... » De son côté, Nathalie Rimbault-Raitière, adjointe aux maisons de quartier, observe la même discrétion sur le dossier : « Je ne veux pas m’exprimer à la place de l’association. », lâche-t-elle simplement.
Ces dernières semaines, les affaires de licenciements liés à des messages postés sur les « murs » de Facebook se sont multipliées. Le 19 novembre dernier, le conseil des prud’hommes de Boulogne-Billancourt avait jugé « fondés » les licenciements de deux salariés de la société d’ingénierie Alten, à qui il était reproché d’avoir critiqué leur hiérarchie sur Facebook : une première qui pourrait faire jurisprudence. Le réseau social aux 500 millions d’utilisateurs subit régulièrement des critiques sur sa politique de confidentialité. Mais les salariés doivent désormais prendre conscience qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’écrire sur un « mur » certes virtuel mais souvent accessible à plus de monde qu’on ne croit...

Frederic DELAGE

Source : Centre presse
 

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2 réactions à cet article    


  • french_car 11 décembre 2010 08:25

    Des profs attaquent leurs élèves pour des moqueries découvertes sur Facebook également.
    Quand on connait la fragilité des ados - il ne s’agit pas là d’établissements dits difficiles ou autres délinquants - on constate les dégâts. Le fameux « outrage non public » inventé par Sarko doit être aboli.


    • dan29000 11 décembre 2010 09:13

      Tout à fait d’accord avec vous, et disons qu’il n’ya hélas pas que cela dans l’« oeuvre » de Sarkozy qui devra être aboli, mais tout un arsenal judiciaire, dont en premier la tristement fameuse loi LOPPSI 2 qui va être votée mardi prochain...

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