Non à la croisade contre les devoirs à la maison
Il ne faut pas hésiter à apporter la contradiction même à ses propres amis.
J'ai été responsable local FCPE et très proche des idées de l'ICEM, ce qui ne m'empêche pas
d'exprimer mon profond désaccord avec une de leurs initiatives , celle qui consiste à dénoncer la persistance des devoirs à la maison.
Place au débat !
« La FCPE et l'ICEM-Pédagogie Freinet dénoncent la persistance des devoirs à la maison et appellent les enseignants et les parents à vivre une quinzaine sans devoirs à la maison, à partir du 26 mars, et à imaginer ensemble d'autres modes de communication sur le travail fait en classe et d'autres façons d'accompagner la scolarité des enfants. »
De quoi se mêlent-ils donc ?
Alors que des milliers de postes d'enseignants sont supprimés et qu'il est urgent et indispensable de réaliser l'unité des enseignants et parents pour la défense des écoles publiques, voici que deux associations majeures et responsables se mettent à opposer les enseignants entre eux pour des choix pédagogiques.
Des instituteurs demandent à leurs élèves de faire des devoirs à la maison, d'autres comme moi - quand j'étais en activité - s'y refusent.
Il s'agit là d'un choix pédagogique de la responsabilité des enseignants et je ne vois pas l'intérêt d'interdire à celles et à ceux qui sont favorables aux devoirs de continuer sur le chemin qu'ils ont choisi.
« La circulaire du 29 décembre 1956 est explicite « la suppression des devoirs à la maison ou en étude », avec des attendus significatifs : « Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail ne peut qu'apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l'équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu'un intérêt éducatif limité. En conséquence, aucun devoir écrit ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif »
Oui et depuis des dizaines d'années des instituteurs continuent à donner des devoirs à la maison.
IL FAUDRAIT PEUT-ETRE RAPPELER L'INTERDICTION, VOIRE PUNIR LES RECALCITRANTS ?
Soyez sérieux mes camarades FCPE et ICEM !
Les devoirs à la maison :
- c'est peut-être l'approfondissement des inégalités avec des enfants qui sont aidés et d'autres pas, les premiers trouvant une aide parentale et des conditions propices au travail personnel, les seconds : non. Cette argumentation se tient même si je connais des parents de milieu très modeste qui suivent très sérieusement la scolarité, les devoirs et leçons alors qu'eux-mêmes ont eu des difficultés dans leur propre cursus.
- c'est peut-être une fatigue excessive, le non-respect du rythme de l'enfant ?
Comme si rester pendant deux heures ou plus le soir devant la télé n'était pas beaucoup plus nocif pour la santé que passer une demi-heure à faire un exercice !
Laissons les enseignants enseigner, faisons-leur confiance...
Je préférais que les enfants apprennent par cœur une poésie ou la table de multiplication, et lisent à la maison plutôt que de leur donner des devoirs à faire. C'était mon choix et les élèves de ma collègue à côté qui donnait deux exercices de grammaire à faire ne traumatisait pas plus les élèves que moi. Elle commençait la journée par une correction et ne pénalisait pas les enfants qui avaient tout faux ou qui n'avaient pas tout fini.
JF CHALOT
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