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Nos départements sont dans le vent (1)

En ce début du mois de janvier 2010, j’entame une veille commentée par département, afin d’ausculter les pratiques politiques locales en France. On retrouvera à l’œuvre les hauts fonctionnaires et les élus, tels que présentés dans la presse régionale en ligne. Leurs travers m’intéressent évidemment, parce qu’ils sont représentatifs d’une époque, de la population, etc. Mon but est de cueillir des fruits sans ordre et sans hiérarchie, pour réaliser une enquête à l’aveugle

Aujourd’hui, le département de l’Ain [carte 1france.fr]. 

  

Le PCF lance sa campagne pour les élections régionales.

« Ne pas se résigner est déjà une révolte.  » Les communistes de l’Ain ont pris un repas ensemble hier à Izernore. Une élue de la région déléguée à la jeunesse et à la lutte contre les discriminations a été l’invitée d’honneur. Le message du Parti ne brillant pas par son originalité, il fallait une voix pour convaincre. Les communistes de l’Ain veulent « donner le pouvoir de vivre » et « peser encore plus dans les décisions prises par la Région. » Dans la région, le PCF s’alliera lors des prochaines élections avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons voulu une union sur un programme, explique le porte-parole. Nous aimerions rompre avec l’idée d’alliance. Nous préférons le terme de rassemblement. [...] Notre optimisme est raisonné. » Deux projets ressortent. Le PCF de Rhône-Alpes souhaite d’une part subventionner les entreprises, d’autre part subventionner l’apprentissage.

Jean-Jack Queyranne en campagne dans l’Ain

Le président de région a rendu visite au département. Il tient à faire connaître les montants d’argent public distribués ici ou là. Ainsi, le constructeur Renault Trucks de Bourg-en-Bresse a obtenu 300.000 euros de la région pour son projet de camions propres (Hybrid, alternative ernergy and Development Line). Le directeur des fabrications parle moins d’énergie propre que de carnets de commande vides. Jean-Jack Queyranne ne s’attarde pas et parle d’« une convention de l’espoir  ». L’argent public servira à payer une extension du site actuel. La direction souhaite en effet « réduire l’intervalle entre la sortie des bureaux d’études et celle des produits finaux des ateliers. » Trois millions sur les dix dépensés proviendront d’aides publiques, parmi celles-ci celles du conseil général de l’Ain (80.000 euros). Les visiteurs ont tenu à voir de leurs propres yeux les chaînes de montage. Elles étaient à l’arrêt. A midi, les ouvriers déjeunent. Dans l’après-midi, Jean-Jack Queyranne a signé le Contrat de développement durable en Rhône-Alpes. L’autre signataire représentait le syndicat mixte de l’agglomération de Bourg-en-Bresse : 9,7 millions d’euros sur six ans.

Les transports scolaires capotent en France pas en Suisse.

En Suisse romande, la neige n’a pas empêché les bus de circuler, contrairement à ce que l’on a observé dans les départements français voisins. Le journal suisse 20minutes ne se prive pas d’ironiser sur cette différence, alors que les conditions hivernales sont équivalentes entre nos deux pays. Or le préfet de Haute-Savoie a décidé d’interrompre le ramassage scolaire dès vendredi. Aujourd’hui lundi, son homologue de l’Ain a pris la même décision. Les uns et les autres se justifient en mettant en avant les prévisions de la météo. « Le ramassage scolaire ne peut se faire actuellement avec le niveau de sécurité minimal requis ». [cité dans le Dauphiné Libéré]. En Suisse, les autobus circulent. En pays genevois, la neige a pourtant bloqué l’aéroport pendant une partie de la journée de dimanche. Un maire interrogé par le journal suisse relève qu’il laisse les chauffeurs juges de la situation. Si l’enneigement s’avère excessif, un coup de téléphone permet un réajustement de dernière minute. Beaucoup d’autobus roulent de toutes façons avec des chaînes.

La décision préfectorale, prise jeudi soir, d’interdire la circulation aux poids lourds dans le département, a rempli les aires de stationnement.

Dans l’après-midi de vendredi, sept cent cinquante camions stationnaient dans l’Ain, faute d’avoir l’autorisation de circuler. La préfecture a annoncé vouloir maintenir le dispositif dans la nuit de vendredi à samedi. Les conducteurs prenant surtout l’autoroute, un grand nombre se sont donc retrouvés bloqués sur les aires de repos enneigées. Ailleurs, les bas-côtés et les parkings de Bourg-en-Bresse ont été transformés en zones d’arrêt forcé. Perdus au milieu de nulle part, les chauffeurs ont cependant pu bénéficier d’un ravitaillement d’urgence organisé par la Croix-Rouge. Le Progrès se félicite de la décision de la préfecture sans s’être renseigné sur le moral des routiers. En effet, les routes départementales n’ont connu qu’un seul accident vendredi. Evidemment, si les camions restaient au garage à l’année...

Arrêts de travail : 7 % de fraudeurs démasqués dans l’Ain

« Oui, on fait la chasse à la fraude aux arrêts de travail, c’est-à-dire aux 7 % non justifiés médicalement, mais c’est pour mieux nous occuper des autres ». Le directeur de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie se montre zélé administrateur. 93 % des personnes respectent les procédures. Celles-là ne l’intéressent pas. Les fraudeurs doivent impérativement rester chez eux. Ils doivent ne dissimuler aucun travail au noir. « Cette politique de répression des abus nous permet d’accroître notre aide à ceux qui sont atteints ». La CPAM n’annonce néanmoins aucune redistribution supplémentaire. Le volume de salariés concernés s’élève à 9.270 par jour. Environ 20 % s’arrêtent à la suite d’un accident.

« La personne qui présente trois arrêts par an est sûre de passer à la moulinette. Les patients des médecins qui prescrivent beaucoup ont des chances de recevoir la visite de nos agents assermentés. Les demandes de départ à l’étranger refusés déclenchent un contrôle automatique, et nous agissons en outre de façon aléatoire… Au bout du compte, les trois quarts de nos contrôles s’avèrent positifs. » On note donc une marge d’erreur des contrôleurs de 25 % ! En conclusion, le directeur de la CPAM de l’Ain veut « aussi tenter de réduire encore le délai de paiement des indemnités journalières. ». A destination des salariés maintenus en arrêt parce qu’ils ne peuvent retrouver leur activité, le directeur annonce une grande décision. « Des gens qui sont maintenus en arrêt du travail faute de solution. Nous avons créé en novembre une commission, qui étudie chaque cas. Une manière de lutter contre la désinsertion professionnelle. »

Grippe A : dans l’Ain, près de 42 000 personnes vaccinées

« ’La crête de la première vague est franchie’, peut-on lire en en-tête du bulletin hebdomadaire national des Grog (Groupements régionaux d’observation de la grippe). » Durant la deuxième semaine de décembre, le nombre de cas de grippe H1N1 en France a diminué pour la première fois : 722.000 contre 850.000 la semaine précédente. Le médecin coordinateur du Grog Rhône-Alpes refuse néanmoins d’entériner cette évolution. Le Progrès annonce en même temps la fin de la vaccination dans l’Ain. 8.600 collégiens et lycéens ont accepté la vaccination, c’est-à-dire moins d’un sur cinq. Il faudrait donc se résoudre à accepter le verdict populaire. Mais le médecin fait mine de se réjouir. « 18 % c’est plutôt bien. Lors de mes vacations j’ai vacciné des élèves dont les parents n’avaient pas voulu qu’ils le soient dans leur établissement. Leur nombre doit être plus important ». Le Progrès annonce pourtant les horaires d’ouverture pour les habitants classés comme non prioritaires. Ces derniers pourront ainsi obtenir une piqûre. On ne voit pas très bien pourquoi ils se montreraient plus enthousiastes que le premier contingent.

Cantines et frais de scolarité : des aides pour les familles

Le Progrès relaie l’information communiquée par le conseil général de l’Ain. Le prix de la cantine restera stable en 2010, dans une fourchette comprise entre 113 et 158 euros par trimestre et par enfant. Chaque année, les quarante-neuf collèges de l’Ain ont recours à des fonds sociaux pour donner un coup de pouce aux familles incapables de payer leurs factures. Cette aide ne se limite d’ailleurs pas au repas, mais concerne aussi les vêtements de sports ou les voyages scolaires. Le journal constate que le rectorat interfère de plus en plus dans cette gestion décentralisée. Dans le même temps les demandes augmentent, tandis que les statistiques nationales de l’Education n’enregistrent aucune répercussion en matière d’allocations de bourses.

« La réalité est complexe. Certains fonds ne sont pas utilisés et sont conservés par les établissements. Le rectorat a fini par prendre en compte ces réserves au moment de la répartition », se défend l’inspecteur d’académie. Il évoque les parents timorés ou ignorants. Mais il ne faut pas s’alerter. Le service des bourses de l’inspection académique de l’Ain veille au grain. Il a débloqué des fonds aux collèges qui en faisaient la demande. « Je ne veux pas entendre parler d’un élève qui ne va pas manger à la cantine parce que ses parents ne peuvent pas payer, proclame l’inspecteur d’académie. Je vais faire particulièrement attention aux secteurs fragiles frappés par la crise, et à ceux qui étaient déjà fragiles, avec l’aide sociale dont l’État n’a pas à rougir ».

Brève. Le 27 novembre dernier à Toulouse, le Conseil Général de l’Ain arrive à la quatrième place dans la catégorie Meilleur magazine d’information réalisé par un organisme public, lors de la remise des prix des Trophées de la communication. [Ouest-France]


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1 réactions à cet article    


  • Gemini Gemini 12 janvier 2010 13:50

    Au premier abord, le sujet semblait fort intéressant. Mais au final je reste sur ma faim du fait que seuls quelques points spécifiques sont abordés, sans vrai cohérence ni fil conducteur.

    Une veille prenant un peu plus de hauteur, plus complète et présenté de façon plus cohérente aurait été fort appréciée et bénéfique aux lecteurs.

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