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Patriotisme, nationalisme et chauvinisme

"Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour mon pays", de nombreux dictateurs, de nombreux généraux envoyant des milliers de soldats à une mort certaine, de nombreux tortionnaires violant, torturant de simples civils, ou des présidents bombardant des populations innocentes, se sont réfugiés derrière cette phrase. Par quel miracle le pays ou vous êtes né serait supérieur à tous les autres ? Pourquoi être fier d’être né ici et pas ailleurs ? Il est totalement irrationnel de croire que nos actes sont contrôlés par la géographie, que l’on est meilleur que ceux qui naissent à quelques kilomètres.

Il existe deux phénomènes qui poussent l’être humain vers l’irrationnel : la religion et le nationalisme ; et lorsque les deux se rencontrent, elles donnent naissance à une sorte d'intégrisme. En France cela conduit naturellement à l’islamophobie.

Le discours nationaliste est entièrement aux mains de la droite qui à chaque occasion nous rappelle notre identité. Sur le plan intérieur, on ordonne aux gens issus de l’immigration d’aimer la France, et sur le plan international la France fait souvent allégeance envers les puissances étrangères (les Etats-Unis, Israël ou la bureaucratie européenne). La mascarade continue avec M. Le Pen qui encense la nation, et va chercher une légitimité aux USA auprès d’un ambassadeur israélien !

Ceux qui nous parlent le mieux de la nation, ce sont ceux qui savent faire vibrer la fibre patriotique pour défendre des politiques ultralibérales, et des intérêts privés. Un PDG du CAC40, ou messieurs Bouygues et Lagardère n’ont pas les mêmes intérêts qu’un chômeur ou un rmiste. Les intérêts de chacun se définissent d’abord par des intérêts de classe et non par des symboles ou des frontières. An nom de la nation, les riches demandent aux pauvres de faire des sacrifices, mais eux même menacent de délocalisation si l’on touche à leurs portefeuilles. Pour eux, l’amour de la nation s’arrête à leur compte en banque !

Au cours des dernières décennies, nous avons pu constater que lors des conflits les actes commis sont seulement jugés selon leur auteurs et non selon leur atrocités, car le nationalisme ne désapprouve jamais les atrocités commises par son camp. Alors que l'on devrait se reconnaître dans des principes universels comme les droits de l'homme, des principes politiques comme le partage des richesses, ou des principes philosophiques comme l’acceptation de la difference.

Avec le sport, le nationalisme devient chauvinisme, dans un stade on minimise aussi les fautes de « nos joueurs », par contre on condamne sans appel les fautes adverses. Lorsqu’une équipe nationale atteint une finale, on devient suspect de ne pas regarder. L’amour du sport devient obligatoire et le sportif sert à cautionner un système, à canaliser l'agressivité de la population. Les dirigeants reçoivent d’ailleurs les sportifs à l’Elysée, font l’éloge de leur bravoure, les citent en exemple, et se servent de leur image pour faire la propagande de la leur, « L’amalgame est l’arme des fascistes » dit d’ailleurs Nicolas Sarkozy !

« Le patriotisme », a déclaré le Dr Samuel Johnson, « est le dernier refuge d’une canaille. » L’écrivain américain Ambrose Bierce a corrigé il est, a-t-il dit, « le premier ».

Jean-Louis FERENCE

Article original publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/11/21/patriotisme-et-nationalisme/


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13 réactions à cet article    


  • Strawman Strawman 25 novembre 2011 08:57

    « Par quel miracle le pays ou vous êtes né serait supérieur à tous les autres ? »

    Ce passage est très révélateur et explique pourquoi vous ne pouvez pas comprendre l’essence du patriotisme : vous le regardez avec votre raisonnement de collaborateur. Aimer ce qui est supérieur, plus fort, ce n’est pas du nationalisme, c’est au contraire livrer sans remords son pays à l’envahisseur parce que sa puissance militaire est plus importante. Le patriotisme, c’est défendre son pays même si la bataille est perdue d’avance, même si ceux d’en face sont plus forts et mieux équipés.

    "Pourquoi être fier d’être né ici et pas ailleurs ? Il est totalement irrationnel de croire que nos actes sont contrôlés par la géographie, que l’on est meilleur que ceux qui naissent à quelques kilomètres.« 

    Le patriotisme n’est pas tant de la fierté que de l’amour, et l’amour n’est pas, ne doit jamais être rationalisé. Mes parents ne sont pas supérieurs, et pourtant je les aime davantage que de parfaits inconnus plus riches et plus intelligents nés à quelques kilomètres. Ma patrie c’est la même chose, c’est ma famille, je l’aime pour cela et non pas parce qu’elle est »meilleure".


    • jaja jaja 25 novembre 2011 09:18

      « Les prolétaires n’ont pas de patrie » disait l’ancien bien oublié. Strawman traite ici, sans rire, Robert Gil de « collaborateur ».

      En tous cas collaborer avec les généraux assassins sous prétexte de patriotisme est un crime. « Notre » armée voit chacune de ses interventions être de nature coloniale ....

      Et dès que le peuple de France mouftera c’est l’armée qui viendra pour tenter de le mater. C’est ce qui s’est toujours passé dans l’histoire.... De la Commune écrasée par les soudards à la grève des mineurs en 1947 et j’en oublie....


      • olivier cabanel olivier cabanel 25 novembre 2011 10:11

        @ l’auteur

        je trouve cette argumentation très convaincante.
        la France de sarkozi a des relents pas très sympathiques.
        les élèves en blouse grise
        l’hymne national avec ses sillons sanglants, que chacun devrait apprendre,
        la délation encouragée,
        tout ça me rappelle un Vichy de bien mauvais augure,
        merci de cet article.
         smiley


        • HerveM HerveM 25 novembre 2011 10:59

          Les blouses grises, ils n’oseront jamais ! D’une parce que c’est contraire à la fièvre acheteuse vestimentaire qui font se frotter les mains aux marchands, de deux parce que aucun gouvernement ne veut se mettre à dos la cohorte des clones de Justin Bieber.

          Quand au sang impur, j’ai lu que le citoyen à particule Rouget De Lisle entendait par là que devait coulait le sang impur du peuple pour sauver la nation de la tyrannie de ceux à qui l’on prêtait la caractéristique d’avoir le sang bleu.


        • taktak 25 novembre 2011 20:30

          Il ne m’a moi pas du tout convaincu.

          1) il oublie de débattre de ce qu’est la Nation, et de faire le lien avec les notions de souveraineté populaire et de contrat social. On ne retrouve donc qu’une définition du nationalisme en creux, qui relève de l’invective et ne s’aveugle en ne remarquant pas que les réactionnaires qui se drapent dans un patriotisme et une défense de la nation ne sont bien souvent que des chauvinistes bas du front, ou des impérialistes malins. Vous noterez d’ailleurs avec quelle facilité des ligues factieuses « nationalistes » au sarkozistes d’aujourd’hui ces gens se rallient facilement à des vues étrangères pour combattre leur peuples.

          2) le débat mérite également une remise en perspective historique. La défense de la nation et le patriotisme de Valmy sont bien différents de ceux de 14/18.
          La défense de la souveraineté populaire face au totalitarisme des constructions supra nationales qu’est par exemple l’union européenne est bien loin de la défense de la nation exprimé par les colonialistes.
          On peut aussi faire des distinguos géographiques.

          Bref, je trouve que cet article gache une question intéressante et importante.
          Car une analyse si grossière conduit à abandonner la défense de la nation, de son indépendance, garantie de l’expressions de la souveraineté populaire à des usurpateurs qui les trahissent (droite, extrême droite) (syndicat, partis politique, associations, structure politque et administrative, corpus legislatif et social sont en france structurés dans le cadre de la nation française, et appartiennent à l’heure actuelle au peuple. Ce n’était pas au début du siècle mais les luttes populaire y on conduit ainsi que la reconstruction politique de l’après guerre avec le CNR).

          De ce fait, les partis progressistes s’interdissent de réclamer la sortie de l’euro, ou de l’union européenne et restent empétrer dans des utopiques « autres europes » et « autres euros ».


        • chantecler chantecler 25 novembre 2011 12:14

          Un gentil montage ...
          Ca peut intéresser , interpeller....
          Bref chacun en fera ce qu’il veut .
          http://www.dailymotion.com/video/k7lioNKmKA2vLf1Rljn?start=231#from=embed


          • penajouir penajouir 25 novembre 2011 12:37

            C’est chez moi ! Et puis c’est à moi ! C’est mon drapeau, mon pays, ma patrie ! Ouais ouais, c’est aussi et surtout ta connerie ! 



              • finael finael 25 novembre 2011 14:03

                « Le patriotisme c’est aimer son pays, le nationalisme détester celui des autres »
                Charles de Gaulle

                Déjà, et malgré son titre, l’auteur amalgame ces deux notions dans une même détestation.

                « Il existe deux phénomènes qui poussent l’être humain vers l’irrationnel : la religion et le nationalisme ». Ah bon, et l’amour, la poésie, l’art, entre autres, n’existent pas. Quel réductionnisme !

                Et comment ne pas voir que l’auteur fait le lit des puissances multinationales, financières, pour qui les nations ne sont qu’un obstacle, par leurs lois, à l’exploitation la plus sauvage des peuples. Les multinationales n’ont pas de patrie.

                Si l’on suit son raisonnement les résistants, les français libres (tout comme les tchèques, polonais, yougoslaves, etc ..) n’étaient que d’horribles nationalistes.

                Et il faut appliquer le même raisonnement à tout le monde : En ce cas ceux qui luttèrent ou luttent aujourd’hui, contre l’occupation coloniale de leur pays furent, et sont toujours, d’horribles nationalistes ! (c’est la signification du mot « vietminh » : parti nationaliste vietnamien)

                Et pour ce qui est de la « leçon d’histoire » de M. Cabanel à propos d’un régime de Vichy qu’il n’a pas connu (les adultes de cette époque sont aujourd’hui nonagénaires), faut-il lui rappeler le
                « je souhaite la victoire de l’Allemagne » de Pierre Laval. En voilà un qui n’était pas nationaliste !

                A mon avis l’auteur aurait bien fait de tourner sa plume sept fois dans son encrier avant de pondre un article sur un sujet sur lequel ses connaissances se résument à quelques slogans.


                • jaja jaja 25 novembre 2011 14:26

                  « Les multinationales n’ont pas de patrie. »

                  Ce qui est plus que discutable que ces multinationales soient sans patrie.... Enfin pour régler ce problème nationalisons les toutes sans indemnité ni rachat aux actionnaires....


                • taktak 25 novembre 2011 20:40

                  « Nationalisation » ? y a pas nation dans le terme, ça vous interpelle pas ?


                • jaja jaja 25 novembre 2011 20:54

                  Je préfère en général parler de socialisation, donc d’appropriation collective des outils de production et d’échange...

                  Ainsi si l’on peut les socialiser à l’échelle européenne c’est pour moi beaucoup mieux qu’à celle de la « Nation »....

                  Je sais que pour vous l’Europe c’est le mal absolu alors que c’est le capitalisme qui est la vraie peste pour les prolétaires du monde entier. C’est de la propriété privée des moyens de production et des banques dont il faut se débarrasser. Plus l’échelle de cette socialisation est vaste, mieux c’est...


                • Aldous Aldous 25 novembre 2011 14:17

                  Un article qui confond le chauvinisme et le patriotisme.

                  Dommage, cela ne sert pas la lutte contre le chauvinisme et ca denigre les valeurs du second.

                  Il manque juste un mot dans cette diatribe qui enfonce des portes ouvretes : Culture.

                  Autant l’adoration geographique est stupide autant le respect de la cuture est sain et benefique. Non toutes les cultures ne se valent pas. Il y a des cultures oppressantes et des cultures progressivistes. Il y a des cultures rationelles et des cultures mystiques et extremistes.
                  Il y a des cultures de paix et des cultures violantes.

                  Defendre sa culture n’est pas meprisable
                  Ceux qui degainent quand ont leur parle de culture sont les heritiers de Goebbels.

                  La civilisation ne se perpetue pas d’elle meme. Elle se defends. Les libertes se payent par du sang et des larmes.

                  Ceux qui veulent convaincre que tous les combats sont malsains sont les veritables ennemis de la liberte.

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Robert GIL

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