Quel avenir pour le livre ?
A l’aube du XXIe siècle, les nouvelles technologies abondent et les loisirs se diversifient. Internet, les 35 heures, les CDrom... Dans ce contexte de révolutions technologique et sociale, quelle est la place du livre dans nos sociétés actuelles ?
Le livre, symbole de savoir et de culture, a toujours été sacralisé. Il existe un mythe de l’objet livre. On peut le toucher, le sentir, le feuilleter, se l’approprier. Le livre est un objet familier, que l’on soit ou non un adepte. On a d’ailleurs pu constater cet engouement durant le Salon du livre le mois dernier, qui a accueilli 174 000 visiteurs, 5,4% de plus que l’année dernière. Car le livre a aussi l’avantage de la pérennité : il traverse le temps, passe de main en main, et peut devenir un véritable témoignage de son époque.
Cependant il se trouve aujourd’hui confronté aux nouvelles technologies, dont certaines peuvent, à terme, nuire à son équilibre.
Prenons l’exemple du CDrom, une source importante d’information. Il permet une bonne approche de l’ensemble du contenu, grâce à un cheminement souvent clair et précis, et grâce à la recherche rapide d’information. Mais d’un point de vue plus concret, le gain de place est un atout indéniable du CDrom, et par conséquent un point faible du livre. Aujourd’hui rares sont ceux qui se procurent une encyclopédie papier, car elle nécessite non seulement une possibilité importante de stockage, mais son prix est aussi relativement élevé. Ainsi les principales encyclopédies sont désormais disponibles en CDroms.
Les maisons d’édition ont donc tout intérêt à s’adapter, en éditant des CDroms ou même des e-books, sans pour autant abandonner le support papier. Car rappelons-le, les canaux se multiplient, se superposent parfois, mais ils ne s’annulent jamais. Le livre n’a pas remplacé la parole, comme la télévision n’a pas remplacé la radio. Et le CDrom, comme les disquettes, les CD, les DVD, a cet inconvénient concernant la pérennité : si le livre traverse le temps, on s’interroge aujourd’hui sérieusement sur la façon de conserver ces nouveaux supports. Car il faut non seulement sauvegarder ces supports, mais également les outils qui permettent de les utiliser : différents ordinateurs de diverses époques, lecteurs DVD...
Le livre apparaît donc toujours quasi incontournable, mais encore faut-il avoir le temps de lire. Car si les réductions du temps de travail ont permis aux Français d’accroître leur temps de loisirs, ils en disposent désormais autrement. L’individu ne se contente plus de se détendre en lisant un livre, aujourd’hui il fait du sport, regarde la télévision ou un DVD, va au cinéma, joue à un jeu vidéo... Tous ces loisirs apparaissent comme autant de freins à la lecture. L’individu se tourne donc davantage vers des lectures qu’il juge « utiles », d’où l’essor considérable ces dernières années du livre pratique : pour apprendre à cuisiner, à bricoler, pour préparer ses vacances...
Le livre doit répondre à un besoin, et plus uniquement à un besoin de détente ou de culture, comme c’est le cas avec la littérature. La littérature s’essouffle donc en ce moment, et l’apparition de nouveaux supports ne contribue pas réellement à un nouvel envol : la majorité des lecteurs de romans disent préférer lire un livre papier plutôt qu’un e-book, sur ordinateur ou sur PDA. On ne feuillette pas un e-book, il n’a pas d’odeur, pas de texture.
L’avenir du livre réside peut-être dans cela : le pouvoir d’être plus qu’un texte, de donner une forme à un fond et de le sublimer. Car dans cette invasion de nouvelles technologies qui nous simplifient la vie, le livre reste cet objet familier qui nous parle et qui a une histoire.
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