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Toulouse : une question de point de vue

Tout se serait donc passé selon les règles, il faudrait dans ces cas là l’unanimité des opinions, il faudrait saluer le courage et l’abnégation de la police. Bien sur, loin de moi l’idée de minimiser ce courage, mais enfin, ne pouvait-on pas maîtriser plus rapidement le terroriste de Toulouse et cela bien avant qu’il ne commette le troisième homicide, à l’école juive ? 

Si les flics ont absolument respecté les procédures, les ordres étaient-ils justes ? 

Je ne vise pas ici les exécutants qui font toujours de leur mieux et qui s’exposent, à ceux-là je tire mon chapeau ? Bravo à vous de risquer votre vie pour la tranquillité de tous. 

Mais une fois applaudis les vrais acteurs, ne faut-il pas se pencher sur les scénaristes, les donneurs de d’ordres et souvent, de leçons, ceux qui tacheraient de profiter d’une situation en ces temps de campagne électorale ? Oui, a-t-on encore le droit de se poser des questions en ce pays ou est-on tenu à un devoir de réserve qui risquerait alors de confiner au droit de se taire ? 

Ce forcené à quand même maintenu en haleine la police, les services secrets, l’aéronavale, les services de déminage, les élites du contre-espionnage, des tireurs d’élite, l’infanterie, deux corps de CRS, des spécialistes rompus à ce genre d’exercices de haute voltige, et puis un Ministre de l’Intérieur à temps complet, petit déjeuner et soirée étape et puis des centaines de brancardiers, des corps d’armée entrainés, un quartier bouclé, des escadrons entraînés aux procédures de négociation avec des tueurs de la pire espèce. 

Un seul mot d’ordre, nous expliquait-on : ne pas le tuer, tout faire pour le prendre vivant, et puis, au bout du compte, une piètre mitraille à dégommer un fugitif en plein délire. 

30 H pour ça serait-on tentés de penser. 30h à se demander comment déloger un malfrat dangereux certes mais qui ne saurait poser plus de problèmes que cela à des professionnels aguerris. 30 H à attendre quoi ? 

Si le but était de dézinguer ce dingue, pourquoi n’avoir pas tout suite lancé des fusées paralysantes ou lacrymogènes à travers les fenêtres pour le maîtriser ?

On est capable de gazer une manif de cinquante mille personnes, n’étaient-on pas censés pouvoir bloquer un individu seul, fut-il aussi puissamment armé ? 

Si le but était de l’avoir vivant, pour pouvoir ensuite l’interroger, alors le moins qu’on puisse dire est que l’on s’est réellement planté dans les grandes largeurs. Ou le voulait-on vraiment vif ? 

Et puis, ce mec étant connu depuis des lustres et sous le coup de plusieurs chefs d’inculpation, n’y avait-il aucune possibilité de le neutraliser bien avant qu’il ne déclenche sa folie meurtrière ? 

Et comment ne pas revenir sur l’utilité des caméras de surveillance. On nous explique, qu’elles auraient permis de visionner des centaines des milliers d’images, d’améliorer la compréhension du déroulement des faits. Mais enfin qu’ont apporté ces joujoux grotesques ? Elles n’ont surtout rien empêché et n’ont pas été décisives pour faire progresser l’enquête ; celle-ci ayant progressé par l’examen des fichiers informatiques et le témoignage d’un garagiste. 

Dans cette mascarade finale qui ressemble étrangement à une bavure, les médias ne furent pas en reste, collaborant au déroulement de ce sinistre scénario ; en permanence tenus en alerte rouge , ils nous jouèrent une commedia dell’arte dans la plus pure tradition, une tragi-comédie à la Pirandello : 

 » Il va sortir, ils vont entrer, je n’ai rien à vous dire, mais je vous le dit quand même. La lumière est éteinte, elle se rallume, on entend des coups de feu, une rafale a éveillé la nuit dans ce quartier résidentiel et calme, à vous les studios, nous reprenons l’antenne dès qu’il se passe quelque chose ». Puis cinq minutes plus tard : «  Est-ce qu’il s’est passé quelque chose depuis tout à l’heure ? Non mais je vous tiens au courant. Le forcené nous fera certainement une déclaration au bout de la nuit qui s’annonce agitée » 

Mince, il aurait pu se rendre pour le journal de 20 h…


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1 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 23 mars 2012 11:02

    Ce forcené à quand même maintenu en haleine la police, les services secrets, l’aéronavale, les services de déminage, les élites du contre-espionnage, des tireurs d’élite, l’infanterie, deux corps de CRS, des spécialistes rompus à ce genre d’exercices de haute voltige, et puis un Ministre de l’Intérieur à temps complet,

    lol ! sans compter les régiments mis sur pied de guerre et ceux qu’on allait rappeler d’afganistan ... ils s’y connaissent en islamistes !!!

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