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Accueil du site > Actualités > Technologies > Pourquoi l’école est finie ?

Pourquoi l’école est finie ?

Dans les pays développés, grâce aux médias numériques, les enfants apprennent de plus en plus en dehors de l’école. Les états peinent à le reconnaitre et à inventer l’éducation numérique. La Floride fait figure d’exception. Dans les grands pays émergents, les médias numériques démocratisent l’éducation à plus d’un milliard d’enfants de villages isolés et de bidonvilles. L’impact sur l’économie mondiale d’une population éduquée et dotée de nouvelles facultés cognitives sera majeur. En France, la révolution de l’Education devrait être notre projet de société. 

Dans le pays développés,les consommateurs sont avides de loisirs. Les médias numériques (écrans plats, smartphones, tablettes) sont un relai de croissance. L’adoption des médias numériques dans l’éducation est moins spontanée. Comme il devient possible d’apprendre à son rythme, de partout et à tout moment, l’éducation numérique détruit l’école de Jules Ferry qui soumettait l’élève au lieu, au temps, à l’adulte et au savoir. L’école est finie, elle est partout. Dans les grands pays émergents, l’éducation est une priorité pour poursuivre la croissance. A terme, les médias numériques auront éduqué un milliard d’enfants déshérités. Au plan mondial, l’impact de l’éducation numérique sur l’économie et sur les facultés cognitives seront majeures. L’éducation numérique préparera à des formes de vie sociale, plus diverses, plus créatives. L’éducation numérique va-t- elle vider les écoles et les bibliothèques comme le développement des idées laïques a vidé bon nombre d’églises ? Quel pouvoir politique, centralisé ou non, réussira, en France, à faire de la mutation de l’éducation nationale un projet de société ?

Les médias numériques sont un relai de croissance pour l’économie développée. Le monde vit ce que les futurologues ont prévu : Marshall Mac Luhan invente l’expression de village global en 1967 dans son livre « The Medium is the Message ». Alvin Tofler publie en 1980 « la troisième vague » qui décrit l’âge de l’information. Le désir dans l’économie occidentale est animée par l’offre de produits numériques inventifs (micro-ordinateurs, téléphones, internet, baladeurs numériques, tablettes,…). L’adoption des médias numériques dépasse toutes les prévisions. Les élèves bénéficient d’une éducation numérique « off » : Pendant les cours, en se cachant des professeurs, les élèves consultent internet et communiquent via leurs smartphones. 95% des élèves utilisent un ordinateur hors de l’école. Wikipédia France reçoit 18 millions de visites par mois. Une jeune entreprise vide les bibliothèques en louant des livres numériques. La triche aux examens explose. Les enfants chatent, surfent et regardent des vidéos sur Youtube, en mangeant ou en marchant. Tandis que les parents craignent la globalisation numérique, les enfants en sont déjà le fruit. Mais l’insertion des médias numériques dans l’offre éducative est lente. Si les médias numériques connaissent une vitesse d’adoption foudroyante dans la vie privée ou économique, il en va différemment dans l’éducation. Cette lenteur concerne, sauf exceptions, tous les pays développés. Le Royaume-Uni est en tête des pays européens avec plus de 60 % des enseignants formés au tout numérique. Le Royaume-Uni utilise les nouvelles technologies afin de résoudre le problème d’une école à deux vitesses. Il s’agit d’abord de réduire l’écart entre les meilleurs élèves et les enfants les plus défavorisés. Le premier salon mondial de l’éducation numérique se tient à Londres. Pour le Royaume-Uni, le numérique à l’école a une finalité économique, en faisant émerger des leaders mondiaux britanniques. L’offre éducative numérique de l’Etat de Floride est considérée, aux Etats-Unis, comme la plus exemplaire. Le professeur Paul E Peterson vient de consacrer un livre aux personnalités qui ont marqué l’éducation aux Etats-Unis. Il distingue Julie Young qui a concrétisé la promesse des nouvelles technologies de l’information à l’école. Julie Young avec l’appui de l’Etat de Floride, a créé dès 1999 une offre d’éducation numérique visant à toucher les élèves empêchés, les élèves habitant dans des endroits isolés manquant d’enseignants. Puis, elle a étendu l’offre à tous les élèves qui souhaitent suivre tout ou partie de leurs cours dans des classes en ligne. En 2008, la Floride compte 544 professeurs dédiés à l’éducation en ligne, des classes de 25 élèves et 196 450 cours. La scolarité d’un élève qui suit des cours en ligne de Florida Virtual Learning Center (FVLC) coute 6100 dollars par an au lieu de 8500 dollars en moyenne. Dans d’autres états, comme le Wisconsin, des procès gagnés par les syndicats d’enseignants ont empêché le développement de l’éducation numérique. La majorité des pays tentent d’introduire via des équipements, l’éducation numérique à coté de l’éducation traditionnelle. On est dans la période de transition qui voit coexister le cheval et l’automobile. Mais à terme, il faudra choisir. Dans cette phase, la France accumule les contre-performances : la France se place au 24e rang européen sur 27 selon l’indicateur mesurant les usages en classe. Notre pays occupe la 21e place européenne pour l’utilisation des ordinateurs à l’école primaire et les compétences informatiques des enseignants et la 26e place pour la motivation des professeurs en matière de nouvelles technologies (source : EU Schoolnet 2010).

L’archaïsme dont souffrent certaines méthodes de gestion de l’Education Nationale et la décentralisation illustrent la difficulté à saisir les opportunités du numérique éducatif. Au plan budgétaire, un rapport d’information du Sénat déplore l’absence d’usage de l’euro dans le pilotage de l’Education Nationale. L’unité de mesure est le nombre d’heures/élèves. L’Education Nationale et le Parlement ne connaissent que très approximativement le coût d’une heure de classe, faute de données monétaires. Avec la décentralisation, la pédagogie relève du national, les investissements du local. Les ordinateurs ou les tableaux interactifs sont, en toute bonne foi, installés sans coordination avec les professeurs, ni avec les programmes, ni avec la pédagogie. Il résulte de la cécité comptable et de l’émiettement des responsabilités, une sous utilisation du matériel numérique par les enseignants. L’internet a bouleversé la recherche d’emploi mais pas la formation professionnelle. L’organisme dominant, l’AFPA ne propose aucune offre en ligne de formation pour certains des savoirs essentiels, notamment en langues… Le périmètre de légitimité de l’éducation est réduit par la diffusion des mémoires électroniques, des moteurs de recherche, des sites d’information accessibles à tout moment et de partout. L’Etat doit aller vers une école avec moins de murs, moins de "temps subi" en classe. Il faut distinguer l’apprentissage numérique, en ligne ou non, seul ou en groupe et les moments de socialisation qui justifient d’être ensemble, sur un même lieu simultanément. En ce sens, on peut dire que l’école est finie, mais pas l’éducation. Les études de veille internationale montrent que les états développés déploient les outils numériques pour éviter l’échec scolaire et pour assurer une égalité territoriale. Mais ils peinent à réinventer l’école. La mutation profonde de l’éducation en Floride est une exception. Les pays émergents investissent dans l’éducation pour assurer leur croissance. L’histoire du développement économique des nations est toujours celui de l’investissement dans l’éducation. Les nouveaux pays industrialisés comme Singapour, la Chine, la Corée ont tous investi dans l’éducation. Les pays les plus pauvres de la planète ont négligé l’éducation. Les grands pays émergents comme la Chine et l’Inde misent sur l’éducation numérique pour assurer leur croissance. Les pays émergents créent une éducation de masse pour les zones rurales et les déshérités des grandes villes. La conception d’une offre éducative est fondée sur approche innovante en terme sociologiques, cognitif et économiques. Le professeur Sugata Mitra de l’université de Newcastle invente l’éducation numérique à partir d’expériences de terrain avec les populations indigentes des villages et des bidonvilles indiens ou au Royaume-Uni. L’approche sociologique étudie les interactions entre les enfants, les outils numériques et l’adulte. L’approche cognitive peut fonder une conception nouvelle de pédagogie numérique. Le Ministère indien de l’Education diffuse une tablette numérique à moins de 50 dollars. L’éducation numérique est fondée sur la découverte et la coopération. En apprenant ensemble, les enfants mémorisent ce qu’ils ont discuté entre eux. Avec l’intervention d’un professeur, la mémorisation augmente. En Grande-Bretagne, le professeur Sugata Mitra a fait mesurer les progrès d’enfants déshérités en sollicitant par internet des grands-mères, une fois par semaine. Les grands-mères n’enseignent pas mais donnent confiance, comme dans un cadre familial. Pour le professeur Sugata Mitra, il est possible d’alphabétiser 1 milliard d’enfants déshérités dans le monde, dans 10 millions de classes, avec des accès internet et électrique, 100 millions d’adultes-modérateurs et 180 milliards de dollars sur 10 ans. Dans les 20 ans prochaines années, l’éducation numérique aura un effet majeur sur la poursuite de la globalisation. L’éducation publique vise à renforcer l’unité nationale en harmonisant le niveau de connaissance et d’accès à la promotion sociale. Elle vise aussi à créer une main d’œuvre employable. Au sud de l’Inde, en l’absence de professeurs d’anglais, les élèves ont un très mauvais accent. Grace à un ordinateur et à un logiciel de prononciation, les élèves parviennent en quelques mois à parler un anglais sans accent. Ils pourront trouver un emploi. Demain, les adultes alphabétisés, des villages ou des bidonvilles, occuperont pour une partie d’entre eux des emplois connectés. Ils seront en concurrence avec les travailleurs européens et américains en ligne. Les médias numériques éducatifs créent la plus grande armée de réserve jamais constituée, de l’ordre de 2 à 4 fois la population active de l’Europe. On peut craindre une fracture numérique entre l’occident qui aura tardé à abandonner son éducation académique et l’Asie qui aura formé une population disposant de nouvelles facultés cognitives. Les pays développés doivent assigner à l’éducation un nouvel objectif stratégique. Il s’agit de former des citoyens ayant un ancrage local et une identité mondiale par l’aptitude à collaborer à des actions créatives et fédératives. Les états développés sont confrontés à un immense défi social et financier : comment mettre à niveau du maniement des outils et contenus numériques, les très grands effectifs des systèmes éducatifs d’avant Internet ? La « fiche de poste » de nos 750 000 enseignants est partiellement remise en cause par l’éducation numérique, qui modifie les contenus, les maniements de données, les outils d’évaluation de l’apprentissage. L’Etat doit aussi surmonter les oppositions de ceux qui construisent les écoles "d’avant" avec des murs, avec des livres scolaires "papier" ou qui transportent des élèves…L’école numérique peut aussi susciter l’esprit critique. En France, un grand débat devrait être lancé sur l’éducation numérique pour tous, tout au long de la vie. Une politique de l’éducation aura besoin d’objectifs, comme la baisse du cout par heure de cours, le développement des capacités cognitives des adultes, l’individualisation du rythme d’apprentissage et de l’offre pédagogique,...

L’Education Nationale est une rente pour tous ceux qui en vivent. Les médias numériques la concurrencent en la contournant. L’école est partout, accessible à tous, à son rythme, tout au long de la vie. L’Education Nationale doit au plus vite accélérer sa prise de conscience, pour ne pas entretenir plus longtemps une forteresse d’un autre âge.

Sources : Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en classe au collège et au lycée : éléments d’usages et enjeux François ALLUIN avec la participation de Marion BILLET-BLOUIN et Régine GENTIL Ministère de l’Éducation nationale, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance Rapport d’information du Sénat Jean-Claude Carle De la Pyramide aux réseaux : une nouvelle architecture pour l’école. N° 649 2010-2011 Saving schools From Horace Mann to virtual learning Paul E Peterson, Professor of government Harvard university Centre d’analyse stratégique, rapport "Le fossé numérique en France, avril 2011. Marché international de l’e-education Etat des lieux et diagnostic Juin 2010 (PM Conseil pour la Caisse des Dépots)


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14 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 29 décembre 2011 10:53

    Marché international de l’e-education Etat des lieux et diagnostic Juin 2010...
    Pour le Royaume-Uni, le numérique à l’école a une finalité économique, en faisant émerger des leaders mondiaux britanniques.
    Produire une main d’oeuvre employable...

    merci pour la pub et le nouveau marché juteux d’e-learning qui s’ouvre pour les marchands de « savoir » bien adapté au monde rêvé de C.Bébéar..


    • penajouir penajouir 29 décembre 2011 11:21

      Super on va pouvoir supprimer tous ces feignants de prof et se remplir les poches en vendant ces gadgets. Bien entendu les gamins se démerdent pour apprendre et les bons samaritains qui fabriqueront et vendront ces M… s’arrangeront pour passer des accords avec les fabricants de logiciels pour qu’ils louent à l’année leurs softs. Pieds et poings, les chiards et leurs parents devront cracher régulièrement au bassinet pour que leurs progénitures ne soient pas incultes. Vive le libéralisme, vive le capitalisme et abat l’éducation comme service public. Monde de merde !!!   


      • Gasty Gasty 29 décembre 2011 12:58

        "Dans les grands pays émergents, les médias numériques démocratisent l’éducation à plus d’un milliard d’enfants de villages isolés et de bidonvilles."

        Cher Monsieur premier prix,bien le bonjour, croyez-vous vraiment que ce que vous dites reflète la réalité sur le terrain. Les préoccupations des habitants de bidonvilles sont principalement la survie, c’est la première éducation qu’un enfant des bidonvilles apprend. Un ordinateur n’a jamais fait vivre un enfant.
        Puisque vous nous dites que ce sont de grands pays, je pense que la priorité de ces pays commencera par le bien-être des populations notamment au niveau de la salubrité.
        Que le numérique puisse être un outil supplémentaire dans les pays développés, soit ! Mais aucunement un objet de démocratie ni d’éducation.



        • joelim joelim 29 décembre 2011 13:16

          L’école « forteresse d’un autre âge », si je traduis, est en fait une horripilante barrière à la propagande consumériste. Ce fantasme est un pur reflet de l’idéologie des oligarques actuels... 

          On a vraiment touché le fond. Et c’est ça qu’on apprend chez l’« élite de la nation », Science-Po.

          • Abou Antoun Abou Antoun 29 décembre 2011 13:53

            Ce qu’aimeraient prouver certains technocrates c’est que puisque la connaissance est partout et facilement disponible, et bien l’école est devenue superflue. On licencie donc les enseignants et on ferme les établissements.
            En somme ceux qui ne seront pas instruits c’est parce qu’ils le veulent bien.
            J’ai l’impression que cet article s’inscrit dans cette ligne.
            Chaque invention est pour le meilleur et pour le pire. L’informatique domestique peut être un merveilleux outil d’ouverture comme un outil d’abrutissement au même titre que la télé.
            Ce qu’il serait intéressant de savoir c’est ce que font spontanément les jeunes avec les micros à la maison. S’en servent-ils majoritairement pour s’instruire ?
            Permettez moi d’en douter...
            Maintenant ce qui est sûr c’est que l’école a très mal intégré ces deux nouveaux outils que sont la vidéo et l’informatique. Ces outils sont largement sous-employés sinon pas employés du tout et c’est dommage. Ayant vécu en direct tous ces ratages je pourrais expliquer en détail pourquoi mais il faudrait écrire un livre. La responsabilité est collective et chacun a contribué à ces échecs (l’administration centrale, les syndicats et le corps professoral dans son ensemble). Les élèves et leurs parents étaient et sont toujours demandeurs, on ne peut dans cette histoire leur faire porter le chapeau.


            • mac 29 décembre 2011 14:31

              Allons y supprimons l’école et remplaçons les prof par du soutien scolaire effectué par des call centers délocalisés, ça coûtera moins cher !
              Le problème c’est qu’en plantant des élèves seuls devant leur écran ce n’est pas le manque d’information mais c’est son trop plein. Ils seront bien incapables de faire le tri, sans un minium de culture.
              Croyez moins un élève qui maîtrise mal la langue n’a pas du tout la même efficacité face à un moteur de recherche qu’un élève qui la maîtrise correctement. En outre et contrairement à ce que la démagogie ambiante veut nous faire croire, tous les apprentissages ne se font pas sans un minimum d’effort et je doute que tous élèves soient capables de surmonter ce problème, seuls devant leur écran.
              La disparition de l’école, un vieux rêve pour les oligarques pour qui le peuple n’a pas besoin de réfléchir. Alors, rendez-vous dans 20 ans quand ce type de réforme aura été mis en oeuvre. Nous verrons alors quel sera le niveau de culture général de nos chères têtes blondes déjà bien mal en point en raison des différentes réformes mises en place depuis une vingtaine d’années. Je vous prédis qu’il sera à peu près au même niveau que notre industrie et notre économie c’est à dire complètement laminés.


              • focalix focalix 29 décembre 2011 15:27

                Voilà qu’elle est une bonne idée.

                Donnez à vos enfants un équipement informatique avec home cinéma, toutes les chaînes tété et tout le toutim, et à dix ans ils sauront :

                - Lire en sachant distinguer l’enseigne d’un Mc Donald de celle d’un garage Mercedes.
                - Avoir acquis une coordination motrice suffisante pour écrire leur nom.
                - Vivre avec une dyslexie jamais corrigée ou une myopie corrigée trop tard.
                - Utiliser une calculette pour, sachant le prix d’un joint, combien coûteront deux joints.
                - Connaître les bons auteurs : Walt Disney, Darty, Sarkozy, David Douillet, le Crédit Agricole, LCL, Panzani aussi.

                etc..

                Et tout cela sans effort !


                •  C BARRATIER C BARRATIER 29 décembre 2011 16:21

                  L’auteur plein d’enthousiasme pour « l’outillage » ignore apparemment tout de la mise en place de ces nouveaux « ustensiles pédagogiques », qui sont numériques...et que les professeurs utilisent très bien.

                   L’auteur s’imagine en passant que l’AFPA est la structure de formation professionnelle la plus importante, alors qu’elle est toute petite..petite..encore petite par rapport aux lycées professionnels, aux lycées techniques, aux universités professionnelles, aux centre de formation d’apprentis, aux GRETA, aux MFR rurales, aux puissantes formations professionnelles privées du BTP, de la Métallurgie....

                  L’auteur confond donc les casseroles et la cuisine et ne connaît pas la formation professionnelle de notre pays ! 

                  Les outils ne sont rien sans le chef, ici le prof qui anime, coordonne, contrôle, évalue, corrige...je dirai même qu’avec l’avènement des nouveaux médias, la tâche de tri, de synthèse est devenue primordiale.
                  Ce qu’il imagine serait certes la vente et le profit réalisés sur des gadgets, mais la noyade garantie pour les élèves et notre pays.

                  Voir dans la table des news, ici, comment j’ai imaginé l’intégration de ces tsunamis de l’information dans la classe :

                  « Pédagogie et méthodes actives, le lycée de demain ? »

                   http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=198


                  • ATTOU 29 décembre 2011 16:45

                    Bonjour Pascal Pérez,

                    Votre position est intéressante mais provoquante.

                    Intéressante car elle démontre que l’introduction des nouvelles technologies dans l’éducation est une réalité mondiale et que la France a un retard important.
                    Il est vrai que la numérisation peut constituer une opportunité si elle se limite à un moyen et non à un objectif.

                    Provoquante car elle ressemble à une attaque en règle contre le service public d’éducation. Elle rappelle le débat sur le livre d’Yvan Illich : « La déscolarisation de la société ». Votre position devrait être plus nuancée et admettre que l’école n’est pas finie, elle va changer. En fait, nous nous acheminons vers des dispositifs hybrides qui mêleront présence d’un professeur, e-learning, tutorat électronique et évaluation en ligne.
                    Il est excessif d’affirmer que les Tic « démocratisent l’éducation à plus d’un milliard d’enfants.
                    Je vous propose une vision sur »La révolution éducative " sur
                    http://landrypp.free.fr/doc/Edito_20_08_2010.pdf


                    • Kern 29 décembre 2011 18:46

                      En vrac, voici tout ce qui m’a fait bondir en lisant votre article :
                      1) A propos de l’auteur : « Premier prix de concours général d’économie, » -> ok, encore un mec qui ne connaît rien en éducation et qui va venir dire aux profs comment faire leur métier.
                      2) " Comme il devient possible d’apprendre à son rythme, de partout et à tout moment, l’éducation numérique détruit l’école de Jules Ferry« -> confirmation du 1) : le mec ne connaît pas l’école. Monsieur, ça fait bien longtemps que les profs adaptent leurs cours en fonction du niveau de l’élève. Ca n’est pas toujours réussi, certes, tout comme l’internet pédagogique n’est pas toujours réussi.
                      3) »Les médias numériques sont un relai de croissance pour l’économie développée« -> phrase qui ne veut rien dire.
                      4) »Mais l’insertion des médias numériques dans l’offre éducative est lente« -> et à nouveau, confirmation du 1). Monsieur, je vous invite à consulter http://emea.smarttech.com/fr/smart-solutions-travail-collaboratif&nbsp ;&nbsp ; ou encore  : http://www.speechi.net/fr/index.php/home/tbi/tableau-interactif-ebeam-edge/?gclid=CK_ErL3lp60CFSFItAodW1EX1A   : voici ce que nous utilisons quotidiennement dans nos classes...
                      Monsieur, le numérique est un OUTIL. Avant de pouvoir l’utiliser en classe, il faut : a) maîtriser l’outil ; b) concevoir les situations dans lesquelles l’outil apporte quelque chose de plus qu’un simple cours ; d) acheter l’outil ; e) modifier les cours.
                      Donc, oui, ça prend du temps.
                      5) » Le Royaume-Uni est en tête des pays européens avec plus de 60 % des enseignants formés au tout numérique« -> phrase vague, sans source... Il est facile de s’auto-déclarer meilleur dans ce genre de domaine.
                      6) »La scolarité d’un élève qui suit des cours en ligne de Florida Virtual Learning Center (FVLC) coute 6100 dollars par an au lieu de 8500 dollars en moyenne« -> aaaah ! Et c’est bien ? C’est là le but ultime, n’est-ce pas ? Faire des économies ! Et les gamins, est-ce qu’ils réussissent mieux ?? Votre article manque cruellement de détails à ce propos...
                      7) »des procès gagnés par les syndicats d’enseignants ont empêché le développement de l’éducation numérique« -> retour au 6)
                      7)  »coexister le cheval et l’automobile« -> c’est comme dans l’économie : il y a des ânes et des chevaux de courses.... en fait non, il n’y a que des ânes.
                      8) »L’unité de mesure est le nombre d’heures/élèves« -> je vais oser un peu de cynisme : il n’y a qu’un économiste pour vouloir mesurer la hauteur et la solidité d’un bâtiment en mesurant le rapport »salaire d’un ouvrier/prix du m²« 
                      9) »les tableaux interactifs sont installés sans coordination avec les professeurs« -> faux.
                      10) »ni avec les programmes« -> le TBI est un OUTIL. On ne change pas le but à atteindre dès qu’on change d’outil, Monsieur...
                      11) » ni avec la pédagogie« -> faux.
                      12) »sous utilisation du matériel numérique par les enseignants« -> retour au 10) et au 4) : un outil, fusse -t’il le plus polyvalent du monde, ne s’utilise pas tout le temps.
                      13) » En apprenant ensemble, les enfants mémorisent ce qu’ils ont discuté entre eux« -> non seulement cette phrase ne veut rien dire, mais en plus, l’idée qu’elle véhicule est fausse. Il ne suffit hélas pas de discuter d’un sujet pour le retenir. Mais cela vous ne pouvez pas le savoir : vous ne connaissez rien à l’école.
                      14) » L’Education Nationale doit au plus vite accélérer sa prise de conscience, pour ne pas entretenir plus longtemps une forteresse d’un autre âge." -> sachez, Monsieur, que la plupart des profs souhaitent que des modifications aient lieu dans l’EN. Hélas, mille fois hélas, les modifications sont TOUJOURS menées par des politiques et des économistes... alors qu’elles devraient être menées par des pédagogues. Conséquence : les réformes sont nulles, inadaptées, et les profs râlent...


                      • Abou Antoun Abou Antoun 29 décembre 2011 19:03

                        A propos de l’auteur : « Premier prix de concours général d’économie, » -> ok, encore un mec qui ne connaît rien en éducation et qui va venir dire aux profs comment faire leur métier.
                        L’éducation a cela de particulier que TOUT LE MONDE se croit autorisé à émettre des avis, critiquer, donner des conseils.
                        Bref chacun se considère comme un spécialiste, admoneste, réprimande, félicite, donne les voies à suivre.
                        C’est particulièrement vrai sur ce forum où nous voyons jour après jour des ’articles’ consacrés à l’École ou à l’Éducation et rédigés en un français plus qu’approximatif assurant qu’en aucun cas l’auteur n’aurait obtenu l’ancien Certificat d’Études Primaires.
                        Mais, ça ne fait rien, on pérore , on pérore avec force yakas.
                        Pour se qui me concerne je sais désosser un gigot. dois-je me croire pour autant autoriser à conseiller les bouchers sur la pratique de leur métier ou bien à écrire un traité de chirurgie.
                         


                      • ddacoudre ddacoudre 29 décembre 2011 18:55

                        bonjour pascal

                        Très intéressé par ton analyse, je me souviens avoir déjà écris sur ce sujet dans le droit fil de Jacques Delors qui en parlait comme un moyen technique d’avenir,

                        pour tant il ne faut pas croire comme tu le sous entend que c’est l’approche comptable de l’enseignement qui sera révolutionnaire, nous sommes passés de la pierre sculptée à la peinture puis à l’écriture avec une plume d’oie et aujourd’hui le numérique, tout a fait d’accord pour faciliter l’accès a l’enseignement sous réserve qu’il soit encadré,

                        nous avons effectivement des enfants qui conversent et échange leur contenu cérébral, mais ce n’est pas pour autant du Savoir, par le net nous pouvons apprendre, découvrir échanger tout cela ne constitue pas un Savoir, c’est seulement l’empilement désordonné de connaissance disponible, il faut donc ne pas confondre s’informer pour apprendre et l’enseignement,

                        je pense aussi que l’école n’est plus adapté a notre temps, mais pas forcément pour les même raisons l’enseignement de base soit l’apprentissage de l’écriture du langage, de l’histoire pour se situer dans le temps, de la géographie pour se situer dans l’espace, de la philosophie pour apprendre le discernement la critique et la transgression sont les matières indispensable pour un homme libre qui doit évaluer les actes de sa vie,

                        l’enseignement techniques vers les métiers dont nous faisons usages préparent à la vie active,

                        or aujourd’hui nous avons tant de spécialisation qu’il n’est plus possible à un seul enfant d’emmagasiner tous les savoirs qui lui seraient utile pour comprendre notre complexité et les productions que nous réalisons, l’on peut comme nous le faisons s’en remettre aux experts, mais c’est encore mieux si nous comprenons ce qu’ils disent, cela nous auraient évité la situation présente,

                        il y a donc à repenser l’enseignement tant par les moyens modernes encadré par un personnel enseignant pour déboucher sur des Savoirs, tant dans sa durée en développant l’éducation permanente tout au long de l’existence,si les filières ont un passage obligé pour se spécialiser dans une activité, elle nous écarte des autres, dont certaine sont d’un intérêt évident a connaître dans le sommaire de leur apprentissage pour comprendre, ex aujourd’hui seul les psychologues et psychiatres savent comment fonctionne un cerveau et tous les autres doivent vivre avec un « outil » cérébral dont ils ignore presque tout, On peut s’en informer sur le net, mais les distorsions de compréhension sont énormes, les bruits comme disent les scientifiques polluent l’information perçu,

                        donc prudence entre le moyen d’éveiller la curiosité par l’accès qu’offre le numérique et l »accès aux Savoirs structurés, nous connaissons le phénomène d’autodidactes, il ne peut constituer une méthode d’enseignement,

                        L’enseignement ayant poursuivi un cheminement similaire, nous ne nous levons pas un beau matin en nous disant « je veux m’instruire ». Il a dû sortir de l’emprise des lettrés, et s’ennoblir auprès des populations incultes au cours d’un long cheminement où il n’a pas manqué d’opposant à l’instruction populaire, comme il y a eu des opposants à l’éducation permanente formulée dans le projet de nouvelle société de J, Delors et J. Chaban-Delmas.

                        Aujourd’hui, l’enseignement est presque exclusivement synonyme de débouché vers un emploi, d’autant mieux rémunéré que cet emploi est important.

                        Pourtant il n’est pas rare d’entendre ces dernières années « à quoi cela sert-il d’envoyer nos enfants acquérir des diplômes s’ils ne donnent pas accès à un emploi ? « Maintenant pour être balayeur il faut le bac ».

                        Est-il impensable d’imaginer que l’on puisse, à l’excès, être agrégé de lettres et occuper un emploi d’éboueur ?

                        Faut-il forcément être « con », pour occuper un tel emploi ?

                        Les inactifs devraient-ils être des ignorants ?

                        Cela parce que par pragmatisme opportuniste nous considérons qu’un emploi ne justifie qu’une complémentarité de connaissance en seule liaison avec son exercice.

                         

                        C’est là un point de vue restrictif

                        Cette difficulté provient de notre façon de considérer l’enseignement sous ses deux aspects étroitement liés et dynamiques, qui élaborent au fil des générations, l’apprentissage d’un langage culturel commun qui édifie et façonne toute société, le « sociologique » et le « technique ».

                        L’enseignement « sociologique » (enseignement général) qui conduit à la satisfaction de nos exigences matérielles par l’enseignement technique. Lesquelles, s’élevant en qualité, nous libèrent, et nous offrent la possibilité d’accéder à un échelon supérieur, d’indépendance contingentée

                        Plus simplement, plus nous nous libérons des tâches de production et ménagères, et plus nous disposons de temps pour un autre usage qui va dépendre aussi, de notre enseignement, voire comme je le soutiens l’enseignement par son immensité et son éternité peut devenir un facteur de croissance le moins polluant, si l’on imagine en faire une activité à par entière source de devenir par les innovations qui sortent de nos cerveau, et il y a plus de chance d’en trouver dans 6 milliards que dans quelques millions. C’est pour cela qu’un jour j’ai écris un essai rémunérer les hommes pour apprendre ou le marché de l’intelligence,

                        ddacoudre.over-blog.com
                        cordialement.


                        • chantecler chantecler 29 décembre 2011 18:58

                          Super !
                          La fabrique à fabriquer des schizophrènes est enclenché ....
                          Cher Monsieur , vous tenez le filon ....
                          Investissez dans les médicaments antipsychotiques et vous toucherez des deux cotés ....
                          Vous êtes trop calé pour que je vous rappelle la base de la base .


                          • Didier Cozin Didier Cozin 1er janvier 2012 21:26

                            Une seule remarque pour aller dans le sens de ce texte (et j’ai eu le malheur d’ense(ai)gner durant plus de 20 ans en collège en banlieue). Cette semaine à Rio de Janeiro nous avons eu toutes les peines du monde à trouver des interlocuteurs parlant anglais. Seul un chauffeur de taxi senior (59 ans) nous a indiqué que pendant la dictature des militaires l’école était excellente au Brésil. Il parlait un anglais de qualité et semblait doté de capacité de synthèse et d’analyse dont ne disposent pas nombre de brésiliens aujourd’hui !. Le problème de l’éducation est mondial, en Inde, en Tunisie, aux USA ou au Brésil les profs ne sont souvent plus que des pantins que plus personne n’écoute. Ivan illich l’avait prédit : Trop d’école tue l’école et en France en scolarisant les enfants dès 2 ou 3 ans on leur administre une overdose de profs bien avant qu’ils n’accèdent au collège.
                            Si l’école commençait à 5 ans avec de gros moyens pour le primaire, moins pour les collèges et les lycées ça marcherait sans doute un peu mieux.

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