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Transition énergétique, épigénétique, IA, transhumanisme, les mirages idéologiques du 21ème siècle et les croyants 2.0

Nous sommes dans une époque incertaine et agitée, mais stabilisée si on la compare aux époques précédentes, notamment les années 1930. Les sociétés occidentales sont riches en matérialités. En revanche, les spiritualités sont incertaines. Juger le monde est inutile. Le transformer est utile. Mais l’utilité ne peut pas être l’unique principe de la politique. Les promoteurs du réformisme sauront vous persuader que le salut est dans le changement des textes, des câbles, des lois, des règlementations ainsi que divers dispositifs d’ordre technique comme le numérique ou bien la transition énergétique et même maintenant une nouvelle médecine qui se veut personnalisée. Ces transformations reposent sur un principe générique étendu au possible dans nos vies, celui de la technique et du savoir qui l’accompagne, la science. Au final, les religions traditionnelles se sont effacées et n’offrent plus de direction pour les âmes, alors que les religions modernes et laïques (idéologies) qui ont suivi ont eu leur heure de gloire ou même leurs lots d’horreur ; et se sont elles aussi dissoutes avec des processus différents. Le nazisme a été vaincu militairement, le communisme s’est effondré en étant déphasé dans le flux mondial du progrès, trouvant en l’Occident non seulement un adversaire idéologique et politique mais aussi et surtout un concurrent.  

 

En 1991 se croisent deux événements, la chute de l’Empire soviétique et l’avènement d’un nouvel ordre idéologique mondial paré des vertus de l’humanisme et qui possède son agenda 21 ; un manifeste livré au monde entier lors du sommet de Rio. Les défis de l’humanité ne sont plus pris en main par les idéologies humanistes traditionnelles, incarnées du reste par les partis ayant gouverné dans les démocraties, mais par les idéologies fondées sur les sciences. Cette séquence historique nous conduit vers la configuration géopolitique singulière affectant les partis classés à gauche et notamment les formations socialistes européennes. Des grandes démocraties replient sur des valeurs éculées, peuple, nation. Les années 2010 ont semé le doute.

 

La technologie, le protocole de Lisbonne, le réformisme sont construit autour d’une science galopante en qui les hommes éduqués voient un salut et la solution aux problèmes contemporains. Hélas, c’est l’inverse qu’il nous faut envisager. La science n’est plus la solution mais un ensemble de problèmes ou du moins elle engendre des problèmes et souvent prétend les solutionner, à l’instar du médecin administrant un poison à un patient afin de lui proposer un antidote moyennant subsides.

 

La science contemporaine se déploie dans quelques secteurs clés de l’existence technique. Trois volets occupent une place importante ou amenée à le devenir. Ce sont la transition énergétique avec l’enjeu « climatique », l’épigénétique avec diverses promesses vantées par quelques scientifiques et autres sachants médiatiques ; enfin un lot comprenant l’intelligence artificielle, le transhumanisme avec en guise de cerise sur le gâteau cette élucubration idéologique qu’est la théorie de la singularité. Ces trois secteurs adossés à la science représentent également des marqueurs puissants révélant quelles sont les préoccupations et les idéologies orientant les acteurs du changement tout en influençant les populations peu enclines à examiner les sous-sols ontologiques de ces tendances ni à entrer en dissidence en affrontant le doute.

 

Ces trois secteurs, désignés comme transition énergétique, épigénétique et transhumanisme, mobilisent les craintes et les croyances agitant les âmes citoyennes. Crainte du réchauffement et croyance dans les actions politiques inscrites dans la COP-21 ; craintes face aux manipulations génétiques et croyances dans l’espoir de vaincre les maladies chroniques, qu’elles soient génétiques ou dégénératives ; craintes face là l’IA et espoir de mettre entre les mains de l’ordinateur une série de problèmes dont la résolution relève de la croyance. Les citoyens sont fébriles et ambivalents, craignant les effets de la planète et les prouesses de technologies dont ils attendent cependant des miracles. Les dévots d’une autre époque vont à Lourdes, les croyants 2.0 se connectent à la Silicon Valley, en quête d’élixirs numériques tout en allumant les cierges artificiels fabriqués à partir de diodes lumineuses.

 

Je ne développe pas plus ces trois aspects. Il y aurait un livre à écrire.

 


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9 réactions à cet article    


  • Clark Kent Clark Joseph Kent 13 mars 2018 09:25

    intelligence artificielle (AI en Français, IA en Anglais, 人工智能 en Chinois)

     
    définition : dieu de geekes

    antonyme (parfois synonyme) : bêtise naturelle

    • LeDinoBleu LeDinoBleu 13 mars 2018 15:02

      @Clark Joseph Kent
      « définition : dieu de geekes »
      Ou simplement d’illuminés. On en trouve à toutes les époques.


    • Jean Roque Jean Roque 13 mars 2018 10:30

      La mort de La Mort, la stimmung de l’angoisse heideggerienne de retour.
       
      Gocho-le-collabo du Capital consumériste mondialiste sera petit guignol avec sa branlette futile de Supermarché comme opium du people...
       
      Pourquoi l’ED ne le voit pas ?


      • zelectron zelectron 13 mars 2018 13:49

        Sans IA + robots, pas de conquête des étoiles !


        • LeDinoBleu LeDinoBleu 13 mars 2018 15:01

          @zelectron
          Toute la question consiste donc à savoir si la conquête des étoiles est bien nécessaire...

          Celle de la conquête de l’espace proche est différente, et déjà solutionnée (cf. l’essai de Gerard K. O’Neill intitulé The High Frontier : Human Colonies in Space : je conseille la 3e édition) : selon les estimations, elle permettrait près de 10 000 ans de ressources plus qu’abondantes pour plusieurs dizaines de milliards d’êtres humains.


        • blbl troll blbl 13 mars 2018 14:53

          craintes = croyances sinon on fait des stats en mesurant les biais


          • Emohtaryp Emohtaryp 13 mars 2018 15:03

            Les dévots d’une autre époque vont à Lourdes, les croyants 2.0 se connectent à la Silicon Valley, en quête d’élixirs numériques tout en allumant les cierges artificiels fabriqués à partir de diodes lumineuses.

            Et les gogols 2.0 votent Mac à ronds.....

            • V_Parlier V_Parlier 13 mars 2018 19:05

              Plus que la science elle-meme, ce qui est à mettre en cause est la techno-béatitude (attendre naivement de la science toutes les solutions sans avoir à se contraindre).


              • Bruce Baron Bruce Baron 13 mars 2018 20:10

                J’ai bien envie de crier haut et fort que l’indifférence dans laquelle se déroulent les J.O d’hiver handisports est scandaleuse. Mais bon, faut bien avouer que moi aussi j’en ai strictement rien à foutre.

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