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Accueil du site > Tribune Libre > M. Macron et la logique de la repentance. Le point Godwin comme point de (...)

M. Macron et la logique de la repentance. Le point Godwin comme point de départ

"On enfonçait dans la vasque du régime" M. Déon

 

   Il est évident que M. Macron en se rendant en pèlerinage à Oradour-sur-Glane le vendredi 28 avril a décidément atteint en beauté le sommet de la montagne de la démagogie, ou plutôt s'est précipité dans le gouffre du chaos rhétorique. Après s'être débattu dans la vase du chantage à la colonisation le voici abattant sa dernière carte. Avec toute l'indécence que cette stratégie implique, M. Macron ne conçoit même pas l'indignité que lui a fait atteindre, dès le début de sa seconde campagne, le point Godwin ! Dans le milieu journalistique, s'il peut constituer l'argument d'autorité par excellence, il symbolise également l'abandon du débat constructif. Il impose le silence, oppresse la réflexion, mais qu'importe, le perdant a été dénoncé.

Ainsi, signez-vous un échec de campagne ou avouez-vous un vide dans votre programme que seul peut rattraper l'argumentum ad hominem ? Considérez-vous avec autant de mépris les Français pour espérer les convaincre par la politique des bons sentiments ? Prenez garde à ne pas bâtir votre campagne sur les décombres d'un discours périmé, d'une stratégie qui s'essouffle.

Quand le recours au pathos se substitue à l'art de la rhétorique...

 

  Si la démagogie est bien l'art d'exploiter les intérêts, les égoïsmes individuels comme des armes de conquête des opinions, en les subordonnant à cet intérêt, ô combien supérieur, de l'instauration d'un pouvoir, elle devrait du moins avoir la décence de ne se justifier qu'auprès des vivants.

Écœurant, de prendre les morts à témoin pour servir les intérêts du capital.

Abject, de profiter du drame national à des fins politiques.

Honteux d'exploiter, non seulement un passé qui ne vous appartient pas, et surtout de réduire la souffrance à une valeur marchande. La commémoration est par nature un geste gratuit et désintéressé. La mémoire est le ciment unificateur d'un peuple. M. Macron l'utilise comme un argument de campagne.

 

  Toutefois, s'il y a quelque choses que M. Macron a très bien assimilé, ce sont les exigences de la guerre stratégique. Elles reposent sur trois piliers : un ennemi à abattre, une arme à maîtriser, un espace à conquérir. L'ennemi n'est pas difficile à déterminer. La nébuleuse médiatique constitue son arme. M. Macron territorialise à présent son combat politique et idéologique. Le passé devient le lieu des affrontements. Les rôles sont réattribués. En se montrant le défenseur de la République et du même coup l'incarnation de la résistance au régime nazi, son concurrent politique est contraint de jouer la pièce, sous le masque de la perdition la démocratie et du même coup, de la menace de mort qui plane sur l'humanité en général puisqu’associé ipso facto au régime hitlérien. Le poids du raisonnement sophiste sacrifie l'honnêteté sur l'autel de l'idéologie.

M. Macron est décidément de ces derniers fantômes qui hantent les couloirs de la vie politique en huant à la menace fasciste à l'heure où il invite les Français à s'habituer au danger terroriste. Le hors sujet, hélas, peut être fatal.

 

 Si la culture française n'existe pas, qu'est-ce que l'histoire alors ? Une boîte de conserve qui a rejoint les chiffres et les statistiques dans le supermarché des arguments électoraux. M. Macron symbolise l'individu même du village global qui ne survit que dans la course effrénée pour la consommation, le prédateur sans cesse insatisfait. Tout y passe, même la culture française.

L'histoire aurait donc déserté les champs d'investigations de M. Macron. Plus celui-ci nie l'existence d'une culture française, plus il s'illustre par la pertinence de son ignorance quant au passé du pays qu'il prétend gouverner. Pauvre pendu étouffé par son nihilisme au-dessus du gouffre de l'inculture.

Si de la France il ne connaît ou ne feint de connaître que les horreurs, pourquoi vouloir être président d'un peuple, d'un pays dont l'histoire ne se résume qu'à la succession morbide de « crimes contre l'humanité » ? Peut-être que la culture française n'existe que dans la mesure où M.Macron l’intègre et la juge dans ses palabres démagogiques ? Finalement la culture française (qui, si elle n'est pas illusion est un déchet à fouler aux pieds) est réinventée et réinterprétée par M. Macron grâce à son art du monologue, d'où son assurance sereine à débiter des absurdités historiques et faire de ses phrases des réservoirs de paradoxes noyés dans un flot de subordonnées. On cherche d'ailleurs souvent la principale...

 

  Si M.Macron avait mieux appris son histoire de France il aurait su que la première initiative des dictatures qu'il redoute tant, est de s'accaparer l'histoire (de la Troisième République au Troisième Reich). Si ce polichinelle de la pensée unique de la non-identité daignait laisser aux Français ce qui peut encore les réunir : leur culture constituée d'un héritage et entretenue par une mémoire...

Vous serez jugé par les peuples pour avoir voulu acheter ses morts. Vous serez jugé au tribunal de l'histoire pour l'avoir ignorée et manipulée et l'avoir réduite à une mascarade de la repentance. Et sachez-le, elle vous enverra bien vite aux oubliettes du château de la honte.

  M. Macron, laissez l'histoire aux historiens, la mémoire à leur peuple et ils laisseront avec insolence la démagogie aux démagogues.

Si vous n'avez pas pitié des Français, ayez au moins pitié des morts.

 


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16 réactions à cet article    


  • pierrot pierrot 10 mai 2017 13:09

    Bonjour, la visite de monsieur Macron est un geste digne et courageux.
    Cela ne satisfait pas les nostalgique du pétainisme, du fascisme et de l’antisémitisme.


    • Le421... Refuznik !! Le421 10 mai 2017 19:10

      @pierrot
      Chaque fois que je lis « point Godwin », je me dis que c’est écrit par un spécialiste et un connaisseur de cette situation.
      Un sympathisant d’extrême droite, of course !!  smiley


    • pierrot pierrot 10 mai 2017 21:02

      @Le421
      Bonjour, je n’ai rien compris, qu’est-ce que point Godwin ?


    • famigori famigori 11 mai 2017 00:17

      @pierrot
      Je me mets à votre niveau pour vous répondre...

      Vos commentaires, tous autant qu’ils sont, sont d’une médiocrité abyssale.
      Vous faites honneur à notre nouveau président.

    • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 11 mai 2017 10:26

      @pierrot Point Godwin : point à partir duquel la discussion est close avant qu’elle ne debouche sur l’antisémitisme.


    • pierrot pierrot 11 mai 2017 11:12

      @GHEDIA Aziz
      Bonjour,Aziz, merci de votre information.
      Donc la discussion est clos sauf pour les antisémites nauséabonds.
      Je quitte.


    • pierrot pierrot 11 mai 2017 11:13

      @famigori
      Vous êtes un imbécile.


    • adeline 11 mai 2017 18:05

      @pierrot Bonjour, je pense que le commentaire de LE421 ne s’adressait pas à vous mais à l’auteur.


    • famigori famigori 11 mai 2017 20:42

      @pierrot
      C’est vrai, un imbécile, mais qui a la conscience tranquille et qui survivra mieux que vous aux années à venir.


    • BA 10 mai 2017 18:20

      Comment Macron m’a séduit, puis trahi.

      EN 2010, LE JOURNAL LE MONDE EST AU BORD DE LA FAILLITE ET EMMANUEL MACRON PROPOSE SON AIDE « BÉNÉVOLE » AUX JOURNALISTES. MAIS LE BANQUIER D’AFFAIRES ROULAIT EN FAIT POUR UN DES GROUPES QUI VOULAIT RACHETER LE JOURNAL…

      Je suis Adrien de Tricornot, je suis journaliste au Monde. En 2010, le groupe Le Monde avait de grosses difficultés financières et j’étais vice-président de la Société des Rédacteurs du Monde.
      Nous les journalistes, au travers de la Société des Rédacteurs du Monde, étions les principaux actionnaires du groupe*. Nous savions que nous allions devoir faire appel à de nouveaux investisseurs, et voir nos parts diminuer. Nous allions perdre le contrôle actionnarial du journal. Il fallait nous entourer de spécialistes : avocats, banquiers d’affaires.

      C’est à ce moment là qu’Emmanuel Macron, jeune banquier chez Rothschild, fait savoir à une journaliste, qu’il est prêt à nous aider « pro bono ».
      Emmanuel Macron se présente à nous comme un banquier d’affaires qui fait de l’argent, mais n’y trouve pas du sens, membre de la Fondation Jean Jaurès, voulant défendre la liberté de la presse, ancien assistant de Paul Ricoeur… Et donc prêt à nous aider bénévolement.
      Et Emmanuel, puisque c’est comme ça qu’on l’appelait à l’époque, devient vite un conseiller important pour nous. On allait le voir le soir chez Rothschild, quand tous ses collègues étaient sortis ou dans des cafés pour se tenir au courant discrètement. On le trouvait formidable, super brillant…

      Le 2 septembre 2010 après-midi, on se retrouve une nouvelle fois dans le bureau d’Emmanuel Macron. On lui rend compte de l’état de nos négociations. On s’apprête à conclure avec l’offre Bergé-Niel-Pigasse, qui n’était pas la direction vers laquelle il nous avait conseillé d’aller. Mais l’entretien reste très cordial.

      Le 3 septembre au matin, nous avions une réunion avec les conseillers de Pierre Bergé [un des futurs repreneurs du Monde], 10 avenue George V. La coïncidence, c’est qu’à la même adresse, il y a les bureaux… d’Alain Minc. Or Minc, ancien président du Conseil de Surveillance du Monde, conseille à l’époque le groupe Prisa qui est un des autres candidats au rachat de notre journal.

      Après notre rendez-vous, nous discutons quelques minutes entre nous avec Gilles Van Kote, président de la Société des rédacteurs du Monde, notre avocat et sa collaboratrice, en bas de l’immeuble. Je vois la porte de l’immeuble s’ouvrir. Un petit groupe sort autour d’Alain Minc, pour aller déjeuner ; le dernier à sortir est Emmanuel Macron. Je croise son regard, il me semble qu’il me voit également  ; il échange quelques mots avec Minc tout en restant sur le pas de la porte, puis Macron disparaît derrière la porte cochère et ne sort pas.
      Là je dis à mes collègues : « vous n’allez pas me croire, mais avec Minc, il y avait Macron ». Mes amis me disent que je suis peut-être un peu fatigué, mais que ça n’est pas possible.

      Je décide d’aller voir si Macron est toujours derrière la porte. Je ne vois personne dans l’entrée, personne derrière la porte, personne dans la cour.
      Je reviens sans l’avoir trouvé. Mais avant que nous séparions, je décide de faire une autre tentative, et je demande aux autres de m’attendre.
      Je monte à l’étage et je sonne au bureau de Minc, mais tout le monde est parti manger. Et je me dis, tiens, si j’allais monter voir aux autres étages.
      J’avais une sorte de pressentiment. J’avais vu que Macron se cachait, or quelqu’un qui se cache doit continuer à se cacher. Je monte les marches. Mon téléphone sonne en appel masqué. Je n’ai pas su qui c’était, j’ai raccroché.

      Et puis j’arrive au dernier étage de l’immeuble. Je vois que la porte de l’ascenseur est bloquée – et effectivement quand j’avais essayé de prendre l’ascenseur, il n’était pas dispo. Et tout au bout de l’étage, sur le palier, il y avait Emmanuel Macron qui s’était bien « replié » au moment où il m’avait vu !

      Il avait bloqué la porte de l’ascenseur, et je ne sais pas si c’est lui qui m’avait appelé en masqué pour savoir si c’était moi qui montait les marches. On s’appelait beaucoup à l’époque, mais pas en appel caché ! Ceci dit, c’est peut-être juste un hasard.

      Surtout, étrangement, quand j’arrive sur le palier du dernier étage, Macron regarde ses pieds et a son portable à l’oreille et fait comme s’il ne me voyait pas. Et précisément au moment où j’arrive sur le seuil du dernier étage, j’entends « Oui allô c’est Emmanuel… » : Il se met à démarrer une conversation au téléphone. Pile au moment où j’arrive. Je ne sais pas s’il y avait vraiment quelqu’un à l’autre bout du téléphone…
      Et moi je vois ce type juste devant moi, qui fait comme si je n’étais pas là. Je suis totalement sidéré. Je pourrais être en colère de la trahison, car on voit bien qu’il a essayé de nous cacher quelque chose, mais je suis assez content de l’avoir trouvé !
      Je me rapproche à quelques centimètres de lui, mais toujours rien… il continue à « parler » au téléphone.

      Je lui tends la main et lui dis : «  Bonjour Emmanuel. Tu ne nous dis plus bonjour ? Mes autres collègues t’attendent en bas ». J’ai senti à ce moment l’angoisse en lui. Il avait du mal à respirer. Son cœur battait à 200 à l’heure.
      Je lui demande ce qu’il fait là. Il me répond :
      «  – J’attends des clients »
      « – Tu attends des clients, comme ça, sur le pas de la porte ? Pourquoi tu ne rentres pas ? »
      «  – Bah, parce qu’en fait on nous prête des locaux ici, mais j’ai pas encore la clé… »
      « – En tout cas mes collègues t’attendent en bas, ça serait bien que tu descendes leur dire bonjour »
      « – Non je ne peux pas, j’attends des clients…  »
      Finalement, je lui force la main pour qu’il descende dire bonjour à mes collègues. Macron retrouve petit à petit son aplomb, pendant qu’on redescend au rez-de-chaussée.

      Je repasse la porte d’entrée de l’immeuble, cette fois avec Macron. Là, mes amis, goguenards, s’attendaient à me voir revenir bredouille. Ils passent de l’état goguenard à celui de la sidération. Parce qu’effectivement Macron était bien là !

      Macron discute quelques instants avec notre petit groupe. Parmi mes collègues, notre avocat d’affaires, qui est assez rompu aux négociations d’affaires, sait que dans ce domaine tout est permis, mais était sidéré. Et Gilles Van Kote [à l’époque président de la société des rédacteurs du Monde, puis directeur du journal de 2014 à 2015], qui était aussi présent ce jour-là, m’avait dit un jour : 
      «  On a été trahis par tellement de gens que si même Emmanuel nous trahit, c’est à désespérer de l’humanité. »
      Quelques minutes plus tard après être parti, Gilles Van Kote m’envoie ce texto :
      « Tant pis pour l’humanité. »

      Je pense que Macron a été se cacher parce qu’il a été surpris. Le fait qu’il soit surpris avec Alain Minc est une sorte d’aveux qu’il a des relations qui ne sont pas connues de nous avec lui. Or Macron est notre conseiller. Il a le droit de rencontrer Minc, soit pour des dossiers qui ne nous concernent pas et où il ne parle pas de nous. Mais s’il parle de notre dossier, il doit nous en rendre compte.
      Cela signifie que, pendant la négociation, Macron avait déjà eu des relations avec Minc, sans nous le dire. Or Minc était le soutien d’une offre qui nous paraissait particulièrement dangereuse, celle de Prisa !

      Plus tard, d’autres éléments ont conforté ces très forts soupçons. Dans le livre de Marc Endeweld, « L’Ambigu Monsieur Macron », j’ai appris qu’un courrier que nous avions nous-mêmes [la Société des rédacteurs du Monde] adressé à Xavier Niel, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse pour demander un délai de 15 jours supplémentaires de négociations avec les différents repreneurs potentiels, avait en fait été rédigé à l’origine par Alain Minc Conseil, la société de Minc. Or, c’est Emmanuel Macron qui nous avait transmis la trame de ce courrier !
      Et d’ailleurs, quand Macron propose de repousser le délai de remise des offres de 15 jours supplémentaires, cela permettait à Prisa de rester encore dans le jeu !

      https://www.streetpress.com/sujet/1486723160-macron-le-monde


      • robert 13 mai 2017 20:05

        @BA
        reste à prouver cela....


      • Louve de France Louve de France 10 mai 2017 18:29

         La France est le seul pays à multiplier les lois mémorielles sur les sujets les plus divers . Nous sommes devenus les champions du monde de la repentance ! 


        C’est ce qu’on appelle la concurrence victimaire Comme si la France tout entière devait chaque jour rougir de son passé.

        Au fait qui a construit l’Algérie ? C’est nous ! 

        Qui se fait coloniser par ces anciennes colonies ? C’est nous ! 

        Et ils construisent quoi chez nous ? Rien ! 

        • Le421... Refuznik !! Le421 10 mai 2017 19:15

          @Louve de France
          Bien votre avatar !!
          On comprends mieux à qui on a à faire.
          C’est cool...

          Je garde mon « phi », au moins, y’a pas de doute !!  smiley


        • Le421... Refuznik !! Le421 11 mai 2017 11:28

          @Etbendidon
          Normal qu’il aille à Marseille...
          Vous savez bien qu’il a horreur des endroits bourrés de blancs aux yeux bleus !!  smiley
          Donc, il va dans une ville multiculturelle.

          D’accord, au FN, on supporte plutôt le PSG, non ??

           smiley  smiley  smiley

          Faut bien déconner un peu de temps en temps !!
          Bonne journée.


        • damocles damocles 10 mai 2017 19:54

          VOUS N4AVEZ RIEN COMPRIS AU DISCOURS DE MICRON : il parlait en fait de toutes les colonisations !

          CLONISATION DE L’ AFRIQUE DU NORD PAR LES ARABES ,AINSI QUE L’ ESPAGNE ET LA France
          .
          pour l’ESCLAVAGE ,c’est pour les trafics des ARABES deportants les sub-sahariens,les razzias barbaresques en mediterranée 

          on pourrait même remonter a la colonisation romaine sur la GAULE (mr Mouret) et demander une indemnisatioon à matteo renzi

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