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Le onze de rêve de l’AS Monaco

Auteur d’une saison fantastique (champion de France et demi-finaliste de la Ligue des Champions), le club de la principauté vient de signer l’un des exercices les plus aboutis de son histoire. L’occasion rêvée de se replonger dans le glorieux passé du vestiaire monégasque via ce onze historique.

Champion de France pour la 8e fois et séduisant demi-finaliste de la C1, Monaco a renoué cette saison avec son standing haut-de-gamme des années 1990-2000. Club majeur du championnat de France depuis les années 1960, double finaliste européen (1992 et 2004), la formation chère au Prince Albert peut s’enorgueillir d’avoir compté dans ses rangs pléthore de grands noms. Best-of.

Evidemment, le « divin chauve » n’a pas gardé la cage des Rouges-et-Blancs aussi longtemps que son illustre prédécesseur : Jean-Luc Ettori. Ceci étant, intrinsèquement parlant, Fabien Barthez est bel et bien le meilleur portier à avoir un jour évolué en Principauté. Débarqué au surlendemain de l’affaire OM-VA, le fantasque gaucher de Lavelanet, champion d’Europe avec l’OM en 1993, aura officié sur le Rocher à l’apogée de son parcours sportif. Double champion de France avec l’ASM (1997 et 2000), il fut parallèlement sacré champion du monde et d’Europe avec l’équipe de France. Chez les Bleus justement, ce gardien au style explosif fait toujours office de référence avec ses 87 sélections empilées entre 1994 et 2006. Imperméable à la pression, celui qui se grillait parfois une petite cigarette en cachette en plein entrainement quitta Monaco pour Manchester en l’an 2000. Meilleur gardien du monde cette année-là, « Fabulous Fab » glana, outre-Manche, deux titres de champion avec les Red Devils.

D’ascendance espagnole, Amoros, originaire de Nîmes, fut déniché par les recruteurs de l’ASM du côté de Lunel en 1977. Pur produit du centre de formation de La Turbie, il évolua douze saisons au club dont neuf ans chez les pros à partir de 1980. Sobre, efficace et doté d’une grosse frappe de balle (on se souvient de son énorme tir sur la transversale lors de la maudite demi-finale du Mondial 1982), il fut élu meilleur espoir de la Coupe du Monde 1982 et participa également aux succès bleus de 1984 (champion d’Europe) et 1986 (3e du Mondial 1986), tout en remportant au passage deux championnats (1982 et 1988) ainsi qu’une Coupe de France (1985) avec son club formateur. Transféré à Marseille en 1989, il s’y imposa comme l’un des tauliers de l’arrière-garde phocéenne. Meilleur joueur français de l’année 1986, recordman de sélections en équipe de France de 1992 à 1999 avec 82 capes, Manu était le prototype même de l’arrière latéral moderne : bon centreur, offensif et technique.

Recalé par le PSG, le natif de Dakar se révéla à Nice après deux années passées en Séries C et B italiennes. Promu en L1 avec les Aiglons au terme de la saison 2001-2002, il fut alors transféré chez les rivaux monégasques. Ancien ailier reconverti en défense, le véloce « Pat » fit alors montre d’un extraordinaire volume de jeu pour devenir d’emblée titulaire. Vice-champion de France en 2003, il prit part dans la foulée à l’épopée européenne des Asémistes, finalistes de la Champion’s League 2004. Quintuple champion d’Angleterre et vainqueur de la C1 en 2008 avec Manchester United, le latéral gauche s’imposa également en équipe de France, où Domenech fit de lui le capitaine tristement célèbre du scandale de Knysna en 2010… Doté d’un fort tempérament, Evra jouit d’une réputation controversée. Arrogant pour certains, attachant pour d’autres, son ancien coach, Sir Alex Ferguson en personne, le décrit avant tout comme un guerrier qui n’abandonne jamais.

Débusqué par les scouts princiers du côté de l’Atlas de Guadalajara, cet élégant stoppeur posa ses valises sur le vieux continent en 1999. Fin technicien, doté d’une exceptionnelle capacité d’anticipation, le Mexicain s’imposa avec sobriété comme la pierre angulaire de la défense monégasque. Champion de France et élu meilleur arrière central de Ligue 1 en l’an 2000, il quitta la Côte d’Azur en 2003, au lendemain de la victoire de l’ASM en Coupe de la Ligue. Egalement reconnu pour la qualité de ses relances ainsi que pour son jeu aérien, « Rafa » fit par la suite les beaux jours du FC Barcelone, club avec lequel il remporta la bagatelle d’une douzaine de trophées dont deux Champion’s League. Vainqueur de la Coupe des Confédérations 1999, de deux Gold Cup et de deux médailles de bronze en Copa America avec sa sélection, Marquez (135 capes) est le meilleur défenseur de l’histoire de son pays. Capitaine emblématique, au Mexique, on le surnomme le « Kaiser » en référence à Beckenbauer.

Natif de Pointe-à-Pitre, le jeune Lilian découvrit la métropole à l’âge de neuf ans. Formé à Fontainebleau, ce diamant brut intégra l’école de foot du Rocher en 1990. Sous la houlette d’Arsène Wenger, le Guadeloupéen fit ses premiers pas chez les pros en 1991, avant de prendre part au parcours des siens en Coupe des Coupes 1992 (finale). Vice-champion de France avec les Rouges-et-Blancs, il devint titulaire pendant quatre saisons, effectuant au passage ses premières armes en Bleu. Athlétique, déterminé, rigoureux et excellent dans les un-contre-un, Thuram devint ensuite l’un des meilleurs arrières de la planète. Détenteur d’un palmarès monstrueux : Coupe UEFA 1999 avec Parme, Scudetto en 2002 et 2003 avec la Juventus et, bien sûr, champion du monde et d’Europe avec la France. Célèbre pour son doublé décisif en demi-finale du Mondial 1998, détient en outre le record de sélections chez les Tricolores avec pas moins de 142 apparitions au compteur.

Encore un talent « Made in La Turbie ». Emmanuel Petit quitta sa Normandie natale à seulement 15 ans pour s’installer dans le Sud en 1985. Gravissant une à une les marches vers le haut niveau, ce joueur polyvalent évolua douze ans en Principauté, d’abord en charnière ou en tant que latéral gauche, puis au milieu de terrain. Bon à la relance et pourvu d’un sens tactique bien au-dessus de la moyenne, Petit s’affirma rapidement sous les ordres d’Arsène Wenger. Pion essentiel dès sa seconde saison sénior, Platini le convoqua en équipe de France à même pas 20 ans. Vainqueur de la Coupe de France en 1991, finaliste de la C2 en 1992 et champion en 1997, il troqua ensuite la tunique des Rouges-et-Blancs de la Riviera pour celle de la Tamise. A Arsenal, où il retrouva son mentor (Wenger), il prit vite ses marques. Champion d’Angleterre et champion du Monde en 1998, l’auteur du 3e but de France-Brésil promena ensuite sa crinière blonde au Barça et à Chelsea avant de devenir consultant TV.

Formé à Lyon, c’est à Monaco que « Ludo » explosa à la fin des années 1990. Champion de France 2000 sous les ordres de son mentor Tigana, il était alors membre du redoutable quatuor offensif Gallardo-Giuly-Simone-Trezeguet qui terrorisa la L1 au début du nouveau millénaire. Double buteur en finale de la Coupe de la Ligue 2003, l’insaisissable « lutin magique », rapide et technique, dérouta les meilleures défenses d’Europe en 2004. Auteur d’une prestation XXL face au Real Madrid, Giuly enflamma le Stade Louis-II en qualifiant l’ASM d’une somptueuse « Madjer ». Dès lors considéré comme l’un des meilleurs trublions du monde sur son côté droit, l’ailier d’origine corse s’engagea avec le Barça, où il signa deux saisons pleines, auréolées d’une C1 en 2006, avant de perdre sa place au profit d’un certain Messi. Blacklisté par Domenech alors qu’il aurait dû participer au Mondial 2006, ce Monégasque d’adoption, passé par la Roma et le PSG, revint donner un coup de main à son club de cœur en 2011.

Meilleur jeune du Mondial 1986, double finaliste de la Coupe UEFA, champion de Belgique avec Anderlecht et vainqueur de la Coupe d’Italie avec le Torino, ce véritable bourlingueur atterrît sur le Rocher en 1993 après avoir également fréquenté l’Inter, Bordeaux et Auxerre. Tactiquement intelligent, pourvu d’une excellente vision du jeu ainsi que d’un grand sens du dribble, ce fin technicien, capable d’évoluer aussi bien en soutien qu’en relais, illumina par intermittence l’entrejeu de la formation princière pendant quatre ans. Demi-finaliste de la Champion’s League 1994, le passage en Principauté du milieu italo-belge fut hélas miné par plusieurs blessures, ce qui n’empêcha pas l’homme aux multiples nominations au Ballon d’Or d’être sacré champion de France, lors de sa dernière saison sur les bords de la Méditerranée en 1997. Fort de 84 sélections avec les Diables Rouges, Vincenzo Scifo prit part à sa 4e Coupe du Monde en 1998 avant d’entamer, en 2001, une carrière d’entraineur.

Pour occuper ce poste-clef, on a évidemment pensé à Delio Onnis, Sonny Anderson, David Trezeguet ou encore Radamel Falcao. Ceci dit, en termes de talent pur, le meilleur n°9 à avoir un jour foulé les pelouses du Prince Rainier demeure sans conteste « Mister George ». Repéré au Tonnerre de Yaoundé par Claude Le Roy, alors sélectionneur des Lions Indomptables, c’est avec le titre de champion du Cameroun en poche que le natif de Monrovia s’installa sur les hauteurs de Monte-Carlo à l’été 1988. Puissant, véloce et adroit devant le but, le Libérien constitua d’emblée un pion essentiel du dispositif offensif. Vainqueur de la Coupe de France 1991, puis membre prépondérant de l’épopée européenne de 1992, il fut transféré au PSG dans la foulée. Devenu le meilleur attaquant africain de tous les temps via ses performances monstrueuses dans la capitale puis au Milan AC, Weah demeure pour l’heure le seul et unique Ballon d’Or à avoir un jour porté la tunique monégasque.

Repéré à Grenoble puis révélé à Strasbourg, c’est à Monaco que Youri, le fils de Tchouki, devint véritablement Djorkaeff ! Engagé par les dirigeants princiers en 1990, ce Lyonnais de naissance évolua cinq années durant en Principauté. D’abord remplaçant de luxe, l’électron libre s’imposa peu à peu comme le point central de l’attaque rouge-et-blanche. Vice-champion et vainqueur de la Coupe de France en 1991, finaliste de la C2 en 1992, le futur binôme offensif de Zidane chez les Bleus aiguisa son remarquable sens du but sur le Rocher, au point d’être même sacré meilleur buteur de Ligue 1 en 1994, un honneur rare pour un joueur estampillé « milieu de terrain ». Très doué techniquement, ce bon tireur de coup-franc étala ensuite sa vista en 1995 au PSG, club avec lequel il remporta la Coupe des Coupes 1996. Egalement titré en Coupe UEFA avec l’Inter puis champion du monde avec les Bleus en 1998, Djorkaeff boucla la boucle après s’être installé à New-York au milieu des années 2000.

De toutes les pépites issues de la pépinière turbiasque, et en attendant de voir jusqu’où ira la comète Kylian Mbappé, Thierry Henry reste à ce jour le plus grand talent. Arrivé sur la pointe des pieds en 1993, en provenance de l’INF Clairefontaine, l’attaquant francilien d’origine antillaise se signala dès sa seconde saison en terres princières. Au contact des prolifiques Sonny Anderson et Victor Ikpeba, ses compères d’attaque, le prodige des Ulis se bonifia à vitesse grand-V. Auteur d’une dizaine de buts lors de sa 3e saison sous le soleil azuréen, « Titi », qui évoluait alors au poste d’ailier gauche, contribua grandement à la conquête du titre de champion de France 1997. Lancé, élu meilleur espoir de L1 en 1997, il fut dès lors convoité par le gratin des clubs européens. Recruté par Arsenal après un passage d’une demi-saison à la Juventus, le Français exprima tout son potentiel, devenant in fine le meilleur buteur de l’histoire aussi bien avec les Gunners (228 buts) que chez les Bleus (51 buts).

Certes, Didier Deschamps ne fait pas partie de la « short-list » de managers (Lucien Leduc, Gérard Banide, Arsène Wenger, Jean Tigana, Claude Puel et Leonardo Jardim) ayant été sacré champion de France avec l’ASM. Ceci étant, le Bayonnais demeure le seul entraineur à avoir hissé le club à une petite marche du toit de l’Europe en 2004. Cette année-là, les Rouges-et-Blancs, emmenés (entre autres) par Giuly, Rothen, Adebayor et Morientes déployèrent un football de grande qualité (on se souvient notamment du festival, 8 à 3, face à La Corogne) pour éliminer les favoris du Real Madrid en quart et de Chelsea en demie. Hélas, la blessure du feu-follet Giuly en début de finale anéantît toutes leurs chances face au solide FC Porto de Mourinho. A en croire que « La Dèche » serait maudit face aux Portugais ! En quatre saisons, Deschamps peut néanmoins se targuer de trois podiums en L1, dont une place de vice-champion ainsi qu’une Coupe de la Ligue glanées en 2003 sur le banc monégasque.

Lionel Ladenburger

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8 réactions à cet article    


  • baldis30 22 mai 2017 22:05

    un regard sur un club où au moins le dirigeant délégué parle un français impeccable ...

    ce n’est pas le cas partout ....


    • Lionel Ladenburger Lionel Ladenburger 23 mai 2017 09:53

      @baldis30
      Pas faux Baldis... C’est vrai que la maitrise plus que mediocre de Nasser donne une grosse image d’amateurisme de la direction du PSG. Nasser ferait bien de passer en cours intensif. Mais je doute qu’il le fera. 


    • Nowhere Man 23 mai 2017 09:14

      Le plus génial de tous fut sans aucun doute Théodore Sckudlapski dit Théo.

       Sa page wiki pour découvrir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Szkudlapski

      Pour approfondir, un essai de biographie : https://www.cairn.info/revue-du-nord-2004-2-page-367.htm

      J’ai eu le bonheur de le voir évoluer une fois, en vacances à Nice, je devais avoir 10 ans au début des années 60. Mon père m’avait averti : « regarde-le, il ne court jamais, il trottine.... »

      Il marqua un pénalty extraordinaire en finale de coupe de France (vu à la télé). Quelques années plus tard Pelé réussit la même feinte (vue aussi sur le petit écran).« Pénalty à la Théo » s’extasièrent les commentateurs.

      J’ai eu la chance dans ma très courte carrière de côtoyer un entraineur qui avait fait des stages avec Théo en EDF. Il me raconta que lors des entrainements quand Théo prenait le ballon les autres joueurs s’arrêtaient pour le voir évoluer tellement il était extraordinaire.
      Zidane provoqua le même enthousiasme à ses débuts...

      Deux sélections seulement en EDF. Il n’a jamais eu sa chance... On peut faire le rapprochement avec Jean-Marc Guillou autre génie du ballon rond qui n’a obtenu sa première sélection qu’à 29 ans en 74 gràce à un sélectionneur étranger, Kovacs. il s’imposa ensuite pour 4 ans comme le meneur de jeu des bleus.
      Ben Arfa a subi le même sort cette saison au psg.


      • Lionel Ladenburger Lionel Ladenburger 23 mai 2017 09:56

        @Nowhere Man
        Merci pour cet eclairage sur un joueur de la generation de mon papa et que je ne connaissais pas ! Effectivement, de ce que j’ai pu en lire, Theo semblait etre un footballeur exceptionnel. Dommage qu’il n’est pas eu la carriere internationale que son talent semblait meritee. Sinon pour revenir au football des annees 1950, voila un autre article du meme genre : 

        Bonne lecture et encore merci Nowhere Man ;)

      • Fred Astaire Fred Astaire 10 juin 2019 16:44

        @Lionel Ladenburger
        Au temps pour moi, je n’ai pas vu que tu évoquais le fameux Theo (la génération de ton père, ça ne me rajeunit pas, moi dont la première finale en live de LDC est celle de...1961)
        Amoureux du Real depuis...toujours et pour encore longtemps j’espère (saison 2018-2019 à oublier).


      • Fred Astaire Fred Astaire 10 juin 2019 17:03

        @Lionel Ladenburger
        ♀Ça fait plaisir de rencontrer un ancien.
        Oui on a tous la nostalgie de tous ces inters racés, élégants, soyeux, mais pas trop dur au mal (en cela mal considérés par les sélectionneurs : Ben Arfa est leur descendant) : les Théo, Scotti, Piantoni, Glovacki, Ujlaki, Douis, Guillou, Simon, sans remonter jusqu’aux Ben Barek, Bonifaci ou Heisserer, et sans parler du plus grand de tous Puskas (Pelé étant à part et hors-concours).
        Il y avait aussi Sivori (Ballon d’or 61), lui par contre, un vrai teigneux, qui prendrait aujourd’hui sa biscotte à chaque match.


      • Fred Astaire Fred Astaire 10 juin 2019 22:26

        @Nowhere Man
        En fait je m’adressais à Nowhere Man.


      • Fred Astaire Fred Astaire 10 juin 2019 16:38

        Theo (meneur de jeu du premier « grand » Monaco 60-63), Hoddle.

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