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Accueil du site > Actualités > Société > P.M.A. et G.P.A. : le coup de « semence »

P.M.A. et G.P.A. : le coup de « semence »

La procréation médicalement assistée (ou assistance médicale à la procréation), désigne les procédés qui permettent la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, grâce à une intervention médicale.

Elle a pour objectif de « remédier à l’infertilité dont le caractère pathologique a été médicalement diagnostiqué ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité ».

La PMA est, pour l’heure, réservée aux couples hétérosexuels (mariés ou non), « en âge de procréer » et apportant une preuve de vie commune de plus de deux ans.

La gestation pour autrui est une méthode de procréation médicalement assistée pratiquée par des couples hétérosexuels lorsque la femme ne peut pas porter d’enfant, du fait d’une absence ou d’une malformation de l’utérus. Concrètement, une mère dite « porteuse » va accueillir un embryon issu d’une fécondation à laquelle elle n’a pas participé et mener la grossesse, pour donner naissance à un enfant qui n’est donc pas génétiquement le sien. Dans ce cas, la mère porteuse ne fournit pas d’ovule.

La gestation (ou procréation) pour autrui est interdite en France, selon la loi de bioéthique de 1994, mais autorisée dans plusieurs pays d’Europe et dans certains États américains.

En droit français, la PMA poursuit un objectif thérapeutique : compenser une infertilité pathologique. Elle ne peut donc concerner que des couples homme/femme, vivants et en âge de procréer. Élargir l’accès à la PMA signifierait renoncer à ce critère thérapeutique.

N’y a-t-il pas un risque de « marchandisation du corps des femmes » et la création d’un « marché des bébés » ? Est-ce parce que la science le permet qu’il faut l’autoriser ? Doit-on rester dans cette hypocrisie bien française qui refuse la reconnaissance des enfants nés d’une G.P.A. à l’étranger ?

Revenons aux bases : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme (ce qui n’en font pas automatiquement des papas et des mamans, les faits divers nous le rappellent, chaque jour, dramatiquement).

Le droit de l’enfant

Autant, je suis favorable à l’égalité des droits dans le mariage des homosexuels, que je suis défavorable à l’extension de la P.M.A. à toutes les femmes. Je comprends le désir d’enfant d’un couple de femmes. Mais si on ouvre la PMA aux femmes homosexuelles, on crée une double inégalité : d’une part, l’homosexualité n’étant pas une maladie, pourquoi l’interdire aux femmes hétérosexuelles non infertiles (dès lors, il faut accorder la P.M.A. à toutes les femmes) ? d’autre part, au nom de l’égalité, pourquoi l’interdire aux hommes homosexuels (ce qui oblige à reconnaître la G.P.A.) ?

Banaliser la « PMA de convenance » pour les femmes homosexuelles effacerait la « branche paternelle » et irait de fait à l’encontre de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui précise qu’un enfant a « le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux, dans la mesure du possible ».

Le droit à l’enfant

Chaque année, quelques dizaines à quelques centaines de couples français auraient recours à une mère porteuse à l’étranger, selon les différentes estimations. Or, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour son refus de reconnaître les enfants nés de mère porteuse et de retranscrire dans l’état civil leurs actes de naissance étranger : l’arrêt européen oblige la France à reconnaître la filiation des enfants de Français nés d’une GPA effectuée à l’étranger.

La G.P.A. doit être autorisée lorsque la femme ne peut pas porter d’enfant, du fait d’une absence ou d’une malformation de l’utérus à condition qu’elle soit mariée ou pacsée. Dans la cadre d’un couple de femmes homosexuelles, les deux partenaires doivent se trouver dans cette condition.

Il doit être maintenu le critère de l’âge de la procréation. La cause majeure des problèmes de fertilité chez l’essentiel de la population, c’est le recul de l’âge de la maternité. De fait, l’âge moyen d’une première maternité se situe désormais à 30 ans et 4 mois contre 24 ans dans les années 70, alors que le pic de fertilité est à 22 ans et que la fertilité baisse drastiquement à 35 ans. Il faut éviter (comme on a pu le voir en Italie ou ailleurs, des mères enfanter à plus de 60 ans).

Y a-t-il rupture d’égalité ?

Entre couples homosexuels féminins et masculin : ni l’un ni l’autre n’ont droit ni à a P.M.A. ni à la G.P.A.

Entre couples hétérosexuels : l’autorisation de la G.P.A. par la France permet d’effacer une inégalité liée à l’argent et de faire porter aux enfants nés de la G.P.A. la responsabilité d’une décision de leurs parents.

Entre couples homosexuels et hétérosexuels : l’inégalité n’est pas du fait de la loi mais de la nature.

De même, c’est la nature (et non la science) qui crée l’inégalité entre homme et femme, permettant au premier d’avoir un enfant (je n’emploie pas volontairement le terme de « père ») à un âge avancé.

De même, c’est la nature (et non la loi ou la science) qui permet à une femme d’avoir un enfant (sans en informer le père).

Il faut ouvrir un autre débat !

Nous serions bien plus avisés à accorder au beau-père ou à la belle-mère, qu’il s’agisse d’un couple hétéro ou homo, des droits et des devoirs sur l’enfant de leur conjoint, dans le cadre d’une famille recomposée.

Nous aurions plus à agir sur les possibilités d’adoption pour les couples peu importe leur orientation sexuelle.

Nous devrions plus assurer le droit des pères lors des divorces et le droit des mères à recouvrir la pension alimentaire fixée par le juge.

Nous pourrions nous interroger sur l’efficacité de la protection de l’enfance contre le maltraitance de toutes sortes.


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21 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 28 juin 2017 09:28

    Bonjour à tous

    OUI à la PMA. smiley

    NON, mille fois NON à la GPA !!! smiley


    • Pie 3,14 28 juin 2017 10:04

      @Fergus

      Vous avez un avis tranché concernant la GPA mais la réalité n’est pas toujours si évidente. Je me souviens avoir vu un reportage au moment du débat sur le mariage pour tous qui abordait le thème de la GPA. On y apprenait que la GPA concernait 9 fois sur 10 des couples hétérosexuels dont la femme ne pouvait pas porter d’enfants. Parfois c’était un membre de la famille, une sœur, une cousine qui décidait d’aider le couple. On y voyait aussi un couple qui avait fait appel à une mère porteuse à l’étranger et tentait de faire reconnaître la nationalité française à son enfant.
      Je ne pense pas qu’interdire la GPA soit une bonne solution car cela n’empêchera pas la pratique et va créer des situations juridiquement inextricables. On ne pourra jamais empêcher des personnes d’avoir un enfant à partir du moment où la solution technique existe et que des pays l’autorisent (il suffit d’aller en Belgique). Le plus sage me semble d’encadrer sévèrement la pratique comme le fait le Royaume-Uni afin d’éviter toute dérive mercantile.



    • Fergus Fergus 28 juin 2017 11:24

      Bonjour, Leonard

      Les lesbiennes ont la possibilité de procréer de manière naturelle, sans recours à la PMA. Mais en subissant des relations hétérosexuelles pour lesquelles elles n’ont aucun penchant. Dès lors, la PMA est à un substitut à ces relations, rien d’autre.

      Qui plus est, et de l’aveu même des militants LGBT, très peu de couples d’hommes homosexuels souhaitent avoir des enfants alors que ce désir de maternité est nettement plus élevé chez les femmes lesbiennes.


    • Fergus Fergus 28 juin 2017 11:34

      Bonjour, Pie 3,14

      Quand la mère porteuse est une sœur ou une amie proche, je peux le comprendre, fût-ce avec des réticences.

      Mais ce n’est pas le cas général de la GPA qui est de facto une activité de prostitution, d’autant plus condamnable que cette pratique provoque chez la mère porteuse de profondes transformations physiques et physiologiques. Le tout pour du fric !

      Je suis sincèrement désolé pour les couples auxquels vous faites allusion. Mais vouloir légaliser la GPA au titre du problème de ces personnes - dont le désir d’enfant pourrait d’ailleurs être résolu par l’adoption -, c’est admettre que des millions d’autres couples sur la planète devraient pouvoir revendiquer des droits particuliers au nom de la grande pauvreté dans laquelle ils vivent et qui les empêche d’avoir ou d’élever dignement des enfants !


    • Fergus Fergus 28 juin 2017 12:04

      @ Leonard

      Avant de répondre à un commentaire, il n’est pas inutile de le lire entièrement. J’ai écrit ceci, mais sans doute cette phrase vous a-t-elle échappé :

      « Mais en subissant des relations hétérosexuelles pour lesquelles elles n’ont aucun penchant. »


    • shayologo 28 juin 2017 18:57

      @Fergus
      Nul besoin de relation sexuelle, il suffit de récupérer le sperm de l’homme dans une seringue et de l’injecter dans son vagin

      Ce qui démontre bien l’inutilité d’une PMA pour les lesbiennes 

    • Alren Alren 28 juin 2017 18:59

      @Leonard

      « Les lesbiennes ont la possibilité de procréer de manière naturelle, sans recours à la PMA. Mais en subissant des relations hétérosexuelles pour lesquelles elles n’ont aucun penchant. »

      Pas besoin d’une relation hétérosexuelle classique.
      Pour parler crûment, il suffit à un homme de se masturber dans la pièce d’à côté et d’introduire immédiatement l’éjaculat dans l’utérus de la demandeuse en position de surélévation du bassin pour avoir autant de chance de déclencher une grossesse qu’avec un coït.
      L’éjaculat peut être placé dans une grosse seringue stérile sans aiguille.
      Cela peut se faire, vu l’absence de danger, en dehors de toute structure médicale et hors contrôle administratif.

      Je suis d’accord avec vous pour déclarer la GPA inadmissible moralement si la mère-porteuse « opère » pour de l’argent.
      C’est alors pire que la prostitution et se rapproche de la vente d’organe en vue de greffes.
      Les enfants nés de cette manière dans les pays acceptant cette infamie qui frappe les femmes les plus pauvres et les plus désemparées, ne devraient être attribués aux acheteurs de ces enfants que comme enfants adoptés, voire adultérins si le père à fourni le sperme.
      En aucun cas comme les enfants naturels du couple, homo ou hétéro.


    • Onecinikiou 28 juin 2017 22:45

      @Fergus


      Votre position est criante d’incohérence, en plus d’être follement inconséquente, dans la mesure où il est absolument sûr et certain que, dans la perspective d’une légalisation de la PMA pour les couples de femmes homosexuelles, suivra tôt ou tard la légalisation de la GPA pour toutes et tous. Vous n’aurez pas l’un sans l’autre, c’est inéluctable, tant il est vrai que toutes les prévisions des opposants à ces pseudo avancées progressistes se sont vérifiées et prêtes à s’accomplir : mariage gay ouvrant la voie a la PMA (et bientôt au mariage véritablement pour tous : triolisme,...), PMA ouvrant la voie à la GPA, demain GPA ouvrant la voie à l’eugénisme et au transhumanisme tant vanté et ardemment souhaité par nos maitres mondialistes : l’hyper classe mondiale cosmopolite. Le discours libéral-libertaire servant ici de légitimation idéologique.

      Il faut bien avoir à l’esprit que l’un des ressorts fondamentaux de l’idéologie dominante se situe dans le principe de non-discrimination. Or selon ce principe, poussé dans ses ultimes retranchements par ses promoteurs fanatisés (et dieu sait qu’il le sera), il ne peut y avoir d’inégalités de fait et donc de droit, fussent-ils la résultante d’inégalités de nature comme le met parfaitement en évidence l’auteur de l’article. Comment en effet concevoir selon ce principe octroyer le droit aux couples de femmes homosexuelles - ou non d’ailleurs - ce que l’on refuserait aux couples d’hommes homosexuels ou même aux individus... ?! Tout le monde est en effet susceptible de réclamer le droit à l’enfant une fois ce second principe institué par la loi, dès lors que l’état pathologique n’est plus son moteur mais les désidératas, les désirs et les pulsions egomaniaques de minorités agissantes et influentes... ?

      Car le fond de notre affaire est ici : la dictature de plus en plus prégnante de minorités face à la volonté commune, et contradictoire avec l’intérêt le plus général de nos sociétés, dont nos médiocres et pitoyables dirigeants (mais élus) devraient a priori êtres les ultimes garants. 

      Ainsi donc nos apprentis-sorciers dont les gauchistes sans cervelle sont le parangon et sinon l’habituelle caution béate (mon cher Fergus), faux anticapitalistes qui pavent systématiquement l’enfer de leurs pseudo-bonnes intentions moralisatrices, ont ouvert la boite de Pandore comme le prévoyaient et le dénonçaient à juste raison leurs comtenpteurs issus du monde de la tradiction et du conservatisme de bon aloi, et qui eux n’avaient pas aboli tout esprit critique face à la déferlante politiquement correcte et bien-pensante, faux nez des intérêts dominants et de la tyrannie de la marchandise.

    • taketheeffinbus 29 juin 2017 00:20

      @Fergus
      C’est ce qui s’appelle vouloir le beurre et l’argent du beurre. En gros après avoir fait le choix de ne pas avoir de rapport sexuel avec un homme pour arriver à leurs fins, les lesbiennes exigent qu’on leur donne le droit de profiter d’une semence masculine pour avoir des enfants.

      Saisissez toute l’ironie de la chose, d’autant que dans tous les cas, l’enfant aurait forcément un père, et sa mère biologique et sa belle mère, sans problèmes de fertilité, l’auront forcé à ne pas connaître son père, et ce en toute la complicité de l’État par rapport au don de sperme anonyme.

      Évidemment, si tout ça devait être acté, on peut s’attendre aussi à ce que les donneurs n’aient pas leur mot à dire sur la question, à savoir pouvoir faire bénéficier à des couples hétérosexuels atteints d’une maladie/déficience rendant stérile, de quoi procréer, tout en refusant à côté le don pour les homosexuels.

      Nations d’humains pourris gâtés.


    • foufouille foufouille 28 juin 2017 11:28

      "Mais si on ouvre la PMA aux femmes homosexuelles, on crée une double inégalité : d’une part, l’homosexualité n’étant pas une maladie, pourquoi l’interdire aux femmes hétérosexuelles non infertiles (dès lors, il faut accorder la P.M.A. à toutes les femmes) ? d’autre part, au nom de l’égalité, pourquoi l’interdire aux hommes homosexuels (ce qui oblige à reconnaître la G.P.A.) ?"
      pas vraiment puisqu’une lesbienne ou une célibataire a un utérus et la plupart du temps des ovaires fonctionnels. par conséquent il est simple dans ces cas d’avoir un enfant.
      il suffit de déclarer père inconnu.


      • taketheeffinbus 29 juin 2017 00:25

        @foufouille

        « Il suffit de déclarer père inconnu »

        Sans déconner, vous parlez de ça comme d’un truc absolument banal, avez vous la moindre idée de ce que c’est que de grandir sans un père, inconnu comme vous dites ? C’est une connerie monumentale à l’égard d’un enfant, et égoïste, et j’en sais quelque chose, JE L’AI VÉCU.

        Aux femmes qui désirent des enfants, cessez de ne penser qu’à votre gueule, votre désir de maternité rien que pour vous !

        C’est marrant, tout le monde a son mot à dire, mais PERSONNE NE PARLE DES ADULTES AYANT ÉTÉ ÉLEVÉS PAR DEUX FEMMES, DEUX HOMMES, OU N’AYANT PAS CONNU UN DE SES PARENTS NI NE DEMANDE LEURS AVIS.

        MERDE À L’INDIVIDUALISME ÉGOCENTRÉ DE CERTAINS PARENTS !


      • foufouille foufouille 29 juin 2017 08:16

        @taketheeffinbus
        heu, mon vieux j’ai connu pas mal d’enfants de divorcés dont le père était totalement absent et refusait de payer la pension alimentaire.


      • taketheeffinbus 29 juin 2017 11:41

        @foufouille

        Vous avez connu, mais n’êtes pas l’un d’entre eux., Toute la nuance est là.

        De plus, un père absent ne signifie pas père inconnu, et impossible à recontacter un jour, vous vous méprenez complètement.


      • foufouille foufouille 29 juin 2017 14:40

        @taketheeffinbus
        si justement et de plus le mien est décédé. c’était un vrai connard de plus.


      • taketheeffinbus 29 juin 2017 19:20

        @foufouille

        Là n’est pas la question, si vous en parlez ainsi, c’est que vous savez qui c’est, donc vous le « connaissez ». Moi je parle d’enfants, d’adultes (et de moi même), qui n’ont pas le luxe de savoir qui c’est, et ne l’auront jamais, parce que d’autres personnes l’ont choisi pour eux.


      • Emma Joritaire 28 juin 2017 20:15

        « ,,, je suis favorable à l’égalité des droits dans le mariage des homosexuels... »

        Et moi, j’étais contre parce que j’étais contre la PMA pour les lesbiennes et la GPA. En perdant sur le mariage, je savais déjà que j’avais perdu sur toute la ligne.


        • Le421... Refuznik !! Le421 29 juin 2017 08:56

          Entre l’affaire Grégory et un petit coup de sociétal, l’écran de fumée va bien tenir jusqu’au 1er Juillet !!

          Au fait, le chômage ?

          GM&S, Tati, Whirlpool, etc, etc...
          On en est où de la technique Jupiter ?


          • zygzornifle zygzornifle 29 juin 2017 11:04

            qui c’est ta famille mon petit : papa c’est la seringue et maman la plaquette de l’Hôpital ..... 

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