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Le Mayer du monde

Le samedi 12 août 2017 restera une date historique pour Kévin Mayer et le sport français. A 25 ans, le beau gosse de l'athlétisme est en effet devenu le premier champion du monde tricolore du décathlon.

Pouvoir être capable de donner le meilleur de soi-même le jour J n’est pas donné à tout le monde. Entre l’attente du public et la concurrence d’adversaires particulièrement coriaces, la pression peut très souvent prendre le pas sur la performance. Mais cet état de fait ne concerne visiblement pas Kévin Mayer.

Londres (épisode 1), la leçon

Issu d’une famille de sportifs, le petit Kévin était un enfant touche-à-tout, passant du handball au piano en passant par l’astrologie ! Par la suite, ses parents ont un temps cru que leur bambin hyperactif avait trouvé sa voie via le tennis. Une demi-douzaine de raquettes cassées plus tard, c’est finalement vers l’athlétisme que le garçon s’orienta dès ses années collège. Dix disciplines en une avec pour seule devise d’aller toujours plus vite, plus loin, plus haut et plus fort, voilà un défi qui convenait parfaitement à ce jeune homme extrêmement dynamique, mais jusque-là très difficile à canaliser.

Auréolé de ses titres de champion d’Europe (2011) et du monde (2010) glanés chez les juniors, Mayer était arrivé à Londres en 2012 avec un statut d’outsider en puissance. Pourtant, outre-manche, l’Apollon des pistes avait finalement plutôt déçu avec une bien tristounette 15e place obtenue à l’issue de la dizaine d’épreuves… Mais la leçon londonienne allait cependant être bien retenue.

Rio, l’affirmation

Infortuné 4e des Mondiaux de Moscou en 2013, prometteur vice-champion d’Europe à Zurich en 2014, puis malheureusement forfait aux Mondiaux de Pékin en 2015, le Francilien avait débarqué l’année passée à Rio en grande forme. En terres cariocas, le Drômois d’adoption s’était, de fait, montré plus qu’à la hauteur de l’évènement. Preuve en est, les quatre records personnels qu’il avait fait tomber, un à un, à l’occasion de ses travaux d’Hercule : sur 100m (10,81), au lancer du poids (15,76m), sur 400m (48,28) et enfin à la perche (5,40m) sous le regard avisé de Renaud Lavillenie qui l’avait alors spécialement conseillé. Des prestations étincelantes qui lui avaient également permis de déposséder Christian Plaziat du record de France de la spécialité, une marque de 8574 points qui datait de 1990.

In fine, avec quelques 8834 unités accumulées sur deux jours de compétition, Mayer s’était classé à la seconde place du décathlon olympique, juste derrière l’intouchable concurrent « Made in US » Ashton Eaton, « Le Usain Bolt du décathlon » (champion du monde, champion olympique et recordman du monde). Avec cette médaille d’argent dans sa besace, notre blondin national était en outre devenu, au Brésil, le second décathlonien tricolore de l’Histoire à monter sur un podium olympique, succédant ainsi à l’Alsacien Ignace Heinrich (vice-champion olympique aux Jeux de 1948 et jusqu’alors seul et unique médaillé français de l’histoire du décathlon olympique).

Londres (épisode 2), la consécration

Arrivé la semaine passée à Londres avec pas mal d’appétit ainsi qu’une étiquette XXL de favori, Kévin était décidé à frapper un grand coup dans la capitale britannique. Auteur d’une entame quasi-parfaite lors de la première journée, il avait basculé en tête, vendredi soir, au terme des cinq premières épreuves disputées. De surcroît, avec deux nouveaux records personnels engrangés (sur 100m et sur 400m), l’homme aux cheveux d’or s’était idéalement placé pour aller chercher la médaille du même effet. Seule une blessure ou une grosse contre-performance semblait alors encore pouvoir le priver du graal… Le lendemain, c’est pourtant bien ce qui faillit se produire !

Après avoir signé un troisième nouveau record personnel sur 110m haies (en 13”75), le natif d’Argenteuil s’est en effet fait une énorme frayeur à la perche, ne franchissant finalement sa toute première barre qu’à la faveur d’une troisième tentative miraculeuse à 5,10m… Ouf ! Dès lors, le Tricolore n’avait plus qu’à gérer pour tenir à distance ses deux rivaux allemands (Rico Freimuth et Kai Kazmirek) et assurer par là même son titre.

Tokyo, la confirmation ?

Avec ce premier sacre mondial, le second médaillé d’or français de ces Mondiaux 2017 (après Pierre-Ambroise Bosse et avant Yohann Diniz) succède à la légende de sa discipline : le néo-retraité Ashton Eaton. Depuis 2012, avec deux titres mondiaux et deux sacres olympiques, l’Américain régnait en effet en maître absolu sur sa discipline… Désormais à son tour sur le toit du monde, le vice-champion olympique de Rio aimerait bien lui aussi faire durer le plaisir au moins jusqu’aux Jeux de Tokyo.

Lionel Ladenburger

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