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Accueil du site > Tribune Libre > Des missiles russes pour la Turquie : une épine dans le pied de (...)

Des missiles russes pour la Turquie : une épine dans le pied de l’OTAN

La Turquie a annoncé mardi que le pays avait conclu un accord avec la Russie pour lui acheter un système de missiles sol-air. Cette décision éclaire l’évolution des relations de la Turquie avec les États-Unis, mais aussi avec l'Union européenne.

Alors que Washington et Bruxelles s’efforcent de maintenir la Turquie (membre pivot de l'OTAN et candidat de plus en plus tiède à l’entrée dans l’UE) dans leur giron fissuré, cet accord survient à un moment où les relations entre la Russie et les « occidentaux » sont à un niveau particulièrement bas. Depuis 2014, les tensions se focalisent sur les accusations d’« ingérence » de la Russie en Ukraine, d’« annexion » de la Crimée et, plus récemment, de piratage des élections américaines de 2016 et même des présidentielles françaises et des législatives britanniques en 2017.

Ce projet d’achat de missiles à la Russie était connu depuis plusieurs mois, mais l'annonce du Président Erdogan est la première confirmation d’un passage à l’acte : "Des accords ont été signés pour l'achat de S-400 à la Russie, et un acompte a été versé. »

L'OTAN, qui intègre la Turquie depuis 1950, n'interdit pas l’achat de matériels militaires en dehors de l'alliance, mais elle dissuade élégamment ses membres d'acheter des équipements « non compatibles avec ceux utilisés par d'autres membres ». Sous couvert de l’anonymat exigé par l’organisation elle-même, un responsable de l'OTAN à Bruxelles a déclaré qu'aucun membre de l'alliance n'utilisait actuellement le système de missiles russe et qu’il n'avait pas été informé des détails de cet achat par la Turquie : "Ce qui importe pour l'OTAN, c'est que les équipements des alliés puissent fonctionner ensemble. L'interopérabilité des forces armées alliées est essentielle pour l'OTAN dans la conduite de nos opérations".

La Turquie avait déjà prévu d'acheter des missiles en provenance de Chine, mais cet accord a été annulé sous la pression des États-Unis.

Les fabricants d'armes occidentaux ont fait pression pour l'expansion de l'OTAN dans les anciens pays satellites de l’Union Soviétiques après son effondrement. Ils maintiennent cette pression sur les nouveaux et les anciens États membres de l'OTAN pour ne pas s'aventurer à l'extérieur pour l’achat d'armes, ce qui réduirait leur marché.

Mais Erdogan avait prévu l’objection, et il a rejeté les questions d'interopérabilité, de loyauté ou de stratégie géopolitique dans cette affaire, et il a déclaré au journal « Hurriyet » : "Personne n'a le droit de discuter des principes d'indépendance de la république turque ou des décisions indépendantes concernant son industrie de la défense. Nous prenons nous-mêmes les décisions sur notre propre indépendance. Nous avons le devoir de prendre des mesures de sécurité pour défendre notre pays".

Cette déclaration faite aux journalistes turcs à bord de son avion présidentiel en revenant du Kazakhstan est une réponse à deux affaires judiciaires annoncées la semaine dernière aux États-Unis qui lui déplaisent fortement : 

  1. - l’une concerne ses gardes du corps qui sont accusés d'avoir agressé des manifestants lors de sa visite à Washington cette année.
  2. - L'autre implique un groupe de citoyens turcs, y compris un ancien ministre, accusé d'avoir enfreint les sanctions des États-Unis contre l'Iran.

Mais l'achat de ces missiles ne répond pas qu’à ces justifications. Le maintien de bonnes relations avec la Russie, et une volonté affirmée de souveraineté nationale fait le reste : "La Turquie recherche un nouvel allié et la Russie est trop heureuse de faire une brèche dans l'alliance de l'OTAN. Du simple point de vue militaire, la défense collective de l'OTAN devrait suffire à la Turquie où des missiles Patriot ont été installés récemment, mais Erdogan semble avoir perdu confiance en l’occident depuis le coup d'Etat échoué de l'année dernière, qu'il a présenté comme un complot occidental pour l'évincer et il semble être déterminé à assurer sa propre défense. Le transfert de technologie russe est attrayant pour la Turquie", a commenté Mme Asli Aydintasbas journaliste d’origine turque, chercheuse au Conseil Européen des Relations Internationales (ECFR).

L'annonce par M. Erdogan de l'accord avec la Russie est venue après que l'Allemagne ait déclaré qu'elle suspendait les principales exportations d'armes à la Turquie en raison de la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le pays et des liens de plus en plus tendus entre les deux états : "Nous avons mis en attente toutes les commandes de la Turquie, et elles sont importantes", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, M. Sigmar Gabriel, lors d'un débat à Berlin lundi, selon l’agence Reuters.

Après 2015, date à laquelle des avions turcs avaient abattu un avion de chasse russe à la frontière entre la Turquie et la Syrie, Erdogan a toujours cherché à améliorer ses relations avec la Russie 2016. Sa visite à Moscou en 2016a représenté une rupture avec l'ère de la Guerre froide, lorsque la Turquie était un allié zélée de l'Occident face à l'Union soviétique. La rivalité russo-turque dans la mer Noire et le Caucase remonte à des siècles.

Poutine, en désaccord avec l'Occident depuis les « événements » d’Ukraine en 2014, a également œuvré pour consolider les relations avec Ankara, voyant en Erdogan un homme fort qui partage sa méfiance envers l'Occident. Le fait que la Turquie appartienne à l'OTAN n'a fait que renforcer la volonté de M. Poutine d’opérer un rapprochement malgré leurs divergences au sujet du conflit en Syrie. L'année dernière, la Russie et la Turquie ont convenu de relancer un projet de gazoducs en souffrance.

Au fur et à mesure que la méfiance envers l'Occident s’est renforcée, les relations avec la Russie se sont réchauffées, en commençant par les relations personnelles entre Poutine et Erdogan qui a exprimé son admiration pour le président russe, à la consternation de nombreux dirigeants européens et américains. Il a également montré une attirance vers l’exemple russe, avec son sens de restaurer un empire perdu évoquant pour lui la nostalgie de la puissance ottomanes et le rejet du modèle « démocratique » occidental.

Les atlas géopolitiques vont sans doute avoir besoin bientôt de mises à jour sérieuses.

 


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31 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 13 septembre 2017 15:11

    La « réflexion » (?) sur les relations « Russie-Europe-USA » n’est aucunement basée sur le plus récent événement HISTORIQUE survenu en 1989-1991, à savoir :
    1)
    La chute du Mur de Berlin ainsi que celle du Rideau de Fer, en 1989, et
    2)
    La dissolution-disparition de l’URSS, en 1991.

    En effet, depuis cette date, les USA n’ont pas cessé de considérer la renaissante Russie comme un ennemi justifiant l’expansion de l’OTAN toujours plus vers l’Est.

    Ce faisant, depuis cette date, les USA se sont placés en dehors du sens de l’HISTOIRE.

    Tout ceci prouve que les cocos avaient tort jusqu’en 1989-1991 et qu’il n’est pas rendu justice à la renaissante Russie depuis 1989-1991 ! ! !...


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 septembre 2017 15:52

      @Jean-Pierre Llabrés

      Faux !

      Vous oubliez l’inénarrable Boris Nikolaïevitch Eltsine, président de la Fédération de Russie de 1991 à 1999 et copain comme cochon avec Bill Clinton qui le téléguidait comme une marionnette ! 

      En mai 1990, il avait été élu président du Soviet suprême de la République de Russie, ce qui faisait de lui le premier président non communiste d’une République soviétique.

      Il a joué un rôle décisif en 1991 dans l’échec du putsch de Moscou, et il a ensuite marginalisé Mikhaïl Gorbatchev , et son action a conduit à la dissolution de l’Union Soviétique. Il est devenu ensuite le premier président de la Fédération de Russie, et tout allait bien avec les USA qui avaient cru trouver un Far-East pour écouler leur production et se procurer une main-d’œuvre à bas coût.

      Il a été réélu pour un second mandat en 1996 dans des conditions polémiques : crises financières et corruption importante, période pendant laquelle les oligarques (dont certains tiennent toujours des pans entiers de l’économie) ont pillé la nation.

      Les conséquences de son alcoolisme l’ont contraint à démissionner le 31 décembre 1999. Vladimir Poutine, qu’il a nommé président du gouvernement quelques mois auparavant, lui a succédé au Kremlin et là, les choses ont commencé à changer. Mais, tant que Poutine n’a pas œuvré d’un manière patente au retour de la souveraineté de son pays, les relations entre les Etats-Unis et la Russie étaient bonnes.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 13 septembre 2017 16:00

      @Jeussey de Sourcesûre

      D’accord avec vous quant à la parenthèse Eltsine (un peu longue).


    • Alren Alren 13 septembre 2017 18:58

      @Jean-Pierre Llabrés

      « Tout ceci prouve que les cocos avaient tort jusqu’en 1989-1991 et qu’il n’est pas rendu justice à la renaissante Russie depuis 1989-1991 ! ! !... »

      Mille pardons, je n’ai pas compris votre « démonstration » que les communistes s’étaient trompés « jusqu’en 1989-1991 ».

      Pouvez-vous être plus explicite ?


    • JP94 13 septembre 2017 21:26

      @Alren


      Faut pas trop lui en demander... c’est juste son intime conviction. Encore heureux s’il pense que la Terre est ronde.

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 septembre 2017 08:31

      @Alren

      Leur régime économique (entre autres) fut un immense succès (qui a laissé le capitalisme loin derrière).

    • Analis 15 septembre 2017 12:33

      @Jeussey de Sourcesûre

      Vous oubliez l’inénarrable Boris Nikolaïevitch Eltsine, président de la Fédération de Russie de 1991 à 1999 et copain comme cochon avec Bill Clinton qui le téléguidait comme une marionnette !

      ......

      Les conséquences de son alcoolisme l’ont contraint à démissionner le 31 décembre 1999. Vladimir Poutine, qu’il a nommé président du gouvernement quelques mois auparavant, lui a succédé au Kremlin et là, les choses ont commencé à changer. Mais, tant que Poutine n’a pas œuvré d’un manière patente au retour de la souveraineté de son pays, les relations entre les Etats-Unis et la Russie étaient bonnes.

      Ce n’est pas exact : lorsque Poutine est devenu président, les relations entre USA et Russie avaient déjà commencé à se dégrader depuis deux ans. Eltsine avait sérieusement infléchi son attitude envers les USA, pour une raison très simple : il était confronté à la réalité incontournable de l’activisme étatsunien anti-russe, en Géorgie et Asie Centrale comme en Serbie, et avait fini par se rendre compte que on attitude très amicale envers les USA n’était pas payée de retour. On se souvient de sa sortie bruyante en 1999, au plus fort de l’intervention de l’OTAN contre la Serbie, lorsqu’il rappelait que la Russie était un grand pays qui disposait de l’arme nucléaire. Sortie qui marquait combien il était excédé par les politiques occidentales et leur dédain envers la Russie.

      Donc, si Eltsine a fait beaucoup de mal à la Russie par son suivisme pro-étatsunien, ce n’était pas dans le but de complaire à ces derniers, mais de conserver à la Russie sa place et de l’intégrer à un monde ouvert. Avant de se rendre compte que ce n’était pas possible avec les impérialistes qu’il avait en face.


    • Alren Alren 17 septembre 2017 13:13

      @Jean-Pierre Llabrés

      « Leur régime économique (entre autres) fut un immense succès (qui a laissé le capitalisme loin derrière). »

      La Russie était complètement ruinée en 1920 après la guerre qui n’avait de « civile » que le nom, les « blancs » étant soutenus à bout de bras par les gouvernements réactionnaires de France, d’Allemagne, des USA, du Japon et surtout du Royaume-uni qui a utilisé toute sa puissance financière pour vaincre l’Armée Rouge, soutenue, elle, par les populations, ce qui est la raison de son succès.

      Vint-cinq ans après, et malgré un blocus économique et industriel (la fameux « cordon sanitaire » de Churchill), elle a vaincu la plus grande puissance militaire mondiale de l’époque, un vieux pays industriel, l’Allemagne, qui venait de consacrer des emprunts colossaux souscrits auprès des banques US et anglaises pour une course à l’armement ultra prioritaire.

      Le capitalisme qui commençait en Russie avant la guerre de 14-18, porté essentiellement par la France, n’aurait jamais réussi un tel exploit industriel et une telle mobilisation des citoyens.

      Donc, je suis de votre avis le régime économique des bolchéviques a laissé loin derrière le capitalisme à la Eltsine qui aurait sévi si l’Armée rouge avait été vaincue et qu’une répression féroce eût éliminé toutes les élites du pays, ainsi que la patriotisme.


    • leypanou 13 septembre 2017 15:20

      Comme un membre de l’OTAN va avoir un S-400, le reverse engineering peut maintenant commencer ou au minimum comment le contrer lors d’une éventuelle guerre.


      • HELIOS HELIOS 14 septembre 2017 00:39

        @leypanou

        Le reverse engeneering fonctionne dans les 2 sens ! 
        Ppatriot / S400 et vice versa.

        Dans tous les cas, les baisés se compteront si un conflit vient a se declarer. 
        Ni les russes, ni les euro_americains ne soutiendront la Turquie et si on pense encore « plus vicieux », le plan de partage économique des morceaux de cet « empire » sont déja fait.

      • Alren Alren 17 septembre 2017 13:15

        @leypanou

        Les Turcs ayant acquis les S-400 pour se prémunir (gouverner c’est prévoir) d’éventuelles attaques de pays téléguidés par les USA, je doute fort qu’ils confient des secrets industriels (vous voyez on peut le dire dans la langue de Molière !) aux Étatsuniens !!!


      • AmonBra QAmonBra 13 septembre 2017 15:40

        Merci @ Jeussey pour le partage.


        Excellent article nous rappelant qu’il se joue une partie capitale pour l’avenir de l’europe, l’otan, voire même l’occident avec l’actuelle Turquie.

        Chassez le naturel et il revient au galop affirme l’adage, en bon connaisseur de l’histoire des peuples et de leurs cultures, l’excellente diplomatie russe n’a fait que pousser l’arbre turc du coté où il penche et, n’en déplaise à feu Mustapha Kemal, ce n’est pas, ce n’est plus l’occident. . .

        • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 septembre 2017 18:33

          Quelle blague :
          « L’Occident » serait responsable du putsch (qui avait peu de chances d’aboutir) de l’année dernière.

          Erdogan invoque une union vaseuse entre une confrérie religieuse réfugiée aux USA et des militaires kémalistes : autant évoquer la collusion entre les Insoumis de Mélenchon et les jésuites.

          Vous pensez qu’il croit réellement ce qu’il dit ?

          Tout ça n’est qu’un prétexte pour faire extrader ses opposants. Un peu gros.


          • Olivier Perriet Olivier Perriet 14 septembre 2017 09:12

            @Olivier Perriet

            Je corrige :
            mon exemple est sans doute mal choisi, car Mélenchon est tellement faux derche que rien ne lui est impossible smiley

            Pour des équivalents turcs tels que kémalistes / islamistes il y a des gros doutes à avoir sur la possibilité d’une telle union.

            Que répondre à Erdogan sinon ce qu’il fait lui-même :
            pourquoi on ferait la police de vos opposants sur un motif aussi foireux ?


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 15 septembre 2017 11:33

            @Olivier Perriet

            « Tout ça n’est qu’un prétexte pour faire extrader ses opposants. Un peu gros. »

            Je ne suis pas loin de le penser, mais la vérité contient peut-être un peu d’activisme de services secrets divers et variés et beaucoup de prétextes, non ?
            Le récit historique n’est souvent qu’une simplification pour essayer de donner un sens au cous des événements. Vouloir prendre en compte tous les éléments serait un tâche aussi lourde que d’analyser tous les twitts qui circulent. Il faut bien utiliser une grille de lecture !

          • Olivier Perriet Olivier Perriet 15 septembre 2017 13:28

            @Jeussey de Sourcesûre

            Oui, tout n’est que prétexte, tout est bien compliqué, rien n’est utile, et la vie n’est qu’une vaste blague.

            Cela dit, vous n’êtes pas aussi nuancé lorsque vous voyez des complots étatsuniens partout

            Au reste si on transposait ça en France, que dirait-on ?
            Erdogan exige l’extradition d’un opposant, sur un motif vaseux, et on le fait ! Quelle horreur, vous n’y pensez pas


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 septembre 2017 19:59

            @Olivier Perriet
            Bien sûr, les « révolutions colorées » sont du complotisme ?
            Dès qu’on touche à vos chers USA, ce Temple du Bien, vous faites des cacas nerveux.


            Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont :
            • - Tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart étaient élus démocratiquement.
            • - Bombardé la population de plus de 30 pays.
            • - Tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers.
            • - Tenté de réprimer un mouvement populiste ou nationaliste dans 20 pays.
            • - Gravement interféré dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays.
            • - De plus… bien que cela ne soit pas facile à quantifier… ont plus trempé dans la pratique de la torture que n’importe quel autre pays au monde… depuis plus d’un siècle… pas seulement en infligeant concrètement la torture, mais en l’enseignant, en fournissant des manuels et des équipements.

          • Alter 13 septembre 2017 19:50

            L’OTAN appartenant aux Etats-Unis, il est donc inconcevable pour eux que les membres de cette organisation (qu’ils considèrent comme leurs employés serviles) puissent aller s’équiper ailleurs que chez eux. (c’est à leurs yeux l’interopérabilité parfaite, puis une obéissance complète de nos armées à leur délire).

            "Personne n’a le droit de discuter des principes d’indépendance de la république turque ou des décisions indépendantes concernant son industrie de la défense. Nous prenons nous-mêmes les décisions sur notre propre indépendance. Nous avons le devoir de prendre des mesures de sécurité pour défendre notre pays" ’(Erdogan)

            Pour un pays souverain et indépendant c’est une déclaration normale, il n ’a d’ailleurs pas à ce justifier en quoi que ce soit ni auprès des Etats-Unis, ni l’UE, ni aucun autre pays sur terre. Ce serait pas mal que nous le comprenions enfin en France. Il ne s’agit que d’un système de défense et un pays doit être en capacité de défendre son territoire contre l’agression venant d’un autre pays.
            Il y a le monde des bisounours où tout le monde est gentils et obéit sagement à la voix des Etats-Unis et il y a la réalité où un pays n’accepte pas qu’un autre pays fasse la loi chez lui et surtout pas les Etats-Unis surtout quand on sait de quoi ils sont capable. (et maintenant incapable car finalement ils n’ont pas encore eu la peau de Al Assad)

            De toute façon l’UE ça sent le roussi et le truc va pas tenir longtemps quant à l’OTAN si les Etats-Unis s’effondrent (ce qui pourrait arrivé), elle pourrait simplement être dissoute sans préavis.
            Déjà que plus personne n’aime le dollars : Russie, Chine et Venezuela et je suis certains que tout un tas de pays aimerait faire le peau au dollars. Comme quoi... peut-être de l’anti-américanisme primaire comme dirait certain ici ou simplement de la lucidité.


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 septembre 2017 20:07

              L’UE et l’Otan sont les deux faces de la même médaille : la soumission aux intérêts américains. Obama voulait que la Turquie entre dans l’ UE pour avoir le même périmètre géographique OTAN - UE.


              Mais il semble que le machin impérial commence à partir en barigoule : le Brexit à un bout, la Turquie à l’autre bout, ça commence à sentir la débandade ...

              De plus, certains ont compris que le meilleur moyen de calmer les fous furieux de l’ état profond et autres va-t- en guerre de Washington, était d’en finir avec le dollar, là c’est la fin des haricots !

              Cela fait penser à l’expansion puis à l’effondrement de l’ Empire romain !
              « Résumé en 10 ’ : origine, expansion et déclin de l’ Empire romain »

              • Odin Odin 14 septembre 2017 14:13

                Excellent article.

                Le retournement de veste d’Erdogan est tout à fait compréhensible.

                Il a suivi les ordres de l’état profond pour faire tomber Assad afin de réaliser un grand kurdistan à cheval sur la Syrie et l’Irak, conforme au plan d’Oded Yinon pour le « Grand Israël » allant du Nil à l’Euphrate et par la même occasion se débarrasser des kurdes sur son territoire.

                En fonction des résultats de l’AAS d’Assad avec l’aide de la Russie et de l’Iran, ce plan ne pourra, à l’heure actuelle, se réaliser et qu’il se trouve donc du mauvais côté pour bénéficier des retombées économiques gigantesques des futurs gazoducs et oléoducs à destination de l’Europe et passant par la Syrie.

                Ce retournement de veste ne date pas d’hier, d’où la tentative de l’écarter du pouvoir avec le putsch manqué. Rester dans l’immobilisme était pour lui la certitude d’avoir la même fin que Saddam Hussein ou Kadhafi. 


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 15 septembre 2017 13:32

                  @Odin

                  J’ai jamais rien lu d’aussi naze, désolé. La Turquie qui voudrait créer un Kurdistan alors qu’elle redoute plus que tout le séparatisme kurde.

                  Et François Asselineau, il était où pendant ce temps ? Il faisait des conférences ???


                • Odin Odin 16 septembre 2017 11:01

                  @Olivier Perriet

                  Nous sommes sur ce site pour échanger mais avant de poster votre réponse à mon commentaire, il aurait été préférable de bien le lire et de le comprendre.

                  Où ai-je écrit : « La Turquie qui voudrait créer un Kurdistan ».

                  Il serait souhaitable pour votre culture géopolitique que vous vous informiez sur le plan « Oded Yinon » avant de déformer le sens de mon commentaire, comme vous y êtes habitué.

                  Pour votre gouverne, je ne suis pas de l’UPR mais j’apprécie le programme politique de Mr François Asselineau.  


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 septembre 2017 20:12

                  @Olivier Perriet
                  Toujours aussi largué... Erdogan est en guerre contre les Kurdes, pourquoi voulez-vous qu’il veuille d’un Kurdistan indépendant qui boufferait le tiers du territoire de la Turquie ??

                  Carte des populations kurdes.

                  Pourquoi Erdogan massacre les Kurdes de Turquie ?



                • juan 14 septembre 2017 16:53

                  Erdogan est aveuglé par son ambition, il s’appuie sur l’islam, qui joue le jeu, trop heureuse de mettre à mal une Europe incapable de faire un choix entre le monde chrétien et l’islam du fait de la veulerie de ses dirigeants. Bref, Poutine, encercle les pays de l’Est ses anciens alliés forcés. Une entente idéologique du monde chrétien serait la seule manière de calmer le jeu, car le monde musulman est trop dangereux pour continuer de fermer les yeux ! A vouloir plaire à tout le monde, on se ferme toutes les portes.


                  • zak5 zak5 14 septembre 2017 20:10

                    InchAllah ça ne sera pas de la camelote (comme quand les israéliens ont vendu des drones au calife à la tete de Hitler) 


                    • Zevengeur Zevengeur 15 septembre 2017 11:28

                      C’est le moment d’aller lire l’histoire résumée de « l’Empire ottoman à la Turquie » :
                      https://zevengeur.wordpress.com/2017/06/08/le-guide-du-routard-en-geopolitique-de-lempire-ottoman-a-la-turquie/


                      • Zevengeur Zevengeur 15 septembre 2017 11:34

                        Je me pose juste la question du risque que prend Vladimirovitch en vendant l’un de ses fleurons dans le domaine des missiles à un pays de l’OTAN dirigé par un faux jeton comme Erdogan.

                        Il s’agit certes, politiquement d’un coup dur pour les atlantistes belliqueux de l’OTAN qui sont furax.

                        Après on peut supposer que le Vlad ne va pas lui vendre la dernière version mais une config plus proche des S400 de 2007, hé oui ces missiles ont déjà 10 ans !

                        (Il n’est pas fou et sait très bien sur le Sultan va s’empresser d’en refiler un ou 2 à l’ami américain pour dépiautage).

                        Observatus Geopoliticus se pose la même question :
                        http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/07/et-une-poutinade-une.html

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