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Fraternité et Amitié

FRATERNITÉ ET AMITIÉ

AGORAVOX est un site remarquable d’information. À part l’actualité on trouve souvent des articles qui invitent le lecteur d’aller au fond des choses afin de revenir à l’actualité avec une autre vision. Tel est le but de la philosophie selon Platon : Changer son point de vue sur un sujet, s’est gagner en souplesse, outil indispensable d’évolution.

Changer d’avis sur un sujet aussi capital que celui d’Eros, fondement de l’amour, de la fraternité et de l’amitié, me semble d’un grand intérêt.

La FRATERNITÉ, troisième volet de la devise Républicaine, vient après la LIBERTÉ et l’ÉGALITÉ. Après le CHAOS RÉVOLUTIONNAIRE cela signifierait la réconciliation des « nobles aristocrates » bardés de titres ronflants, de privilèges et d’un idéal souvent dépourvus de tout humanisme, (exploitation sans merci des paysans, colonialisme, “le code noir” et j’en passe) avec la plèbe, les « bouseux », les « sans dents », dira de nos jours un « noble candidat plongé dans les ténèbres ». 

Avec les nouveaux maîtres au pouvoir, « les bourgeois », nous assistons au pillage de toute richesse extérieure. Nous passons de la « dictature de la noblesse » à la « dictature des marchés ». La fraternité n’est plus que celle des « prédateurs ». Les quelques « grandes familles » qui se partagent le gâteaux sur le dos des « prolétaires ».

Le pillage organisé a besoin d’une liberté absolue. C’est le dogme liberal. Il faut séparer l’Église de l’État qui est un obstacle sérieux à cette vision des choses. La foi est une affaire privée, la morale est pour les arriérés et les vieux chnocks. En avant la laïcité…

Mais les mythes sont coriaces.

Nous avons dans la bible les frères d’origine qui ne sont que deux : Le texte hébreu au verset 8 dit exactement : « Caïn dit à son frère Abel /// Et quand ils furent aux champs, il le tua. » La phrase "Caïn dit à son frère Abel" est rompue. On attendrait qu'il lui dise quelque chose, qu'il est jaloux, faché, mécontent… C’est une rupture qui fait sens, il y a là un grand silence. Caïn dit /// ? Rien du tout. Abel, non plus. Une des causes de la violence, n’est ce pas justement qu'entre les deux frères, il n'y a pas eu de parole ? Quand il y a de la jalousie qui n'est pas exprimée par des mots, quand il n'y a pas d'explication entre les frères, cela débouche sur de la violence.

Voici un autre modèle dans la culture grecque, l’histoire de Damon et Findias. Elle est racontée aux enfants faisant partie de ΠΑΙΔΕΙΑ qui est l’éducation morale de chaque grec.

Selon Cicéron, Maxime Valère, Jamblique, Aristoxène, Porphyre, Diodore de Sicile et d’autres, Dionysios le tyran de Syracuse, soupçonne Findias de vouloir le renverser et décide de l’exécuter. L’entrepris demande un délai, afin de régler quelques affaires familiales. Dionysios accepte à condition de garder son frère Damon comme otage si Findias ne revenait pas à l’heure prévue. Damon, accepte.

Trois jours sont passés, Findias n’est toujours pas de retour et Dionysios se moque de Damon. Le gibet est prêt pour la mise à mort de l’otage.

Au moment de l’exécution voilà Findias sur le pas de la porte qui s’excuse du retard à cause des brigands rencontrés sur son chemin.

Damon refuse de laisser Findias mourir, et chacun s’acharne à convaincre Dionysios à fin d’épargner la vie de son frère.

Dionysios touché par une telle attitude décide de gracier les deux frères, à qui il demande de faire partie de leur fraternité. (Ils appartenaient tous deux à l’école de Pythagore) Ils ont refusé, Dionysios n’étant pas initié aux mystères de Ομακοείον.

Nous avons plusieurs exemples d’amitiés dans l’histoire de la Grèce : Parmi les plus connus, l’amitié entre Achille et Patrocle, Alexandre le Grand et Hyphestion, Héraclès et Iolaos et bien d’autres.

L’image la plus puissante de la fraternité dans la mythologie grecque est représentée par le couple de ΔΙΑΣ, le père des dieux et des mortels avec ΗΡΑ, son épouse et sa sœur. L’œil sourd au sacré du vulgaire ne verrait que l’inceste dans cette union. Ce couple symbolique d’après Proclus, est le créateur de ΨΥΧΗ, l’âme, l’ « Âme du Monde », ce qui signifierait que toutes les âmes sont sœurs. 

Les pythagoriciens ont forgé un mot qui n’existait pas dans d’autres langues : La ΦΙΛΑΔΕΛΦΙΑ. PHILADELPHIA est l’union de l’amitié et de la fraternité. Comme nous venons de le voir cette approche est accéssible aux aux grands mystes, aux initiés, à ceux qui se sont élevés un tout petit peu au dessus de la misère du monde banal livré aux conflits d’intérêts, la jalousie et le conformisme.

L’AMITIÉ est un sujet beaucoup plus vaste et mérite quelques précisions.

Qu’est-ce qu’un ami par rapport à un copain ou un compagnon, un camarade, son prochain, son voisin, un partenaire ou l’être aimé ?

Un copain, comme un compagnon est celui avec qui on partage le pain. Un camarade est celui avec qui on partage la chambre. Le prochain est celui avec qui ont partage un bout de chemin. Un voisin est celui avec qui on partage un bout d’espace. Un partenaire est celui avec qui on partage une affaire, ou une partie de jeu. L’être aimé est celui avec qui on partage sa vie. Dans tous les cas c’est une affaire de « partage ». Un partage équitable, consentit ou forcé. « On ne choisit pas son voisin, dit un proverbe arabe plein de sagesse, c’est Dieu qui nous l’envoie ».

Amitié en grec se dit ΦΙΛΙΑ philia, du verbe ΦΙΛΑΙΩ-Ω. En français nous avons « philanthrope », ami des hommes, « philatéliste », ami des timbres postes, « philharmonie », ami de l’harmonie et de la musique. 

En réalité l’Amitié dans la vie et la philosophie de la Grèce est la chose la plus importante.

L’amitié est une aile d’Eros, l’autre étant l’amour.

ΟΜΟΦΥΛΟΦΙΛΙΑ Homo-philo-philia, est un mot composé de trois termes : l’amitié avec quelqu’un du même sexe.

Nous entrons ici sur le terrain épineux de la propagande chrétienne et moderne pour ce qui concerne les us et coutumes et surtout la Philosophie des Grecs considérés comme « polythéistes », « idolâtres », « nationaux » et bien sûr « homosexuels » et « pédérastes ».

La philosophie, la Démocratie (la vraie, l’unique), le théâtre, l’astronomie, la science, l’art, tout doit disparaitre devant la foi à un dogme seul garant de salut. Tous les arguments sont bons pour obtenir la soumission des peuples par l’assentiment ou la force s’il le faut. Allez changer des mensonges répétés des milliers de fois depuis des milliers d’années. Comme disait Gœbbels de la propagande : « un mensonge répété dix fois reste un mensonge, répété mille fois devient une vérité ».   

Oserions nous poser la vraie question sur ce mot si mystérieux : ΟΜΟΦΥΛΟΦΙΛΙΑ Homo-philo-philia ?

Combien serions nous tentés de traduire ce mot par le mot « homosexualité », et combien serions nous surpris d’apprendre que le mot « sexe » n’existe pas en grec ni comme qualificatif d’un être, ni comme action. Cette traduction est absolument erronée !

L’union amoureuse se dit ΣΥΝΟΥΣIΑ, ce qui veut dire : La rencontre de deux êtres sur l’essentiel.

ΦΥΛΟΝ est le genre et il n’existe que DEUX genres pour l’espèce humaine et le monde animal. Seul EROS en tant que PHANIS qui est EROS PRIMORDIAL pour les orphiques est ANDROGYNE, « ΗΡΙΚΕΠΑΙΟΣ » symbole de plénitude et d’originalité dans le sens d’origine créatrice capable d’inspirer l’homme comme la femme.

EROS connait deux acteurs : ΕΡΑΣΤΗΣ et ΕΡΩΜΕΝΟΣ. L’amoureux et l’aimé. Celui qui offre et celui qui reçoit. Cela n’a rien à voir avec le rapport du dominant au dominé dans le règne animal et chez les êtres non évolués. (voir : le machisme)

Dans ΠΑΙΔΕΙΑ, l’éducation grecque, Eros jouait un grand rôle car il s’agissait de transmettre les bases d’une éthique au futur citoyen ainsi que l’art de se battre pour défendre son pays menacé régulièrement par les barbares, ce qui demande un grand investissement en temps, énergie et connaissances. Il s’agit de bâtir un homme complet destiné à des exploits héroïques. Cela nécessite une affection particulière qui se dit : ΠΑΙΔΟΦΙΛΙΑ pédophilia, l’amour de l’enfant, terme que l’on utilise à tort au lieu de ΠΑΙΔΟΜΑΝΙΑ pédomanie, qu’est la maltraitance d’un enfant, poursuivi par la loi (pour l’instant). Un enfant a besoin de ΣΤΟΡΓΗ storgi, c’est-à-dire d’être écouté et d’échange affectif avec ses parents sans rien de sexuel. Si ce rapport est érotique, car EROS est partout dans la Vie, ce n’est surtout pas sexuel. Les systèmes éducatifs postérieurs sont fondés sur des méthodes purement rationnelles. (voir : Service militaire, universités, grandes écoles etc) 

L’éducation d’un jeune Grec était souvent confié à un « Centaure » un ΚΕΝΤΑΥΡΟΣ, symbolisé par une étrange créature mi-homme, mi-cheval. En réalité l’étymologie du mot ΚΕΝΤΑΥΡΟΣ, nous dévoile sa vraie nature : ΚΕΝΤΑ-ΑΥΡΑ, Celui qui pique l’Aura : un acupuncteur. Si dans la Chine de toujours on équilibre les énergies d’un être en piquant les méridiens qui traversent le corps physique, le Centaure lui, piquait l’âme du jeune disciple avec la parole : le LOGOS. Il le rendait ainsi « un être logique », c’est-à-dire capable de penser par lui-même et de discerner le vrai du faux. 

ΠΑΙΔΕΙΑ, l’éducation, est l’un des domaines où Eros est actif. L’autre activité d’Eros, s’exerce dans les Mystères. Les petits et les grands Mystères d’Éleusis, les fêtes dionysiaques, les « kabyries » etc 

Dans les Mystères, EROS est la puissance suprême dans l’Univers. Fils de la NUIT chez les orphiques et Hésiode, reste dans la discrétion du secret. C’est un secret parce que c’est un Mystère et Mystère en grec signifie secret (μυστήριο, μυστικό). Le Mariage Sacré dont il est question dans toutes les traditions spirituelles est la plus belle Introduction dans les Grands Mystères de la Vie. Pour être admis, il est nécessaire d’avoir un cœur pur épris de Beauté et une soif accrue d’une expérience spirituelle authentique, au dessus de la dimension physique et psychique.

Avant de rencontrer l’autre il faut rencontrer l’autre dans le plus profond de soi-même. « Tu ne peux pas avoir un ami fidèle, si tu n’est pas déjà l’ami de toi-même » disait Pythagore.

L’union de notre être supérieur avec notre être inférieur est le lien primordial indispensable à toute démarche érotique authentique. C’est le Mystère du MARIAGE SACRÉ.

Un des épithètes de DIAS est « ΞΕΝΙΟΣ » XENIOS qui exprime un lien avec l’étranger : un « ami de l’étranger ». Cet étranger est en nous même et Dias, Dieu de la Jusice et de l’intelligence, peut nous aider à le rencontrer.

Zeus est en réalité : ΔΙΑΖΕΥΣ, il sépare en tant que ΔΙΑΣ pour nous faire comprendre par le discernement et en tant que ΖΕΥΣ il unit lorsque nous avons compris par le syllogisme ΣΥΛΛΟΓΙΣΜΟΣ.

L’accès à l’EROS est bloqué si le mobile est pulsionnel, pathologique, malade ou pervers.

APHRODITI la Déesse de l’Amour inspire Eros de trois manières : a) En tant que Καλλίπυγος, Callipyge, ou Terrestre, ou Pandimos, qui s’offre à tous, b) en tant que Αναδυομένη, Émergente de l’écume, élégante et gracieuse (voir Botticelli) etc. et c) en tant que Ουρανία, Céleste, subtile, raffinée qui inspire les grands poètes et autres artistes. Dans tous les cas Aphroditi est avant et après ses aventures vierge : ΠΑΡΘΕΝΟΣ, ce qui veut dire : dépourvue de sentiments de culpabilité propres aux communs des mortels.

Un travail d’élévation préalable de soi-même est indispensable pour la rencontre idéale qui nous mènera ensemble sur le plan étherique d’Eros. Des ailes nous sont nécessaires pour atteindre le septième ciel et le dépasser jusqu’au Divin, jusqu’au Sacré qui est en nous.

Dans un système théocratique comme celui de l’Égypte antique, où le pays entier est la propriété du Pharaon, qui est le dieu sur terre, le bonheur de la vie est réservé à l’après-vie, d’où l’importance du tombeau et de la momification. La philosophie grecque enseigne le bien vivre ici bas, « ΕΥ ΖΕΙΝ ». Hermès Trismégiste nous rappelle que « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». L’ici bas est un préambule, une initiation à ce qui est en haut.

Eros est la Vie et la Création. L’homme qui n’est pas habité par Eros n’a pas besoin de mourir pour mourir. Cette carence s’appelle : « ANAPHRODISSIA ». La haine ou le refus d’Aphrodite, la déesse de l’Amour. Aphroditi, est Vénus en latin. « Venerabilis » étymologiquement est le représentant de Venus ou le protégé de la Déesse qui la reconnait.

La culpabilité qui suit le péché originel est un facteur déterminant pour ce genre d’aversions. Eve la libératrice, devient la femme tentatrice, sournoise, détestable, amie de Satan qui a conduit Adam, ce pauvre homme, dans la chute.

Ainsi, deux attitudes extrêmes menacent Eros : Le « sexisme », qui est le sexe pour le sexe, (encore un terme dévoyé de son sens étymologique) et l’indifférence à Eros qui est l’« anaphrodissia ». 

Pour Aristote l’« amitié est une âme qui habite dans deux corps ». Φιλία εστί μία ψυχή εν δυσί σώμασιν ενοικουμένη.

Il est évident qu’il est important de comprendre l’immense poids de responsabilité nécessaire pour aborder « ΦΙΛΙΑ » PHILIA dans la pensée grecque. Cela demande une grande délicatesse et attention pour ne pas tomber dans des schémas naïfs de bigots ou les clichés d’illustres « savants du sexe ». 

La phrase consacrée d’Aristote : « Oh, amis, il n’y a pas d’amis » devrait nous faire bien réfléchir avant d’avancer des idées erronées sur un sujet aussi capital. 

Pour Aristote l’Amitié ne peut exister qu’entre deux êtres accomplis après un dur travail sur soi-même.

Qui est un être accompli ?

L’ « éthique à Nicomaque » est l’œuvre majeure d’Aristote. Dans ce livre il développe douze vertus principales qui conduisent l’homme en tant que simple bipède à devenir un homme accompli, un homme parfait. Un « ΑΥΤΟΑΝΘΡΩΠΟΣ ». Un homme capable de décider pour lui même. (Les autres, les non-chercheurs de vérité, les « non-philosophes », rampent). La « Justice » ne fait pas partie de ces douze vertus, car elle est le couronnement de ce travail « héroïque ». C’est Elle, qui est la caractéristique de l’homme parfait. 

Il est possible de passer de la « ΦΙΛΑΔΕΛΦΙΑ » PHILADELPHIE qui est l’union de l’amitié et de la fraternité à la « ΦΙΛΑΝΘΡΩΠΙΑ » PHILANTHROPIE : l’amitié avec l’humanité comme le pouumon de l’Univers.

Il nous faut des ailes et une bonne « logique » pour ne pas retomber brusquement dans le monde exclusivement terrestre et matériel qui voit ces choses comme des « utopies » et briser notre colonne vertébrale « verticale » qui est le propre de l’homme parmi les mammifères supérieurs. 

C’est à cette hauteur qu’il est possible de rencontrer la « FRATERNITÉ » et l’« AMITIÉ » réunies -c’est cela l’ « EGRÈGORE », le dépassement de soi par un effort en commun vers un but supérieur au dessus des besoins ordinaires- et cela concerne plutôt la similarité, « ΟΜΟΙΟΤΗΣ », que l’égalité, « ΙΣOΤΗΣ ». 

ΟΜΟΙΟΤΗΣ est la ressemblance fondée sur l’unicité de chaque être. ΙΣOΤΗΣ l’égalité, n’existe qu’entre esclaves comme dans les systèmes totalitaires. L’ « ÉGALITÉ DES SEXES », préambule au « mariage pour tous » et à la « théorie du genre », ne sont que les résultats de la recherche sur la sexualité humaine initiée par le criminel Alfred Kinsey, financé par la Fondation Rockefeller ce qui constitue la destruction complète du sens du mot « MARIAGE ». De son sens primordial qui est celui du « MARIAGE SACRÉ », c’est-à-dire l’Union de la partie inférieure avec la partie supérieure de soi-même. 

ΑΓΑΠΗ l’amour, est EROS entre un homme et une femme,

ΦΙΛΙΑ l’amitié, est EROS entre deux hommes.

C’est cette vision érotique et non sexuelle, qui a permit à la « CIVILISATION GRECQUE » la Grandeur que reconnait depuis plus de trois millénaires l’homme cultivé.

ΦΙΛΙΑ peut-elle exister entre deux femmes ? C’est une question qui a sa place ici.

Cela nécessite la vertu du courage : ΑΝΔΡΕΙΑ, qui est le propre de l’homme. Une femme peut être dotée de ΑΝΔΡΕΙΑ de courage dans la vie de tous les jours, ce qui n’a rien à voir avec le “féminisme » dans le monde moderne. L’histoire et la mythologie grecque nous permettent de distinguer l’ ΑΝΔΡΕΙΑ d’Antigone, comparée à la « protestation virile » des « amazones », clan guerrier vivant en autarcie, composé de femmes qui se battaient à cheval contre les hommes. Pourquoi ?

Quelle modèle de civilisation, quelle pensée, quelle littérature, quel art nous ont-elles laissé ?

La mère spartiate disait à son fils, son frère, ou son mari qui partait en guerre « ή ταν, ή επι τας » ce qui signifie : avec ou sur… sous-entendu avec ou sur son bouclier. Victorieux ou mort. ΑΝΔΡΕΙΑ était la vertu de tous les citoyens, homme et/ou femme.

Pour Aristote, ΑΝΔΡΕΙΑ, est la vertu ΑΡΕΤΗ, qui s’oppose à la lacheté et au culot, vices exérables de l’âme humaine qui vont souvent ensemble. ΑΡΕΤΗ en grec est aussi ΕΡΑΤΗ (son anagramme) bien aimée, désirée. En latin par contre,VERTU, vient de « VIR » en sanskrit et signifie la combativité, l’aptitude au combat... sans ce ΗΘΟΣ fondement de la philosophie grecque. (La morale n’a rien à voir avec le ETHOS). Le mot qui dérive de VIR est « virus », celui qui combat jusqu’à la mort l’organisme qui lui permets de vivre. Chacun peut réfléchir sur ce qui se passe autour de nous de nos jour pour comprendre la volonté impériale de détruire la pensée et la langue grecque.

Rendons hommage à la grande figure de notre époque en la personne de Hannah Harendt, grande philosophe éprise de philosophie grecque et journaliste hors du commun qui a combattu pour la liberté et la dignité humaine. Son livre : « DU MENSONGE À LA VIOLENCE » est brulant d’actualité. Elle avait une amie fidèle durant toute sa vie, qui la suivait partout. Cette femme extraordibnaire avait compris que l'impérialisme est la plus grande catastrophe pour l'humanité lorsqu'elle écrivait que l'appellation "gréco-romain" n'avait pas de sens, car des années lumière séparent la Grèce de Rome. 

EROS dans la pensée grecque, a un frère, un frère d’une autre espèce de « fraternité » : Il s’appelle ANTEROS, rôle repris par CUPIDON dans la littérature latine. Voir Ovide et son « Art d’aimer ».

EROS séduit avec une lyre comme Orphée.

ANTEROS ou CUPIDON les yeux bandés décoche des flèches sur n’importe qui,                           sans craindre l’extrême ou le ridicule.

EROS est Lumineux, ΕΩΣΦΟΡΟΣ, le porteur de Lumière, assimilé à la planète Venus.

Il est devenu « Lucifer », ange déchu de la religion « dés-erotisée » et mortifère.

ANTEROS est l’ombre qui agit sous la ceinture… de l’horizon                                          dans les ténèbres d’un être divisé entre le haut et le bas.

Les flèches d’ANTEROS provoquent des plaies parfois extrêmement profondes qui vont jusqu’à la mort.Roméo et Juliette, Faust et Marguerite, Lola, Don Giovanni et la presque totalité des romans d’amour. « Il n’y a pas d’amour heureux » chante Brassens.

L’amour d’Anteros est violent car il lui manque quelque chose : L’ESPRIT.

Pour que l’Esprit puisse pénétrer la chair il faut l’aide de « DIONYSOS ». Son vin n’est pas celui de la beuverie, de l’ébriété, mais celui de la fête, de la joie, de l’esprit, de l’Être et du partage qui se transforment en INSPIRATION. Le « Banquet » ΣΥΜΠΟΣΙΟΝ dans la Grèce était une fête dont le but était un échange philosophique entre les convives. Platon, Xenophon et autres philosophes nous ont laissé des sublimes témoignages.

Les liens amoureux, de capteurs et possessifs, devienent partage : PARTAGE DE L’ÊTRE :

SYNOUSSIA

Si le mot grec « ORGASME » est passé dans toutes les langues du monde, le mot « SYNOUSSIA » est ce dont le monde d’aujourd’hui manque le plus cruellement.

LE PARTAGE DE L’ÊTRE

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4 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 25 octobre 2017 14:58

    Merci. voilà encore un auteur qui vient à ma rencontre (http://www.mon-poeme.fr/poeme-que-serais-je-sans-toi/) ; alors que je suis plongée dans un superbe livre de Bernard Roger : A la découverte de l’ALCHIMIE. Il y relate la force du lien hermétique : celui du mercure igné et l’aquatique. Mon mercure astrologique est dans le signe serpentaire du Centaure (Chiron) et celui de mon ami-compagnon dans celui lunaire (mais aussi hermétique) et aquatique de la lune. Alors que son thème est a dominante solaire et la mienne lunaire. Notre relation sort totalement des schémas traditionnels. Et cela roule. J’ai beaucoup hésité à livrer mes connaissances sur un site (jamais face-book, ni twitter). Mais je crois à la vertu de la bouteille à la mer. Sachez aussi que pour arriver à cet état de perfection, mon chemin fut semé de nombreuses embuches, que j’ai accueillies avec joies (pas comme le masochiste, mais comme l’enfant devant le premier échelon de l’échelle). A mes amis de rencontre, mes passeurs de fraternité cosmique.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 25 octobre 2017 17:40

      Marguerite Yourcenar et Suzanne Lilar ont abordé l’amitié féminine véritable au sens des Grecs


      • HELIOS HELIOS 26 octobre 2017 04:31

        ... ça va pas plaire a tout le monde, ce que je vais ecrire, -vous n’êtes d’ailleurs pas obligés de continuer à lire- mais la « fraternité » cela ressemble au « vivre ensemble », même si l’auteur nous en fait un chapitre poêtique.

        Cela ne se decrete pas, et cela ne s’applique pas non plus obligatoirement par pressions sociales etc... les mots ont un sens !

        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 octobre 2017 14:17

          @HELIOS

          Ce n’est pas du tout ce qu’écrit l’auteur. C’est parce que la fraternité est impossible, qu’elle doit s’imposer comme une flamme à maintenir en vie. Vous n’arriverez jamais à saisir le feu et pourtant, il existe ; comme force de cohésion, de chaleur et de communication.

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