Le Financement Non Conventionnel, une Nécessité de survie pour l’Occident. Et d’une grande importance pour le reste du monde
Cinquième partie
Peut-on dire que l’Occident est arrivé aux limites des politiques monétaires non conventionnelles ? Qu’en sera-t-il de ces politiques ultra-accommodantes ? Quel est leur impact sur l’occident, sur les pays émergents et pays exportateurs de pétrole et de matières premières ? Quel sens donner au financement non conventionnel opéré par les grandes Banques centrales occidentales ?
- L’explosion des réserves de change du monde hors-occidental. Du jamais vu dans l’histoire !
Pour rappel, deux crises économiques majeures ont frappé les États-Unis à la fin de la décennie 2000. Une crise immobilière en 2007 due à la frénésie des ménages américains de consommer qui reposait sur un gigantesque château de cartes immobilier spéculatif qui a fini par s’écrouler. Une véritable pyramide de Ponzi, tant que les prix de l’immobilier augmentaient, les ménages américains qui s’endettaient avaient l’illusion de s’enrichir et continuaient de consommer, jusqu’à ce que la hausse des taux d’intérêt américains par la Banque centrale mit fin aux crédits faciles, provoquant le retournement de l’immobilier américain. Les liquidités se raréfient, et la bulle immobilière éclate. La suite est connue. La crise s’étend au reste du monde. En 2008, le système bancaire américain, truffé de créances hypothécaires à risque (non-solvables), se trouva paralysé par la crise de confiance entre les banques, qui ne se prêtaient plus entre elles. A l’été 2008, la crise financière éclate, entraînant l’Europe dans la crise. L’année 2009 est une année de récession pour l’ensemble des pays occidentaux.
Dans une situation de fortes turbulences générées par les crises immobilière et financière, les Banques centrales américaines, européennes ont été contraintes de réagir rapidement et d’innover en mettant en œuvre des politiques monétaires dites « non conventionnelles ». En tant que prêteurs en dernier ressort, elles ont changé le cadre habituel des politiques de lutte contre l’inflation, pour se lancer dans de vastes programmes de rachats de dettes souveraines et privées.
Mais que peut-on dire cette nouvelle donne monétaire ? Que s’est-il passé pour qu’une grave crise immobilière et financière frappe les États-Unis, l’Europe, le Japon et reste de l’Occident. Le reste du monde, malgré des pertes financières, a peu souffert de la crise occidentale. La seule explication qui apparaît et semble très plausible est la guerre anglo-américaine lancée contre l’Irak, en 2003. Il faut se rappeler que c’est avec cette guerre que la reprise économique s’est opérée aux États-Unis, puis s’est étendue à l’ensemble du monde. Le monde a connu une forte croissance, au prix malheureusement de la crise hypothécaire (subprimes) qui mit sur la paille des millions de ménages américains – ils perdirent leurs économies et leurs logements qui étaient saisis par les banques. Donc on peut penser que la crise des subprimes était dans un certain sens voulu. Qu’il était nécessaire pour les hautes sphères de la finance américaine de soutenir leur pays en guerre et, par conséquent, devait donner une image de leur économie prospère. Mais le problème est qu’en dopant le marché immobilier, l’enrichissement des ménages américains, par la hausse du prix de l’immobilier, a fait « explosé » la consommation. Conjuguée aux dépenses de guerre, les déficits extérieurs américains n’ont cessé d’augmenter.
Mais cette forte demande intérieure et les dépenses militaires aux États-Unis qui ont aussi impacté la demande européenne via le dopage de l’immobilier ont favorisé l’offre de biens et services par le reste du monde. C’est ainsi qu’à l’opposé des déficits extérieurs tant des États-Unis que du reste de l’Occident, les excédents commerciaux des pays émergents et exportateurs de pétrole ont considérablement augmenté.
Ceci étant, force de constater que si la guerre au Moyen-Orient et la forte demande occidentale, entre 2003 et 2007, ont entraîné une formidable financiarisation du monde par les déficits extérieurs, il demeure que, au-delà de la croissance de leur dette souveraine nette, c’est-à-dire « extérieure nette vis-à-vis du reste du monde », les États-Unis et l’Europe ont été un formidable moteur de croissance pour les pays émergents et exportateurs de pétrole. L’Amérique du Sud, l’Asie, particulièrement la Chine, ainsi que les pays exportateurs de pétrole ont vu leurs excédents fortement croître. Les cours élevé du pétrole et de l’or ont joué un rôle central dans la « pondération » des émissions monétaires ex nihilo occidentales.(1) Sans la hausse du prix du pétrole et de l’or et la pondération des changes des monnaies occidentales sur les marchés, il aurait été impossible pour les États-Unis et l’Europe de « monétiser » leurs déficits extérieurs, sinon de créer une inflation à deux chiffres, comme dans les années 1970.
De même, les pays émergents dont la Chine, les pays exportateurs de pétrole OPEP, en exportant massivement vers l’Occident, ont été un « formidable levier de croissance économique » pour les États-Unis et l’Europe. C’est précisément la « consommation occidentale » qui a été le trait d’union dans la croissance des deux versants de l’économie mondiale, c’est-à-dire Occident et hors-Occident. La seule ombre a été la crise des subprimes et financière en 2007 et 2008 et la croissance de la dette extérieure nette des États-Unis et de l’Europe, eu égard aux formidables réserves de change accumulées par les pays émergents et exportateurs de pétrole. Ce qui nous fait dire que, sur le plan historique, la croissance économique de l’humanité a bien fonctionné, n’en déplaisent les économistes qui remettent en cause les politiques macroéconomiques des banques centrales occidentales. Dans le sens que cette phase de croissance relève aussi d’un processus dialectique.
En 2008, les réserves de change de la Chine passent de 161,414 milliards de dollars, en 1999, à 1966 milliards de dollars, en 2008. Les réserves de changes de la Fédération de Russie passent de 12,325 milliards de dollars, en 1999, à 478,822 milliards de dollars, en 2007. En 2008, elles diminuent avec la crise financière, et s’établissent à 426,279 milliards de dollars. Les réserves de change de l’Arabie Saoudite passent de 18,321 milliards de dollars, en 1999, à 451,279 milliards de dollars, en 2008. Les réserves de change de l’Inde passent de 36,005 milliards de dollars, en 1999, à 257,423 milliards de dollars, en 2008. Les réserves de change du Brésil passent de 36,342 milliards de dollars, en 1999, à 193,783 milliards de dollars, en 2008. Les réserves de change de l’Afrique du Sud passent de 7,497 milliards de dollars, en 1999, à 34,07 milliards de dollars, en 2008. Les réserves de change de l’Algérie passent de 6,146 milliards de dollars, en 1999, à 148,099 milliards de dollars, en 2008. (2)
- La crise immobilière et financière 2007-2008, à l’instar de la crise de 1929, marque le début d’une ère de transition
Que constatons-nous ? En une décennie, entre 1999 et 2008, les réserves de change ont été multipliées pour la Chine par 12, pour la Fédération de Russie par 34, pour l’Arabie Saoudite par 24, pour l’Inde par 7, pour le Brésil par 5, pour l’Afrique du Sud par 4,5 et pour l’Algérie par 24.
Qu’en est-il pour les pays occidentaux qui ont tant émis de liquidités pour « consommer » des biens et services émis par les pays du reste du monde. Essentiellement des pays émergents qui ont profité des délocalisations d’une grande partie de l’industrie occidentale non compétitive au regard de la production industrielle et manufacturière de ces pays, pratiquement d’égale qualité et à moindre coût. Les pays exportateurs de pétrole, notamment arabes, ont aussi profité de la croissance économique mondiale jusqu’en 2008. D’abord par la frénésie de la consommation énergétique occidentale et par les besoins en pétrole des industries du reste du monde. La Chine qui est devenu un des plus grands importateurs de pétrole du monde.
Cette situation pantagruélique des deux parties du monde, tant pour l’Occident en consommation et en investissement immobilier, qui était le seul créneau de faire-valoir en raison de la perte de compétitivité dans le commerce mondial et aussi des crises boursières occidentales en cascades entre 2000 et 2003, que pour les pays Émergents et exportateurs de pétrole du monde qui, en accumulant des réserves de change considérables, et en les plaçant en Occident, sont devenus les « créanciers de l’Occident ». Celui-ci qui est pourtant le principal « émetteur de ces réserves de change », nous fait dire que la situation s’est inversée, et a bouleversé l’ordre économique mondial, dominé jusqu’à cette crise par l’Occident.
Cette situation est confirmée par l’explosion des déséquilibres mondiaux qui sont étonnants, du jamais vu dans l’histoire. Elle a induit identiquement l’explosion de la dette publique des États-Unis, de l’Europe et du Japon. Les chiffres des dettes publiques occidentales sont éloquents. Ils parlent d’eux-mêmes tant la synchronisation de l’endettement occidental est frappante. Prenons pour l’analyse de la situation économique et financière les chiffres que donne la Banque mondiale sur l’endettement occidental. Selon la définition que la BM donne, « la Dette totale du gouvernement central (DTGC en % du PIB) est le stock des obligations et créances que le gouvernement d'un pays a contractées auprès de ménages internes et externes en pourcentage du PIB. Le stock de la dette est mesuré à date fixe, généralement la fin de l'année fiscale. C'est un des indicateurs utilisés lorsque l'on veut avoir une bonne image de la saine gestion des finances publiques d'un pays. En d’autres termes, c’est la dette publique du gouvernement central d’un pays. »
La dette publique des États-Unis passe de 33,158 % du PIB, en 2000, à 64,032 % du PIB, en 2008. La dette publique américaine a pratiquement doublé en huit années. La dette publique du Royaume-Uni passe de 43,105 % du PIB, en 2000, à 55,651 % du PIB, en 2008. La dette publique de la France de 58,036 % du PIB, en 2000, à 64,901 % du PIB, en 2008. La dette publique de l’Allemagne de 38,313 % du PIB, en 2000, à 41,987 % du PIB, en 2008. La dette publique du Japon de 102,391 % du PIB, en 2000, à 139,798 % du PIB, en 2008. Seul l’Allemagne échappe à cette hausse incroyable de la dette des gouvernements centraux des États occidentaux. Sa dette croît légèrement, passant de 38,313 % du PIB, en 2000, à 41,987 % du PIB, en 2008. Une augmentation de la dette publique de l’Allemagne de 3,674 % du PIB, durant ces 9 années, comparativement aux augmentations de 30,874 % du PIB et 37,407 % du PIB pour respectivement les dettes publiques des États-Unis et du Japon. Soit dix fois plus pour ces deux pays par rapport à la dette publique allemande. (3)
Il est évident que la double crise immobilière et financière n’est pas venue ex nihilo. Et les déséquilibres comme le montre la forte croissance des dettes publiques occidentales, relèvent de la transformation du reste du monde, en particulier de l’Asie avec la montée de la puissance économique de la Chine. C’est plus de soixante ans d’histoire après 1945 qui viennent montrer que l’ordre historique mondial est en train de muter. Ce qui est naturel au regard de l’histoire du monde qui a montré à maintes reprises « grandeur et décadence des empires. »
Cependant, cette transformation par soixante d’histoire et donc de progrès naturel du monde dans le sens que le progrès est contagieux, qu’il a touché progressivement les autres aires géographiques hors-occidentales – la montée entière de grandes régions asiatiques en est, si besoin de le dire, une preuve incontestable –, doit nous inciter à nous interroger sur la réaction occidentale devant cette situation de fait ? Précisément, si l’Occident a beaucoup perdu en compétitivité, il dispose néanmoins encore de munitions, et ces munitions vont lui permettre d’affronter les « périls » engendrés par la crise de 2008, qui celle-ci n’est autre que l’événement majeur marquant la lente érosion de sa compétitivité et, par conséquent, le déclin de sa puissance économique et financière sur le monde. Une réalité qu’il doit désormais affronter.
Et les munitions qui lui restent sont les monnaies internationales dont il est le principal émetteur. C’est ainsi que, prenant conscience de sa victimation de ses propre succès, il était impératif pour lui de mettre un terme à cette spirale d’endettement qui rend les pays émergents et exportateurs de pétrole gagnants à tous les coups, accumulant sans cesse des réserves de change considérables libellées en dollars, en euros, en livre sterling et en yen, alors que lui est le principal perdant.
A cette époque, le yuan chinois ne faisait pas encore partie de la cour des grandes monnaies internationales. Il devait attendre huit ans pour être reconnu par le FMI (1er octobre 2016). D’autre part, le risque de vulnérabilité dans cette dépendance de l’Occident des capitaux étrangers est que cette spirale d’endettement occidental va s’autonourrir par la charge de l’intérêt, créant ainsi un cercle vicieux d’endettement extérieur entre l’Occident et le reste du monde. Celui-ci, par les règles même que lui offre la finance mondiale, « sommant » l’Occident à user de la « planche à billet » pour financer continuellement les déficits extérieurs et les charges de la dette qu’il a envers le reste du monde.
Ce processus de « création monétaire par la dette au profit du reste du monde » évidemment ne pouvait être viable à terme. Le danger était grand pour l’Occident qu’après avoir perdu une partie de son industrie au profit du reste du monde, va aussi perdre à terme le pouvoir de création des monnaies internationales qu’il est seul à détenir dans le monde. Et c’est à cette situation qu’il doit réagir, et c’est ce qu’il fera.
- Réponse de l’Occident à la crise de 2008. Austérité et financement non conventionnel « synchronisé » entre les Banques centrales
L’urgence était donc de résorber les déficits courants qu’il enregistre avec le reste du monde. Ce qui n’est pas donné tant l’Occident a perdu en compétitivité. Et la crise financière est là. De plus, la mondialisation qui s’est développé a intensifié la concurrence internationale, laissant peu de choix à l’Amérique, à l’Europe et au Japon. D’autant plus que ces pays ont vécu durant presqu’une décennie avec de l’argent qui n’était pas cher et abondant. Certains analystes occidentaux n’hésitent pas à dire d’un « Occident en sursis ». Aussi, devons-nous dire que la crise de 2008 est venue à bon escient, comme « avertisseur », montrant l’extrême vulnérabilité de l’Occident, et que la politique économique et monétaire menée jusqu’à cette crise n’était plus tenable. Il fallait par conséquent couper aux dépenses publiques, diminuer les guerres ou faire les guerres par les autres, comme ce qui s’est passé après 2011, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Libye, et mettre en avant l’objectif suprême, la « diminution des excédents commerciaux » des pays émergents et surtout avec la Chine, et bien entendu les pays exportateurs de pétrole qui ont accumulé des excédents commerciaux via la hausse du prix du pétrole, et par conséquent amassé des réserves de changes considérables. Des réserves de change qui signifient de l’endettement pour l’Occident.
L’objectif pour l’Occident est d’inverser cette donne, ce qui en clair est « se désendetter » du reste du monde. La question est comment ? Et surtout que l’Occident devait d’abord sortir de la crise. La réaction occidentale, dans premier temps, sera triple. 1. Mener des politiques économiques austéritaires tout azimut. 2. Procéder au financement non conventionnel pour sauver leurs systèmes bancaires au plus fort de la crise. 3. Mener ensuite des politiques de relance.
Pourquoi le financement non conventionnel ? Le taux d’intérêt directeur de la Fed étant arrivé à son plancher, presque à zéro, et vu le blocage du système bancaire – les créances toxiques dans les bilans des banques provoquant la méfiance entre elles, les amenant à ne se prêter plus –, il est apparu rapidement que la politique monétaire conventionnelle, i.e. l’utilisation du taux d’intérêt directeur, les opérations open-market et la fixation des réserves obligatoires, n’apportait pas de solution à la crise financière. Donc il était nécessaire pour débloquer la situation de crise de passer au financement au non-conventionnel. Ce qui en clair signifie que les Banques centrales, en tant que prêteur en dernier ressort, doivent recapitaliser les banques par des rachats de titres publics et privés, y compris des créances « toxiques ». Ce financement non conventionnel, en allégeant les bilans des banques et rétablissant la confiance entre elles, et fort du soutien de leurs États, amènera de nouveau les banques occidentales publiques et privées à financer leurs économies.
C’est ainsi qu’aux États-Unis, la Fed américaine lança, de 2008 à 2014, trois programmes de financement non conventionnel, appelé en anglais « quantitative easing ou (QE) » et une opération twist. Un programme (QE1), de l’automne 2008 au printemps 2010, qui s’est soldée par des rachats de titres publics et privés pour un montant de 1750 milliards de dollars, dont 500 milliards de bons du Trésor américain et 1250 milliards de crédits hypothécaires. Compte tenu de l’affaiblissement de l’économie américaine et du fort taux de chômage à 9,7 % de la population active (4), un deuxième programme (QE2) est mis en œuvre. Débutant en novembre 2010 et achevé en juin 2011, il a permis le rachat de 600 milliards de dollars de bons de Trésor américain. D’autre part, la Fed réinvestit en achats de bons du Trésor les liquidités qu’elle se faisait rembourser des créances hypothécaires qu’elle détenait, au fur et à mesure qu’elles sont reprises sur les marchés.
En septembre 2011, la Fed lance l’opération Twist. Semblable au QE2 sauf que les liquidités injectées sont stérilisées, i.e. sans création monétaire. Dans le but de baisser les taux d’intérêt des titres publics, la Fed mettait en place un programme d’allongement des échéances, appelé « Matury Extension Program » ou opération « Twist », qui consistait à vendre des bons de Trésor d’une échéance de moins de trois ans et, d’un montant équivalent, acheter des titres d’échéances plus longue, comprise entre 6 et 30 ans. Ce programme, d’une ampleur initiale de 400 milliards de dollars, et qui devait se terminer fin juin 2012, a été prolongé jusqu’à fin de 2012. L’opération Twist n’a pas augmenté le bilan de la Fed.
Le troisième programme (QE3) est lancé en 2012. Au départ sans limitation de durée, il consistait, comme les précédents, au rachat des mêmes actifs financiers, i.e. les titres obligataires émis par le Trésor américain (bons de Trésor...) et des titres hypothécaires. Initialement d’un montant de 85 milliards de dollars par mois. Ces montants ont ensuite été progressivement diminués à raison de 10 milliards par mois, i.e. 75 milliards de dollars, 65 milliards de dollars... jusqu’à leur extinction en octobre 2014, avec la baisse continue du taux de chômage aux États-Unis, qui passe, en mars 2014, sous les 6 %. (5)
Au Royaume-Uni. Comme la FED, pour éviter que la livre sterling s’apprécie fortement, la Banque d’Angleterre a aussi procédé à partir de cette même date au lancement d’un programme d’assouplissement monétaire quantitatif (QE) qui l’a conduite au rachat, jusqu’en septembre 2009, pour environ 165 milliards de livres sterling d’actifs aux institutions financières, et à un degré moindre, des créances de qualité élevée émises par des entreprises privées. En 2010, ce montant fut porté à 200 milliards de Livres, puis, entre octobre 2011 et juin 2012, à 375 milliards de Livres, soit 25 % du PIB. La Banque d’Angleterre a également réduit fortement son taux d’intérêt directeur, pour répondre à la crise financière de 200. Son taux directeur s’est établi, depuis mars 2009, à son niveau plancher de 0,5 %.
Au Japon. Le Japon a connu, dans les années 1990, une situation monétaire marquée par une longue période déflationniste. Après une baisse du taux d’intérêt directeur à son plancher à %, en 2000, la Banque du Japon est la première banque centrale à adopter en mars 2001 une politique d’assouplissement quantitatif. Elle l’abandonnera, en 2006, après un tassement de la déflation (l’inflation à - 0,3 % en 2006 par rapport à - 0,7 % depuis 2000). En 2010, elle recourt de nouveau au quantitative easing entre 2010 et 2012, sans se fixer d’objectif précis en terme de cible d’inflation. Il est évident qu’en tant que pays émetteur de monnaie internationale, la Banque du Japon doit synchroniser ses émissions monétaires avec les émissions des autres grandes Banques centrales du monde, pour éviter une appréciation à la hausse du yen, nuisant à ses exportations. Comme pour la Fed, cela passe par le rachat de titres souverains (bons de Trésor du Japon, obligations d’État...). En 2013, elle adopte une stratégie encore plus offensive dans les QE, appelés aussi « abénomics » du nom du Premier ministre du Japon Shinzo Abe (en fonction depuis le 26 décembre 2012) qui a prôné une politique économique et financière nettement « offensive ».
En réalité, cette politique abénomic, donc du QE comme nous l’avons défini, n’est que le calque d’une politique monétaire « synchronisée » avec les politiques non conventionnelles des autres puissances occidentales. Si, par exemple, ce n’était pas le cas, la monnaie japonaise aurait subi une dégringolade sur les marchés monétaires mondiaux telle qu’elle mettrait le yen en grand danger. La Banque du Japon n’aurait alors d’autre recours, pour sauver le yen d’un krach, que de sacrifier une partie de ses réserves de change pour retirer des marchés le surplus de liquidités en yens et arrêter la spirale baissière de sa monnaie. Et ce processus est valable pour le dollar, l’euro ou la livre sterling, si une synchronisation des autres grandes Banques centrales occidentales dans leurs politiques non conventionnelles n’avait pas existé.
C’est ainsi que, grâce à cette synchronisation, la BoJ a racheté pour 80 000 milliards de yens par an d’obligations d’Etat, contre 50 000 milliards précédemment, et 3 000 milliards sur le marché des actions japonaises contre 1000 milliards auparavant. (6)
- Le financement non conventionnel, une nécessité de survie pour la zone euro. Et d’une grande importance pour le commerce mondial
Pour la zone euro, Agnès Bénassy-Quéré, directrice du Centre d'études prospectives et d'informations internationales, explicite les mesures prises par les Etats de la zone euro pour sauver les banques. (7) « Comment est-on passé d'un plan européen de 300 milliards d'euros à des plans à 1 700 milliards ? écrit-elle. Le premier plan proposé à la hâte par le gouvernement français aux autres pays européens se voulait la réplique du plan Paulson américain, sans qu'on sache très bien ce qu'il allait contenir : le rachat des actifs douteux des établissements financiers ? Des mesures destinées à la recapitalisation des banques ? Des garanties sur les prêts interbancaires ? Le second plan européen est d'une toute autre ampleur car il a été discuté et structuré à partir de trois types d'interventions possibles.
Première possibilité (à l'américaine) : récupérer les actifs douteux d'une banque, lui donner du cash à la place, puis revendre - ou plutôt tenter de revendre - ces actifs toxiques.
Deuxième option (à l'européenne) : prendre des participations dans une banque en lui versant du cash. Cette entrée d'un Etat dans le capital d'un établissement se veut, en principe, temporaire. Il faut espérer que la plupart des banques vont se redresser et donc se revaloriser, ce qui permettra à l'Etat actionnaire de revendre sa participation en faisant une plus-value.
Troisième voie (à la britannique) : garantir les prêts entre les banques afin d'assurer au prêteur qu'il récupérera, quoi qu'il arrive, son argent. C'est le principe de la caution. Ce dispositif ne coûte rien tant qu'un emprunteur ne fait pas défaut. [...] D'où vient l'argent ? C'est l'un des aspects les plus simples. Le monde entier court après des bons du Trésor ou des obligations d'Etat, encore perçus comme un refuge. La crise financière n'a pas fait disparaître l'épargne. L'appétit pour de la dette publique est fort chez les Chinois, les Russes, mais aussi en Europe, dans les fonds de pension, par exemple. Les fonds souverains à eux seuls ont un portefeuille de l'ordre de presque 3 000 milliards de dollars.
Est-ce de la création de monnaie ? Au niveau mondial, il ne s'agit pas de création de monnaie, plutôt d'un transfert. Un Etat émet des obligations ou des bons du Trésor qui sont souscrits par tel ou tel prêteur, qui lui verse du cash en échange. Ces liquidités sont ensuite distribuées dans l'économie. Si le prêteur est de la zone euro, les liquidités passent d'une main à l'autre sur le territoire de la zone. S'il est extérieur à la zone, les liquidités en devises doivent être converties en euros, mais cela ne crée pas forcément de la monnaie. Quoi qu'il en soit, il est clair que l'Etat augmente son taux d'endettement brut. » (7)
Cette synthèse d’Agnès Bénassy-Quéré est édifiante. Cependant, le même processus va jouer combien même le financement n’est pas défini comme non conventionnel parce qu’il est interdit par les textes juridiques qui empêchent la Banque centrale de racheter voire de monétiser les titres souverains des Dix-Neuf États de la zone euro. Il demeure cependant que le Fond européen de stabilisation monétaire (FESF), lancé en 2010, d’un capital initial de 440 milliards d’euros, et porté jusqu’à 1000 milliards d’euros (avec effet de levier), a été nécessaire pour le sauvetage des pays de la zone euro, alors que la crise de l’endettement, durant toute l’année 2009, l’enfonçait dans la récession. En 2012, le FESF est remplacé par le Mécanisme européen de stabilité (MES), pour un montant de 700 milliards d’euros. Evidemment, tous ces pays recevant l’aide financière sont soumis à des conditionnalités, puisqu’ils doivent après la reprise rembourser leurs créanciers. Vu l’ampleur de l’endettement, une partie des dettes est effacée.
Sur ces rachats de titres souverains par la BCE, des citoyens et parlementaires allemands ont saisi la Cour de Karlsruhe, en 2012, au motif que la Banque centrale a enfreint la constitution. « Dit en termes plus juridiques : premièrement, par cette politique d’achat d’obligations d’Etat, la BCE n’accomplirait pas sa mission de politique monétaire (au sens de l’art. 127 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, TFUE), mais mènerait une politique économique et une politique européenne, toutes deux étrangères à ses missions. Deuxièmement, la BCE violerait l’interdiction de monétariser la dette et l’interdiction qui lui est faite expressément de contourner cette disposition par l’acquisition directe d’obligations d’Etat sur le marché primaire (art. 123 TFUE). Le programme OMT équivaudrait donc à un contournement de cette interdiction. » (8)
Mais ce que l’on peut souligner est qu’au-delà du juridique et des lois qui l’interdisent, ce financement non conventionnel était un impératif. Il passait par l’obligation de sauver la zone euro. Sans le financement non conventionnel par la BCE, et peu importe le procédé utilisé – lancement des emprunts d’État par les pays en crise comme l’la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande..., emprunter au marché secondaire, vendre ces titres à la BCE au marché primaire dans le cadre des opérations monétaires sur titres (OMT) – il était clair que tous ces pays allaient s’enfoncer dans la récession, et à la fin, le seul recours acceptable pour eux serait de sortir de la zone euro. « Ce serait alors l’éclatement de la zone euro, la fin de l’euro. »
Donc, le financement non conventionnel a été une « protection », nonobstant ceux qui le vilipendent. Ceux-là, économistes, politiques ou non, n’ont tout simplement pas compris la portée de la monnaie européenne, l’euro. Quelle que soit la forme dans le processus de mise en œuvre, le financement no conventionnel, il faut le répéter, a été, l’est encore et pourrait l’être (en cas d’arrêt de QE) une bouée de sauvetage, une condition de survie même pour la zone euro. D’autre part, ce financement non conventionnel ex nihilo n’est pas venu de l’ex nihilo, i.e. du néant, il est venu dans un cadre historique déterminé et nécessaire. Il est venu aussi parce que la zone euro qui a vu le jour en 1999 était prédestinée à cette crise, à cette « opération financière d’envergure dans le monde. » Parce que le financement non conventionnel de la zone euro n’a été possible que par la place qu’occupe aujourd’hui la monnaie européenne, l’euro, dans le monde.
L’euro est la deuxième monnaie mondiale, après le dollar américain. Ce qui signifie que si les Dix-Neuf pays de la zone euro, soit 340 millions d’Européens, utilisent l’euro, plus de six milliards d’êtres humains, i.e. le monde hors-Occident, utilisent directement ou indirectement l’euro. Toutes les Banques centrales du monde utilisent l’euro dans leurs réserves de change, en particulier les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud – l’euro sert d’ancrage dans le panier de monnaies qui définit leurs monnaies locales. On comprend dès lors l’importance de la monnaie européenne qui est d’abord mondiale avant d’être européenne. Et se comprend aussi pourquoi le financement non conventionnel par la Banque centrale européenne, en rachetant les dettes souveraines des pays de la zone euro, a « un impact considérable dans le commerce mondial et dans la croissance économique du reste du monde. »
- Conclusion de la cinquième partie - Le Financement non conventionnel, une « norme monétaire » devenue un « dilemme » pour les Banques centrales et le monde
Le monde aujourd’hui est-il sorti du financement non conventionnel ? Ou s’apprête-t-il à sortir ? Il est évident que dès lors qu’il a fait son apparition, et qu’il a rempli très bien sa fonction puisqu’il a permis à l’ensemble des pays du monde de dépasser la crise, même si le dépassement n’est pas total, il est devenu une « norme monétaire » pour le monde. Certes, il existe beaucoup de zones d’ombre comme, par exemple, l’arrêt des QE aux États-Unis, la dernière tranche des 10 milliards de dollars s’est effectuée en septembre 2014, et comme par hasard, avec cet arrêt du QE américain, a commencé une chute vertigineuse du prix du baril de pétrole. Un vrai mystère. Et en économie, le hasard dans les opérations macroéconomiques à l’échelle mondiale n’existe pas. Tout relève de la stratégie économique, de la finance mondiale.
Comment alors comprendre ce retournement pétrolier ? N’est-il qu’un réajustement de l’économie mondiale suite à une abondance de capitaux injectés par les Banques centrales occidentales pour lutter contre la dépression économique qui a suivi la crise de 2008 ? Le financement non conventionnel est-il suffisant pour asseoir de nouveau la croissance économique en Occident et dans le reste du monde ? Une autre question se pose : « Pourquoi le reste du monde, contrairement à l’Occident qui était fortement touché par la crise financière, se voit à son tour, depuis 2013, pris dans une spirale de crise économique, qui ne cesse de de s’accentuer ? » Alors que l’économie occidentale est en train de se redresser. Un effet dans un certain sens boomerang puisque, dans un premier temps, ce sont les pays occidentaux qui se sont fortement endettés avec la crise, et le reste du monde amassant des réserves de change, et aujourd’hui, l’inverse.
Qu’en est-il réellement ? Et si le financement non conventionnel opéré par les grands pays occidentaux renferme un « mystère » ? Qu’en fait, il est une « arme à double tranchant » tant pour l’Occident – qui donne un peu raison aux économistes occidentaux qui sont contre les « quantitative easing », mais néanmoins ces politiques sont nécessaires et vitales – que pour le reste du monde, dont il a besoin pour sa croissance. Donc une arme monétaire qui est à la fois « bonne » mais aussi « mauvaise ». Une « arme-dilemme » pour ainsi dire, et aujourd’hui le gouverneur de la BCE, Mario Draghi, ne cesse de dire de l’importance des quantitative easing. Lit-on dans un texte rapporté par AFP : « M. Draghi a cependant maintenu le flou sur le terme de ce programme baptisé « quantitative easing » (QE), qui mêle les achats de dette publique et privée, promettant seulement qu'il ne s'arrêterait pas « soudainement ». Dans le même temps, la BCE estime qu'« un degré élevé de stimulation monétaire demeure indispensable », a prévenu le banquier italien, dans une formule codifiée reflétant la position d'équilibriste de l'institution. [...] Entamé en septembre, le débat sur la stratégie de sortie des mesures de crise revêtait un caractère inédit pour la BCE, qui n'a pas voulu se fermer la porte à un nouvel assouplissement si nécessaire. » (9)
Donc arrêter les QE signifie aussi laisser la porte ouverte au QE « si nécessaire » comme l’annonce l’institution de Frankfort. Le gouverneur de la BCE, prudemment, annonce de réduire les rachats de dette publique et privée, qui étaient effectués au rythme de 60 milliards d’euros par mois, à 30 milliards d’euros, de janvier 2018, à septembre 2018. En spécifiant « au-delà si nécessaire. » Ce qui est très important, signifiant aussi que Mario Draghi est dans l’expectative. Il faut le dire, « il y a trop d’aléas, en 2018, qui peuvent changer la politique monétaire de la zone euro, et donc la donne mondiale. » La position d'équilibriste de l'institution européenne est tout à fait justifiée avec les forces en cours.
De même pour Janet Yellen, la présidente de la Fed américaine, elle a « averti vendredi qu'il était « probable » qu'on ait besoin de réutiliser dans les années à venir une politique monétaire super-accommodante pour soutenir l'économie. Janet Yellen, qui a eu jeudi un entretien avec le président Trump à propos de la fin de son mandat à la tête de la Fed, a défendu vendredi la politique de soutien monétaire exceptionnelle menée par la banque centrale après la crise de 2008-2009. [...] En cas de ralentissement économique, sans même une récession, la Fed peut devoir réenclencher sa politique monétaire « non-conventionnelle », a affirmé Mme Yellen faisant référence aux achats d'actifs. « Si nous vivons dans un monde de taux naturel bas, un ralentissement d'activité bien moins sévère qu'une grande récession peut suffire à faire revenir les taux au jour le jour à zéro », a-t-elle ajouté. » (10)
Cela est évident, que le financement monétaire non conventionnel va désormais être une norme, une « norme monétaire » mais aussi un « dilemme » pour le sauvetage que l’on pourrait dire presque en permanence ou par à-coup si nécessaire. La Fed sera obligée d’y recourir, et Jérôme Powell, le successeur de Janet Yellen, qui prendra ses fonctions le 1er février 2018, sera obligé d’y recourir, « si nécessaire ». C’est la nouvelle trajectoire qu’a prise l’économie mondiale.
Une précision cependant importante, il ne faut pas assimiler le Financement non conventionnel, à l’échelle mondiale, au financement non conventionnel à l’échelle d’une nation, a fortiori un pays du reste du monde. Si le même principe est utilisé, i.e. le recours à la « planche à billet », il demeure que l’impact du financement sur l’économie est complètement autre. A l’échelle d’une nation, il provoque de l’« inflation », donc une hausse des prix des biens et services et diminue le pouvoir d’achat des ménages. Alors que le financement non conventionnel opéré par les grandes Banques centrales provoque plutôt l’inverse, la « déflation ». Le financement non conventionnel que l’Algérie s’apprête à mettre en œuvre pour les exercices à venir, pour une durée de cinq années, de 2018 à 2022, doit être mené avec une grande prudence. D’autre part, en tant que moyen pour répondre à une situation difficile, il ne saurait être une solution viable pour l’économie à terme.
Ce point souligné, il reste que le financement non conventionnel à l’échelle mondiale et la déflation qu’il produit dans les économies occidentales n’est pas toujours compréhensible. Il est difficilement recevable une situation où des liquidités massives sont injectées périodiquement alors que, tant en Europe qu’aux États-Unis, l’inflation ne décolle pas. La situation dans ces pays est plutôt déflationniste. Aussi devons-nous nous interroger pourquoi les politiques de financement non conventionnel menées par les quatre grandes Banques centrales du monde (Fed, BCE, BoE, BoJ) et la Banque de Chine – elle fait partie aujourd’hui des Cinq grands du monde –, sont « déflationnistes ». Il est important d’élucider ce « mystère » si l’on veut comprendre, ne serait-ce qu’en partie, la marche à venir de l’économie européenne, américaine, chinoise et évidemment des pays du reste du monde.
Medjdoub Hamed
Auteur et Chercheur indépendant en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective
www.sens-du-monde.com
Les parties 1, 2, 3, 4 peuvent être consultées sur les sites : https://www.agoravox.fr/tribune-libre et
www.lequotidien-oran.com/
Notes :
1. « La « synchronisation mécanique » du « pétrodollar », de l’« ordollar » et des taux de change dans le sauvetage de l’économie occidentale », par Medjdoub Hamed. Le 20 octobre 2017
https://www.agoravox.fr/tribune-libret
www.lequotidien-oran.com/
2. Total des réserves (comprend l’or, $ US courants), par la Banque mondiale
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=CN
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=RU
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=SA
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=IN
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=BR
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=ZA
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FI.RES.TOTL.CD?locations=DZ
3. Dette du gouvernement central, total (% du PIB), par la Banque mondiale
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GC.DOD.TOTL.GD.ZS?locations=US
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GC.DOD.TOTL.GD.ZS?locations=XC
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GC.DOD.TOTL.GD.ZS?locations=GB
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GC.DOD.TOTL.GD.ZS?locations=JP&view=chart
4. « L’impact de la crise sur le chômage a été jusqu’à présent moins prononcé dans l’UE qu’aux États-Unis » par Eurostat, le 11 juin 2010
https://www.diploweb.com/L-impact-de-la-crise-sur-le.html
5. « Le taux de chômage aux États-Unis passe sous les 6 % », par Le journal Le Monde.fr. Le 3 octobre 2014
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/03/le-taux-de-chomage-aux-etats-unis-passe-sous-les-6
6. « Les politiques monétaires non conventionnelles », par la Finance pour tous. Le 27 avril 2015
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/vie-economique/politiques-economiques/politique-monetaire/les-politiques-monetaires-non-conventionnelles/
7. « Comprendre les plans de sauvetage » par le journal Le Monde.fr. Le 15 mai 2009
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/05/15/comprendre-les-plans-de-sauvetage
8. « Le programme OMT et le droit de vote » La Cour de Karlsruhe avait été saisie par des citoyens allemands »
https://www.cairn.info/revue-regards-sur-l-economie-allemande-2014
9. « La BCE réduit son programme anti-crise de soutien à l’économie de la zone euro », par le Monde.fr. Le 26 octobre 2017
http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/26/la-bce-reduit-son-programme-anti-crise-de-soutien-a-l-economie-de-la-zone-euo
10. « Pour la patronne de la Fed, « l’économie fonctionne sur des taux plus bas qu’autrefois », par la Tribune. Le 21 octobre 2017 http://www.latribune.fr/economie/international/pour-la-patronne-de-la-fed-l-economie-fonctionne-sur-des-taux-plus-bas-qu-autrefois
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