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Au bal

Sur un pas de Polka

Après bien des années de bouderie injuste, d’évitement sans raison, je me suis retrouvé pour mon plus grand plaisir dans un bal folk, cet espace merveilleux où, toutes générations confondues, les gens dansent en couple ou bien en groupe, chantent et rient avec un réel plaisir. La musique ne rugit pas d'amplificateurs sur-vitaminés et chacun peut prendre le temps de discuter avec son voisin sans hurler à son oreille.

J’ai retrouvé les mêmes sarabandes des corps, les tourbillons joyeux, les rondes endiablées, les formations enthousiastes, la complicité des couples enlacés, la grâce des duos qui se connaissent par le cœur, l’émotion qui passe quand deux êtres se découvrent dans le tourbillon d’une valse, la folie aimable d’un rondeau quand tous les danseurs « ripournent », reprennent en chœur un chant à danser.

J’ai rencontré, il y a bien longtemps maintenant, le monde du folklore en Berry. J’étais alors un adolescent aventureux, parcourant le Berry dans le cadre d’une opération survie sans un sou en poche : 4 jours, trois nuits à trouver moyen de vivre sur le pays, cherchant des solutions acceptables pour être nourri, hébergé ou bien accueilli. Ce furent des danseurs traditionnels du côté de Mehun sur Yèvre qui m’ouvrirent les portes de la danse folk.

Quel beau souvenir et quel étonnement pour celui qui découvrait ainsi que la danse était aussi un moment d’extase, une conversation silencieuse de deux corps qui fusionnent, une explosion de mouvement et de joie. Loin des trémoussements maladroits de ces boîtes de nuit dans lesquelles je n’ai jamais trouvé ma place, je découvrais un monde où les générations se mêlaient.

J’ai suivi alors l’aventure de ce renouveau derrière des groupes comme la Bamboche, Perlimpin Folk, Les Guerluchons, les Bavards de Godale et tant d’autres. Nous dansions, nous animions les fêtes de village, surtout en Berry, cette terre de tradition qui conservait sa mémoire. La bourrée ou bien la scottish, la valse ou la mazurka, la cochinchine ou la gigue étaient au programme et nous mettaient immanquablement en sueur et en transe.

Le bal folk c’était l’occasion de mouiller la liquette, d’aller au bout de ses forces et de la nuit, de rencontrer de nouveaux amis, de se retrouver chaque samedi soir, quelque part dans une salle qui se faisait véritablement fête ! Ce fut ainsi que j’entraînai une cavalière dans une ronde qui n’a jamais cessé en dépit de mes escapades, mes errements et mes pas de côté.

Puis les enfants, mes activités sportives m’ont petit à petit éloigné des parquets. J’ai suivi de loin en loin ce renouveau de la danse traditionnelle qui s’est à mon goût, trop installée dans une recherche du détail, de la danse d’initiés. Des cours se sont créés auxquels je n’éprouvais pas le besoin de m’inscrire, laissant ma cavalière y aller seule.

Ce soir là, je retrouvais l’ambiance bien des années après. Rien n’avait changé, la salle était pleine, le bal avait fait recette ! Pas tout à fait hélas, une danse suffit désormais à me laisser sans force, avec la nécessité de récupérer avant de me lancer à nouveau dans la ronde. Le souffle court, les jambes lourdes, j’admirais ceux qui tournaient infatigablement, sans montrer le plus petit effort. Quelle économie de moyen, quelle forme ! Ceux-là n’ont jamais cessé de tourner …

Je ne peux que vous inviter, si jamais vous n’avez jamais eu le bonheur de danser dans un bal folk, de chercher autour de vous le prochain rendez-vous. Les soirées sont nombreuses, il suffit de s’enquérir de l’activité de ces aimables danseurs. Vous pouvez tout aussi bien vous tourner vers les danses de salon ou bien le tango. La danse c’est une belle manière de célébrer la liberté des corps.

Danseusement vôtre.

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Au bal

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20 réactions à cet article    



    • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 14:00

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Merci


    • Balamou Balamou 18 novembre 2017 13:37

      De la Somme ( Villers) à Gallipoli ou à Tobrouk une valse qui leur servit de réconfort et qu’il ne faut pas manquer de perpétuer
      https://www.youtube.com/watch?v=NDDrak6Rnwo


      • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 14:01

        @Balamou

        à l’endroit pour célébrer l’an vert


      • Balamou Balamou 18 novembre 2017 22:53

        @arthes
        C’est vrai que rire avec les massacres de La Somme Gallipoli et Tobrouk c’est top délire.... ;
        ....
        mais c’est moins grave que la répartie un peu dérangée de Nabum


      • juluch juluch 18 novembre 2017 13:39

        La musique tradi c’est toujours sympas..... smiley


        • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 14:01

          @juluch

          Je le crois aussi


        • Balamou Balamou 18 novembre 2017 13:43

          Sans oublier la déchirante version de Tom Waits
          ...
          il ne faut pas trop toucher à la nostalgie. Des fois ça vous pète à la gueule


          • Fergus Fergus 18 novembre 2017 13:44

            Bonjour, C’est Nabum

            Les soirées de concert folk, voilà qui me rappelle d’excellents souvenirs. La Bamboche, j’ai naguère aimé ce groupe. Et que dire de Perlinpinpin folc, groupe gascon que j’ai beaucoup apprécié, à l’instar de son alter ego provençal Mont-Joia.

            Pour le plaisir d’écouter ce dernier groupe, deux superbes titres tirés de leurpremier album :

            Mazurka de Sant-Andiou

            Lei Bofets (« les soufflets », chant traditionnel des fêtes provençales)


            • Fergus Fergus 18 novembre 2017 13:52

              Et que dire des parquets-salon qui étaient montés dans les années 60 et 70 dans les villages à l’occasion des fêtes votives ? Un rendez-vous longtemps incontournable pour jeunes et vieux, jusqu’à l’émergence des boîtes de nuit qui les ont supplantés en drainant parfois des jeunes venus de dizaines de kilomètres à la ronde. A l’image de La Rosée du Matin, créée en 1966 par le défunt Albert Bergounhon dans le modeste village de Nasbinals, au cœur de l’Aubrac ; on y venait de Saint-Flour au nord, et de la vallée du Lot au sud !


            • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 14:02

              @Fergus

              J’adore la mazurka
              elle est complexe et je joue à deux


            • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 14:02

              @Fergus

              Je n’ai pas connu


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2017 14:47

              Ceci n’est pas un roman érotique (quoique,...) mais une épopée philophique.


              suite, Des années bien plus tard, la mère de de Monsieur Burgonde avait reçu un paquet avec une dizaine de tableaux. Ceux-ci étaient expédiés par une personne inconnue qui n’avait pas laissé d’adresse. André venait surtout dans la librairie pour voir si jamais son père dont il ignorait les talents de peintre aurait laissé quelques traces dans une galerie ou des cartons d’invitation que collectionnaient Monsieur Lampe. Ce qui intriguait surtout André, c’est que la signature da la moitié des tableaux n’tait pas celle de son père.
              Peut-être avait-il recueilli des informations, mais andré ne lui fit pas partager ses découvertes. Olga ne réussit pas à savoir ce que représentait les tableaux.

              Au cours des échanges avec Lucien, un dame d’une quarantaine d’années aux traits eurasiens est entrée dans la librairie. Olga apprend que la femme est intéressée par tous les livres ou docuements relatant la vie des habitants de phares car ceux-ci était nécessaires pour l’écriture de son prochain roman. Mon Lampe semblait conna^tre la dame qui fréquentait souvent et ses intérêts très diversifiés. Il ne fut donc pas étonné par le caractère insolite de son nouvel intérêt. Cette fois, l’idée de son nouveau roman lui était venue après avoir lu un entrefilet dans un quotidien belge évoquant un meurtre abominable qui s’était passé sur une île dans un phare. Le couple qui l’habitait depuis une dizaine d’années était suspendu par le torse devant la lampe du phare à une hauteur d’un mètre du sol. Des habitants de la ville portuaire avainet remarqué l’irrégularité avec laquelle le pinceau lumineux balayait l’espace maritime. Ils avaient éte endormis avant dêtre vidés de leur sang par de nombreuses scarifications. L’homme avait un gros saphir incrusté dans la pupille énuclée de droite et la femme, encore très belle avec de longs cheveux blonds vénitiens et des yeux verts d’eau piquetés d’algues brunes, serrait encore une perle nacrée entre ses dents de porcelaine.
              Lucien promit de faire des recherches, mais il était tard et il devait fermer un peu plus tôt.

              • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 15:32

                @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                Vite la suite


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2017 17:00

                Corrigé : Ceci n’est pas un roman érotique (quoique,...) mais une épopée philosophique.


                suite, Des années bien plus tard, la mère de de Monsieur Burgonde avait reçu un paquet avec une dizaine de tableaux. Ceux-ci étaient expédiés par une personne inconnue qui n’avait pas laissé d’adresse. André venait surtout dans la librairie pour voir si jamais son père dont il ignorait les talents de peintre aurait laissé quelques traces dans une galerie ou des cartons d’invitation que collectionnaient Monsieur Lampe. Ce qui intriguait surtout André, c’est que la signature da la moitié des tableaux n’tait pas celle de son père.
                Peut-être avait-il recueilli des informations, mais André ne lui fit pas partager ses découvertes. Olga ne réussit pas à savoir ce que représentait les tableaux.

                Au cours des échanges avec Lucien, un dame d’une quarantaine d’années aux traits eurasiens est entrée dans la librairie. Olga apprend que la femme est intéressée par tous les livres ou documents relatant la vie des habitants de phares car celle-ci était nécessaires pour l’écriture de son prochain roman. Monsieu Lampe semblait connaître la dame qui fréquentait souvent son antre et ses intérêts très diversifiés. Il ne fut donc pas étonné par le caractère insolite de son nouvel intérêt. Cette fois, l’idée de son nouveau roman lui était venue après avoir lu un entrefilet dans un quotidien belge évoquant un meurtre abominable qui s’était passé sur une île dans un phare. Le couple qui l’habitait depuis une dizaine d’années était suspendu par le torse devant la lampe du phare à une hauteur d’un mètre du sol. Des habitants de la ville portuaire avaient remarqué l’irrégularité avec laquelle le pinceau lumineux balayait l’espace maritime. Ils avaient éte endormis avant d’être vidés de leur sang par de nombreuses scarifications. L’homme avait un gros saphir incrusté dans la pupille énuclée de droite et la femme, encore très belle avec de longs cheveux blonds vénitiens et des yeux verts d’eau piquetés d’algues brunes, serrait encore une perle nacrée entre ses dents de porcelaine.
                Lucien promit de faire des recherches, mais il était tard et il devait fermer un peu plus tôt.

                • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 19:20

                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  L’érotique tac



                  • C'est Nabum C’est Nabum 18 novembre 2017 19:20

                    @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                    Loin de moi ce havre


                  • ricoxy ricoxy 19 novembre 2017 09:51

                     
                    C’est Nabum, c’est toujours avec plaisir que je lis vos articles. Il est vrai que j’ai vécu toute mon adolescence près de la Loire, dans le Berry, non loin d’ailleurs de la Mare au Diable – et donc pas très loin de Nohant. A ce propos, il faut que je vous narre le petit conte suivant.
                     
                    A cette époque, j’étais ado, et je parcourais le Berry à vélo. Je n’ai jamais eu l’heur de rencontrer George Sand, mais j’ai rencontré le Diable, un jeune homme ma foi fort bien de sa personne, la taille bien prise, portant avec fierté et élégance un habit du meilleur goût du monde. Bien qu’il fût âgé de plus de vingt siècles, il paraissait à peine plus de vingt ans, et son regard était empli d’assurance mâle et respirait l’intelligence.
                     
                    Bonjour, messire le Diable, me hasardais-je à dire, en le saluant timidement.
                     
                    Apprenez, jeune impertinent, que de nos jours on ne dit plus « Messire le Diable », mais « Monsieur le Député de la République en marche ».
                     
                    J’en fus estomaqué. Ce diable de Diable était au courant de nos magouilles électorales. Mais le plus diabolique de l’affaire, c’est que l’histoire se passait il y a une cinquantaine d’années, quand le général de Gaulle présidait aux destinées de notre glorieux pays. Allez donc comprendre ! Mais dans le Berry, tout n’est que diablerie.
                     

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