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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Le Temps qui reste » La Bande à Lellouche en jeu de vérité au (...)

« Le Temps qui reste » La Bande à Lellouche en jeu de vérité au Madeleine

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » annonçait Lamartine bien avant Philippe Lellouche en une observation visionnaire et universelle.  

Toutefois en 2017, au Théâtre La Madeleine au sein d’une allégorique partie de « bridge à quatre », il ne faudrait pas se méprendre sur la fonction métaphorique du « mort » car la place restée vide n’est pas forcément celle du quatrième ami masculin annoncé, puisqu’il n’en était point question dans les créations précédentes.

  

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LE TEMPS QUI RESTE
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Sur scène, cela a toujours été David Brécourt, Christian Vadim et donc Philippe Lellouche qui ont composé le fameux trio face à leur « égérie » fédératrice Vanessa Demouy au fur et à mesure des épisodes successifs « Le jeu de la Vérité » 1 & 2, « Boire, fumer et conduire vite », « L’appel de Londres ».

L’on ne change pas une équipe qui gagne ; tel est le principe directif adopté généralement face au succès, à ceci près que, quand la vie privée s’intrique avec la création artistique, il peut néanmoins être nécessaire de savoir déroger diplomatiquement d’avec cette règle sacro-sainte :

Noémie Delbaz est effectivement la comédienne à la fois talentueuse et discrète qui pouvait convenir à combler la fonction laissée vacante à la suite de la séparation effective, dans la vraie vie, entre l’auteur et la muse inspirant le trio.

 

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Certes, mais peut-on vraiment s’inventer et s’improviser dans un rôle précisément élaboré au sein d’une histoire « fraternellement » partagée à quatre partenaires initiaux sous la complicité du public depuis douze années ?

Telle est donc la question en forme de quadrature du cercle posée au nouveau quatuor recomposé qui doit redoubler de motivations, d’initiatives et de solidarité dans le jeu collectif mais qui ne parviendra pas nécessairement à crédibiliser « l’absence ambivalente » d’un pseudo cinquième comparse en la personne de Max, leur soit-disant ami disparu brutalement.

Donc les voilà réunis tous les quatre à l’occasion de cet enterrement subit et inattendu pour lequel ils vont s’efforcer de maintenir leurs retrouvailles à l’image du plaisir de se sentir bien ensemble encore et toujours, tels ces amis de jeunesse inséparables qu’ils souhaitent continuer d’être.

 

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Cependant, parmi d’autres découvertes sur leurs passés respectifs et l’évolution de leurs personnalités, une surprise de taille va les attendre au détour de conversations à bâtons rompus :

Il va s’avèrer que, depuis belle lurette, Emma n’était plus en couple avec ce fameux cinquième copain sans que les trois autres n’aient jusqu’ici rien soupçonné : Branle-bas dans les consciences mises à mal d’avoir été ainsi trompées sans vergogne.

Comment réparer les dégâts ainsi causés en direct si ce n’est précisément en faisant preuve de proximité affective et charnelle redoublée et démonstrative ?

Et c’est précisément à cet endroit que le défi à relever est quasiment insurmontable car Noémie Delbaz reste une pièce rapportée à ce groupe de potes, ne pouvant à elle seule prendre en charge, par son talent, l’histoire affective du quatuor « à la vie, à la mort » mais déserté fortuitement par l’une d’entre eux, Vanessa Demouy !

 

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LE TEMPS QUI RESTE
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Ce n’est pas non plus la maîtrise psychodramatique et le savoir-faire expérimenté dans la mise en scène apportés par Nicolas Briançon qui pourront influer sur cette véritable absence fondamentale et sur laquelle, peut-être, il aurait fallu carrément s’appuyer (en réécrivant partiellement le scénario) pour rendre un tant soi peu vraisemblable le dilemme vécu sur scène par cette bande de copains en grand désarroi qui, néanmoins, ont envie de continuer à se marrer durant le reste de leur vie.

A ces réserves essentielles près, il est fort plaisant et même sympathique d’observer l’enthousiasme de Christian Vadim et de David Brécourt mis à épauler leur copain Philippe dans ses tracas intriqués entre fiction et intimité.

Rien qu’à ce titre, la réalisation perspicace de Nicolas Briançon mérite d’être appréciée à sa juste valeur et l’on se dit que l’auteur Philippe Lellouche, lui, est audacieux d’avoir ainsi osé sauter dans le vide existentiel de la comédie « à actualiser »… sans aucun filet de protection spécifique. 

      
photos 1 à 4 D.R. 

photo 5 © Theothea.com  
   
LE TEMPS QUI RESTE - **.. Theothea.com - de Philippe Lellouche - mise en scène Nicolas Briançon - avec Philippe Lellouche, David Brécourt, Christian Vadim & Noémie Elbaz - Théâtre de La Madeleine -

  
  

 

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LE TEMPS QUI RESTE
© Theothea.com

   


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