Les non-dits de la lune de miel entre Israël et les pétromonarchies du Golfe
L’idée de pérenniser l’existence d’Israël par des intérêts économiques et de grands projets communs avec le voisinage arabe au moins remonte au début de la décennie 1990. Mais le projet est mort d’une balle dans la tête avec son initiateur feu Yitzhak Rabin, assassiné à Tel-Aviv le 4 novembre 1995 par un fou de Dieu.
Le rapprochement entre Israël de Netanyahu et certaines pétromonarchies n’est pas uniquement dû à l’existence d’un ennemi commun qu’est l’Iran. L’Etat hébreu qui croule sous le poids de la pauvreté sociale a besoin d’argent frais pour stimuler son industrie militaire qui bouffe les budgets sociaux devant normalement faire vivre des groupes d’extrémistes juifs, sans le vote desquels le likoud est voué à disparaître voire tout l’Etat hébreu. L’idée de pérenniser l’existence d’Israël par des intérêts économiques et de grands projets communs avec le voisinage arabe au moins remonte au début de la décennie 1990. Mais le projet est mort d’une balle dans la tête avec son initiateur feu Yitzhak Rabin, assassiné à Tel-Aviv le 4 novembre 1995 par un fou de Dieu. Résultat : Depuis cette époque Israël ne cesse de s’enfoncer dans le marasme économique si bien que des pans entiers de catégories sociales issues des vagues d’immigration récentes ( d’ailleurs en décroissance ) se voient de plus en plus marginalisées et livrées à elles mêmes. Nombre de ces populations d’ultras religieux ne veulent pas même effectuer le service militaire auquel est assujetti tout Israélien et qui est constitue le ticket d’entrée à la pleine citoyenneté selon les canons du sionisme fondateur. « Le dernier rapport de l’Institut national des assurances sociales révèle que 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté à savoir 1.217.900 personnes dont 764.200 enfants. Les pauvres sont devenus plus pauvres. Sur les 36 pays de l’OCDE, Israël figure désormais à la dernière place, en termes de niveau de pauvreté et d'inégalité, loin derrière les États-Unis, la Turquie et le Mexique. » Voilà une partie de l’horrible tableau de bord affiché par un Etat qui fêtera ses 70 ans d’existence le 14 mai prochain. Shimon Peres alors ministre des affaires étrangères de feu Yitzhak Rabin avait pris part en septembre 1994 au poumon économique du Maroc, une ambitieuse Conférence de Casablanca sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Close le 1er novembre 1994 par feu le roi Hassan II, les participants de cette grand-messe avaient en effet exprimé leur intention « de mettre en place les bases d'une communauté économique de ces deux régions. Une idée soutenue par l'Europe qui impliquerait, à terme, « la libre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes ». De même la conférence a annoncé « la création d'un bureau régional de tourisme » et a dit « appuyer la création d'une chambre régionale de commerce et d'un conseil d'affaires afin d'encourager les échanges intra-régionaux ». Cependant comme c’était prévisible un tel projet n’avait aucune chance d’aboutir sans une paix viable et durable entre Palestiniens et Israéliens. En effet « tous les diplomates et industriels en étaient d'accord : ces structures ne verront vraiment le jour qu'une fois la paix acquise dans la région et toutes les réticences politiques surmontées. » C’est cette condition sine qua none que Benyamin Netanyahu et son gouvernement semblent avoir oublié ou du moins ont voulu contourner ; misant sur la nouvelle configuration de l’échiquier du Golfe arabe (ou persique). Régimes qui sont prêts à tout pour se maintenir en place face au danger (réel ou virtuel) iranien. Donnez-moi de l’argent pour développer des armes sophistiquées qui serviront aussi bien à vous défendre contre le péril chiite qu’à protéger mon pays du même danger dirait Netanyahu aux dirigeants de ces pétromonarchies dont l’Arabie saoudite et le Bahreïn sont obnubilés par les rebelles houtis qui ont réussi malgré l’arsenal hypermoderne américain à tirer deux missiles sur la capitale Riyad en moins de deux mois. Certaines rumeurs disent même que Iron Dome (Dôme de fer), le système de défense aérienne mobile israélien, développé par la société Rafael Advanced Defense System, aurait mieux intercepté les fusées tirées par les houtis que la version dont il dérive, à savoir le très onéreux système Patriot américain développé par Raytheon et sur lequel l’armée saoudienne compte pour sanctuariser son territoire. Rumeurs appuyées par des vidéos non authentifiées qui circulent sur la toile et qui montrent ce qui serait le point d’impact de l’un des trois missiles. Fumant. Ainsi si le plan de Netanyahu de convaincre les pétrodollars de mettre la main dans la dishdasha en acceptant de financer les programmes de son industrie militaire qui est si puissante que c’est un Etat dans l’Etat l’argent épargné pourra aller aux secteurs sociaux et à l’entretien des groupes extrémistes et ultra-orthodoxes qui constituent le socle la droite nationaliste israélienne likoudnik. Well done ! Mais à quel prix ?
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