Pouvoir d’achat : pour 2018 ce sera 4,5 milliards d’euros en moins dans la poche des Françaises et des Français
Une perte de 4,5 milliards, c'est le calcul de l'INSEE (note de conjoncture p. 96) ! Comment est-ce possible, alors que le Président nous annonce le contraire ?
C'est en faisant la somme algébrique des "plus" et des "moins" (en termes de fiscalité, de salaire, de prestations de transfert, de dépenses contraintes, etc.) que l'INSEE avance une dégradation de 0,3 point de base de notre pouvoir d'achat. C'est en faisant les mêmes calculs qu'Emmanuel Macron nous annonce quasiment l'inverse.
Où est l'erreur, qui croire ? Le Politique ou notre Institut internationalement reconnu ? La boule de cristal du Politique, mâtinée d'un peu de méthode Coué ou les équations aux résultats irréfragables de l'INSEE, quand même sujettes à quelque effet papillon économique ?
En Marche, mais pas pour autant devenus des godillots, nous jugerons le Politique, sur pièces, fin 2018, voire janvier 2019. C'est-à-dire, le temps pour l'INSEE de recueillir et de valider tous les chiffres.
Quoi qu'il en soit, ce que les Françaises et les Français − notamment les plusieurs millions d'entre ceux qui, non-salariés, vont subir de plein fouet la hausse spectaculaire de la CSG, conjuguait au maintien de leur taxe d'habitation et à la hausse de leurs dépenses contraintes − attendent du Président : c'est que les efforts qui leur sont demandés contribuent, au moins, à un redressement durable de la situation économique et sociale de la France… comme promis.
Selon nous, ce redressement, visible, doit passer par une sorte de carré magique "kaldorien" :
- une diminution de la dette publique. Dette qui a atteint, au 31 décembre 2017, 100% du PIB, au pouième près. Une baisse, dès 2018, à seulement 98% sera de bon augure pour ramener notre dette publique à quelque 80 ou 90%, à la fin du quinquennat. En finir avec l'État impécunieux !
- une diminution des inégalités. Inégalités qui ne cessent de se creuser. La pauvreté continue d'augmenter pour les 2 premiers déciles, alors que les revenus des 2 derniers, ceux des riches, ne cessent d'augmenter. La réduction d'un décile de part et d'autre sera la bienvenue. En termes de coefficient de Gini, passer de 0,295 (2015 OCDE) à moins de 0,290 en 2018, sera un véritable exploit… à mettre au compte du Président. Cependant, c'est mal parti ! Comment espérer 0,280 en 2022 ?
- une diminution du déficit de commerce extérieur. Depuis quelques décennies nous ne fabriquons plus assez ce que demandent les acheteurs étrangers. Et, ils nous vendent de plus en plus de choses que nous ne produisons pas ou plus. Il ne s'agit pas, ici, d'améliorer notre compétitivité prix − vouloir bêtement concurrencer les pays à bas coût serait une ineptie de la fameuse politique de l'offre. Il nous faut essentiellement améliorer notre compétitivité hors-prix. Dès 2018, il serait souhaitable que les efforts demandés soient concrétisés par une baisse du déficit de notre commerce extérieur. Le ramener, en 2018, à quelque 30 milliards d'euros sera une première victoire. Il était de 48 milliards d'euros en 2016. Il sera probablement de 50 milliards en 2017. L'équilibre à la fin du quinquennat est une priorité pour en finir avec une France qui perd des parts de marché, dans une mondialisation qui devrait nous être profitable… comme elle l'est à l'Allemagne, notamment !
- enfin, une diminution du taux de chômage au sens du BIT − bien sur, et non au sens de Pôle Emploi. Notre mal endémique depuis la fin des 30 Glorieuses ! Au 3ème trimestre 2017, il était à 9,7% ! En Allemagne il atteint un record depuis la réunification : 5,7%. De surcroit notre voisin manque de travailleuses et de travailleurs. Où est l'erreur ? Notre Président semble avoir une martingale pour réduire le chômage à 7% d'ici 2022 : la flexisécurité. D'accord, mais on voit bien aujourd'hui la "flexi". Demain, fin 2018, la "sécurité" devra commencer à pointer le bout de son nez.
Ces 4 redressements jupitériens doivent être réalisés. Ils seront de bons indicateurs quant à la réussite du début de mandant d'Emmanuel Macron qui doit, par ailleurs, effacer son image de Président des riches. Réussite qui devrait être largement facilitée et favorisée par une absence totale d'opposition, dans la rue comme à l'Assemblée nationale.
Pourtant rien n'est gagné ! Et, si aucune amélioration du pouvoir d'achat n'apparaît avant les élections européennes de 2019, le parti du Président, dont nous sommes, court droit vers une grande déculottée.
À suivre : prochain bilan d'étape en janvier prochain.
Crédit photo : fr.fotolia.com
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