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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Georges Méliès, l’inventeur du cinéma de divertissement

Georges Méliès, l’inventeur du cinéma de divertissement

« Amoureux du cinéma, du rêve et de la magie, faites connaissance avec Méliès, caricaturiste, illusionniste et génie du 7e art naissant. Assistez à la création des premiers studios de cinéma, à Montreuil, à l’époque de la Star-Film, dont Méliès imagine toutes les perles, aux séances fantastiques de son Théâtre Robert-Houdin. La renommée de Méliès, qui pressent l’incroyable pouvoir suggestif du spectacle cinématographique et en invente grammaire et trucages, dépasse bientôt les frontières, en pleine folie 1900. Inventif, généreux, désintéressé et orgueilleux, Méliès, après avoir enchanté son époque, préfère affronter la ruine plutôt que de composer avec une industrie peu accordée avec ses rêves d’artiste. » (Madeleine Malthête-Méliès, petite-fille de Georges Méliès, pour introduire sa biographie : "Georges Méliès, l’enchanteur", publiée chez Hachette en 1973).

 

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Née en 1923, la petite-fille de Georges Méliès a fait beaucoup pour transmettre son témoignage sur cet homme charmant qui l’éduqua entre août 1930 et janvier 1938. Georges Méliès est mort il y a quatre-vingts ans, le 21 janvier 1938, à Paris, à 66 ans, sans fortune mais avec une célébrité mondiale. Petit coup de projecteur sur cet artiste bricoleur génial !

Né le 8 décembre 1861 à Paris, Georges Méliès est né dans une bonne famille, la bourgeoisie aisée, industrielle, qui s’est enrichie grâce à la chaussure. Mais dès son enfance, on se douta assez vite qu’il ne serait pas industriel, car il avait montré très tôt l’âme d’un artiste. Il caricaturait ses professeurs et écrivait des poèmes, imaginait plein de trucs… Son père refusa qu’il poursuivît ses études aux Beaux-arts. En revanche, grâce au père (très introduit dans le tout Paris), il fut l’élève de Gustave Moreau puis fit un séjour linguistique en Angleterre où il découvrit la magie.

Eh oui, à l’origine, Georges Méliès n’était pas un "cinéaste" (très rare à son époque puisqu’on peut même considérer que ce fut lui, justement, le premier cinéaste) mais une sorte de "saltimbanque", ou plutôt, un prestidigitateur. Grâce à l’héritage de son père, il racheta en 1888 le Théâtre Robert-Houdin, fondé en 1845 par Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871), connu pour être l’un des plus grands illusionnistes de tous les temps, et commença à monter des spectacles de magie.

Le voilà illusionniste, magicien. Mais pas seulement, car c’était tout le spectacle qui l’intéressait avec ses idées lumineuses : il s’occupait aussi des décors, des costumes, de la mise en scène, du choix des comédiens à ses spectacles, etc. Ce fut même lui qui créa et présida très longtemps la future Chambre syndicale de la prestidigitation.

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Le 28 décembre 1895 au Salon indien du Grand Café, au 14 boulevard des Capucines à Paris, Georges Méliès (qui avait 34 ans) a découvert le cinéma comme beaucoup de ses contemporains. Louis Lumière (1864-1948) l’avait invité à la première projection de son Cinématographe et pour Méliès, ce fut soudain l’éclair de génie : il a tout de suite saisi l’intérêt de cette technologie au service de son imagination fertile, fantaisiste, voire loufoque.

Le père de Louis Lumière, qui ne croyait pas du tout en l’avenir commercial du cinéma, refusa de lui vendre les brevets pour utiliser l’appareil (Méliès, riche à cette époque, lui avait pourtant proposé une forte somme). Il trouva néanmoins un autre appareil à Londres appelé l’Animatographe de l’ingénieur britannique Robert William Paul (1869-1943), qui était en partie une contrefaçon du Kinétoscope de l’inventeur et industriel américain Thomas Edison (1847-1931), fondateur de General Electric en 1892 (et autrement doué pour protéger ses intérêts).

Georges Méliès était un productif de l’inventif. Entre 1896 et 1912 (c’est-à-dire, en seize ans), il réalisa au moins 520 courts-métrages (Michel Fragonard en a même évoqué 4 000 dans son dictionnaire d’historie culturelle chez Bordas ; beaucoup de films furent détruits ou ont disparu). Au début, sur le modèle des frères Lumière, il filmait des scènes de vie quotidienne, de la réalité, vie de famille, vie dans la rue, vi des entreprises, etc. Pour améliorer les conditions de ses tournages (notamment pour l’éclairage), il a eu l’idée de créer le premier studio de cinéma, en 1897, à Montreuil.

Son premier film est sorti en 1896 sous le titre "Une partie de cartes", d’une durée de 67 secondes, montrant trois convives jouant aux cartes, dont lui-même et son frère aîné Gaston (1852-1915) qui, plus tard, "plomba" financièrement l’aventure américaine de Georges Méliès. On y aperçoit aussi sa fille Georgette (1888-1930), la mère de la petite-fille citée, en fillette qui apportait le journal.







C’est vrai, aujourd’hui, que ce genre de scène est très banal. Tout le monde avec son smartphone est capable de faire un tel film, intimiste, mais en 1896, c’était très nouveau et cela fascinait. Ce genre de film était projeté dans les foires. De plus, ce film était aussi une parodie du film de Louis Lumière "Partie d’écarté" sorti le 20 février 1896. Ce qui signifie que c’était le premier "remake" de l’histoire du cinéma.







Ses idées cinématographiques se sont démultipliées.

Touché par le "J’accuse" d’Émile Zola dans "L’Aurore" du 13 janvier 1898 (il y a cent vingt ans) et profondément dreyfusard, Georges Méliès entreprit de reconstituer l’affaire Dreyfus (commencée le 15 octobre 1894 lors de l’arrestation du capitaine Dreyfus, condamné le 22 décembre 1894 pour trahison "à la destitution de son grade, à la dégradation militaire et à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée") dans un court-métrage de 13 minutes qui sortit même aux États-Unis le 4 novembre 1899.







Le premier docu-fiction était né. Autant dire que j’apprécie moyennement le docu-fiction lors qu’il relate des faits contemporains, dans le sens où il y a risque de mélanger documents d’archives réelles avec une partie de fiction (pour les périodes antérieures, la confusion est impossible), mais l’idée à l’époque était géniale, car elle permettait aux spectateurs de mieux comprendre un fait d’actualité. Et éventuellement, de modifier leur opinion (ce qui était le but de ce film "militant" ; il a fallu attendre le 12 juillet 1906 pour innocenter Dreyfus).

Ses projections fonctionnaient très bien. Il a eu tout de suite un public qui se pressaient pour aller aux présentations de ses films. Méliès a bien sûr fallu au départ qu’il se familiarisât à la technique. Son cerveau rempli de fantaisies venait de trouver un outil exceptionnel pour concrétiser ses délires oniriques.

Le site Internet mis en référence à la fin de l’article explique dans sa "bio" : « Il crée de nouveaux métiers, inconnus jusqu’alors, mais indispensables au cinéma : producteur, réalisateur, scénariste, décorateur, acteur, opérateur, directeur d’acteurs. (…) Les scénarios mais aussi les nouveaux procédés techniques le passionnent, ainsi il met au point : le fondu enchaîné, la surimpression, le gros plan, le ralenti, l’accéléré, l’usage des caches et des maquettes, l’arrêt sur image. (…) Peindre des décors, inventer des escamotages, faire disparaître un sarcophage ou faire danser un papillon lui apporte une joie intense, bien plus que les chiffres ou les tracasseries financières. La création est au centre de sa vie. ».


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Georges Méliès a eu l’idée que le cinéma pouvait servir aussi à l’imagination et au rêve, pouvait servir la fiction, raconter des histoires, faire voyager dans les splendeurs de la poésie. Un film n’était pas seulement la retransmission de la réalité, comprise comme une prolongation de la photographie, mais comme un outil pour accompagner le roman, le théâtre, la peinture (Méliès appelait ses "plans" des "tableaux"). Moins la musique car la technologie ne le permettait pas encore (ses films étaient évidemment tous muets et à chaque projection, un musicien venait accompagner les images qui défilaient).

Son grand chef-d’œuvre, le plus connu, fut "Le Voyage dans la Lune" qui fut projeté pour la première fois le 1er septembre 1902 au Théâtre Robert-Houdin au 8 boulevard des Italiens à Paris. Ce fut le premier film de science-fiction. Mais aussi la première fois qu’on utilisait la technique des trucages, la première fois qu’on faisait des "effets spéciaux" (certes encore bien loin du film "Avatar"). Georges Méliès s’occupait de tout : ce fut lui qui dessina la lune, ce fut lui qui confectionna les décors, dans la pure tradition des scènes théâtrales.

Il n’avait aucune ambition d’anticipation. Jules Verne (1828-1905) avait certes déjà publié son fameux "De la Terre à la Lune" (en 1865) et ce thème fut porteur, repris par Hergé (1903-1983) dans sa bande dessinée de Tintin "Objectif Lune" publiée en janvier 1953, elle-même inspirée du film américain "Destination Moon" réalisé par Irving Pichel (1891-1954) et sorti le 27 juin 1950.

Dans ce court-métrage lunaire de Méliès, c’était tout le cerveau en pleine ébullition qu’on pouvait observer. Tout était loufoque. Surréaliste avant l’heure !

La première scène montrant les discussions entre savants académiciens se moquait d’eux, portant des costumes ridicules qu’on placerait plutôt à l’époque du "Malade imaginaire" de Molière. Tout n’était que délire et poésie. La manière d’aller sur la Lune aussi était intéressante, avec ce canon géant et la balle qui servait de fusée (fusée et fusil, drôle de rapprochement sémantique, pourtant étymologiquement évident).

À côté du loufoque, du comique, du fantasmagorique, il y a un petit côté naïf sur les moyens technologiques imaginés. En effet, pour revenir sur Terre, point n’était besoin d’énergie pour décoller de la Lune, il suffisait de se laisser tomber (la Lune étant en haut de la Terre) pour plonger dans un océan terrestre !

L’idée aussi de croire qu’il y a des sauvages qui habitaient la Lune (les Sélénites) donnait une idée de l’époque en pleine conquête coloniale. Les Sélénites n’étaient guère autres que des Africains colonisés et des Indiens du Far West. Là encore, on pourrait imaginer les idées politique de Méliès dans la mesure où finalement les Terriens, attaqués, étaient obligés de se replier et de quitter la Lune (les "colonisés" ont gagné !). On retrouva bien plus tard l’idée de ces "sauvages extraterrestres" chez Peyo (1928-1992) qui a publié en 1967 son histoire de bande dessinée "Le Cosmoschtroumpf" où les Schlips rouges faisaient office d’indigènes.

Méliès coloria lui-même "Le Voyage dans la Lune" et une restauration de cette version colorisée fut entreprise après la découverte de la version colorisée originale en 1993. Cette version restaurée a été projetée pour la première fois le 11 mai 2011, lors du 64e Festival de Cannes.







Les films de Méliès avaient du succès car ils venaient d’inaugurer un nouveau genre de divertissement. Ce succès populaire fut l’aubaine des groupes industriels qui, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, ont investi massivement dans "l’industrie" du cinéma (aux États-Unis, le nombre de salles de projection fut multiplié par mille entre 1905 et 1910 !). En France, Pathé, puis Gaumont et d’autres ont également investi dans ce nouvel art si apprécié.

Edison, qui a pris quasiment le monopole aux États-Unis, a été très dur avec Georges Méliès. En effet, les films de Méliès étaient tellement attendus que dès leur sortie, de nombreuses copies ont été réalisées (illégalement) et ceux qui les projetaient s’enrichissaient (par cette contrefaçon). Les lois sur la propriété intellectuelle protégeaient beaucoup moins que maintenant et encore moins si c’était à l’étranger. Du reste, ces copies illégales ont contribué à sauver une partie des œuvres de Georges Méliès, seuls vestiges de certains films (ainsi, le réalisateur avait revendu les originaux de son "Voyage dans la Lune" pour le prix des matériaux recyclés !). Or, Edison a attaqué de son côté Méliès pour avoir utilisé sa pellicule brevetée (le 8 millimètres) alors qu’il n’en avait pas l’autorisation.

Le dernier film de Méliès fut "Le voyage de la famille Bourrichon" réalisé à la fin de l’année 1912 et sorti en 1913. Le court-métrage de 15 minutes racontait l’histoire d’une famille forcée de voyager pour fuir ses créanciers.

Juste avant la Première Guerre mondiale, un concours de circonstances est venu altérer la capacité de création de Méliès : au-delà de ces "requins" industriels et financiers qu’il n’était pas taillé à affronter, la mort de son épouse Eugénie (1867-1913) l’a contraint à s’occuper de ses enfants et son théâtre a dû fermer lors de la déclaration de guerre. Il a pu survivre financièrement en continuant à faire des spectacles dans une salle improvisée de ses studios à Montreuil entre 1915 et 1923, date à laquelle, complètement endetté, il a dû se résigner à tout vendre, y compris ses films à des forains (il projetait ses films principalement dans les foires) quand ils n’étaient pas détruits.

Ruiné, il fut réduit en 1925 à devenir vendeur de jouets et de bonbons à la gare Montparnasse, dans la petite boutique de sa seconde épouse, la comédienne Jehanne d’Alcy (1865-1956), qui a tourné notamment dans "Le Voyage dans la Lune", et qu’il a retrouvée après la guerre. Son site dédié raconte : « Coincé quatorze heures par jour, sept jours sur sept, dans sa petite boutique, Méliès s’ennuie et souffre de cette routine peu sujette à la fantaisie. Il continue pourtant à dessiner sans arrêt sur le moindre petit morceau de papier. Son seul luxe est les vacances annuelles en Bretagne durant l’été. ».

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Ce fut vraiment par hasard que le destin de Georges Méliès croisa l’un des admirateurs de ses films (grâce à un cafetier qui avait salué le boutiquier par son nom). Il s’agissait du directeur du Ciné-Journal, Léon Druhot, qui l’a fait sortir de l’oubli (il le croyait mort depuis longtemps). Lors d’une soirée en son honneur le 16 décembre 1929 à la Salle Pleyel à Paris, plusieurs de ses films furent projetés, ce qui fut un grand succès. Un an plus tard, Georges Méliès fut véritablement reconnu, d’abord par les professionnels du cinéma qu’il a lui-même initié, en mars 1931, puis par la République française qui lui a remis les insignes de la Légion d’honneur le 22 octobre 1931, obtenue par le ministre qui venait de décorer Charlie Chaplin et qui pressentait une profonde injustice.

Méliès termina les six dernières années de sa vie au Château d’Orly, une résidence de retraite de la Mutuelle du cinéma, mais lui et sa femme et petite-fille y habitaient "seuls" car il n’y avait pas encore de retraités du cinéma. Pendant cette période, Georges Méliès continua à rencontrer des réalisateurs, des journalistes, etc. et à développer des idées de création dans le cinéma mais aussi dans la prestidigitation.

Sa petite-fille, protégée de Georges Méliès à la mort de sa mère Georgette (qui était la fille de Méliès), lui a rendu un grand hommage tout au long de sa vie, notamment en publiant un témoignage biographique en 1973 : « Il était si gentil, toujours de bonne humeur, toujours plein d’idées pour se distraire et distraire le monde. Sportif, dynamique, jeune d’allure, foncièrement honnête, très droit, toujours de bonne humeur, il restait dans l’adversité le même homme sage et philosophique. Il n‘était pas désenchanté. Ce n’est pas étonnant qu’on découvre aujourd’hui la fraîcheur et l’enchantement de son œuvre, car il est resté très près de ses rêves et de la poésie de l’enfance. (…) Méliès était la joie de vivre, la malice au coin des yeux, une pirouette qui efface ce qui peut faire mal. ».

Si Georges Méliès s’est occupé de sa petite-fille après la mort de Georgette, c’était parce que son gendre (le père de Madeleine), Amand Fontaine (1894-1988) était un chanteur d’opérette et devait voyager souvent en roulotte sur les routes de France (parfois, Georges Méliès le rejoignait pour faire un spectacle de magie).

Madeleine Malthête-Méliès a travaillé aux côtés d’Henri Langlois (1914-1977) à la Cinémathèque de Paris entre 1943 et 1945 et a lancé tout un programme pour retrouver les films de Méliès. Ce ne fut qu’en 1961, à l’occasion d’une grande exposition organisée par Henri Langlois pour le centenaire de sa naissance, que Méliès fut reconnu comme l’inventeur du cinéma et commença à retrouver une célébrité posthume.

Pour les cent cinquante ans de la naissance de Georges Méliès, la Cinémathèque française a rendu hommage, le 8 décembre 2011, à la fois à Madeleine et à son grand-père Georges, après que le Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, dans un discours le 21 janvier 2011 aux Beaux-arts, déclara : « Il ne faut jamais oublier que [le cinéma] est né dans l’esprit forain et l’amour du spectacle vivant. (…) Les occasions ne manqueront pas pour fêter un visionnaire de talent et un précurseur de génie, mêlant surréalisme et conscience aiguë des maux du temps. ». La consécration, ce fut le 30 mai 2002 avec le classement du "Voyage dans la Lune" dans le patrimoine mondial du cinéma.

L’ensemble de l’œuvre de Georges Méliès est passé dans le domaine public le 1er janvier 2009. C’est pour cela il est plus facile, depuis cette date, de retrouver sur Internet ses nombreux courts-métrages. Cette œuvre est un émouvant témoignage de son époque désormais si lointaine.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 janvier 2018)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Site de référence sur Georges Méliès.
Georges Méliès.
Jeanne Moreau.
Louis de Funès.
Le cinéma parlant.
Charlie Chaplin.


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1 réactions à cet article    


  • Surya Surya 1er février 2018 19:12
    Sa famille a fait fortune dans la chaussure, et lui a dû se séparer de ses films lorsqu’il était ruiné pour les voir être fondus et recyclés en talons de chaussures, du fait de la matière qui composait la pellicule !! Quelle incroyable ironie du sort !

    Nous sommes allés voir sa tombe au Père Lachaise il y a un an, un an et demi, je sais plus, déjà on a mis un temps fou à la trouver, ce qui n’est pas étonnant dans un cimetière d’une taille pareille, et puis on a été effarés de voir qu’elle était partiellement cassée, avec des ruissellement verts sur la pierre dus à la statue. Je ne sais pas si elle est toujours dans cet état, mais il faudra qu’on m’explique comment il se fait que la tombe du grand Georges Méliès, ce génie du cinéma, des effets spéciaux et de la magie, puisse être laissée dans un état pareil !
    Si c’est fait exprès, alors je ne saisis pas vraiment le message. Sa tombe donne l’impression qu’il est oublié de tous, et on se dit que si ça continue comme ça, bientôt la végétation viendra même l’engloutir (mais vu qu’il était magicien, il saurait comment faire pour s’extirper de là si un jour l’envie lui prenait d’aller se balader un peu)

    N’empêche, les gens ne l’ont pas oublié. Ils continuent à venir y déposer des mots, des dessins (notamment le fameux dessin du boulet de canon dans l’oeil de la lune), il y avait aussi des mots en espagnol, preuve que les gens viennent de loin pour venir lui rendre hommage, et c’était très touchant. 

    Je suis justement en ce moment en train de lire le livre écrit par sa petite fille, il est extrêmement complet, tout y est raconté dans les moindres détails, et dans l’ensemble c’est un livre passionnant (je suis loin de l’avoir fini). Je regrette cependant tous ces détails sur l’engagement politique de son grand père (Boulanger...) dans la mesure où il font référence au contexte de l’époque que je connais très peu. De plus, ce n’est pas l’aspect du personnage qui m’intéresse. Cela dit, il faut voir un artiste dans sa globalité et pas seulement une seule de ses facettes, et puis son engagement courageux en faveur du capitaine Dreyfus aurait pu lui valoir des ennuis, peut-être cela a-t-il été le cas, d’ailleurs, je verrai plus loin si Madeleine Malthète-Méliès en parle.

    « Méliès a bien sûr fallu au départ qu’il se familiarisât à la technique. » ça se dit, ça ? Je suis pas une référence en grammaire, c’est le moins qu’on puisse dire, mais perso j’aurais dit : "il aura fallu que Méliès se familiaris... (avec ce qu’on veut après  smiley )

    Bref, merci pour ce bel hommage à un cinéaste que j’adore et qui me fera toujours rêver.

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