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D’Elisabeth Révol à Catherine Destivelle. Mais pourquoi risquer sa vie en montagne ?

 

      L’épopée malheureuse d’Elisabeth Révol et de son pauvre compagnon, Tomek Mackiewicz ont remis l’alpinisme au premier plan des médias. Son sauvetage a été rendu possible grâce à une première au monde : Au-delà de son propre courage, l’intervention d’une cordée d’alpinistes qui était à proximité, tout autant qu’un appel aux dons, permit ce petit miracle, qui vaut mieux qu’un 8000, même s'il ne fut malheureusement pas complet ! 

     Quant aux réactions du public, Il suffit de lire les commentaires des internautes pour être parfois dubitatif. Si l’intrépidité des escaladeurs n’a pas changé, l’incompréhension de certains est tout autant la même. Qu’un accident arrive, qu’un plan d’aide coûteux soit élaboré, mettant en péril parfois la vie des sauveteurs, et les mêmes réactions se font entendre : « Ils l’ont bien cherché. Personne ne leur a demandé d’aller là haut faire les cons ! Qu’ils se débrouillent ! »

     D’autres, heureusement plus généreux, mais connaissant bien peu la logistique, s’étonneront qu’une intervention ne se fasse pas immédiatement, quand on apprend qu’une cordée est bloquée là haut depuis des jours…

     Or, ce n’est pas tout à fait la même chose, de lancer une opération dans le massif du mont blanc, qu’au cœur du Pakistan. Là, dans cet espace immense, au sein d’une économie précaire, pas d’équipe de professionnels aguerris, en relation avec des professionnels du soin, prêts à monter dans un hélicoptère comme une équipe du SAMU dqns une ambulance.

 Même en France, il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a eu une évolution des mentalités et des moyens. Les commentaires acerbes des internautes étaient bien plus monnaie courante il y a encore un demi siècle. Qui ne pense pas à cette triste épopée, qui mettra la France en émoi, au cœur de l’hiver 56 ? Henry et Vincendon, du nom des deux étudiants prisonniers du Mont blanc, donneront naissance aux interventions héliportées. Ainsi, leur mort, qui aurait pu sans doute être évitée, au bout d’’une logistique défaillante, n'aura pas été vaine. Henry et Vincendon : Tragédie au Mont Blanc - vidéo - Le Petit ...

   Mais il est bien périlleux de juger une époque. C’est un peu comme pour le tour de France, et les coureurs et les vélos s’y rapportant, tout autant que son infrastructure. Pas d’ambulance pour prendre en charge les blessés lors des premiers tours de France. Les bras cassés étaient pris en charge par la population, ne songeant même pas à se plaindre de leur sort.

      Nous sommes bien loin à l’époque des cellules de soins psychologiques prescrites parfois à tort et à travers. Le « Aide-toi le ciel t’aidera ! » servira longtemps en même temps que la médaille de saint Christophe dans la poche, de viatique de survie.

 On définit comme amateurisme souvent ce qui est derrière nous, avec un certain mépris. Mais les professionnels de l’escalade des années 50 n’avaient pas grand-chose à voir avec ceux des années 20, qui eux même auraient semblé des cosmonautes aux yeux des pionniers du mont blanc, s’encombrant d’échelles en bois et de caisses de bouteilles de rouge, et montaient les pics en costumes de ville. 

      On considère que l'alpinisme, en temps que discipline sportive, a été inventé par Horace-Bénédict de Saussure lorsqu'il proposa en 1786 une prime au premier qui gravirait le mont Blanc, appelé la « montagne maudite » : le 8 août 1786, le guide Jacques Balmat et le docteur chamoniard Michel Paccard parviennent pour la première fois au sommet du mont Blanc. C'est le récit de l'ascension de Saussure le 3 août 1787 qui donne l'élan européen à l'alpinisme

     Mais il semble que depuis toujours et en dépit des superstitions, faisant tabou de ces hauts lieux peuplés de démons, des hommes n’ont pas seulement rêvé de mettre le pied là haut, mais se sont donnés les moyens d’y parvenir. L’empereur Hadrien monta l’Etna, Pierre d’Aragon le mont Canigou, et Pétrarque le mont Ventoux….Un vrai poème à la Prévert…. Quoi qu’il en soit ce fut l’époque du romantisme qui changea les esprits. On commença à admettre la beauté de ces lieux perdus, loin de toute route, au milieu de pays sauvages, et à inciter les voyageurs à s’y risquer, dans cette quête du « sublime » !

     Se lancer à travers des mers inconnues pour enrichir le pays de terres nouvelles, voilà une chose qui était admise. Mais vouloir se hisser en haut d’une montagne fut là jugé comme une étrangeté, un lobby de bourgeois, qui donna évidemment lieu à un commerce. 

      C’est ainsi que naquit le métier de guide, au service de ces anglais si fortunés, amateurs de sensations fortes. Néanmoins, pendant longtemps, il fallut habiller ce plaisir d’un alibi scientifique. Et l’on emportait un baromètre afin de saisir là haut la pression, et sans doute autant pour la museler quand on était en bas.

  Qui aurait osé s’en prendre à la démarche d’un scientifique ? Henri Brulle un « Pyrénéen », eut dés le début du dix neuvième siècle un approche moderne de l’escalade, ne s’encombrant pas de prétexte, et interrogeant tout autant sa pratique de façon philosophique ;« Le Pyrénéisme, écrit Brulle dans Ascensions, c'est moins l'esprit sportif qui l'anime que la soif de solitude et de liberté, l'attrait du pittoresque, de l'aventure, de la pénétration dans le mystère des aspects secrets de la nature . »

   Tout est dit, déjà. Henri Brulle bien avant 1900 fait déjà œuvre de modernité et d’ouverture au monde, en même temps que témoin de sa condition d’homme libre et de ses émotions. Il y a plusieurs niveaux d’exploration, celle que les pieds approchent, et l’autre intérieur, frisant avec l’inconscient, ou la recherche des limites, tout autant qu’avec l’imaginaire. C’est cela qui donne le sens et guide les pas..

      Henri Brulle n’était certainement pas exégète. Les motivations d’un homme à l’autre sont sans doute très variées, et échappent elles même parfois à leurs auteurs, tout en étant dépendantes des temps.

     Car il existe aussi une voie périlleuse sur la face nord, qui est celle de la vanité, de la conquête et de la domination. La montagne y a été vue pendant longtemps comme un sommet à vaincre, à l'image d'un ennemi. 

     Les accents guerriers, voire sexuels, ou les termes s’approchant du viol sont omniprésents. Ils nous montrent bien la réalité des rapports qui continuent parfois encore à prévaloir, entre l’homme et son milieu naturel, si signifiants d’une culture, ou femmes, ennemis et terres doivent être soumis au conquérant.

Le nationalisme bien sûr s’empara de tout cet idéal. Dans les années 30 le nazisme promotionna bien des cordées d’alpinistes, en leur accordant argent, et intendance, autant qu’en mettant en scène leurs exploits dans des films diffusés par la « continental », dont le savoir faire n’est pas à prouver, avec comme maitre d'oeuvre Leni Riefenstahl, au service du furher.… Adolf Hitler, chef de cordée - Summit Day

     L’iconographie virile de ces hommes, se battant dans un univers minéral hostile, à la conquête des cimes, sur fond de drapeau que l’on plantait au sommet, leur semblait une promo évidente des « valeurs aryennes » ; Volontarisme, prise de risque, éloge de la force et de la conquête. 

     Ce ne furent pas les seuls, bien sûr. L’expédition Herzog qui en 50 célébra la France, lors du premier 8000 mètres, fut bien une aventure nationale, Gaullienne, dont un des buts non avoué était bien de restaurer l’image du français combattant, écorné par l’humiliation de la défaite de 40, et ces années grises qui suivirent.

     Et qu’importe parfois les moyens. Aux yeux de certains, peu nombreux il est vrai, seul le résultat compte. On aura beau faire, certains ne parviendront jamais à prendre de la hauteur, resteront terre à terre, même dans un 8000, l’esprit collé à hauteur du plancher des vaches et au calcul matois d’un maquignon,visant avant tout la notoriété, et les avantages qui vont avec.

    Il y a l’histoire officielle d’un escalade, et celle de ses protagonistes sur le terrain. Les paroles et les échanges qui ne seront jamais restituées, la photo qu’on prend là haut fera office de preuve.

Un sommet réalisé en une journée ou deux est un raccourci saisissant de la vie, de ses joies et de ses épreuves. On se lève au matin, le cœur léger, le pas souple. On traverse des pâtures herbeuses et douces avant de commencer à monter les premiers blocs de rochers. Le précipice commence à se profiler. Parfois le ciel hésite. Toutes les décisions ou non, qui vont faire pencher le sort d’un coté ou ou de l’autre, dans le sens le plus élémentaire du terme, on les trouve dans l’alpinisme….Au moment de prendre appui sur un rocher, d’assurer un rappel, on sait bien qu’on paiera cash la moindre erreur d’appréciation. Les sens doivent constamment être en éveil. Arrivé au sommet, on aurait bien tort de se griser. La descente est le lieu de bien des drames. L’esprit se relâche, et la fatigue vous envahie les membres. Vous voilà presque dans la vallée, descendant un sentier herbeux, faisant presque des bonds, tout à l’allégresse. Et voilà qu’en vous retournant, votre compagnon a disparu. Le propre de la montagne est de se refermer sans un bruit sur ceux qu’elle engloutie !

      Seule la mer à cette promptitude quasi animale à vous faire passer par dessus bord, à la moindre erreur, que vous appeliez Tabarly ou non.

 Descendre, ou continuer de monter, quand le temps se gâte ?

     C’est la question que durent se poser Elisabeth Révol et son malheureux compagnon, afin de ne pas perdre la moindre minute de temps.

 C’est la question que se posèrent aussi Herzog et Lachenal, après avoir quitté le dernier camp de base, dans ce fameux « premier 8000 ! ».. Pas longtemps il est vrai, tant Maurice Herzog, tout à sa soif de réussir à tout prix l’exploit força Lachenal, bien plus expérimenté que lui à le suivre, et à avaler couleuvres et dépit.

    Car dans cette aventure, pour un drapeau planté, il y perdra semble t’il bien plus que ses pieds gelés, qu’il fallu amputer.

      Parvinrent ils vraiment sur ce petit plateau ?. Il est permis d’en douter. . Quelques années plus tard Lachenal préparait un livre qui devait être édité quand il disparu dans un accident. La légende du premier 8000 était sauve pour un bout de temps. Les mystères de l'histoire - Maurice Herzog et Louis Lachenal ont-ils …

 Les petits mensonges et même les gestes assassins constituent une part de la légende et du mystère qui entourent ces ascensions mythiques. Si le mont Cervin, décrit souvent comme la plus belle montagne du monde, nombre de cordées y restèrent. La première fut entachée d’un drame, dont on ne sait toujours pas le scénario. Accident ou crime ?….

 Le grand Whymper ne se remit jamais tout à fait de cette affaire, meurtri par la disparition de Michel Croz, ce guide de la vallée dont il s’était fait un ami. Il faudrait retrouver le corps du dernier alpiniste victime de cette corde rompue, afin de d’avoir si elle le fut volontairement, d’un coup de couteau expédiant quatre hommes dans le vide. « Michel Croz, ce grand oublié de l'histoire de l'alpinisme » - Le Journal …

   « Duel au sommet » Tourné en 2009 est l'histoire sans concession au beau et à l’émotionnel, de l'ascension de la face nord de l’ Eiger à l'été 1936 ou Toni Kurz et ses trois compagnons y restèrent . ( visible en streaming) http://bit.ly/2EtgwT1

       C’est peu dire que l’Eiger, et cette face nord si terrible, où le soleil ne brille jamais sur sa face gelée et friable, fut le lieu du drame par excellence. Sa légende noire flirte avec celui des vieilles légendes païennes et des monstres dont il porte le nom. La tragédie qui s’y déroulé en 57 possède tout du drame shakespearien, avec des gladiateurs improvisant une tragédie sur une scène de théâtre minérale....

    Comme lors de la mort de Kurz et de ses camarades, les clients des hôtels situés au pied de l’Eiger, purent voir en toute impudeur, à l’aide de puissants télescopes., une partie de l’ascension fatale.

       Il faudra cinq années pour connaître la vérité et retrouver les corps des deux allemands, et un an pour « décrocher » le corps de Stefano Longhi de la paroi sur laquelle il était harnaché, « battu à mort par la tempête », « se balançant au bout de sa corde l’été, incrusté dans la paroi l’hiver ».

A l'assaut de l'Eiger - le drame de 1957 | Le Club de Mediapart

  Dieu merci, il y a bien des histoires d’alpinisme heureuses. Certains parvenant à caresser les moustaches du tigre et à s’en sortir. Comme la grande Catherine Destivelle par exemple, qui fut une pionnière dans ce monde quelque peu macho, semblablement encore une fois à celui de la voile au large. Catherine Destivelle : « Les Drus, une ascension diabolique » - Le Temps

      Mais l’écouter parler de son passé, c’est aller aussi à la rencontre des ombres, de ceux qui sont restés au fond des gouffres et des crevasses, victime parfois d’un simple piton brisé. Il n’y a pas de science exacte et de précautions suffisantes pour se garder de tout.

France/Monde | Catherine Destivelle : "Il était le plus beau grimpeur"

 La vie est attachée à ces pierres en équilibre précaires, qui peuvent subitement se décrocher. C’est pour ça qu’il n’y a rien de moins con, qu’un accident en montagne, tant le risque est toujours présent.

      Tomber d’un escalier vous apportera bien plus de regret, car on pouvait si facilement prévenir la chute ! ... La vie en elle même doit elle ressembler davantage à une balade sur le balcon des dieux, qu’à une corvée de carreaux à nettoyer. On finit de toute façon par tomber un jour, qu’on soit pénétré du sens du tragique, ou de l’absurde. L’important n'est il pas de s'approcher le plus près du spectacle du monde ?.

     Prévoir tout de même une petite pharmacie dans son sac.

     Ces histoires d’ascension semblent parfois faire descendre les hommes qui y participent dans les zones les plus sombres, les plus étranges. Montée et descente, bien sûr, mais tout autant en dedans qu’en devers soi ! 

     Mais pourquoi donc risquer sa vie en montagne ?  Interrogés en profondeur, au-delà des réponses convenues, genre « parce que j’aime ça !  » représentant déjà en soi une addiction, un comportement compulsif, certains avoueront des difficultés psychologiques, à l’origine de leur passion.

   La grande différence avec un toxique, c’est que la montagne vous grandit, vous apporte à la fois des états émotionnels rares, pleins, authentiques, n’ayant rien à voir avec le shoot d’une injection d’héroïne.

     Certains escaladeurs émérites confesseront que la montagne les a sauvé du suicide, d’une vie confrontée au vide. http://bit.ly/2nrx4U0

     L’affronter en vrai, face à la pente des sommets, serait il une forme de soin empirique ?

     En tout cas, elle vous met en face de choix immédiats, pragmatiques, et vous confronte a la beauté pure, à l’effort simple et rédempteur, bien loin du chant des théories absconses, et de l’attente de Godot, assis sur une chaise, la tête entre les mains, comme le penseur de Rodin.

    Ce n’est pas pour rien que la montagne ou la voile sont souvent choisis par les thérapeutes pour redonner une confiance en la vie à leurs patients. Et que les chemins de Compostelle, ou les remontées de la France d’un pôle à l’autre, qui sont autant de forme de pratique de montagne « à plat »pour le peu qu’on considèrent celles ci comme les métaphores des limites particulières que chacun possède, mais qu’il peut gravir, remportent un tel succès.

    « La montagne, comme dit le slogan, ça vous gagne…. »

  La réussite d’un journée d’escalade, ou d’une simple promenade en montagne vous fait garder longtemps des images étincelantes, vous réconcilie avec des joies primitives : Monter, descendre, sentir son corps, suer, s’extasier, évaluer, parvenir, donner la main, tendre la jambe, sauter. Liste non exhaustive, non imposée. Enfin débranché des contraintes !

    « Homme libre, toujours tu chérira la mer !  »

     Juste prévoir des chaussures adéquates. Un sac pourvu de quelques aliments. Suffisamment d’eau. Des lunettes de soleil.

     Un pull over et un anorak en cas de pluie. Le reste à l’avenant des difficultés. On peut aussi emmener avec soi un livre. La poésie se récite sur ces sommet comme nulle part ailleurs.

     Et à réciter les vers de Rimbaud, on peut estimer alors être à des hauteurs vertigineuses. Même si l’on est simplement dans la plaine, longeant un sentier d’été, par la nature, heureux, comme avec une femme... 

Poème ; Sensation http://bit.ly/2kKrCaU

Robert Charlebois - Sensation - YouTube


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38 réactions à cet article    


  • leypanou 1er février 2018 10:55

    Ils l’ont bien cherché. Personne ne leur a demandé d’aller là haut faire les cons ! Qu’ils se débrouillent !  : voilà une parole de bon sens et j’avoue que je la partage.

    Quand le fils de Margaret Thatcher a été bloqué dans le désert lors des 1ers Paris Dakar, les journalistes anglais ont été furieux d’apprendre qu« ils » voulaient lui venir en aide en disant qu’il n’a été victime que de sa propre stupidité.

    Cela étant, l’article est intéressant -j’y ai appris beaucoup de choses- et mérite d’être lu.


    • velosolex velosolex 1er février 2018 14:17

      @leypanou
      D’une façon générale on oublie l’identité de ceux qu’on va secourir. C’est là quelque chose d’élémentaire.. 

      S’il fallait secourir uniquement ceux qui à notre sens, n’ont pas fait preuve de légéreté, on diviserait par dix les missions de secours. 
      Mais au bout du compte, cela nous viendrait pas en aide au moment de s’endormir sur nos deux oreilles

    • mmbbb 1er février 2018 20:00

      @velosolex ce sont les medias qui en font des tonnes Quant a cette alpiniste elle me fait penser a Herzog qui n a pas eu de compassion pour son compagnon Lachenal Elle , est dans le même registre, elle a choisi le filon médiatique et cela marche . Elle n a pas ete affable envers son compagnon disparu presque dans l indifférence . Je suis désolé un soldat ne laisse pas son frere de combat Je n ecoute pas les medias, elle est prête m a t on rapporte de retourner en montagne Ok c est son choix mais qu elle ne nous emmerde plus silence radio C ’est son engagement il y a des hommes des femmes qui laissent leur vie en allant secourir celle des autres Un pompier de 28 ans est mort a Lyon comme tant d autres , les medias n en font pas des tonnes Les pompiers volontaires se recrutent de plus en plus mal je comprends Quant a Herzog cite dans votre article sa fille a ecrit un bouquin , pas tres flatteur pour cet alpiniste le mythe est tombe


    • velosolex velosolex 2 février 2018 13:27

      @mmbbb
      Il existe des paradoxes, comme celui de l’ane de Buridan. 

      Le paradoxe de l’âne de Buridan est la légende selon laquelle un âne est mort de faim et de soif entre son picotin d’avoine et son seau d’eau, faute de choisir par quoi commencer.
      Faute de choisir entre l’émotionnel et la raison,cette femme serait morte à l’heure actuelle. 
      Il semble de toute façon, que le corps à un certain moment, pour ne pas dire le rhinencéphale, siège du cerveau archaïque, prenne la décision. 
      Les medias ne peuvent pas tout traiter ; Une information le sera dans le sens qu’elle fascine, interroge, est reprise en boucle, à cause de ses signifiants ; c’est ce qui se passe ici. 

    • mmbbb 4 février 2018 13:04

      @velosolex je vais vous le dire sans ambages je m en tape un peu , les medias en font des tonnes, c ’est son choix comme tant d autres pratiquant des sports extrêmes Mais a chaque accident les médias, nous présentent ces sportifs comme des héros , les médias sont des mouches a merde, ils n ont aucune retenue pas de recul . Il faudrait s entendre sur le mot héros Je pratique la montagne modérément l argent m a épargné puisque in fine la haute montagne revient chere , L alpinisme de tres hait niveau n est qu un dialogue entre soi et les éléments naturels , Mais je sais faire la part des choses il me semble que l on devrait plutôt gratifier les personnes engageant leur vie pour celle d autrui il n est pas étonnant que dans ce contexte les pompiers volontaires se recrutent difficilement , a quoi bon ? . C ’est cet emballement médiatique qui est déplorable Je ne fus pas épargne alors que je ne regarde pas la TV Quel brouhahah ! Quant à Herzog , le mythe est tombe .


    • velosolex velosolex 5 février 2018 01:00

      @mmbbb

      Réponse intéressante et point de vue estimable, 
      Visiblement vous avez grand plaisir à faire de la montagne, un espace offert à chacun, sans avoir besoin de modèle, et vous êtes suffisamment critique pour connaitre votre palier. 
      On peut noter d’ailleurs que tout ce qui fait véritablement le sel de la vie est gratuit, mis à disposition des uns et des autres par dame nature : L’amour, spirituel ou non : Je veux parler de l jouissance des corps entre eux, et aussi dans le sport, la rencontre avec les éléments, mer montagne, campagne. 
      On dispose de tout un arsenal du bonheur, pourvu qu’on continue à y faire attention. 
      La malheur, c’est la face nord. Parfois les deux faces sont très proches l’une de l’autre. Il semble que ce couple d’escaladeurs ai pratiqué la face ensoleillée pour la montée, avant de rencontrer sur la descente, des choses moins heureuses ; 
      L’alpinisme est une métaphore de la vie. Que les médias en fasse un sujet ne me parait pas absurde. Car c’est une discipline qui a beaucoup de signifiants intéressants, et terriblement humains ; L’envie, le besoin de se dépasser, d’acquérir les qualités spécifiques, le témoignage s’y rapportant, ses lois terribles., de l’ordre du mythe......, cela fait sens pour une génération qui a peut être besoin d’exemple, de dépassement,.......Plus pertinent sans doute de parler des secours, de cette cordée qui s’est naturellement déportée, semblables justement à des pompiers en mission, que de parler d’un serial killer, information souvent douteuse, car elle crée fascination. 
      Mieux vaut en créer d’autres vocations,avec ce fait divers terrible mais qui fait sens. .
      Et il ne me semble pas absurde dans son déroulement ni dans son traitement , bien au contraire.

    • Fergus Fergus 1er février 2018 11:52

      Bonjour, Velosolex

      Excellent article qui pose bien la problématique de l’alpinisme, à la fois dans sa dimension de défi personnel et dans le regard porté par le public sur ces conquérants des cimes.

      Un grand merci d’avoir rappelé Michel Croz, un grand alpiniste chamoniard dont on peut voir la maison au Tour et la tombe à Zermatt, à côté de celle des Taugwalder qui ont peut-être précipité volontairement sa mort et celles des Anglais lors de la tragique expédition au Cervin.

      A propos de femmes alpinistes, je me permets de rappeler Marie Paradis, 1ère femme au Mont-Blanc en... 1808, et Henriette d’Angeville, 2e femme au sommet du géant des Alpes, mais en réalité première véritable alpiniste à réaliser cet exploit. J’ai évoqué ces deux femmes dans un article de juillet 2017 intitulé Marie au paradis des alpinistes chamoniards.


      • Graal 1er février 2018 13:17

        @Fergus

        Article certes intéressant, mais la problématique soulevée par l’affaire du sauvetage d’Elisabeth Revol va bien au-delà, comme en témoignent les réactions de nombreux montagnards pratiquants.

        https://forum.camptocamp.org/t/secours-au-nanga-parbat/207136/114

        Que penser, en effet, de l’abandon (condamnation) de son compagnon polonais Tomasz Mackiewicz ?

        Que penser d’une telle mobilisation de fonds dans un pays, comme le Pakistan qui n’est pas à l’abri de la misère ?


      • velosolex velosolex 1er février 2018 13:21

        @Fergus
        Bonjour. Vous avez raison sur tous les points que vous soulevez avec pertinence. Mais impossible d’être exhaustif sur ce sujet. Les femmes très tôt se signalèrent, c’est vrai. Tout comme dans l’aviation...Il semble que depuis très longtemps les femmes aiment les talons aiguille...(J’espère que cette blague ne me fera pas envoyer dans le précipice) Le nombre d’exploits et de légendes est à la mesure des lieux, semblablement à ceux de la mer. Il existe bien sûr des ouvrages sur le sujet en nombre...Internet est un outil incroyable, et j’ai moi même découvert la terrible montée de l’Eiger, en 57, celle de Corti et de ses compagnons. Et je crois bien que je vais acheté le livre qu’Olsen a écrit sur ce sujet. C’est une littérature toujours assez prenante, existentielle, où l’on semble écrire sur la montagne, ou sur sa propre peau. Je n’ai pas même dit un mot sur l’évolution des techniques et des méthodes d’escalade. Ni un mot sur les grands, Terray, Bonnati, etc.... et Reinhold Messner qui dans les années 70 et 80 fit tant de montées dans l’Himalaya sans oxygène..il aurait rencontré le yeti, et...le cadavre de son frère.... . Que dire sur le mythe Mallory qui a sans doute monté l’everest en 24 avant de tomber dans la descente. Mais cela reste un point d’interrogation. Une équipe de chinois ont retrouvé son corps tout prêt du sommet dans les années 2000. Une jambe cassée. Le corps intact. Une note de son tailleur de Londres encore dans la poche...On espérait retrouver l’appareil photo qui aurait validé son succès ; 

        Reinhold Messner réaffirme avoir trouvé le corps de son frère disparu

      • velosolex velosolex 1er février 2018 13:38

        @Graal


        L’affaire a été très commentée...Notons qu’il a fallu une concordance d’opportunités, si l’on peut dire ainsi pour que Elisatbeth puisse être sauvé. Il y avait, fait extraordinaire, cet cordée d’alpiniistes polonais qui s’est détournée, et sans qui rien n’aurait été possible. Elisabeth Revol a laissé son compagnon agonisant. C’est un choix que personne ne lui envie ; Vivre ou mourir, avec son ami. Ce n’est pas la première fois qu’un tel choix qui n’en est pas un en fait se pose. Et l’histoire des pôles en particulier est plein de ce genre d’histoire ultime. Celle de Scott et de ses compagnons au pole sud. A l"époque la glace se referme sur eux. Il faut des semaines voir des mois parfois pour qu’on saisisse que vous êtes en danger  
        Expédition Franklin — Wikipédia
         . l’expédition Franklin au dix neuvième siècle fut ainsi une tragédie, émaillé semble t’il de cas d’anthropologie.
        Pour Elisabeth, on se félicitera qu’une campagne de dons, financée en grande partie par des alpiniste a permis de soutenir la logistique. 

      • mmbbb 1er février 2018 20:10

        @Fergus il y a beaucoup d alpinistes qui sont beaucoup plus discrets .Et beaucoup d entres eux ont perdu la vie la problématique de cet alpiniste est surtout l emballement médiatique Un grand classique


      • velosolex velosolex 1er février 2018 15:11

        A toute fin utile je redonne ce lien, sur ce très beau film , qu’on peut voir ainsi en direct : Duel au sommet, qui retrace la tragédie de Korz et de ses compagnons, en 36 http://bit.ly/2EtgwT1


        La qualité de la reconstitution est très bonne. Les équipements donnent une idée de l’évolution....Dans les années 2000, des autrichiens firent l’expérience de remonter dans cet accoutrement. Vêtements de laine, cordes de chanvre, chaussures inadaptées....C’était une autre technique...A noter que les vêtements contrairement à une légende étaient assez bien étudiés. Mais il ne fallait surtout pas qu’ils prennent la pluie....

        • gaston gaston 1er février 2018 15:20

          À huit ans, mes anciens de Gavarnie ont décidé de me « faire faire » la Brêche de Roland.« .(2800)

          à partir du village par le chemin d’Espagne : 1450 mètres de dénivelé ,c’est peu. Et l »ascension
          était plutôt une longue marche ,sauf dans la partie terminale qui à l’époque était en dévers et en 
          glace.

          Mais en 1953 pour un gamin de huit ans mal équipé, c’était probablement une aventure ...dont
          je n’en conserve presque aucun souvenirs. Il reste deux ou trois photos, et le témoignage d’une
          tante,et de ma mère ( 90 ans ).

          Par la suite, oui, j’ai éprouvé les sentiments que tu décris si bien dans ton texte. Et je t’en remercie.
          Aujourd’hui,mes fils ont pris le relais. J’ai bien du mal à monter mes escaliers...alors ...
          Pendant la période d’été, qu’ils reviennent d’une « grande course » ou d’une balade avec mes petits
          enfants ils ne manquent jamais de me redescendre un petit caillou .
          Et ce petit caillou est plus précieux qu’un lingot d’or ...

          Dommage pour celles et ceux qui ne nous comprennent pas ...

          Qui comprend la passion ? Qui comprend l’Amour ? Qui comprend l’émotion ?


          Quand le bonheur parle, la voix de la raison faiblit.
          Citation de Anne Barratin .(De toutes les paroisses 1913)


          • gaston gaston 1er février 2018 15:21

            À huit ans, mes anciens de Gavarnie ont décidé de me « faire faire » la Brêche de Roland.« .(2800)

            à partir du village par le chemin d’Espagne : 1450 mètres de dénivelé ,c’est peu. Et l »ascension
            était plutôt une longue marche ,sauf dans la partie terminale qui à l’époque était en dévers et en 
            glace.

            Mais en 1953 pour un gamin de huit ans mal équipé, c’était probablement une aventure ...dont
            je n’en conserve presque aucun souvenirs. Il reste deux ou trois photos, et le témoignage d’une
            tante,et de ma mère ( 90 ans ).

            Par la suite, oui, j’ai éprouvé les sentiments que tu décris si bien dans ton texte. Et je t’en remercie.
            Aujourd’hui,mes fils ont pris le relais. J’ai bien du mal à monter mes escaliers...alors ...
            Pendant la période d’été, qu’ils reviennent d’une « grande course » ou d’une balade avec mes petits
            enfants ils ne manquent jamais de me redescendre un petit caillou .
            Et ce petit caillou est plus précieux qu’un lingot d’or ...

            Dommage pour celles et ceux qui ne nous comprennent pas ...

            Qui comprend la passion ? Qui comprend l’Amour ? Qui comprend l’émotion ?


            Quand le bonheur parle, la voix de la raison faiblit.
            Citation de Anne Barratin .(De toutes les paroisses 1913)


            • velosolex velosolex 1er février 2018 17:42

              @gaston
              Merci pour ce beau commentaire

              Les souvenirs nous sont précieux, et permettent de nous projeter, en devers soi, quand on ne peut plus grimper. Ils nous accompagnent tous les jours comme des compagnons de cordée. 
              Je plains ceux qui n’ont pas cette faculté d’imagination.
               Prendre de l’age offre certains avantages, on a tous les ages que ceux que l’on rencontre. On connait ainsi le parcours qu’il leur reste à parcourir, avant d’arriver à ce fameux sommet.
               Mais il reste encore à savoir où il est.
               Quand j’étais gamin, j’étais grand lecteur de ces histoires d’explorateur ; Et ce fameux cimetière des éléphants me faisait rêver. Au loin les tam tam, les porteurs, la jungle, la fille du professeur qu’il fallait sauver. 
              C’est ce genre de lecture qui m’a poussé entre autre sur bien des sentiers. La vision de la montagne a l’age de cinq ans a été autant pour moi une expérience de l’ordre de la sublimation. 
              Il s’agissait de la Savoie. 
              Mais la vision des sommets de l’Himalaya vingt ans après a été pour moi bien moins sidérant. L’émotion, la grandeur des paysages, on peut la saisir déjà dans Jean Giono, qui sublime si bien les hauteur de Provence. 
              Mais dans l’extase, on apporte au moins autant que dans le paysage. 

            • gaston gaston 2 février 2018 00:33

              @velosolex

              Merci pour ta réponse.
              De mémoire je cite Khalid Gibran : « C’est arrivé au Sommet que l’on commence à grimper ».
              Bonnes courses en compagnie de Rimbaud et de mille autres .

            • marmor 1er février 2018 16:12
              Mais pourquoi risquer sa vie en vélo ?


              • velosolex velosolex 1er février 2018 17:29

                @marmor
                Bien plus de cyclistes en france tués que d’alpinistes, il est vrai. 

                La plupart de ces morts ne sont pas dus à une chute en solitaire, mais à des accidents liés à des chocs contre des voitures. Tant que celles ci ne pourront pas monter l’annapurma ou le Cervin, ce sera donc un danger en moins pour les grimpeurs.
                 La rencontre du cyclisme et de l’alpinisme est évidente dans l’effort et les lois de l’équilibre. La montée du col du restefond ou du galibier,même si ce ne sont pas des premières à réaliser, apportent un lot de grande satisfaction, à mesure que l’on se hausse, de virage en virage. 

              • velosolex velosolex 5 février 2018 09:28

                @marmor
                Mais pourquoi risquer sa vie sans vélo ?



              •  C BARRATIER C BARRATIER 1er février 2018 17:56

                L’homme a besoin d’un dépassement de soi. La sécurité n’est pas l’absence de danger mais sa maitrise. Il n’y a que rarement defaillance humaine, la meteo, la technologie qui vous trahissent pres du but...
                J ;ai vecu cela...et apres une avalanche de plaque sui nous avait emportés, apres seulement j’i compris que nos avions été imprudents. Nous aurions dû tenir compte des grondements entendus la nuit précédente dans le refuge....mais il nous restait si peu à faire.

                Apres une nouvelle alerte, en raison de ma famille qui avait besoin de mon salaire pour vivre, j ’ai arrêé....à 45 ans. Plus jeune l’aurais je fait ?

                Il reste que ces morts en montagne ou en conquête aérienne sont nos nouveaux héros..et notre jeunesse a besoin de héros dans ce monde en crise de civilisation.


                • Graal 1er février 2018 22:08

                  @C BARRATIER
                  Des grondements prémonitoires annonçant une avalanche de plaque ! Curieux, curieux !
                  http://www.skitour.fr/dico/plaque+%C3%A0+vent


                • velosolex velosolex 2 février 2018 17:14

                  @C BARRATIER
                  Faire croire que la sécurité en montagne existe est bien sûr une mensonge ; Même les guides les plus expérimentés ne sont pas à l’abri d’une défaillance, d’une erreur de jugement. Et quand bien même ils le seraient, la montagne a ses humeurs totalement imprévisibles....

                  C’est cela qui il faut l’avouer donne aussi du sel. 
                  Sans être suicidaire, la montagne, la mer, et quelques surfaces relativement intactes nous relient encore à la nature primaire, et nous rééchelonne nous même à ce quelque chose de primitif et de profondément jouissif, qui surfe avec la condition humaine, la part de liberté et d’exploration qui s’y rattache. Et cela au premier degré du terme. 
                  Ne pas confondre donc de genre d’effort avec des substituts dignes de la foire du trône, comme par exemple le saut à l’élastique, où l’on est juste invité au frisson, sans participer aucunement à la détermination de l’action. Un sac de patate au bout d’un fil n’a pas moins d’autonomie qu’un homme à ce niveau là. 
                  Une dimension qui n’est pas évoquée ici, mais il y en aurait tant. C’est celle bien sûr du respect qu’on doit à ces grands espaces, aux animaux s’y trouvant, à la flore, et même aux minéraux. Ce n’est pas un luna park, pas une poubelle à ciel ouvert. Prière de mettre ses chaussons ,au sens métaphorique du terme bien sûr. 

                • capobianco 1er février 2018 18:00

                  J’ai toujours eu l’impression de prendre plus de risques avec ma voiture pour me rendre vers ces montagnes si belles à regarder qu’à les escalader. https://www.youtube.com/watch?v=ygToEMgjMYU

                  Les hommes ont toujours relevé les défis que la nature suscite en nous, la montagne, la mer et dans tous les lieux inexplorés. La beauté des lieux, les sensations physiques des efforts, dépasser ses appréhensions face au vide, réaliser un rêve sont autant de motivations. 

                  L’ascension du mont blanc n’aurait jamais eu lieu avec les éternels détracteurs. Toute activité comporte des risques et en montagne des grimpeurs moyens même prudents (c’était mon cas) ne sont jamais à l’abri d’un rocher ou d’une plaque de neige qui se détache.

                  Quelle activité humaine nous met à l’abri de l’accident ?


                  • velosolex velosolex 1er février 2018 19:39

                    @capobianco
                    Je me souviens d’un glissement rocheux qui a occasionné une avalanche de pierres pendant 10 bonnes minutes dans le massif des écrins, juste à l’endroit où l’on pique niquait cinq minutes auparavant. 

                    Des blocs de plusieurs tonnes rebondissaient comme des balles de tennis et dégringolaient au fond de la vallée. La poussière est restée longtemps suspendu, et nous avions du mal à respirer. 
                    Aucun signe annonciateur. Parfois semble t’il un ange gardien nous accompagne ; Mais combien sont morts dans un simple pliant de jardin qui s’est effondré. 
                    La vie est une farce dite par un idiot, (ou quelque chose comme ça), disait shakespeare, un premier de cordée

                  • MILAREPA 2 février 2018 07:15

                    Commencent à nous faire « chier » les merdias avec la médiatisation de cette ascension désastreuse. Si certains ont un égo surdimensionné et veulent se mesurer à des montagnes dangereuses,libres à eux/elles ! En revanche quand la situation tourne au vinaigre,comme le remarquent certains,là cela devient problématique,parce que les sauveteurs(pilotes d’ hélicos,autres alpinistes) doivent prendre des risques énormes pour essayer de les sauver. Il a fallu faire une quête et taxer 50000€ à de généreux donateurs pour payer l’hélico et sauver madame. C’est à eux les grimpeurs de payer le fiasco de leurs ascensions.


                    • Trelawney 2 février 2018 08:34

                      Bien qu’il y ait eu un record de vol en altitude à 7800 m, l’altitude maximum de vol d’un hélicoptère est autour des 7000 m. Donc si vous êtes en difficulté à 8000 ou plus, il vous faut redescendre à une altitude d’hélitreuillage. Si vous n’êtes pas en capacité de redescendre, c’est la mort assuré car à cette altitude ce n’est pas le froid qui tue (le froid tue rarement) mais le manque d’oxygène.

                      La Nanga Parbat est la montagne des spécialistes, le plus de 8000 le plus difficile à gravir. ce n’est donc pas le 8000 des touristes comme l’Everest. La voie la moins pentue est la face nord et faire une hivernale sur la voie nord du Nanga Parbat n’est pas donné à tout le monde. C’est un exploit individuel car trés peu médiatisé (sauf catastrophe) donc gravir ce mont dans ces conditions, c’est chercher à avoir une explication avec soit même.
                      De plus ce mont est situé entièrement au Pakistan et cet état fait payer trés cher son escalade. Il le fait pour assurer autant que possible la sécurité des alpinistes. Et pour cela l’armée pakistanaise le fait trés bien.

                      En 1976, je travaillais comme marin pécheur en Alaska, où je n’avais pas de visas. J’étais donc en situation illégale comme un migrant d’aujourd’hui. J’en avais marre de cette situation et étant adolescent (17 ans) je voulais retourner en France pour faire le point sur ce que je pourrais faire de ma vie. Pour mettre du piment à tout ça et aussi pour éviter la police je décidais de passer au Canada par la passe de Chilkoot (le fameux col de la ruée vers l’or). Et bien sur en hiver alors que ce chemin est fermé et que les gardes frontières ne sont plus là. je m’achète un équipement (chiens traîneau etc) et me voilà partie pour 60 km sur le Klondike par moins 40 à dormir à côté des chiens (mais pas trop prés quand même) dans la neige et me battre avec les loups. J’avais estimé mon espérance de vie à 40%, mais à l’époque je ne tenais pas plus que cela à ma vie. Jouer ma vie sur un coup de dé et ne compter que sur ma force physique était pour moi plus important que la vie en elle même, car à mes yeux, elle ne valait pas grand chose. J’ai mis 2 semaines (pour seulement 60 km) à rejoindre Bennet au Canada est ma vie a depuis changé du tout au tout.

                      Les montagnes sont faites pour être gravis !

                      • velosolex velosolex 2 février 2018 12:52

                        @Ratatouille
                        La qualité du regard est chose personnelle, mais peut être potentialisé par les expériences que l’on fait, tout au cours de sa vie. Sans doute que celles que l’on fait dans sa jeunesse sont déterminantes, et construisent par la suite une partie de notre imaginaire. Leur souvenir continue à nous tenir chaud à l’âme, quand le temps change. 

                        J’ai aidé pendant tout une saison un gardien de refuge dans les alpes. Enfin, au moins la moitié du temps seul à accueillir les groupes. Mon employeur étant atteint de gros problèmes psychologiques qui me laissait seul à gérer, à conseiller...Ce type était atteint d’une jalousie maladive qui lui faisait descendre sans cesse dans la vallée, surveiller sa femme, tenant un hôtel, avec des jumelles....
                        La montagne ne grandit pas toujours, et semble même parfois réveler les personnalités, tout comme encore une fois la mer ; Si tu veux connaitre quelqu’un, emmène le en montagne, ou sur un bateau...
                        Souvenirs de rencontres prodigieuses, de jour d’orages où je restais seul au milieu du tumulte de la montagne, à 2500 m, sur le balcon du monde. C’est à cette époque où j’ai commencé aussi à aimer cette musique classique, dont les arpèges semblaient s’accrocher aux sommets qui m’entouraient. 
                        Je garde encore aussi intact la lecture de « la montagne magique » de Thomas Man ; C’était au moins 40 ans avant le smarphone


                      • capobianco 3 février 2018 10:04

                        @Ratatouille
                        Chorges.... que de souvenirs vous venez de faire ressurgir !!! Il y a 51 ans (sniff) nous installions notre toile de tente près de l’ancienne route descendant à la baie st michel . Aucun camping à cette époque, une sensation (exagérée !) de vivre une aventure tant nous nous sentions isolés dans ce cadre sublime et quasi désert . Peu de rapport avec ce bon article mais c’est là que j’ai contracté ce besoin de gravir les sommets avec les aiguilles de Chabrières « https://www.altituderando.com/Aiguilles-de-Chabrieres-2403m » le grand Morgon « http://rando.vacances.free.fr/GMorgon.htm  » ou la longue « bavante » du Mourre froid « https://www.bivouak.net/topos/topo-5551-le-mourre-froid-depuis-les-gourniers-sport-2.html ».

                        Seul l’âge me privera de cette activité mais pas de ma passion.


                      • biquet biquet 2 février 2018 09:56

                        L’alpinisme pour la Presse qui recherche le spectaculaire se résume à accident. Si tout se passe bien personne n’en parle. J’ai eu un accident en 1976. Les gendarmes n’ont pas voulu parler au journaliste local quand je suis arrivé à l’hôpital. Il n’empêche que le lendemain il y avait un article d’un quart de page sur l’accident ; c’était apocaliptique, je gisais agonisant suspendu au bout de corde alors qu’en réalité j’étais assis sur une plateforme.


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 19:27

                          Simone Tapie a écrit en hommage à sa fille décédée d’un accident de voiture en 1965 (mais née en 1933 et pas 36,...ahhhh...internet,...). Danger de vie.http://data.bnf.fr/13190686/michele_tapie/


                          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 19:37

                            Ou se trouvent vos 72 peintures sur PINTEREST ????


                            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 19:41

                              Michèle Tapie possédait un dossier brûlant qui aurait pu faire chûter De Gaulle. Barbouzerie. Ce fameux soir en Lozère en 1965. Soit elle fut assassinée. Elle ne se séparait Jamais de son fameux dossier. Soit elle a vraiment oublié ses lunettes et raté le FAMEUX virage. Coup du lapin. Rétroviseur fiché dans le front. Elle a évité l’agonie,...


                              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 février 2018 19:43

                                MAIS, le DOSSIER (qui lui évita une mort atroce) n’était PLUS dans la voiture,...


                                • petit gibus 3 février 2018 08:55
                                  Je ne ferais pas l’apologie de la drogue de la montagne ou de la mer
                                  elle est de même nature que celle des religieux !
                                  Pour en connaître les effets il faut se déconnecter le frontal du cerveau 

                                  Mais contrairement aux religieux les drogués de la montagne ou de la mer 
                                  ne cherchent pas à faire du prosélytisme ,
                                  c’est par ce côté qu’ils ne sont pas dangereux smiley

                                  J’ai moi même était un drogué des conditions hard de planche à voile
                                  la vieillesse et la décadence physique me servent de thérapie smiley


                                  • velosolex velosolex 4 février 2018 13:48

                                    @petit gibus
                                    Vos réflexions me font penser aux « mémoires d’Hadrien », de Marguerite Yourcenar.

                                     L’écriture et la lecture sont de moyens de nous projeter au delà du temps, et de l’espace, par dans, et par devers nous. 
                                    Le temps n’est pas cruel, à la mémoire enfuie.
                                     Le vol d’une hirondelle vaut surement mieux qu’une vieille photo jaunie.

                                  • Jean Keim Jean Keim 5 février 2018 07:22

                                    L’homme quand il contemple de sa vallée les majestueux sommets décidera tôt ou tard d’aller voir comment sera la vue vue d’en haut, d’autres hommes regardent les étoiles et se prenñent à rêver.


                                    J’aimerais contempler ma planète bleue depuis l’espace, si chaque terrien pouvait faire cette expérience, nous ne jetterions plus nos cannettes de boisson n’importe où, nous considérerions notre terre comme un sanctuaire fragile qui mérite toute notre attention.

                                    Les pentes de l’Everest sont souillées par une quantité incroyable de choses abandonnées par des soi-disant amoureux de la montagne, ces hommes là ne sont attentifs qu’à eux-mêmes et la montagne n’est pour eux qu’un faire valoir , comme peut l’être un article dans un grand média ou un compte bancaire bien garni.

                                    Il devrait y avoir des lieux sur terre où l’homme n’aurait pas le droit de pénétrer, des sanctuaires où la vie libre de toute emprise technologique reprendrait ses droits... enfin on peut rêver.


                                    • Shopi 5 février 2018 07:45

                                      « Mais pourquoi donc risquer sa vie en montagne ? »

                                      On peut aussi demander aux gens pourquoi ils risquent leur vie en prenant le volant ? En traversant la rue ?

                                      Pour avoir pratiqué, vécu et travaillé longtemps dans le milieu de la montagne, je peux témoigner que les alpinistes ne cherchent pas à risquer leur vie. Ils ont une passion qu’ils pratiquent !

                                      Est ce que l’on demande à un pilote automobile, à un sportif, à qui que ce soit qui fait un métier un peu « aventureux » pourquoi « ils risquent leur vie » ?

                                      Cette question est un question de « non initié » à la montagne ou tout simplement à la nature.
                                      On ne va pas « risquer sa vie » en montagne, on va jouir de moments extraordinaires en communion avec la nature.

                                      Sortez de vos villes polluées et allez respirer l’air pur les amis smiley


                                      • jalin 8 février 2018 13:45

                                        Dans son cas, le risque est maximum car sans oxygène. Résumé elle réussit son coup et gagne en médiatisation ou elle rate et c’est un sauvetage très coûteux aux frais des autres, financiers et risques de vies humaine des sauveteurs. C’est du foutage de gueule, elle devait s’assurer contractuellement, moyennant financement par son assureur, que les secours viendraient dans un temps minimum avant de faire son ascension désastreuse.

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