Compétitivité (le rêve de la …)
compétitivité (le rêve de la …)
De tous temps, l’usage de certains mots a fait l’objet (pour une raison jugée bonne ou mauvaise dans le moment) d’une sanction pénale. Dans le cadre religieux, ou dans le cadre de l’Etat. Avec le temps, on n’a guère évolué (Loi Gayssot, propositions de lois tendant à établir le délit de blasphème, etc…).
Alors, imaginons, comme dans un rêve, que le terme « compétitivité » et que tout propos vantant la « compétitivité » soient réprimés un beau matin … Comme le sont l’appel au meurtre, l’appel à la discrimination, ou l’apologie de ceci ou de cela. Parce que le concept serait considéré comme aliénant et destructeur du ciment social. Aliénant, parce qu’il conduit les individus à accepter les sacrifices personnels qui permettront de dégager pour une minorité les marges à encaisser qui sont baptisées compétitivité. Destructeur des rapports humains, parce que la compétitivité, c’est la mise en œuvre de loi du plus fort dans une société sans solidarité. Les institutions publiques de la solidarité et oeuvrant pour assurer la dignité à tous les êtres humains dans la société, étant par ailleurs supprimées.
Que se passerait-il alors ?
Imaginons également un instant « la tête » de ceux qui n’auraient cessé de répéter partout : « compétitivité … compétitivité », (comme ils ont répété avant : « l’Europe, … l’Europe … comme les cabris du Général de Gaulle), au moment où ils se trouveraient déférés devant le juge répressif.
Que pourraient-ils bien répondre (on est toujours dans le domaine de la fiction) au président du tribunal (devant lequel ils seraient debout et penauds, ayant perdu leur gloire passée), et qui leur tiendrait ce langage : « Pendant que vous étiez membre du gouvernement, parlementaire, chef de parti … , vous n’avez cessé de mettre dans l’esprit des citoyens que le fondement de la société et la condition de leur bonheur était la compétitivité des entreprises (privées). Et vous avez voté des lois ou signé des décrets allant dans ce sens des intérêts de la minorité des mieux lotis. Pourquoi ? ».
On ne voit que deux types de réponses ( étant entendu que les personnes déférées auraient subi une injection préalable de sérum de vérité) :
Certains diraient probablement : « Je ne sais pas. D’autant que je n’y connais rien en économie (pas besoin de sérum de vérité, ça se voyait). Je ne faisais que répéter ce qu’on me disait de dire ».
D’autres diraient sûrement (rappel : sérum de vérité) : « Ceux à qui je dois ma carrière (et mes revenus annexes actuels ou futurs) avaient besoin des mesures que j’ai prises pour augmenter leurs revenus. Comme ces mesures conduisaient à des injustices ou à des aberrations, il fallait bien que je les habille ».
C’est à ce moment là qu’il faut impérativement que les rêveurs se réveillent et oublient.
Marcel-M. MONIN m. conf. hon. des Universités
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