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Accueil du site > Tribune Libre > Pour une révolution politique et spirituelle

Pour une révolution politique et spirituelle

Les problèmes de notre temps sont nombreux et terrifiants : catastrophes écologiques, crises financières et économiques, accroissement des inégalités et de la misère, souffrance au travail, délitement des liens sociaux, destruction des services publics, transformation progressive des démocraties libérales en régimes policiers, influence grandissante de mouvements xénophobes dans la vie publique, sans parler des guerres, ce vieux fléau qui ne semble pas prêt de disparaître, vu l’ampleur des crises écologiques, économiques et politiques… Pour venir à bout de maux aussi profonds, une révolution ne serait pas du luxe. Encore faudrait-il s’entendre sur ce terme de révolution.

Qu’est-ce qu’une révolution réussie ?

Celle dont il est question dans cet article ne se réduit pas à un brusque changement de régime politique, même si ce dernier n’est pas à exclure. Une révolution réussie, c’est une révolution qui ne se contente pas de remplacer une forme d’oppression par une autre. C’est un changement profond des institutions politiques, mais aussi des mœurs, des idées, des manières de travailler. C’est aussi un bouleversement dans les relations sociales et dans le rapport que chacun entretient avec son propre corps. Tout cela prend du temps. Si nous voulons rendre la société plus libre, plus juste et plus responsable d’un point de vue écologique, nous devons commencer dès maintenant à cultiver notre intelligence et notre liberté individuelle et collective. Par bonheur, nous ne partons pas de rien. Il y a dans notre civilisation des germes de justice et de liberté qui ne demandent qu’à se développer.

La révolution que j’appelle de mes vœux a de multiples aspects. Elle doit être écologique, économique, sociale, politique, juridique et culturelle. Elle implique, entre autres, de mettre fin au capitalisme – ce vampire qui pompe l’énergie humaine et saccage la nature – et de démocratiser la société, y compris dans le monde du travail et dans les foyers. Même un livre de 400 pages serait sans doute insuffisant pour parler convenablement de tous ces aspects. Je me contenterai donc d’évoquer deux dimensions de la révolution à venir : la politique et la spiritualité.

Tout est politique

Par ce mot de politique, j’entends l’ensemble des activités relatives au pouvoir et à la justification du pouvoir. Si l’être humain est un animal politique, d’après Aristote, c’est parce qu’il est doué d’un langage qui lui permet de discuter du juste et de l’injuste. Voilà pourquoi même les régimes les plus autoritaires ou tyranniques produisent une propagande : la force ne suffisant pas à assurer une domination durable, il faut persuader le peuple que l’ordre politique est juste (au moins dans une certaine mesure). C’est ainsi, par exemple, que la « lutte contre le terrorisme » a permis à M. Hollande d’augmenter les pouvoirs du premier ministre et des services de renseignement – au détriment de la liberté individuelle – et à M. Macron de pérenniser l’état d’urgence en transformant en loi des mesures jusque là exceptionnelles.

La politique, c’est donc un ensemble d’actions et de discours visant à conquérir, maintenir, exercer ou influencer un certain pouvoir. C’est dire qu’elle est absolument partout. Loin de se cantonner aux collectivités publiques (États, régions, départements, municipalités…), elle s’insinue dans tous les groupes humains : associations, entreprises, écoles, familles, et même groupes d’amis. Certes, on ne saurait nier que ces groupes sont bien souvent dépolitisés. Mais cette dépolitisation est elle-même l’œuvre d’une action politique, et notamment de discours visant à faire passer les rapports hiérarchiques pour indiscutables, voire naturels. Aristote excluait de la sphère politique toutes les affaires domestiques parce qu’il estimait que le maître était naturellement supérieur à ses esclaves, et qu’il n’y avait pas lieu de discuter de son autorité – sauf si les esclaves étaient eux-mêmes grecs, donc faits pour la liberté. Il y avait dans ce discours raciste une façon de justifier le pouvoir des hommes libres et de distribuer les rôles dans la société. En ce sens, on peut bien dire qu’il y avait là un acte politique, derrière la prétendue « objectivité » de la démarche philosophique. Il en va de même pour la science économique actuelle, ou de la manière dont elle est utilisée dans les médias dominants. Des « experts » sont chargés d’expliquer aux grand public qu’il n’y a pas d’autres alternatives que d’ouvrir les services publics à la concurrence, de diminuer les « charges » des entreprises, de rallonger la durée des cotisations pour les retraites, de geler les salaires, etc. Certains économistes ont beau contester ces thèses, elles n’en sont pas moins présentées comme des évidences, ou comme les conséquences logiques des lois naturelles de l’économie. Là encore, la prétendue neutralité de la science est au service d’une propagande. Il n’y a pas à séparer la sphère politique de la sphère économique, comme si cette dernière était seulement une affaire de techniciens, et pas un champ de bataille où s’affrontent des groupes sociaux aux intérêts plus ou moins divergents.

La démocratie n'est pas l'"autonomie"

Il s’agit donc de prendre conscience que la politique est partout, y compris dans les foyers, dans les écoles, dans les entreprises, et de faire en sorte qu’elle se démocratise le plus possible. Cela ne veut pas dire, d’ailleurs, qu’il faut se contenter de laisser plus d’autonomie à toutes ces micro-sociétés. Une des grandes fumisteries néolibérales, c’est de présenter comme un progrès démocratique le fait de permettre aux entreprises de s’organiser toutes seules, en affaiblissant le rôle de la loi et des conventions collectives. C’est ainsi, par exemple, que les ordonnances Macron permettent aux chefs d’entreprise d’organiser des référendums sur la durée du temps de travail mais aussi sur d’autres sujets, comme les salaires.

Il n’y a là qu’une parodie de démocratie, et ce pour deux raisons. D’abord, les salariés savent que leur emploi dépend du bon vouloir de leur patron, si bien qu’une libre discussion avant le référendum est difficile, surtout dans les entreprises où les syndicats sont faibles ou inexistants. Ensuite, le patron aura toujours beau jeu de rappeler que l’entreprise doit rester compétitive, donc faire des sacrifices, pour pouvoir survivre. La prétendue autonomie des entreprises, en renforçant la concurrence, est donc un formidable moyen pour faire pression sur les salariés. Contre cette pseudo-liberté, les salariés doivent absolument s’unir – non seulement au niveau de l’entreprise ou d’une branche d’activité, mais dans toute la société et, si possible, à un niveau international. S’ils veulent réellement démocratiser le monde du travail, ils ne doivent pas seulement reconquérir des droits sociaux et imposer une régulation du capitalisme : ils doivent encore s’approprier les moyens de production, de manière à mettre fin à la dictature des patrons et des actionnaires.

Il en va de même pour la démocratisation dans les rapports hommes/femmes. Si les femmes veulent mettre fin aux violences sexistes et conquérir une réelle égalité avec les hommes dans les foyers et les entreprises, elles ne doivent pas rester isolées, mais unir leurs forces pour mettre fin à un patriarcat qui s’avère plus résistant que prévu. Et c’est d’ailleurs ce que nombre d’entre elles, marchant sur les pas de leurs aînées, sont en train de redécouvrir depuis quelques mois.

Mettre fin à l’État ?

On vient de voir que la politique est partout présente dans la société. Mais cela ne signifie pas que tous les pouvoirs politiques soient équivalents. Qu’on le veuille ou non, l’État occupe toujours une position centrale, ne serait-ce que parce qu’il a le monopole de la violence légitime (pour reprendre les mots du sociologue Max Weber). C’est l’État, encore et toujours, qui fait les lois et les fait respecter par la persuasion, la menace ou la contrainte physique. On m’objectera qu’il a perdu beaucoup de pouvoir, parce qu’il a cédé une partie de sa souveraineté à des entreprises privées ou à des institutions indépendantes comme la banque centrale européenne. Mais cet abandon de souveraineté est le fruit de décisions politiques, sur lesquelles il est possible de revenir. Face aux catastrophes économiques et politiques de l’entre-deux guerres, les États ont jadis renoncé à leur orthodoxie libérale. Il en va de même pour le néolibéralisme actuel. Loin d’être le fruit d’une évolution naturelle, il a été imposé par des États, souvent contre la volonté des peuples, tout comme le libéralisme et la mondialisation ont été imposés au XIXème siècle par les États européens. Et ce qui a été fait contre la volonté des peuples peut être défait par cette même volonté, pour peu qu’elle soit suffisamment puissante et audacieuse.

Il ne s’agit donc pas de défendre le gentil État contre les méchantes multinationales industrielles ou financières, car ce sont les dirigeants des États qui sont les principaux complices du pouvoir économique, et ils hésitent de moins à moins à utiliser la force pour réprimer les résistances à cette dictature capitaliste. Ce qu’il faut promouvoir, ce sont les services publics et la solidarité sociale contre les intérêts de l’oligarchie politico-économique. Et il n’est pas besoin que toutes les organisations chargées de services d’intérêt général soient prises en charge par l’État. Ainsi, comme le rappelle l’économiste Bernard Friot, on peut très bien concevoir que les caisses de sécurité sociale soient gérées par celles et ceux qui les alimentent, à savoir les travailleurs.

On peut même se demander si une révolution ne devrait pas mettre fin à l’État, purement et simplement, vu que les révolutions qui étaient censées démocratiser l’État ont toutes abouti à la dictature d’un parti unique (bien différente de ce que Marx appelait la « dictature du prolétariat »). Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas possible de laisser l’État nous agresser sans rien faire. Même dans les pays dits démocratiques, il n’est guère plus qu’un instrument au service des plus riches. Tandis que s’étiole l’État social – sécurité sociale, services publics, fiscalité redistributive – l’État gendarme devient de plus en plus musclé et intrusif.

Désapprendre à obéir

On le voit, réussir une authentique révolution démocratique n’est pas une mince affaire, puisqu’il s’agit de modifier les rapports de pouvoir à tous les niveaux de la société. Cela suppose de renverser une multitude d’obstacles externes et internes. Pour ne pas rallonger excessivement cet article, j’insisterai ici sur ces derniers. Si l’ordre social est relativement stable – alors même qu’il est très injuste, malsain, et catastrophique sur le plan écologique – c’est en grande partie parce que nous avons pris depuis longtemps l’habitude d’obéir aux « autorités » sans trop nous poser de questions. Pour rompre avec ces habitudes, il nous faut d’abord, balayer de notre esprit un certain nombre de préjugés. Nous devons arrêter de considérer nos dirigeants comme nécessairement plus compétents que les citoyens et citoyennes ordinaires en matière de morale, de justice sociale, d’environnement ou d’économie. Il s’agit, tout simplement, de mener à son terme le mouvement d’émancipation intellectuelle qui a été lancé par les philosophes des lumières.

Mais combattre les préjugés ne suffit pas. Comme l’a prouvé Milgram (cf. son livre, cet article, ou encore cet article), la soumission à l’autorité est profondément incrustée en nous, si bien qu’elle peut nous pousser, dans certaines circonstances, à obéir à des ordres qui sont contraires à notre raison et à nos principes moraux. Ce n’est pas seulement la peur d’une sanction ou l’attrait d’une récompense matérielle qui nous rend ainsi passifs. C’est aussi, voire surtout, un certain infantilisme entretenu par l’éducation et par la vie sociale. Nous sommes très tôt habitués à fonctionner selon deux modes distincts et alternés. Quand nous y sommes autorisés, nous jouissons d’une relative autonomie morale et intellectuelle, et c’est en fonction de nos principes personnels (si l’on peut employer ce terme, vu l’influence de notre éducation sur notre esprit) que nous prenons nos décisions. Mais lorsque nous sommes pris dans un rapport hiérarchique – à l’école, à l’armée, dans notre entreprise – nous passons généralement à un autre mode, que Milgram appelle « état agentique ». Nous laissons alors notre autonomie personnelle de côté et nous devenons de simples agents, c’est-à-dire des instruments, des rouages de la grande mécanique sociale. Suivant les cas, nous obéissons à contre-cœur ou avec zèle, mais rares sont les personnes qui osent désobéir ouvertement à un supérieur hiérarchique.

Cette disposition à l’obéissance aveugle a peut-être une base naturelle, mais elle est en grande partie le fruit de la culture, et c’est pourquoi il est possible de la combattre. C’est d’ailleurs devenu indispensable de nos jours. Il en va de la survie de l’humanité. Comme l’explique Milgram, la soumission à l’autorité a eu une certaine utilité autrefois, pour permettre aux groupes humains de s’organiser rapidement et efficacement, mais elle peut aussi s’avérer catastrophique à une époque où les États ont les moyens d’organiser des massacres à une échelle industrielle et où quelques individus ont le pouvoir de déclencher une guerre nucléaire. Ajoutons à cela que les désastres écologiques se multiplient, et qu’il est urgent de se rebeller contre un système de production et de consommation qui compromet si gravement l’avenir de l’humanité.

Mais comment se désintoxiquer de toutes ces habitudes de soumission, qui sont si profondément ancrées dans notre esprit, dans notre âme et dans notre système nerveux ? À défaut de connaître LA solution au problème, je proposerais quelques pistes. D’abord, il peut être utile de pratiquer certaines formes de méditation, comme la « pleine conscience », qui permet de devenir plus serein, moins dépendant du jugement d’autrui et des attentes sociales. Naturellement, il ne s’agit pas réduire la méditation à un simple outil en vue d’une fin politique. Elle a un intérêt en elle-même. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir aussi une utilité. Et cette utilité sera sans doute d’autant plus grande que les méditants participeront à des actions collectives (par exemple syndicales ou associatives). L’union fait la force, non seulement d’un point de vue politique, mais aussi d’un point de vue psychologique : chaque personne est d’autant plus apte à résister à un ordre social injuste qu’elle se sait soutenue par d’autres. Encore faut-il que cette révolution politique soit en même temps une révolution spirituelle.

Spiritualité et politique

Craignant de lasser mes lecteurs et mes lectrices, je ne peux qu’esquisser ici ce qui sera développé dans mon prochain article. J’essaierai de montrer que la spiritualité ne se réduit pas à la religion, et qu’elle peut être tout le contraire d’un opium du peuple : une libération à l’égard de toutes les idoles politiques ou religieuses. Si nous obéissons si facilement, même à des ordres stupides ou injustes, c’est parce que nous avons tendance à sacraliser les autorités et les symboles qui les représentent (drapeaux, uniformes, titres, diplômes…). En ouvrant notre esprit à une dimension plus vaste, que l’on peut appeler – faute de mieux – spiritualité, nous délivrons notre pensée de ses particularismes nationaux, religieux, sociaux, etc. La révolution politique doit être en même temps une révolution spirituelle, sous peine d’aboutir à une divinisation du nouveau pouvoir en place. Il ne s’agit pas de remplacer le culte de l’argent par le culte d’un chef charismatique, comme Staline ou Mao ont pu l’être en leur temps. Il ne s’agit pas non plus de remplacer le capitalisme et la société de consommation par une soumission à un Dieu transcendant ou à une Mère Nature prétendument sage et bonne. La vraie spiritualité ne pourra être que sacrilège et démocratique. C’est en mettant en question toutes les formes d’autorité et toutes les hiérarchies sociales que nous pourrons découvrir l’unité profonde du genre humain et la présence d’un esprit universel au sein de chaque groupe ou individu particulier.

 

(À suivre)

 


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20 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er mai 2018 15:12

    L’époque des dites lumières consistait surtout à rejeter toutes formes de spiritualité. Mais bon ! nous rentrons là dans un long débat sur la différence entre rationalisme et raison. Le rationalisme étant plus proche du pragmatisme (Epiméthée-Macron) et la raison-Prométhée (la perte des illusions extérieures) qui nous permet de voir plus loin. Entre celui qui regarde son doigt ou la lune.


    • @arthes


      arthès, j’ouvre simplement le débat. Les Lumières avaient aussi une vision linéaire du progrès et ne concevait pas l’histoire du monde par cycles : vie-mort. Le mal était du côté de la mort et l’inverse. Lutter contre toutes formes de superstitions, fascination, ou illusion est salutaire (c’est bien en quoi consistait le travail de Freud). Parfois l’illusion consiste à croire en notre immortalité matérielle,... 

    • gogoRat gogoRat 1er mai 2018 15:50

      Jacques Rancières dit :
      « en politique, cela veut dire qu’on suppose l’égalité comme l’égale capacité de n’importe qui. »
       
       N’est-il pas plus immédiatement consensuel et incontestable de reconnaître la vraie signification historique du mot « égalité » dans notre devise constitutionnelle nationale ?
       Egalité en dignité  !
       suite à l’abolition révolutionnaire historique, en France, des castes (inégalités) : noblesse, clergé, tiers-état !
       
       En remarquant bien pourquoi ce concept d’égalité en dignité est plus profond, plus puissant et fécond que les seules équité, ou égalité en droit, ou égalité en capacité :
       - l’égalité en droit (ou l’équité) découle de l’égalité en dignité : ce n’en est en quelque sorte qu’un sous-produit.
       - l’égalité en capacité est un faux problème dès lors que l’égalité en dignité ne permet à personne de prétendre imposer (par solipsisme individuel ou même en meute) des buts, objectifs ou valeurs qui puissent être révélés comme absolus. Qui choisirait en vraie démocratie, des capacités à faire prévaloir plus que d’autres ?
       
       Et puis, attention, au piège de la ’mêmeté’ qui voudrait par exemple que homme = femme ...
       car ce qui fait justement la force et le génie du concept démocratique c’est de savoir reconnaître la richesse et la force potentielle des différences, de la complémentarité et des possibilités de phénomènes d’émergence : d’union qui fait la force.
       ( Sur le plan mathématique : penser au théorème du jury de Condorcet ...)


      • colibri 2 mai 2018 07:30
        @gogoRat
        L’égalité en capacité n’existe pas , nous n’avons pas tous le même potentiel ni les mêmes capacités 

      • gogoRat gogoRat 2 mai 2018 09:16

        @colibri
         certains ont pu commettre ce truisme :
         « L’égalité des capacités va donc plus loin que l’égalité des chances. »  ;-(
        après avoir précisé voir une « ’égalité des capacités » comme :
        ’« capacité sociale » égale’ ; ’[égalité d’] accès et d’appropriation de l’information et [d’accès] à la chaine de commandement’ ...
         cf : 
        https://blogs.mediapart.fr/m-bentahar/blog/031214/cest-quoi-le-galite-e-galite-s-des-capacite-s-des-chances-ou-des-possibles
         
         
         Truisme ... car ’égalité des chances’ est un non sens d’une bêtise sans nom !
         ( Quoi de moins ’égal’ que les chances !
         Comment sans rire, (ou sans pleurer !) en arriver à distribuer à chaque citoyen un billet de loterie pour permettre d’accéder disons, au ’service militaire’, ou encore à l’université (si, si : ça c’est vu !) ... pour prétendre à une ’égalité des chances !  ;-((
         
         Mais je suis bien d’accord pour remarquer que cette ’égalité des capacités’ est loin d’évoquer un consensus intuitif et clair !


      • Pierre Régnier Pierre Régnier 1er mai 2018 16:55

        Il me semble que trois choses manquent dans cet excellent article :

        - une description mondialisée du désastre qu’entraîne pour de nombreux individus et de nombreux peuples l’actuelle conception spirituelle dominante

        - l’exigence, notamment lors de chaque mouvement syndical de grande ampleur, d’un écrasement systématique par le haut de l’échelle actuelle des revenus, laquelle ne peut selon moi être acceptée dans une saine conception spirituelle de l’humanité

        - l’exigence d’une redistribution radicalement différente des revenus au profit des peuples victimes de la situation actuelle (pas forcément au profit de leurs gouvernements souvent complices des dominants exploiteurs).

        J’espère que ce sera dans la suite de l’article annoncée.


        • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 mai 2018 11:09

          Sans exigence d’un écrasement systématique par le haut de l’échelle des revenus dans les pays riches, ceux-ci se condamnent à rester dans la guerre sociale entre deux attitudes spirituellement inacceptables : l’actuel choix macronien de l’économisme décomplexé - que je qualifie de « choix de Droite extrême » - et le choix de « ferme opposition » seulement apparente de l’extrême « Gauche » conduisant à des « violences de principe » comme celles qui viennent d’être commises en marge de la manifestation syndicale du premier mai.


        • Blé 2 mai 2018 06:01

          Chaque jour, on constate la privatisation de l’état au profit des capitalistes purs et durs.

          En augmentant le C S G pour les retraités et en baissant les impôts sur les bénéfices des entreprises (multinationales ou nationales), en baisant les A P L de 5€, Macron a choisi en toute connaissance de cause d’appauvrir le plus grand nombre de français pour le bien être d’une petite minorité qui ne se sent pas concernée par les problèmes de l’environnement, des pollutions, etc...

          Le loi qui sera bientôt voter par les députés sur secret des affaires va encore aggraver la porosité entre l’état et la classe possédante, le MEDEF a obtenu à peu près toutes les réformes qu’il souhaitait, et le chômage reste à un haut niveau.

          La religion (ou l’Église) s’est accaparée de la vie spirituelle des individus depuis si longtemps que la plupart des gens ne savent pas faire la différence entre la spiritualité et la religion, cette dernière étant dogmatique, tout le contraire de la spiritualité vivante.


          • colibri 2 mai 2018 07:46
            @Blé
            « Chaque jour, on constate la privatisation de l’état au profit des capitalistes purs et durs. »

            c’est en effet dommageable mais l’Etat est mauvais gestionnaire et est en faillite , donc cela ne peut que continuer ,
            c’est toujours plus mal géré quand on ne le fait pas pour soi-même sur ses deniers propres mais pour la communauté avec l’argent des autres , et sans comptes à rendre personnellement et sans sanction .C’est pour ca que l’état fait de plus appel à des entreprises extérieures : ca revient moins cher


          • colibri 2 mai 2018 08:00
            S’ils veulent réellement démocratiser le monde du travail, ils ne doivent pas seulement reconquérir des droits sociaux et imposer une régulation du capitalisme : ils doivent encore s’approprier les moyens de production, de manière à mettre fin à la dictature des patrons et des actionnaires.

            C’est du communisme , on a vu que ca ne fonctionnait pas , ca ne vous suffit pas ?
            Il n’y a pas de trésor caché qui financerait les « droits sociaux » .L’état providence de redistribution s’écroule car il n’y a plus personne pour travailler , plus de petits d’entrepreneurs pour embaucher et donc le financer .
            L’ancien système basé sur le potentiel de chacun a été détruit :il y a des gens fait pour entreprendre et être patrons et d’autres fait pour être exécutant , et cela à tous les niveau :c’est la réalité ,vouloir que tout le monde ait les mêmes capacité et soit au même niveau est illusoire .

            • gogoRat gogoRat 2 mai 2018 09:31

              @colibri
               
               Quel Dieu vous aurait donc révélé que : « il y a des gens fait pour entreprendre et être patrons et d’autres fait pour être exécutant » ??!!
               Quel Dieu aurait aussi défini dans l’absolu des ’niveaux’ (? ?) différents pour ’tout le monde’ ?
               
               Certes, les erreurs ou fautes historiques de certaines idéologies sont connues, mais, a fortiori, on ne saurait adopter la vôtre sans se demander d’abord sur quoi elle croit se fonder ou bien d’où elle réchappe !


            • cathy cathy 2 mai 2018 08:02

              Une révolution réussie : 80 millions de morts. 


              • Jean Keim Jean Keim 2 mai 2018 08:09

                J’ai entendu dire par un monsieur (un économiste ?) dont je n’ai pas retenu le nom, que le gouvernement de Macron vendait au plus offrant (ce qualificatif est hypocrite donc je rectifie), en fait vendait aux copains, les biens publics de notre pays (ça nous le savons), le coup en cours sera de vendre les centrales hydroélectriques (ça nous le savons aussi), et (au préalable) il a fortement allégé les impôts des superriches (ça aussi nous le savons), mais ce monsieur a fait avec ces deux infos une association à laquelle je n’avais pas pensé, ainsi les superriches auront encore plus de facilités pour racheter les bijoux de famille de notre beau pays, elle est pas belle la vie... pour certains tout au moins.


                • Méduse Méduse 2 mai 2018 10:17

                  Article bien aimable, tout le monde est happy don’t worry, à ranger ente les sermons de Jean Keim ’la pensée c’est le Maaaaaal’ et les incantations de l’autre Indien qui ne pousse pas la vertu jusqu’à coucher dehors sous la pluie ou au fond d’une congère mais en bon bourgeois - si j’ai bien suivi - part en vacances - pas à pieds ni à la nage - et va visiter la belle famille qui comme on le sait n’est pas une prison échafaudé par le dieu sympatoche qui s’est révélé sous le nom de Iahvé.

                  Et... et... et... Je me suis quand même bien esclaffé en butant sur ’La vraie spiritualité ne pourra être que sacrilège et démocratique’.Il m’apparait évident qu’en tant qu’adepte inconscient conditionné de la grande Partouze, l’auteur n’entend en aucune façon remettre en cause l’idole Troupeau. Je mets m^me ma main au feu qu’il n’y a pas même songé et au contraire le voilà dévidant le fil improbable du droit à la spiritualité, dans la droite ligne orthodoxe du droit à l’amour, du droit à jouir, etc. Une pensée résolument moderne, donc, yaka et le reste suit. Et avec ça jonglant implicitement avec des inepties maousses tout de même, l’élucubration démocratie (au sens moderne, se vautrer dans la bauge) est vieille de pas même 300 ans et non, non, non, la lecture est inverse : là où il n’y a pas ce grand bonheur démocratique, il y a spiritualité et là où il est elle disparait pour justement laisser place à cette aliénation : l’amour absolu, inconditionnel conditionné pour ce machin puant et larvaire qu’on appelle masse.


                  • Gollum Gollum 2 mai 2018 10:36

                    @Méduse

                    à ranger ente les sermons de Jean Keim ’la pensée c’est le Maaaaaal’ et les incantations de l’autre Indien

                     smiley +10000 Je rajoute qu’ils forment un beau couple ces deux là. Ils adorent « discuter » sur la nécessité de ne pas penser.. smiley (J’ai pas de smiley avec entonnoir sur la tête dommage)

                    Sur votre dernier paragraphe je vous rejoins. Spiritualité et masse ne font pas vraiment bon ménage. Dès qu’il y a troupeau il y a entropie (ça sonne presque pareil), dégradation des forces spirituelles. C’est pourquoi le spirituel a toujours été rare. La caste sacerdotale est éminemment élitiste dans toute société traditionnelle. Il n’y a qu’un chaman par tribu. Les autres s’occupent du gibier..

                    C’est pourquoi il n’y aura pas d’éveil collectif comme le veulent les new-âgers.. On le voit bien d’ailleurs à la pseudo-dissidence du net qui n’a absolument pas l’envergure nécessaire à ce soi-disant éveil collectif.

                  • Méduse Méduse 2 mai 2018 12:12

                    @ Gollum

                    En fait, c’est la Nature qui élit. Dans certaine conception du réel, il y a existence de deux sphères, l’une matérielle et l’autre invisible mais sensible. Les hommes sont enfermés dans la première sphère et le chamane est l’individu rare capable de ’voyager’, de pénétrer dans l’autre sphère. Il est reconnu quand il est enfant généralement, à certains signes (l’épilepsie, par exemple) et est isolé. Parce que la Nature est perçue comme ambivalente, dangereuse, sinueuse, et lui, en tant que réceptacle, l’est. C’est une histoire de foudre, en fait, qui donne le feu - un bienfait - mais aussi ravage.

                    Tout cela a dérivé plus tard par le dynastique, l’aristocratique, le religieux, etc. Des symboles comme l’auréole, la tiare, la couronne, etc sont des reliefs. en fait, elles singularisent l’individu qui supposément ’entend’ = est en contact. Puis la séparation entre bien et mal en lieu et place de sacré et profane en augurium et imperium, en sain d’esprit et toqué, etc.

                    Et bref, jusqu’à aujourd’hui où nanti de l’autoscience infuse, la masse élit le plus crétin, le plus comédien, etc.

                    Et elle chouine que ça va mal !


                  • zygzornifle zygzornifle 2 mai 2018 11:03

                    Plutôt que de se battre il faut cesser de travailler et rester chez soi , consommation zéro et la le gouvernement sera mal .....


                    • C’est parce que la majorité des êtres humains est imperméable à la spiritualité que les religions et leurs représentants ont pris le relais. Selon les époques, nous avons connus touts les ismes et isthmes (du catholicisme en passant du communisme à la perversions des myhtes dans le nazisme), tentant de contenir les pulsions les plus primaires des individus qui ne pourront jamais s’élever plus haut que l’état de leur compte en banque. Non, la spiritualié ou la psychanlyse ne sont pas élistes, ce sont les humains qui sont terre à terre.


                      • Raoul-Henri Raoul-Henri 3 mai 2018 05:42

                        Meme démarche que vous et puis je suis tombé sur çà :
                        Cacosoïsme


                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 mai 2018 08:23

                          à l’auteur

                          La suite c’est pour quand ? Cet excellent article se terminait par : à suivre.

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Jordi Grau

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