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Il était une fois … Il est une fois … Il sera une fois

Conte à méditer.

Il était une fois … l’être humain.
Il fut bien inspiré de créer des règles, des valeurs, et même une conscience destinée avant tout à fixer des repères, des limites et autres comportements nécessaires à la création d’une civilisation.
Tout fonctionnait relativement bien dans ce monde en pleine expansion. Et, sur le modèle d’une colonie de fourmis ayant compris que dans une communauté il faut organiser, réguler, que chacun reste à sa place pour éviter l’anarchie et pour le bon équilibre de celle-ci, ou bien comme le requin et son poisson pilote qui ont compris chacun l’importance de l’autre, il vivait alors en harmonie avec un univers qui l’avait accepté et le lui rendait bien.
Puis il a inventé la propriété qui nécessite de l’argent, il s’est aperçu que l’argent apportait le pouvoir et le pouvoir toujours plus d’argent et de propriété, de la puissance et de l’envie. Et ça, c’était au-dessus de ses forces, une trop grande responsabilité, il ne se contrôla plus.

Il est une fois … l’être humain.
Aujourd’hui, il n’est inspiré plus que par l’argent, son argent, le pouvoir, son pouvoir, ses propriétés et sa gloire dont il est devenu esclave, et, loin de lui l’envie de changer, son avidité et son addiction l’aveuglent.
Ceux qui l’envient, ne l’envient pas pour ce qu’il est mais pour ce qu’il a, rêvant eux même d’en avoir plus.
Il abandonne toute valeur, sauf les siennes, n’a plus de règle que les siennes, ne crois plus qu’en lui seul et ses repères se limitent à sa personne.
Ses privilèges le rassurent, il s’individualise, s’enfonce de jour en jour dans un narcissisme égoïste et dédaigneux, reniant par la même cette société qui lui a permis d’en arriver là. Il se juge, se compare, se critique, s’humilie, se trahi, se travesti, se déshonore, puis, se fait la guerre.
Il n’a plus rien d’un être humain, ce mot venant du latin humus, la terre, par opposition aux dieux et à l'animal.
Et bien qu’il se rapproche plus de l’animal que de dieu, il n’aspire volontiers qu’à être ce dernier et se regarde lamentablement couler, les yeux fermés à toute objectivité par sa soif d’expansion.
Exhibition, égoïsme, impertinence, provocation, futilité, vulgarité, suffisance, autosatisfaction et orgueil font de lui un être pitoyable, lamentable, indigne de s’appeler « être humain » et de ce bel univers qui est le nôtre. Plus rien n’a de sens.
Il est au bord du gouffre, et si « jusqu’ici tout va bien … ? »

Il sera une fois … l’être humain.
Cet être sera alors devenu tellement pitoyable, lamentable et indigne que jusqu’au bout, dans ses pensées égoïstes, il serra persuadé d’être épargné grâce à ces artifices aussi futiles que destructeurs et par son mépris de lui-même.
Il aura réussi à faire de cette belle humanité et de la terre qui nous nourrit une fosse à purin, une entité corrompue et malsaine.
Cet être qui, aveuglé par sa soif de richesses, de puissance et de pouvoir, son absurdité à vouloir devenir plus fort que dieu et la nature, cet être sera pris en défaut et succombera à la gangrène qu’il aura lui-même entretenue.
Mais, se dira-t-il, « après moi le déluge … ! »
Quand alors il ne lui restera que les yeux pour pleurer, s’il en est, alors il aura peut être un soupçon de regret et ouvrira les yeux.
Il sera trop tard !

Ou alors …

Il sera une fois … l’être humain.
Cet être reconnaîtra alors que son avidité infinie le mènera à sa perte.
Il comprendra l’importance de s’attaquer à cette gangrène qui le ronge.
Il ouvrira alors les yeux sur les réalités malsaines et autodestructrices de son comportement et renouera avec les valeurs qui lui ont permis de grandir, retrouvera les repères qui lui permettront d’avancer encore et toujours sans franchir les limites de l’absurde. Il respectera à nouveau cette terre qui le nourrit et ses semblables avec lesquels il la partage.
Sa conscience reprendra le dessus et de là, la conviction que la différence est nécessaire à l’équilibre si elle est reconnue et acceptée.
C’est alors que l’harmonie pourra prospérer, tout aura à nouveau un sens et l’animal redeviendra un être humain, la fosse à purin une civilisation prête à défier le temps.

Sans moralité ni jugement, ce conte n’est qu’une réalité.

Alors, quel avenir, la fosse à purin ou le défis contre le temps ? Tout est entre nos mains, l’équilibre est instable et seule notre conscience peut le renforcer.

 

JMDA


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2 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 7 mai 2018 15:03

    @cémoi04,

     Je ferai mention de votre billet dans le mien qui paraitra samedi prochain


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Jean-Michel


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