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Accueil du site > Actualités > Europe > Quand Tsipras accepte un demi-siècle d’austérité

Quand Tsipras accepte un demi-siècle d’austérité

La semaine dernière, la majorité des média évoquait tranquillement la sortie de la Grèce du plan dit d’aide de l’UEAprès huit longues années et demi d’austérité, on pourrait croire qu’Athènes allait enfin pouvoir respirer, reprendre son autonomie, et retrouver sa latitude financière. Que nenni, cette pseudo sortie n’est qu’un changement de cellule, qui durera jusqu’en 2059  !

 

De l’horreur UEuropéenne et des souverainistes progressistes en carton
 
Nul doute qu’un jour, dans quelques années j’espère, et pas quelques décennies, les historiens et les économistes prendront plus de recul sur les incroyables suites de décision prises en Grèce, au nom de l’UE, mais avec aussi le soutien de dirigeants grecs qui ont préféré une servitude très violente socialement plutôt que la rupture. C’est un sujet qui m’est cher depuis plus de 8 ans, et il y a quelque chose d’assez stupéfiant à voir ses prévisions vérifiées, et des dirigeants qui se disent de gauche mener une telle politique, aussi antisociale que peu démocratique. Depuis 2015, Tsipras est devenu l’exécuteur des désidératas de la troïka et a gagné l’estime du Point, à défaut d’avoir sauvé son peuple.
 
Pour qui suit d’un peu loin l’actualité, il pourrait être possible de croire à une fin heureuse du plan européen pour la Grèce. Déjà, il convient de remettre en perspective la qualification de ces plans, dits, indécemment, « d’aide », alors qu’ils ont présidé à une baisse du PIB de plus d’un quart, d’une baisse des retraites de plus d’un tiers. Ce n’est pas la Grèce ou les Grecs qui ont été aidés, ce sont les banques européens, qui ont évité des pertes par le mécanisme mis en place par l’UE, tout comme l’euro, dont le départ d’un membre en pleine crise aurait pu fragiliser définitivement son baroque édifice. Les élites européennes se sont sauvées en saignant depuis déjà huit longues années le peuple Grec.
 
Et là, stupéfaction : alors qu’il parade dans le Point, qui fait un mea-culpa inverse de celui de Mélenchon, le premier ministre grec vient d’accepter un plan encore plus effarant que les précédents. Car la Grèce n’est pas sortie des plans européens. Elle a d’accepté une forme de perpétuité antidémocratique et antisociale, tant Tsipras a accepté de lier les mains de son pays pour longtemps. Non seulement la Grèce devra dégager un excédent budgétaire primaire de 3,5% du PIB d’ici à 2022, mais Tsipras a pris l’engagement d’en maintenir un de 2,2% jusqu’en 2059  ! En clair il a accepté le rançonnage de l’économie grecque pour 41 années de plus ! La Gèce devient la colonie de ses créanciers.
 
 
Merci à Olivier Delorme de s’être indigné de cet accord, trop souvent mal présenté par les média. Ce faisant, en acceptant une effarante tutelle budgétaire pour 41 années supplémentaires, Alexis Tsipras montre bien qu’il faut se méfier des discours ambigus, qui peuvent ouvrir la porte à des compromissions extravagantes. Une campagne électorale doit permettre de gagner un mandat clair.

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5 réactions à cet article    


  • Laulau Laulau 30 juin 2018 11:29
    Qui sont les souverainistes progressistes en carton ? Il me semble que vous maintenez un flou artistique sur la position, très claire de Mélenchon :

    « contrairement a toi nous voulons gouverner et ne pas être soumis. » « Non, nous ne voulons pas gouverner comme toi contre les retraités, les fonctionnaires et l’indépendance du pays. »

    Quand à Tsipras il ressort la vieille musique social démocrate, « de gauche » :

    « J’ai eu le sentiment que Jean-Luc Mélenchon n’avait pas envie de gouverner. Je me suis rendu compte qu’il ne saurait pas très bien quoi faire en cas de victoire. Ce n’est pas une position de gauche. Lorsque vous êtes de gauche, vous devez vous préparer au pouvoir avec un programme en faveur des plus faibles »

    C’est bien de faire des citations mais c’est mieux de les faire dans la clarté.

    • foufouille foufouille 30 juin 2018 15:23

      @Laulau

      Ruquier vote FI donc il a rien à craindre avec ses millions.


    • sirocco sirocco 30 juin 2018 14:24

      Pauvres Grecs, souffre-douleur pour longtemps de cette organisation terroriste qu’est l’UE et victimes de la traîtrise de Tsipras (probablement corrompu).

      Souhaitons que ce funeste sort ne soit pas celui qui attend aussi les Italiens, et que Matteo Salvini et Giuseppe Conte ne deviennent pas à leur tour des félons. 


      • zygzornifle zygzornifle 30 juin 2018 14:56

        Tatie Merkel l’a fouetté jusqu’au sang pour le faire aboyer avec sa meute , maintenant il dort dans la niche avec tous les dirigeants Européen sous la surveillance su cerber Macron et il a son nonos made in Germanie qu’il lèche avec avidité sous peine d’euthanasie  ....


        • axiaman 3 juillet 2018 10:34
          La Grèce fera l’objet d’un nouveau plan dans 2-3 ans, à moins que l’Italie craque sous le poids de sa dette colossale à son tour (160% du PIB).

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