Google : un ami qui nous veut du bien ?
Google se fait tellement de soucis pour notre santé qu’il veut savoir où nous sommes en permanence et enregistre nos déplacements, même si, par inadvertance, nous oubliions de l'en informer par un courrier électronique circonstancié.
Les nombreux gadgets et applications de Google emmagasinent nos données de localisation, même si nous avons l’idée perverse de cocher le paramètre de confidentialité que le système n’a aucun mal à contourner puisqu’il est intégré à son algorithme et transparent pour lui.
Dans la plupart des cas, par politesse, Google affiche un message semblant nous demander l’autorisation d’utiliser nos informations de géo localisation. Si nous utilisons Google Maps comme GPS, il respecte la procédure sans broncher et nous demande de confirmer notre accord pour se permettre de nous indiquer notre position qu’il connait mais ne livre à personne, vous pensez bien ! En plus, si nous acceptons, il aura la gentillesse de nous communiquer l’historique de nos pérégrinations qu’il a enregistrées en respectant une chronologie dont nous ne nous souvenons pas toujours nous-mêmes.
Pour notre plus grand bonheur, la police peut aujourd’hui utiliser ces informations pour pister des suspects, et si la fonction « historique » de leur portable est désactivée, la position de l’appareil (tant que sa batterie a un peu de courant), n’est pas confidentielle pour tout le monde, même si le le tuto de Google à ce propos mentionne : "Vous pouvez désactiver l'historique des lieux à tout moment. Quand l'historique de localisation est désactivé, les coordonnées de vos itinéraires ne sont plus stockées. "
Ce n'est pas vrai. Même si l'historique des localisations est en pause, certaines applications Google enregistrent automatiquement les données de localisation horodatées sans rien demander à personne.
Par exemple, Google enregistre notre position dès que nous ouvrons « Maps », tout simplement. Des mises à jour quotidiennes automatiques sur les téléphones Android permettent un suivi précis de nos déplacements, et les cookies dont le rôle affiché n’a rien à voir avec la localisation indiquent nos coordonnées géographiques précises au mètre carré près, et bien sûr les enregistrent sur notre compte Google, pour "nous aider ultérieurement dans nos recherches et nous guider dans nos choix", qu'ils disent.
La question de la confidentialité touche environ deux milliards d’utilisateurs d’appareils qui utilisent le logiciel d’exploitation Android de Google et des centaines de millions d’utilisateurs d’iPhone à travers le monde qui utilisent Google pour consulter une carte ou effectuer des recherches.
Dans un communiqué répondant aux objections de certains grincheux qui n’évaluent pas correctement sa capacité d’altruisme, Google a d’ailleurs clairement expliqué que c’était pour notre bien : « Google peut utiliser l’emplacement pour améliorer l’efficacité des utilisateurs de différentes manières, et notamment : l’historique des sites, les navigations sur le Web et les services de localisation au niveau des terminaux. Nous fournissons des descriptions claires de ces outils et des contrôles solides pour que les utilisateurs puissent les activer ou les désactiver et supprimer leurs historiques à tout moment."
Pour empêcher Google d’enregistrer ces marqueurs de position, il parait que les utilisateurs peuvent désactiver un autre paramètre, qui ne fait pas spécifiquement référence aux informations de localisation, intitulé "Activité Web et App" et activé par défaut, qui enregistre diverses informations sur les applications et sites Web que nous fréquentons ou même recherchons. Désactiver cette fonction empêcherait Big Brother d’enregistrer toute activité sur tout appareil.
Ces marqueurs d'emplacement apparaissent sur une page des comptes Google à l'adresse "myactivity.google.com", mais ils sont aussi épinglés sous plusieurs onglets différents, dont beaucoup n’ont rien à voir' apparemment du moins, avec la localisation.
De nouvelles règles de confidentialité des données ont été récemment adoptées par l’Union Européenne, et les grands opérateurs seraient de plus en plus surveillés en ce qui concerne leurs pratiques en matière de données, notamment à la suite d’une série de scandales sur la protection de la vie privée sur Facebook. Or, les techniques utilisées sont sophistiquées et difficiles à dépister : le site d’informations commerciales Quartz a constaté que Google obtenait un suivi des utilisateurs d’Android en collectant les adresses enregistrées par les antennes-relais de téléphones portables de proximité, même si tous les fonctions de localisation étaient désactivés.
Pour les tenants du renard libre dans le poulailler libre appelé économie de marché, l’insistance de Google à suivre les déplacements de ses utilisateurs découlerait de sa volonté d’augmenter ses revenus publicitaires. Il est vrai que Google permet aux annonceurs de mesurer l’impact des annonces en ligne grâce à une fonction qui dépend des historiques de localisation des utilisateurs. Un nouvel outil baptisé "campagnes locales" utilise les annonces pour stimuler les visites en magasin et peut mesurer l’augmentation du trafic piéton dans la zone commerciale grâce aux données extraites des historiques de localisation des utilisateurs de Google.
Les enregistrements stockés dans « Mon activité » sont utilisés pour cibler les publicités sur des sites spécifiques, par exemple à un kilomètre près d’un point de repère particulier, et doivent payer plus pour atteindre ce public plus restreint.
Mais les cris d’orfraie poussés par les associations prétendant veiller à la confidentialité et protéger les consommateurs ne doivent pas couvrir le chuchotement des mauvais esprits comme l’auteur de ce billet qui tentent parfois de rappeler aux citoyens du poulailler libre que Google n’a été que la première d’une pléthore de start-ups du secteur privé cooptée par le renseignement US pour conserver la « supériorité du renseignement », et financé indirectement par la NSA et la CIA.
Comme Harry, cet « ami qui vous veut du bien », Google se fait passer pour une entreprise amicale, branchée, facile d’utilisation qui s’est élevée vers l’excellence grâce à une combinaison de talent, de chance, et de véritable innovation. C'est vrai, d'ailleurs. Mais cet aspect n’est que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, Google est un écran de fumée derrière lequel se tapit le complexe militaro-industriel des USA. L’ironie de la situation est qu’il suffit de taper « google CIA » dans ce moteur de recherche pour avoir accès à des informations très révélatrices.
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