« Merci la France de nous avoir colonisés »
En préambule avant d'aborder le colonialisme français, la récente actualité nous amène a nous pencher sur l'affaire Maurice Audin qui a disparu pendant la guerre d'Algérie.
Préambule : qui a tué Maurice Audin ?
Le mardi 11 juin 1957, à 23 h 30, une jeep stoppe devant une HLM de la rue Gustave-Flaubert à Alger, dans le quartier du Champ de manœuvres. Un groupe de parachutistes en tenue léopard saute à terre, grimpe rapidement trois étages et frappe à la porte du couple Audin. Maurice, mathématicien de 25 ans, fait partie de ces Européens d'Algérie, membres du PCA, le Parti communiste algérien, qui ont embrassé la cause du FLN et de l'indépendance.
Il est sur la liste du commandant Paul Aussaresses, chef de l'un des escadrons de la mort chargés de démanteler les réseaux du FLN à Alger en torturant ses membres, avant d'exécuter ceux qu'on ne peut « remettre dans la circulation ». Plus de 3 000 d'entre eux subiront ce sort.
Macron reconnaît la responsabilité de l’État dans la disparition de Maurice Audin en Algérie, mais il se garde bien de nommer les responsables.
Maurice Audin a été arrêté le 11 juin 1957 pendant la bataille d’Alger. C'est Maurice Bourgès-Maunoury qui est le Président du Conseil (chef du gouvernement) au moment de son arrestation.
Mais, les pleins pouvoirs donnés à l'armée française en Algérie datent du gouvernement précédent : celui de Guy Mollet (chef du gouvernement du 1 février 1956 au 21 mai 1957.
Sous le gouvernement Guy Mollet , Mitterrand est Garde des Sceaux, c'est lui qui est chargé par le Conseil des ministres, de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs spéciaux à l'armée. Il donne forcément son aval, en tant que Garde des Sceaux, aux nombreuses sentences de mort prononcées par les tribunaux d'Alger contre des militants de la lutte pour l'indépendance, notamment Fernand Yveton, membre du Parti Communiste Algérien, PCA, guillotiné à Alger le 11 février 1957.
Jean Lacouture écrit s'agissant de François Mitterrand, « ma querelle à son égard est moins celle du cynisme que celle de l’Algérie, je ne lui pardonnerai jamais d’avoir été le ministre de la Justice qui a laissé guillotiner Fernand Yvetot et tant d’autres, et sa lâcheté de s’être défaussé sur les militaires pour faire « le sale boulot » ».
L'accès au registre des grâces permet de mettre à jour, après des dérogations auprès de la Direction des Archives de France, que le 17 mars 1956 sous la signature de quatre ministres, dont François Mitterrand, les lois publiées au Journal officiel, qui sont les lois 56-228 et 56-229 qui permettent de condamner à mort des membres du FLN qui sont pris les armes à la main. Mitterrand accepte bien qu'avocat d'endosser ce terrible texte.
Désormais « en Algérie, les autorités compétentes pourront ....ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens ....si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine capitale lorsqu’elles auront été commises ».
Du coup, le nombre des condamnations à mort va s’envoler. Il y en aura plus de 1 500 durant les « événements d'Algérie ». Car il ne s’agit pas d’une guerre et on ne reconnaît pas le statut de combattant aux militants du FLN. Ils sont jugés comme des criminels. Mais, à Alger, en ce printemps de 1956, on ne se contente plus de mots. Et le 19 juin, les deux premiers « rebelles » sont conduits à l’échafaud.
Sur 45 dossiers d’exécutés lors de son passage au Ministère de la Justice, François Mitterrand ne donne que sept avis favorables à la grâce, six autres avis étant manquants. A titre de comparaison, Robert Lacoste, ministre résident en Algérie, qui passait pour un homme très dur, a été plus clément, sur 27 de ces exécutions, il a émis 11 avis favorables au recours en grâce, les 7 autres avis ne figurant pas dans les dossiers.
Pour Jacques Attali, Mitterrand avait « légalisé » la torture (07/05/2001).
Il faut se rendre à l'évidence : c'est bien François Mitterrand qui en 1956 a créé les conditions légales de la torture en Algérie, en tant que ministre de la justice sous le gouvernement Guy Mollet.
Maurice Audin est mort sous la torture, du fait du système institué alors en Algérie par la France. C'est le colonialisme français qui l'a tué.
Le colonialisme Français : |
PARTIE I : fondement et faits historiques
1 - Les fondements idéologiques et politiques.
"...Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures."
Jules Ferry (de l'école laïque), discours devant les députés, 1885
"Coloniser, c'est se mettre en rapport avec des pays neufs, pour profiter des ressources de toute nature de ces pays, les mettre en valeur dans l'intérêt national, et en même temps apporter aux peuplades primitives qui en sont privés les avantages de la culture intellectuelle, sociale, scientifique, morale, artistique, littéraire, commerciale et industrielle, apanage des races supérieures. La colonisation est dont un établissement fondé en pays neuf par une race avancée, pour réaliser le double but que nous venons d'indiquer."
Merignhac, précis de législation et d'économie coloniales.
"La nature a fait une race d'ouvriers. C'est la race chinoise d'une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d'honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d'elle pour le bienfait d'un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c'est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l'ordre ; une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien."
Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale, 1871.
Ainsi sont fixés en toute clarté cynique les objectifs de la colonisation française : dominer les peuples conquis pour s'approprier leurs richesses.
2 - Les barbaries des conquêtes
La « présence française outre-mer », c’est d’abord la conquête violente où la « France des droits de l’homme » a atteint des sommets de barbarie, le plus souvent au nom de « la civilisation ».
Par exemple, la conquête de l’Algérie, faite à partir de 1830, est menée au moyen de pillages et de viols, de razzia et autres destructions systématiques pour contraindre les tribus à la soumission à l’État français. En effet, un officier, le colonel de Montagnac, décrit ces méthodes en 1843 : « Il faut anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens. » . En 1845 la cruauté continue, ainsi le général Pélissier enfume un millier d’Arabes dans une grotte de Dahra (1). Quant les gens qui n’étaient pas massacrés , ils mouraient le plus souvent de faim, de malnutrition et de maladies (2). La colonisation française aurait fait plus de un million de morts
La conquête de l’Indochine, dans les années 1880, suit le même processus : exécutions capitales, villages brûlés et rasés, civils massacrés y accompagnent l’installation des colons français.Des soldats, à l’époque, témoignent de ces atrocités : « En passant dans les villages, nous avions le droit de tout tuer et piller lorsque les habitants ne voulaient pas se soumettre. Aussi nous n’avons pas manqué de poulets et de cochons… Nous partons le soir vers dix et onze heures, nous allons dans les villages et nous surprenons les habitants au lit. Nous tuons tout, hommes, femmes, enfants, à coups de crosse de fusil et à la baïonnette, c’est un vrai massacre. » (3) En juillet 1885, les troupes françaises font l’assaut de la citadelle de Hué, dans le centre du Vietnam ; elles incendient, pillent et massacrent : « Les palais, les archives, la bibliothèque, tout un héritage culturel précieux, furent réduits en cendres. » (4). La colonisation a engendré dans la péninsule indochinoise une véritable catastrophe démographique.
De façon générale, les massacres liés aux guerres de conquête ainsi que les maladies apportées par les colons et leurs armées ont décimé un tiers de la population, voire parfois davantage en Afrique noire.
3 - Spoliation et néo-esclavagisme des colonisés
Après la phase de conquête, l'occupation française c’est d’abord, pour les gens colonisés, la spoliation et le travail forcé : ils sont victimes du vol de leurs biens et les colons s’accaparent des meilleures terres.
Cette dépossession foncière en Afrique et en extrême-orient engendre une paupérisation profonde du monde rural (5). En revanche française les colonisateurs y engrange de faramineux bénéfices pour l'époque : ces taux atteignent 30 % pour la Compagnie des phosphates et chemins de fer de Gafsa, - 35 % pour les Charbonnages du Tonkin, 39 % pour les chemins de fer de Dakar à Saint-Louis - 50,8 % pour les Distilleries d’Indochine et 56,5 % pour la Banque de l’Indochine (6).
Pour transporter les ressources, il faut construire des lignes de chemins de fer. Ainsi, 130 000 Africains sont réquisitionnés pour construire la ligne de chemin de fer Congo-Océan et plusieurs dizaines de milliers y périssent. De même, au Mayumbe ou Mayombe (situé à l'ouest de la RDC (République Démocratique du Congo), sur la rive droite du fleuve Congo) 50 000 Noirs ont payé de leur vie l’inutile établissement d’une petite ligne de chemin de fer qui pouvait passer ailleurs, mais qui, de cette façon, a rapporté trois milliards à des entrepreneurs ! !(7).
En de nombreux endroits, le travail forcé est généralisé, notamment dans ces villages du Sénégal, de Guinée ou de Côte d’Ivoire où l’on trouve, en 1913 encore, des esclaves rachetés à des trafiquants africains et contraints de travailler dans des camps (8). Au début du XXe siècle, sur les quelque huit millions d’habitants que compte l’Afrique occidentale française (AOF), deux millions sont des « non libres » ; ils travaillent comme porteurs ou comme manœuvres sur les chantiers de construction de chemin de fer, tandis que d’autres sont enrôlés comme tirailleurs.
En Afrique équatoriale française (AEF), le recours au travail forcé est encore plus massif. Sous la IVe République, une loi est adoptée (le 11 avril 1946) assurant que « le travail forcé est interdit de façon absolue dans les territoires d’outre-mer » : c’est dire s’il avait perduré jusque-là. Mais de vrai travail avec des salaires dignes, il n’y en a point, ou peu, pour les gens colonisés.
En Indochine, Les méthodes sont identiques. En effet, les conditions de travail sont également fort proches de l’esclavage pour les « coolies » indochinois, battus à mort parfois par leurs contremaîtres, dans les plantations d’hévéas .
Mais me dirai-vous, avec l’industrialisation, les choses se sont-elles améliorée ? . En Algérie, elle n’a créé que 15 000 emplois pour les Algériens de souche. Le chômage est évalué, en 1954, à 25 % de la population masculine en âge de travailler (9). Ainsi,les trois quarts des Algériens n’ont pas un niveau de vie décent. Moins de 13 % des enfants ont accès à l’école publique.
4 - Chair à canon et zoos humains
Pour le colon, la vie d’un indigène ne vaut que par le profit qu’il rapporte. Paru en 1887, un récit d’aventures exotiques indique, en guise de légende associée à une gravure qui montre des Blancs massacrant des Africains : « Ils tirent habituellement sur les indigènes pour nourrir leurs chiens. » (10). Or, les « verdicts de race » sont monnaie courante aux colonies : les colons coupables de meurtre contre des colonisés sont condamnés à de la prison avec sursis ou doivent verser un « dédommagement » dérisoire.
Les colonisés sont surtout bons à servir de chair à exploitation, ou de chair à canon lorsque la France est engagée dans un conflit . Ainsi, pendant la Première Guerre mondiale, 600 000 soldats et travailleurs coloniaux sont enrôlés dans cette guerre : cela représente, pour ces territoires peu peuplés à l’époque, une gigantesque hémorragie.
De véritables chasses à l’homme sont menées pour recruter des soldats et les révoltes, celles des peuples d’Indochine ou de Volta en 1915, par exemple 81 000 soldats coloniaux sont enrôlés de force dans les troupes d’assaut et envoyés en première ligne pour la plus part d'entre-eux périr sur les champs de bataille. Clemenceau ne déclarait-il pas au sujet des « indigènes » : « Je leur ai dit qu’ils étaient en train de se libérer eux-mêmes en venant se battre avec nous, que nous devenions fils de la même civilisation. »On devrait plutôt dire que c'est le plus souvent post-mortem qu'ils devenaient « fils de la même civilisation ».
les zoos humains : l’année 1906 voit l’organisation d’une exposition à Paris mais également à Marseille. Le principe en est simple : il s’agit de reconstituer des espaces dédiés à la découverte des territoires colonisés. Tous les domaines sont concernés : l’architecture, les modes vestimentaires, la façon de vivre, les pratiques rituelles… Pour ce faire, de véritables villages indigènes sont construits et des personnes sont déplacées pour « peupler » ces décors factices. Quelques animaux caractéristiques accompagnent ces populations. La représentation est prête, les spectateurs peuvent affluer, les zoos humains sont à la mode.
La République française se gargarise alors d’universalisme et d’humanisme, mais pratique dans les faits un racisme poussé à un point tel que l’humiliation devient une « attraction ».Ainsi, dès années 1880 aux années 1930, c’est-à-dire au cœur de la Troisième République, elle invente de véritables zoos humains. Ce sont des « spectacles exotiques » qui encagent des Dahoméens au Jardin d’acclimatation de Paris et des « Zoulous » aux Folies-Bergères (11). Lors de l’Exposition universelle, en 1889, sont « reconstitués » au pied de la tour Eiffel des « villages nègres » et des « villages canaques », dont on force les occupants à rester enfermés à moitié nus. Lorsque la République célèbre, en 1930, le centenaire de la prise d’Alger, elle présente des Algériens déguisés en « tribus vaincues » dans les costumes de 1830. Lors de l’Exposition coloniale, l’année suivante, des Canaques de Nouvelle-Calédonie, francophones et alphabétisés, sont exhibés comme des cannibales, « contraints de poser à moitié nus et maquillés en guerriers » (12).
5 - Les révoltes écrasées dans le sang
Une répression sanglante frappe toute tentative d’insurrection et de révolte populaire. En 1931, dans la garnison de Yen Bay, en Indochine, lorsque les tirailleurs se soulèvent à l’initiative du Parti révolutionnaire national, la répression est féroce : 3 000 morts. Au même moment, en 1930-1931, le soulèvement paysan généralisé à l’ensemble du Vietnam est lui aussi écrasé dans le sang ; le nombre de victimes n’en est pas connu, mais on sait que le commandement a reçu l’ordre de « réprimer, tuer, faire le moins de prisonniers possible » (13). La répression de l’insurrection en Cochinchine, en 1940-1941, fait elle aussi plusieurs milliers de morts.
Le 8 mai 1945, le jour même où la France est libérée. Elle réaffirme, en Algérie, dans le sang sa domination coloniale : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois.
Albert Camus décrit dans le journal « Combat » au début de 1945 le contexte algérien :
"Faim, famine, chômage et misère semblaient résumer la condition sociale de la population musulmane algérienne colonisée par la France, population surtout agricole souvent déplacée car les colons s’étaient saisis des meilleures terres, et de plus dans une période de guerre, de sécheresse et de récoltes décimées par les acarides. « Des hommes souffrent de la faim et demandent la justice… Leur faim est injuste. ».
Le 8 mai 1945, pour fêter la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés , un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l'audience particulière donnée à cette journée, décident par des manifestations de rappeler leurs revendications. Ils protestent contre la déportation du dirigeant nationaliste Messali Hadj dans l’extrême Sud du pays. Ces manifestations sont autorisées par les autorités à la condition que seuls des drapeaux français soient agités. Un policier tire sur Bouzid Saâl , jeune scout algérien tenant un drapeau de la liberté pour les algériens et le tue, ce qui déclenche plusieurs émeutes. Il s'en est suivi les massacres qui ont duré entre 4 à 6 semaines.
Des bombardements de la marine et de l'aviation ont rasé des villages et exterminé des familles entières ont été brûlées puis jetés dans des fours à chaux pour effacer les traces, d'autres ont été jeté du haut des falaises.
En outre, l’armée française enlève et abat systématiquement les bestiaux pour affamer les villageois réfugiés dans les montagnes. « Certains douars, après le retour de leurs habitants, resteront sans ravitaillement pendant une assez longue période. » (14) .
Les gens massacrés ne l’étaient pas pour diversité d’avis, mais à cause d’un idéal. : la Liberté. Pourtant 150.000 Algériens s’étaient engagés dans l’armée aux côtés de de Gaulle pour la liberté des français !!!!!!.
Alors que l’on sait que ce sont en tout 102 Européens ou militaires qui ont été tués, et 110 blessés,. Du côté algériens, de source américaine cet énorme massacre de la France de de Gaulle, par l’armée française, la police et les miliciens, aurait fait 45.000 morts et plusieurs dizaines de milliers de blessés , pas loin de cent mille. (cf : Annexe)
Les émeutes de Sétif consacrent la rupture définitive entre les musulmans et les colons d'Algérie et annoncent la guerre d'indépendance.
https://rebellyon.info/8-Mai-1945-Massacre-de-Setif
http://www.setif.com/Massacres_8_Mai_1945.html
À la même date, une révolte (moins connue) est elle aussi violemment réprimée à Douala au Cameroun.
Puis d'autres massacres s’enchaînent. Ainsi, en novembre 1946, le bombardement du port de Haiphong fait 6 000 morts vietnamiens. En mars 1947, plusieurs milliers de Malgaches insurgés — entre 11 000 et 80 000 selon les estimations — sont massacrés. « La riposte coloniale se déploie sur deux plans que l’on pourrait appeler l’atrocité policière en ville, d’une part, et l’atrocité militaire à la campagne, d’autre part. » (15). L’armée française torture, brûle et pille des villages, exécute sans jugement, largue des prisonniers depuis des avions, pour terroriser les populations des villages sur lesquels ces corps sont jetés. C’est bel et bien là une « terreur d’État », pratiquée directement par les gouvernements de la République française.
PARTIE II : les responsables de cette politique criminelle
La droite, a fortiori l'extrême droite ont toujours été de farouches partisans de la colonisation la plus dure. Mais la gauche, ou ceux qui s'en réclament qu'elles ont été leurs positions ?
1 - Le PS (ex-SFIO) a toujours soutenu la colonisation.
Les massacres de Sétif, Haiphong, Madagascar,....plusieurs dizaines de milliers de victimes civiles chez les colonisés, mais au fait, qui siège à l’époque dans ces gouvernements ?
Des dirigeants socialistes et communistes ! Jusqu’en mai 1947, les gouvernements sont « tripartites » : « socialistes », « communistes » et membres du MRP (droite chrétienne). Les massacres en Algérie, en Indochine, au Cameroun et à Madagascar qui viennent d’être évoqués ont tous lieu sous l’autorité de gouvernements où participent la SFIO (PS) et le PCF, sous les gouvernements de : De Gaule, Gouin, Bidault, et Ramadier.
Parmi les chefs de gouvernement certains sont socialistes : Gouin, Ramadier. Comment expliquer pareilles avanies de la part de partis qui se réclament de la classe ouvrière et du socialisme ?
Pour le comprendre, il faut rappeler que la social-démocratie classique a toujours considéré que les « Lumières » pouvaient être apportées par les « civilisations supérieures » aux « inférieures ». Ainsi Léon Blum affirmait, dans une déclaration à la Chambre des députés en 1925 : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture. » (16) . !!!!!
Cela explique que les socialistes, une fois parvenus au pouvoir, assument complètement la politique coloniale française. En 1936, le Front populaire auquel participent la SFIO et le PCF propose tout au plus, dans son programme, une « commission d’enquête parlementaire sur la situation politique, économique et morale dans les territoires français d’outre-mer ». La seule avancée réalisée par le gouvernement du Front populaire est l’amnistie partielle de nationalistes croupissant dans les geôles françaises. Blum se risque aussi à un projet timoré et minimaliste à propos de l’Algérie, connu sous le nom de « projet Blum-Viollette » (Maurice Viollette est un député libéral) : il s’agit d’accorder la citoyenneté française à 25 000 Algériens, anciens gradés, soldats décorés, diplômés, fonctionnaires, élus et responsables syndicaux (17). Et pourtant, devant la pression de la droite, Blum doit retirer ce projet. La droite est encore plus dure que les sociaux-colonialistes.
Plus tard, en 1947, le statut proposé pour l’Algérie par le « socialiste » Édouard Depreux (futur fondateur du PSU) et voté par les « socialistes » (sans susciter l’opposition du PCF qui se contentent de s’abstenir) entérine l’inégalité fondamentale entre colons et colonisés : deux collèges électoraux sont créés, le premier comprenant les « citoyens français de plein droit » et 58 000 « citoyens de statut local » parmi les « musulmans », le second réunissant 1 300 000 « musulmans » qui élisent une Assemblée algérienne. La voix d’un Européen vaut ainsi huit voix d’Algériens. De grand démocrates !!!!
Et c’est toujours, officiellement, pour continuer à répandre les bienfaits de « civilisation » française en Algérie que le gouvernement du « socialiste » Guy Mollet se fait accorder, le 12 mars 1956, les « pouvoirs spéciaux a fin de prendre « toute mesure exceptionnelle en vue du rétablissement de l’ordre en Algérie ».
Ce gouvernement envoie 400 000 jeunes du contingent et couvre les regroupements forcés de villageois et la torture pratiquée par l’armée française. Cette guerre qui ne dit pas son nom en Algérie est parfaitement assumée par le président du Conseil « socialiste » : il rappelle à ses ministres, en novembre 1956, que « tout le monde est dans la même charrette. [Il n’y a] pas de politique Robert Lacoste [alors ministre résidant en Algérie]. Il s’agit d’une politique gouvernementale. » (18 ) Mitterrand, s’il n’est pas encore membre du PS, est Garde des Sceaux de ce gouvernement Mollet, après avoir été ministre de l’Intérieur des précédents (19).
2 - Quel a été la position du PCF ?
Contre la politique de la SFIO, le parti communiste avait été fondé, en 1920, sur des bases révolutionnaires et anticolonialistes, dans le sillage de la révolution d’Octobre. La huitième des vingt et une conditions d’admission dans l’Internationale communiste, adoptées par le congrès de Tours en décembre 1920, est sans ambiguïtés : « Dans la question des colonies et des nationalités opprimées, les partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies ou oppriment des nations doivent avoir une ligne de conduite particulièrement claire et nette. Tout parti appartenant à la IIIe Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de “ses” impérialistes aux colonies, de soutenir, non en paroles mais en fait, tout mouvement d’émancipation dans les colonies, d’exiger l’expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimées et d’entretenir parmi les troupes de la métropole une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux. » Suivant cette orientation, le jeune parti communiste s’engage fortement, au début des années 1920, dans le combat contre les opérations coloniales françaises, en particulier contre la guerre du Rif, au Maroc, en 1923 ……
Mais, en mai 1945 un revirement : la direction du PCF, pour justifier la répression des manifestations nationalistes de Sétif et Guelma par le gouvernement tripartite auquel elle participe, les présentent comme un complot fasciste (20). Le quotidien du PCF L'Humanité ne l'évoque que pour insinuer que les émeutiers seraient des sympathisants nazis !.
De plus, l’Humanité invente de toutes pièces, le 12 mai, un complot de fonctionnaires de Vichy comme cause du soulèvement. Un mois plus tard a lieu le Congrès du PCF. Le représentant du Parti communiste algérien, Caballero, y affirme : « Ceux qui réclament l’indépendance de l’Algérie sont des agents conscients ou inconscients d’un autre impérialisme. Nous ne voulons pas changer un cheval borgne pour un cheval aveugle. » Et les congressistes applaudissent. Maurice Thorez affirme alors que les populations d’Afrique du Nord « savent que leur intérêt est dans l’union avec le peuple de France » (21).
À la fin des années 1940, le parti communiste condamne « la pseudo-indépendance qui ne pourrait que renforcer l’impérialisme américain » (22).
Après les dizaines de milliers de victimes de Madagascar, en 1947, le dirigeant communiste Georges Cogniot, dans L’Humanité, continue de vouloir sauver l’Union française (nouveau nom de l’Empire colonial) (23). Pendant toute la durée du conflit algérien, le PCF réclame la « paix en Algérie » ou encore le « règlement pacifique de la question algérienne », passant sous le boisseau la revendication primordiale de l’indépendance.
En fait, les députés communistes votent le 12 mars 1956 les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Mollet. Les élections de janvier 1956 avaient permis au PCF, grâce à l’accord signé avec la SFIO d’obtenir un nombre considérable d’élus(150 avec 1 apparenté), seulement 8 députés communistes – dont Maurice Thorez- « n’ont pas pris part au vote ». La direction du PCF condamne les jeunes du contingent qui désertent et exclut ses propres membres déserteurs. En métropole, le PCF exclut pour aide aux indépendantistes algériens , reniant les principes adoptés lors de sa fondation.
Ce vote de « confiance » du 12 mars 1956 a depuis été considéré comme une erreur par le PCF.
3 - Après la « décolonisation » le PS et et la Droite française promeuvent toujours le néocolonialisme français
En 1974, Valéry Giscard d'Estaing arrive au pouvoir. Et son règne inaugure une nouvelle période d'interventions plus dures, marquées par une nette escalade militaire. L'Elysée a donné le feu vert à plusieurs opérations armées : en Mauritanie, au Tchad, au Zaïre (deux fois), en Centrafrique,....... Giscard dit l'Africain renverse un chef d’État comme on déplace un préfet, il envoie ses légions rétablir l'ordre comme des C.r.s. dans une révolte de viticulteurs ou d'étudiants. Giscard sans complexe colonial agi à sa guise de Dunkerque à Kolwezi (République démocratique du Congo ).
En 1981, avant l’élection présidentielle, Mitterrand promet l’amnistie et la réhabilitation pour les membres de l’OAS et pour les généraux putschistes. Il s’agit de gagner des voix de rapatriés aux dépens de la droite : « Les associations de pieds-noirs, et en particulier Jacques Roseau, négocient avec le candidat socialiste à la présidentielle de 1981, François Mitterrand : en échange d’une promesse d’amnistie totale, il semble qu’elles aient décidé de demander aux rapatriés de voter pour lui. » (24) Le projet de loi accordant une amnistie générale est adopté le 23 novembre 1982, après que le gouvernement Mauroy eut engagé sa responsabilité sur cette question. http://histoirecoloniale.net/la-rehabilitation-des-generaux.html
Dans les vingt-cinq dernières années, la politique néo-coloniale de la France a été dirigée de la même façon par la droite et par la « gauche », PCF inclus. Pour les uns comme pour les autres, il n’est pas question de toucher au pré-carré que constituent les anciennes colonies de l’impérialisme français : il est source de juteux bénéfices. Le pillage des richesses de ces pays devenus « indépendants » se poursuit, sous la coupe d’entreprises comme Bouygues, Bolloré, et autres Total-Fina-Elf. Les réseaux de la Françafrique, si efficaces sous Mitterrand et son fils Jean-Christophe, dit « Papamadi », autour de la cellule africaine de l’Élysée, ne souffrent pas de remise en cause.
Mitterrand, comme ses prédécesseurs, a soutenu les pires dictateurs, du Zaïrois Mobutu Sese Seko au Gabonais Omar Bongo (25), en passant par le Rwandais Juvénal Habyarimana. En 1990, la France de Mitterrand a déployé un millier de soldats au bénéfice de ce dernier et a fourni des armes à ses troupes, les FAR. Or, à l’époque, ce régime menaçait en permanence la minorité tutsie (26), ce qui conduira, en 1994, au génocide.
D’après certains témoins, la France aurait même continué à équiper les FAR « longtemps après le début du génocide » (27). Si elle n’a pas directement participé au génocide des Tutsis (un million de morts), elle a, au minimum, « soutenu des gens qui l’ont orchestré » (28).
PARTIE III : la continuité actuelle de la politique coloniale de la France
1 - L'union sacrée pour assumer la politique colonialiste en France
Aujourd'hui, la droite et la sociale démocratie française continuent à mener des campagnes coloniales toutes aussi dévastatrices que leurs devancières. C' est toujours sous le prétexte des droits humains qu'elles s'arrogent le droit d'imposer par les armes leur domination pour leurs intérêts.
Notamment en Afrique : le Mali pour ces richesses non encore exploitées, la Centrafrique, la Côte d'Ivoire, le Tchad . Plus particulièrement, la Libye a fait l’objet d'une intervention « otanesque » très violente : plus de 100 000 civils ont été tués par les bombes de l'Otan, ce pays complètement détruit, sous l'emprise des factions terroristes à la solde de l'Occident, est pillé par les compagnies pétrolières anglo-saxonnes. Sarkozy soutenu par le PS a été particulièrement vindicatif en commençant les bombardements avant le vote de l'ONU.
Auquel, il convient ajouter les expéditions au Moyen Orient : en Irak et plus récemment en Syrie pour épauler la présence illicite des USA qui occupent 80% des ressources gazières et pétrolières de la Syrie. Sans oublier le Yémen où la France aide l'agression Saoudienne actuelle qui affame environ 17 millions de personnes souffrent de la faim et le sort des enfants est plus que préoccupant : « Un enfant de moins de 5 ans meurt au Yémen toutes les dix minutes ». Ainsi, l’horrible continuité s'est poursuivit avec Sarkozy, Hollande et Macron aujourd'hui.
Aujourd’hui, les colonialismes français et anglais qui essayent de préserver leur pré carré, se sont mis au service de l'impérialisme étasunien. Ils sont devenus des laquais des sales besognes au même niveau que les mercenaires islamiques créent par les USA : Al-Qaïda et Daech.
2 - La honteuse décolonisation françaises
Lorsque Sékou Touré de Guinée décida en 1958 de sortir de l’empire colonial français, et opta alors pour l’indépendance du pays, l’élite coloniale française à Paris était s’est indignée, et dans un acte de fureur historique, demanda à son administration alors en place en Guinée de détruire, dans tout le pays, ce qui représentait, à leur yeux, les avantages de la colonisation française.
Trois mille Français quittèrent le pays, en prenant tous leurs biens et détruisant tout ce qui ne pouvait être déplacé : les écoles, les crèches, les bâtiments de l’administration publique furent détruits, les voitures, les livres, les médicaments, les instruments de l’institut de recherche, les tracteurs ont été écrasés et sabotés ; les chevaux, les vaches dans les fermes ont été tués, et les nourritures entreposées furent brûlées ou empoisonnée.
Le but de cet acte scandaleux était bien évidemment, d’envoyer un message clair à tous les autres colonies sur les conséquences du rejet de la France.
3 - Le franc CFA pour maintenir les anciennes colonies africaines française sous le joug de la France.
La progressive indépendance des colonies françaises en Afrique, entre 1954 et 1962, n’a pas remis en cause le système monétaire en place jusqu’alors. Ainsi la zone franc instituée au début de la seconde guerre mondiale perdure malgré l’autonomie des gouvernements africains. Le franc CFA – intitulé « franc des colonies africaines françaises » – est utilisé par quatorze pays .
Le franc CFA est une monnaie utilisée dans 14 pays d'Afrique sub-saharienne. Créé par la France en 1945, c'est la seule monnaie coloniale encore en circulation dans le monde. Une exception qui a des répercussions bien réelles sur les économies de ces pays africains
Quatre règles sont imposées aux pays africains :
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la France garantit la convertibilité illimitée du franc CFA et du franc comorien vers toute monnaie étrangère.
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le taux de parité – d’abord le franc, puis l’euro – est fixe. Cependant, la parité fixe avec l’euro soumet les Banques centrales du franc CFA à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). !!!!!!!
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les transferts de capitaux à l’intérieur de la zone monétaire sont libres et gratuits. Les entreprises étrangères ne sans privent pas pour faire leurs achats : les investissements français représentent 50% qui sont assurés principalement à hauteur de 70% par trois banques : la BNP, La Société Générale et le LCL (70%
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en contrepartie de ces trois premiers principes, 50 % des réserves de change des pays de la zone monétaire en franc CFA et 65 % des réserves du franc comorien sont déposés sur un compte d’opération de la Banque de France, à Paris. Cet argent gelée à la Banque de France serait très utile au développement des pays africains !!
Il en résulte que la marge de manœuvre monétaire des pays africains est très réduite. Les billets sont d’ailleurs imprimés en France dans deux villes (Chamalières et Pessac) avant d’être utilisés dans ces pays. Les pays africains ne peuvent donc pas battre monnaie, ils sont sous tutelle.
Ils ont l'obligation d'avoir une inflation inférieure à 2 ou 3% ce qui limite les investissements. En effet, les prêts des banques africaines se montent à 23% du PIB, contre environ 100% en Europe !!. Moins de crédits, c'est moins d'infrastructures, bref : moins de développement.
En résumé,
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le franc CFA est déconnecté de l'économie des pays africain du fait qu'il est liée à la zone Euro. Ainsi récemment le coton a perdu 40% de sa compétitivité à l'Export.
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. Aucun pays au monde ne peut avoir une politique monétaire immuable depuis soixante et onze ans.
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Aujourd’hui, le franc CFA via son rattachement à l’euro est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. C’est une hérésie ! .
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La question de la souveraineté est plus que légitime. Car, il est inconcevable que 55 ans après les indépendances, les pays de la zone franc continuent d’avoir une monnaie physiquement fabriquée en France, d’avoir leurs réserves de change déposées auprès du Trésor public français. Tout ceci est un frein au développement de ces pays.
Il ne faut pas cacher que ce système bénéficie aux élites africaines dont la grande majorité ont été mises en place et sont protégées par la France. Il en résulte une pauvreté générale du peuple, cette misère générera des flux migratoires de plus en plus importants. Ce système favorise la corruption.
Si un chef d’État africain veut se libérer du franc CFA comme le permet les accords, alors soit il est assassiné soit l'armée française le démet manu militari. :
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Au Togo tout juste indépendant, la situation financière était très instable, afin de se sortir de cette situation le Président Olympio décida de sortir du franc CFA et créa la monnaie du pays.
Mais, le 13 Janvier 1963, trois jours après , qu’il ai commencé à imprimer les nouveaux billets, une escouade de soldats (soutenus par la France) s’empara et tua le premier président élu de l’Afrique indépendante : Olympio fut exécuté par un ex Légionnaire français, le sergent de l’armée Etienne Gnassingbé qui, au passage, reçu à ce moment une prime de 612 dollars de l’ambassade française locale pour le succès de sa mission. Le rêve de Olympio était de construire un pays indépendant et autonome. Mais l’idée ne correspondait pas aux volontés françaises.
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Le 30 Juin 1962, Modiba Keita, le premier président de la République du Mali , décida également de se retirer du franc CFA. En effet, pour le président malien, qui se penchait plus vers une économie socialiste, il était clair que la colonisation qui perdurait avec ce pacte avec la France, devenait un piège, un fardeau pour le développement du pays.
Le 19 Novembre 1968, comme, Olympio, Keita sera victime d’ un coup d’état menée par un autre ex légionnaire français des Affaires étrangères, le lieutenant Moussa Traoré.
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…......
En fait , au cours des 50 dernières années, un total de 67 coups état qui se sont passés dans 26 pays en Afrique, 16 de ces pays sont des ex- colonies françaises, ce qui signifie que 61 % des coups d’états en Afrique ont été initiés dans d’anciennes colonies françaises
Rappelons que kadhafi qui voulait à mettre en place une nouvelle monnaie africaine déconnectée du franc et du dollar, a été assassiné car cela aurait libéré les pays africains en devenant souverains pour leur développement. L’Occident par son bras armé (l'OTAN) a préféré détruire son pays, pour garder la main mise sur les richesses africaines quitte à générer des flux migratoires de la faim due aux spoliations donc au chômage.
Conclusion
Tant que les responsables politiques français n'auront pas non seulement par des paroles, mais par des actes lutté contre le colonialisme ou sa forme moderne l'impérialisme, ils en resteront au stade de la communication démagogique.
Le peuple de gauche s'est fourvoyé dans la défense des « intérêts » de la France dans les « colonies », sans voir que les intérêts étaient ceux de la famille Michelin en Indochine, de Bolloré en Afrique,......Bref, le peuple français a été amené à verser son sang pour des esclavagistes qui vampirisaient les pays conquis. Je pense qu'il existe de nombreux hommes de qualité pour demander la sortie de l'Otan qui est le bras armé de l'impérialisme étasunien.
Pour ma part, j'ai vu des copains, des fils revenir de ces contrées lointaines,, si chères à nos gouvernants et aux transnationales, entre quatre planches. Ils sont tous au Walhalla des innocents. Le colonialisme tue aussi dans les rangs des « défenseurs » de l'oppression.
C'est contre l'ignominie du colonialisme qu'est mort Maurice AUDIN et ce sont les auteurs et les complices de cette ignominie qui l'on assassiné.
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1) Marc Ferro, « La conquête de l’Algérie », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme XVIe-XXIe siècle : de l’extermination à la repentance, Paris, Robert Laffont, 2003, p. 492.
2) Catherine Coquery-Vidrovitch, « Évolution démographique de l’Afrique coloniale », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, op. cit., p. 558.
3) Ch. Fourniau, Annam Tonkin, 1885-1896, cité par Pierre Brocheux, « Le colonialisme français en Indochine », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, op. cit., p. 354.
4) Pierre Brocheux, « Le colonialisme français en Indochine », ibidem, p. 355.
5) Bernard Droz et Évelyne Lever, Histoire de la guerre d’Algérie 1954-1962, Paris, Le Seuil, 1982, p. 20.
6) Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce, Paris, Albin Michel, 1984, [rééd. Le Seuil], p. 109-111.
7) M. Sauvage, Les Secrets de l’Afrique noire, Paris, Denoël, 1937.
8) Gilles Manceron, Marianne et les colonies. Une introduction à l’histoire coloniale, Paris, La Découverte, 2003, p. 205.
9) Bernard Droz et Évelyne Lever, Histoire de la guerre d’Algérie 1954-1962, op. cit., p. 39.
10) Cité par Gilles Manceron, Marianne et les colonies, op. cit., p. 137.
11) Cf. Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, De l’indigène à l’immigré, Paris, Gallimard, 1998, p. 19.
12) Gilles Manceron, Marianne et les colonies, op. cit., p. 126.
13) Centre des Archives d’Outre-mer, Fonds Indochine, 1597, cité par Pierre Brocheux, « Le colonialisme français en Indochine », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, op. cit., p. 368 (note).
14) Yves Benot, Massacres coloniaux. 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, Paris, La Découverte et Syros, 1994, 2001, p. 31.
17) Bernard Droz et Évelyne Lever, Histoire de la guerre d’Algérie 1954-1962, op. cit., p. 26.
18) Cité in Raphaëlle Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie 1954-1962, Paris, Gallimard, 2001, p. 82.
19) Ceux qui, au PS, ont encensé Mitterrand en commémorant le dixième anniversaire de sa mort ont soigneusement passé sous silence son action colonialiste (entre autres). Or Mitterrand n’a presque pas cessé d’être ministre sous la IVe République, en particulier pendant la guerre d’Algérie. En 1954, il interdit la manifestation du 14 juillet : chaque année, le 1er mai et le 14 juillet, des ouvriers algériens membres du MTLD (le Mouvement des travailleurs pour les libertés démocratiques) manifestaient aux côtés des ouvriers français ; le 14 juillet 1953, la police avait tué six manifestants, ouvriers algériens. Lorsque commence la guerre d’indépendance algérienne, en novembre 1954, Mitterrand utilise, le 5 puis le 7 novembre, des formules devenues célèbres : « La seule négociation, c’est la guerre » ; « l’Algérie c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne ». Garde des Sceaux, il signe en mars 1956 un décret qui dessaisit considérablement la justice civile au profit des tribunaux militaires, pour faciliter la répression sommaire. Malgré les premières révélations sur la torture pratiquée par l’armée française, Mitterrand reste jusqu’au bout dans le gouvernement Mollet.
20) Marc Ferro, « En Algérie : du colonialisme à la veille de l’insurrection », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, op. cit., p. 510.
21) Cité par Yves Benot, Massacres coloniaux, op. cit., p. 59.
22) Marc Ferro, « En Algérie : du colonialisme à la veille de l’insurrection », in Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, op. cit., p. 510.
23) Yves Benot, Massacres coloniaux, op. cit., p. 131.
24) Raphaëlle Branche, La guerre d’Algérie : une histoire apaisée ?, Paris, Le Seuil, 2005, p. 31.
25) En mars 1990, Mitterrand soutient par exemple directement Bongo lorsque celui-ci instaure le couvre-feu contre un mouvement de grève et de révolte.
26) Colette Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003, p. 220.
27) et 28) Patrick May, Le Monde, 13 janvier 2006.
SOURCES :
Laura Fonteyn : Les horreurs du colonialisme français
Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/anido-mirolo/blog/231010/francois-mitterrand-et-ses-heures-noires
Situation au YEMEN : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/yemen-pour-une-enorme-goutte-de-201679
1960-2010, 50 ans d’interventions militaires françaises en Afrique : http://www.rfi.fr/afrique/20100714-1960-2010-50-ans-interventions-militaires-francaises-afrique
Situation au MALI : https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-france-au-mali-une-guerre-juste-130405
Situation au MALI : https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-mali-un-bruit-de-bottes-et-une-129454
132 ans de Colonisation : Récit des massacres de masse et des tortures en Algérie par chems eddine Chitour : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/132-ans-de-colonisation-recit-des-118125
ANNEXE : Sétif, mardi 8 mai 1945
Dès 8 heures du matin, une foule estimée aux environs de 10.000 personnes était rassemblée devant la mosquée de la gare. Puis elle entamait son élan rue des Etats-Unis pour se diriger vers le centre-ville, rue Georges Clémenceau… Pacifiques, dépités et désarmés, les paisibles manifestants scandaient des slogans de paix et de liberté. « Indépendance », « Libérez Messali Hadj », « L’Algérie est à nous ». Ils s’étaient donnés pour consigne de faire sortir pour la première fois le drapeau algérien. La riposte fut sanglante.
Pourtant, profitant du jour du marché hebdomadaire, ce 8 mai 1945, les organisateurs avaient rappelé aux paysans venus des villages de déposer tout ce qui pouvait être une arme (couteau, hâche, faux…). Derrière les drapeaux des alliés, c’étaient les écoliers et les jeunes scouts qui étaient au premier rang suivis des porteurs de la gerbe de fleurs, et les militants suivaient juste derrière pour éviter tout débordement de la masse paysanne.
A la vue d’un drapeau algérien vert et blanc, qui avait été déployé en cours de route, les policiers avaient jailli du barrage et avaient attaqué la foule pour s’emparer du drapeau. Un militant avait expliqué que le drapeau étant sacré, il est impossible de le remiser une fois sorti. Le maire socialiste de la ville supplie de ne pas tirer. Mais c’est à ce moment que tout dérape quand un inspecteur tire, tue celui qui portait ce drapeau à ce moment-là et deux coups de feu en soutien de la part d’Européens partent du café de France. Dans la panique provoquée par les premiers coups de feu, à d’autres fenêtres des Européens tirent à leur tour sur la foule.
« On a tiré sur un jeune scout » ! Ce jeune « scout » fut le premier martyr de ces incidents : Saâl Bouzid, 22 ans, venait par son souffle d’indiquer sur la voie du sacrifice la voie de la liberté. K. Z., âgé alors de 16 ans, affirme non sans amertume à ce propos : « Il gisait mourant par-devant le terrain qui sert actuellement d’assiette foncière au siège de la wilaya. Nous l’avons transporté jusqu’au docteur Mostefaï… et puis… » L’ émotion l’étouffe et l’empêche de continuer…
Bien que la panique ait gagné l’ensemble des manifestants, un militant avait sonné le clairon pour que la gerbe de fleurs soit déposée. Cela se passait à 10 heures du matin. Le car de la gendarmerie ayant eu du retard était arrivé en fonçant en direction des manifestants fauchant les présents.
Surgit alors la préparation du massacre des Algériens. Une milice d’Européens est formée à qui on donne des armes ; l’armée, la police et la gendarmerie sont déployées… C’est une véritable chasse à toutes personnes musulmanes.
Le 9 mai, à Sétif, ce sont 35 Algériens qui ont été abattus parce qu’ils ne savaient pas qu’un couvre feu avait été établi. Le rapport du commissaire divisionnaire, M. Bergé, expliquait que chaque mouvement jugé suspect provoquait le tir : « les musulmans ne peuvent circuler sauf s’ils portent un brassard blanc délivré par les autorités et justifications d’un emploi dans un service public. »
Guelma, mardi 8 mai 1945
A Guelma, à 16 heures, un rassemblement s’était organisé hors de la ville. Les militants des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) attendaient, en fait, les instructions venant de Annaba. A 17 heures le cortège s’était ébranlé avec les pancartes célébrant la victoire des alliés ainsi que leurs drapeaux entourant un drapeau algérien. Arrivé à l’actuelle rue du 8 mai, le cortège avait été arrêté par le sous préfet Achiary. Il ne restait plus que 500 mètres pour atteindre le monument aux morts.
Le sous préfet, Achiary - futur chef de l’OAS créé à Madrid en 1961 -, hors de lui avait intimé l’ordre de jeter les pancartes, drapeaux et banderoles. Un socialiste nommé Fauqueux avait râlé auprès du sous préfet : « Monsieur le sous préfet est ce qu’il y a ici la France ou pas ? ». C’est alors, comme un coup de fouet, Achiary saisit le revolver dont il s’est armé, entre dans la foule droit sur le porte drapeau et tire. Son escorte ouvre le feu sur le cortège qui s’enfuit, découvrant dans son reflux le corps du jeune Boumaza. A Guelma ce jour-là il y a déjà 4 Algériens tués, mais aucun Européen.
Le 9 mai, à Guelma, la milice dirigée par Achiary avait tenu sa première séance au cours de laquelle l’adjoint Garrivet proposait : « Nous allons étudier la liste des personnes à juger. Commençons par nos anciens élèves ». Une perquisition au local des AML a permis de saisir les listes nominatives des responsables et militants, tous considérés comme suspects, qui seront incarcérés, souvent torturés, et exécutés par fournées entières.
Arrestations de civils menés vers leur propre exécution avant de finir brûlés dans des fours à chaux de Guelma
Kherrata, mardi 8 mai 1945
C’est aussi mardi jour de marché, et il n’y a pas de défilé prévu pour la fin de la deuxième guerre mondiale, ce 8 mai, dans ce gros village tranquille, situé au pied d’une chaîne montagneuse, à quelques dizaines de kilomètres de la Méditerranée. En fin de matinée on y apprend les tueries policières de Sétif. Les nouvelles se répandent vite parmi la population de Kherrata. Les Européens prennent peur, l’administrateur colonial leur distribue des armes et ils se planquent dans une forteresse. Tandis qu’on donne l’ordre au crieur public d’annoncer le couvre-feu, celui-ci au contraire parcourt tous les villages à l’entour en appelant la population musulmane à se rassembler à Kherrata.
Ce sont 10.000 personnes qui vont arriver durant la nuit à Kherrata. Dès l’aube du 9 mai, une grande agitation règne au centre de Kherrata grouillant de monde. Les Musulmans sachant que les Européens étaient armés, et prêts à les tuer, se sont rassemblés pour envisager comment se défendre. Certains ont coupé les lignes téléphoniques, et d’autres ont cherché des armes au tribunal et dans trois maisons, qui furent incendiées. L’administrateur colonial et le juge de paix furent tués. Les 500 Européens qui étaient dans la forteresse tirèrent alors sur la foule déchaînée qui traversait le village avec des drapeaux algériens, tandis qu’on entendait les « you-you » des femmes.
Même s’ils avaient une grande conscience révolutionnaire, beaucoup parmi les insurgés algériens ne savaient pas quoi faire. Pour savoir comment réagir, ils se sont alors rassemblés dans la montagne à Bouhoukal, mais l’armée française était déjà en marche. Le peu de monde qui avait des fusils se mit en groupes dans les gorges et à l’entrée de Kherrata pour retarder l’arrivée des gendarmes et des troupes. Mais dans cette révolte, qui allait vite être étouffée par l’armée, il n’y eu en tout et pour tout sur ce secteur que 10 morts et 4 blessés parmi les militaires et les Européens.
Vers midi, les automitrailleuses de l’armée française se mettent à tirer de loin sur les populations de Kherrata et des villages avoisinants, suivi de près par les tirs impressionnants du bateau-croiseur Duguay-Trouin sur les crêtes des monts de Babor, et l’après-midi c’est l’aviation qui bombardait les environs. Bombardements, tirs nourris et fusillades firent que plusieurs milliers d’Algériens furent massacrés. Vers 10 heures du soir, la légion étrangère franchissait les gorges et arrivait au village complètement vidé de ses habitants musulmans.
Propagande coloniale - (à la mode Tartarin de Tarascon) : on distribue des armes sans munitions aux civils pour un besoin de propagande : « les insurgés déposent les armes ». Ils feront TOUS partie des victimes assassinées, jetées vivantes du haut de la falaise de Kherrata (voir les gorges de Kherrata au fond de la photo) et enfin ramassées et brulées dans des fours à chaux.
Un des plus atroces massacres coloniaux de la part de la France
Suite aux assassinats d’Algériens à Sétif et à Guelma, des groupes d’indigènes avaient, dans leur repli, riposté en tuant des Européens. S’en suit une répression extrêmement violente dans les rues et les quartiers de ces deux villes importantes, alors que la presse française parle abusivement de terrorisme algérien. Pendant une semaine, l’armée française, renforcée par des avions et des chars, se déchaîne sur les populations de la région et tue sans distinction. À la colère légitime des Algériens, la réponse du gouvernement français, dans lequel se trouve, mais oui, le PS et le PC, aux côtés de de Gaulle, ne s’est, en tout cas, pas fait attendre en mobilisant toutes les forces de police, de gendarmerie, de l’armée, en envoyant des renforts de CRS et de parchuttistes, et même en recrutant des miliciens, qui ne se gênent pas de fusiller des Algériens de tous âges et sans défense.
De Sétif, la répression sanglante s’est généralisée. Elle allait toucher tout le pays durant tout le mois de mai. L’Algérie s’embrasait sous les feux brûlants du printemps 1945. Le général Weiss, chef de la cinquième région aérienne, avait ordonné le 13 mai le bombardement de tous rassemblements des indigènes sur les routes et à proximité des villages.
Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. »
« Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire… On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c’était un grand massacre. »
Dans les localités environnantes à Sétif, Ras El Ma, Beni Azziz, El Eulma, des douars entiers furent décimés, des villages incendiés, des dechras et des familles furent brûlées vives. On raconte le martyre de la famille Kacem. Korrichi, son fils Mohamed et son frère Nouari furent torturés et tués à bout portant… Les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les rochers…
L’armée française avait planifié l’extermination de milliers d’Algériens. Pour mettre à exécution leur dessein les soldats français avaient procédé au regroupement de toutes les populations avoisinant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en passant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas. Toutes les populations de ces régions étaient forcées de se regrouper sur les plages de Melbou. L’occupant n’avait en tête que la liquidation physique de tout ce beau monde. Des soldats armés faisaient le porte-à-porte à travers la ville de Sétif et certaines régions environnantes, et obligeaient hommes, femmes et enfants à sortir pour monter dans des camions.
Dès lors, des camions de type GMC continuaient à charger toute personne qui se trouvait sur leur passage. Le convoi prenait la direction de Kherrata. Les habitants de cette autre ville historique n’allaient pas échapper à l’embarquement qui les menait avec leurs autres concitoyens de Sétif, vers le camion de la mort. Les milliers d’Algériens furent déchargés depuis les bennes des camions au fond des gorges de Kherrata. L’horreur n’était pas terminée pour ces pauvres « bougnouls » comme aimaient les surnommer les colons français. Des hélicoptères dénommés « Bananes » survolaient les lieux du massacre pour achever les blessés. Une véritable boucherie humaine allait permettre, plus tard, aux oiseaux charognards d’investir les lieux.
Avec la venue de l’été, la chaleur monte… et l’odeur de la mort. Vers Guelma, faute de les avoir tous enterrés assez profond ou brûlés, trop de cadavres ont été jetés dans un fossé, à peine recouverts d’une pelletée de terre. Les débris humains sont transportés par camion. Le transport est effectué avec l’aide de la gendarmerie de Guelma pendant la nuit. C’est ainsi que les restes des 500 musulmans ont été amenés au lieu dit « fontaine chaude » et brûlés dans un four à chaux avec des branches d’oliviers.
Alors que l’on sait que ce sont en tout 102 Européens ou militaires qui ont été tués, et 110 blessés, à ce moment-là, en riposte aux tueries des autorités françaises, malgré un minutieux travail de recherches, il est aujourd’hui absolument impossible de savoir le nombre exact d’assassinats perpétrés par la France parmi les Algériens. Tout a été fait pour que cet énorme massacre soit le plus possible dissimulé à l’opinion publique. On peut estimer cependant qu’il y a eu à ce moment-là plusieurs dizaines de milliers de blessés algériens, pas loin de cent mille. Selon l’armée américaine cet énorme massacre de la France de de Gaulle, par l’armée française, la police et les miliciens, aurait fait 45.000 morts. C’est le chiffre, qui peut sembler peut-être vraisemblable, retenu officiellement désormais par les Algériens.
Dans la matinée du fatidique 8 mai, en guise de riposte à cette manifestation pacifique, la police ouvrit le feu… Plusieurs d’entre acteurs et témoins encore en vie sont ainsi soumis à la souffrance du souvenir et le devoir de dire ce qu’ils ont vécu, vu, entendu dire et se dire. Ils craignent pour la postérité, l’amnésie.
Parler à Sétif du 8 mai 1945 rend obligatoire la citation de noms-phares : Abdelkader Yalla, Lakhdar Taârabit, Laouamen dit Baâyou, Bouguessa Askouri, Gharzouli, Rabah Harbouche, Saâd Saâdna, Miloud Begag, Saâdi Bouras, Benattia, le Dr Hanous, le Dr Saâdane, Bachir Ibrahimi, et beaucoup d’autres que seul un travail sérieux institutionnel pourrait les lister et en faire un fronton mémorial."
Sources :
livre de Boucif Mekhaled « Chroniques d’un massacre 8 mai 1945 Sétif Guelma Kherrata » (1995, Syros, au nom de la mémoire)
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