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Cameroun : Un match de football où Biya est toujours hors-jeu

Acculé, désavoué par les faits, le pouvoir s’en remet comme à chaque fois qu’il se retrouve au pied du mur, à l’enfumage sémantique, à l’enfumage tribal, à l’enfumage juridique. Les mots ont un sens, ils ont le sens que veulent bien leur donner, ceux qui les utilisent comme une arme politique, pour discréditer, diaboliser leurs adversaires. Comment Biya peut-il demander aux vainqueurs de cette élection de lui rendre des comptes ? C’est à lui de rendre des comptes aux Camerounais. Les citoyens camerounais se sont reconnus des vertus d’arbitres, de spectateurs, joueurs. Posons la balle au centre et le show peut commencer.

Les matchs se jouent et ne se ressemblent pas

Depuis quelques jours, les abonnés des prétoires, les hommes politiques se battent, par rapport à cette élection présidentielle où chaque camp revendique sa victoire. Tout le monde y va de son petit commentaire : Les faiseurs d’opinion et autres journalistes. C’est comme-ci de rien n’était. C’est comme si le Cameroun est un pays normal. C’est comme si ce pays connaît la loi. C’est comme si le Cameroun appartient à une caste. C’est comme si tous les Camerounais ne pas sont exclus : De leur droit d’exister, de leurs vies…

Dépêches, articles, émissions, pas un plateau où ces joueurs et sportifs de la bien-pensance ne psalmodient le catéchisme de Biya : le camp du beau jeu, du vrai jeu, du juste jeu, c’est celui des pseudos légalistes autoproclamés. Dans un match, quand les notions d’équité sont respectées, les spectateurs applaudissent. Et parfois dans un stade, les équipes adverses applaudissent mêmes leurs vainqueurs. C’est la loi du jeu. C’est le fair-play. Je me souviens en 1978, Enugu Rangers était en train de laminer le Canon de Yaoundé, tout le stade Ahmadou Ahidjo, clamait les louanges d’Enugu, tellement le jeu était beau, le spectacle aussi, assuré. Les supporters ont des cerveaux, ils savent distinguer, le beau du laid, le faux du vrai.

Mais il y a des matchs qui sont sujets à problèmes, comme celui que j’ai vu en 1982. Dynamo jouait les quarts de finale contre Tonnerre de Yaoundé, l’arbitre a accordé un faux penalty à Tonnerre ; Les spectateurs ont envahi la pelouse. En 1981, Fédéral de Foumban, contre Tonnerre de Yaoundé. Le match a été renvoyé, parce qu’il y a eu des fraudes qui ont entaché la sincérité du score. Olympic de Mvolyé a eu à acheter les joueurs du Léopards de Douala. Dans un match, le score ne reflète pas toujours la sincérité du jeu. Donc, dans un match, les arbitres, les délégués du match, les juges de touches, peuvent être défaillants ou combinards…

L’arbitre du match et les juges de touches

Le clivage entre le réel et l’illusion, n’existe plus sous l’ère Biya. Les autoproclamés légalistes, émettent une jactance qu’on prononce à l’envie à l’endroit de ceux qui sont lucides et clairvoyants. On les qualifie d’anarchistes et de bellicistes. Ce rapt sémantique est opéré par les agents du parti au pouvoir. Ils se débattent pour un président de la République en perdition et aphone sur la scène nationale comme internationale. Toute cette mascarade autour de la proclamation des résultats n’a d’autre but que de gagner du temps et de tenter une opération de manipulation.

 Le Cameroun est une nation de football, nous allons transposer notre analyse politique, sur une arène sportive. Celle du football. L’équipe d’Etoudi (Palais présidentiel) se rend au stade de Maroua, pour jouer contre ses autres adversaires ; ceux qui forment la délégation de cette équipe, sont ceux qui doivent assurer l’arbitrage. Le conseil constitutionnel représente l’arbitre central, les deuxièmes arbitres se sont : les gouverneurs, préfets, sous-préfets, armées et police. Le délégué du match est ELECAM (Elections Cameroon). Une équipe se plaint parce qu’elle constate que :

La feuille de match, au lieu d’avoir l’emblème de la FECAFOOT (fédération camerounaise de football), porte les emblèmes de l’équipe d’Etoudi. Les autres équipes constatent qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Les équipes acceptent de continuer le match, en sachant pertinemment qu’elles vont émettre des réserves sur la feuille de match.

Les autres équipes constatent entre autres que, l’équipe d’Etoudi utilise, tout le matériel de la FECAFOOT, et se donne des allures de vainqueur. Toute la ville sort l’acclamer. Tout cet attirail qu’a mobilisé l’équipe d’Etoudi, ne avoir que des desseins funestes. Tromper. Corrompre. Mentir. Voilà comment un des matchs de la coupe s’est déroulé. C’était le 29 septembre à Maroua(1). A l’issue de cette rencontre truffée d’irrégularités, elle déclare qu’elle a gagné. Parfois, elle dit qu’elle attend le résultat de l’arbitre. Le match était-il juste et équitable ? A qui veulent-ils faire avaler cette grosse couleuvre ? Ce jeu n’est-il pas un marché de dupes ?

L’arbitre a une alternative : Soit il invalide le score du match joué dans cette région, soit il annule tous les matchs. Et, la compétition sera rejouée, au grand plaisir des amateurs de foot. Si l’arbitre s’entête, les hooligans pourront être de la partie et ce serait dommage pour le sport.

Aimé Mathurin Moussy

 

1 : Maroua : Capitale de l’Extrême Nord du Cameroun, c’est là où le parti au pouvoir tripatouille les élections, parce que c’est la région la moins instruite du Cameroun et la plus peuplée.

 


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