• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Alsace : l’enseignement bilingue au rapport

Alsace : l’enseignement bilingue au rapport

GYM NEUROTONIC

La cause est entendue : bilinguisme et plurilinguisme précoces, loin d’être handicapants, constituent un bénéfice et un avantage cognitif documenté, chaque jour, par les neurosciences. Et cela notamment lorsqu’ils ont cours au plus tôt au sein du milieu familial et/ou pendant le temps de scolarité. L’imprégnation bilingue protégerait, ou du moins retarderait, l’apparition des maladies neurodégénératives, telles Alzheimer, ou renforcerait la flexibilité mentale du double locuteur, c’est à dire ses dispositions à l’attention, l’inhibition, et la sélection, notamment.

Pourtant, selon certains chercheurs, c’est surtout le principe de continuité dans l’imprégnation qui faciliterait les apprentissages, et permettrait le déploiement de capacités d’adaptation supérieures. La psychologue Ellen Bialystok, enseignante à l’Université de York au Canada, et spécialiste mondiale du plurilinguisme, le formule ainsi : « Les bénéfices du bilinguisme augmentent avec sa durée, et plus on pratique, mieux c’est ».

 

Pour autant, il ne suffit pas d’établir l’état des connaissances scientifiques pour justifier inconditionnellement des vertus de l’application d’un volontarisme bilingue, fût-ce à l’échelle régionale. Encore faut-il anticiper les conditions (sociales notamment) de son déploiement, soutenir ses besoins de financement, et rendre possible son inscription dans le long terme.

 

TRÉSOR D’ALSACE

A cet égard, les collectivités territoriales alsaciennes (conseil régional et conseils départementaux du Haut-Rhin et Bas-Rhin), toutes cosignataires d’un accord-cadre sur le bilinguisme avec l’État (période 2018-2022), versent chaque année une obole de 3 millions d’euros à un « fonds de concours langue et culture régionale ». L’Alsace étant le seul espace linguistique où les collectivités contribuent financièrement à un tel niveau, pour favoriser l’enseignement de l’allemand dans le premier degré.

Et le secret de polichinelle qu’évente enfin Bruno Studer, député LRER du Bas-Rhin, dans un rapport de 115 pages, intitulé : “8 propositions pour un enseignement bilingue ambitieux au service du territoire“, permet d’illustrer combien cette coûteuse architecture politico-linguistique souffre de paradoxes et d’insuffisances considérables.

LE JACOBIN SANS PEINE

Ainsi, feu la région Alsace a choisi d’opter pour un enseignement paritaire dit “par immersion”. Soit 12 heures de français alternant avec 12 heures d’allemand, assurées par un enseignant par matière (dit principe ou méthode de Ronjat-Grammont, du nom de linguistes patentés). Pour Jules Ronjat, linguiste de langue occitane, il s’agissait en 1913 (année de sa soutenance doctorale) de normaliser ou de tutorer l’apprentissage du bilinguisme chez l’enfant, dans un contexte ou le jacobinisme gouvernemental se montrait encore farouchement hostile à l’endroit des “patois”, considérés comme nocifs, eu égard à la perspective de consolidation républicaine. N’évoquons pas même le sort de l’alsacien, dont l’usage avait été soustrait, par l’annexion allemande de 1871, à la normativité linguistique des jacobins du verbe.

85% des classes bilingues alsaciennes fonctionnent ainsi selon le principe paritaire, alors même que rien n’est venu jusqu’ici démontrer l’avantage ou l’efficacité supérieure d’un tel fractionnement indifférencié sur les apprentissages. Studer évoquant la piste d’un enseignement progressif, fonction du niveau des élèves, plutôt que paritaire. En région catalane, ainsi qu’il l’illustre dans son rapport, le maître est de plein exercice sur sa classe, que ce soit en français ou en catalan. Mais, conclut Studer, “Certaines associations craignent par ailleurs que l’enseignement des deux langues par un maître ne pousse à enseigner davantage en français qu’en allemand”. Cette allégation repose-t-elle sur un fondement autre qu’un postulat paranoïde de la part de ces associations ? Peut-être pas, mais pour des raisons objectives, comme nous allons le voir.

Après 25 ans de bilinguisme en Alsace, activement promu à l’aune des années 90 par des associations telles “ABCM Zweisprachigkeit” (apprentissage du bilinguisme dès la classe de maternelle), laquelle comptabilise aujourd’hui plus de 1200 élèves sur 11 établissements de maternelle et d’élémentaire, (et sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, notamment sur les raisons de l’impressionnant turnover de ses enseignant-e-s), il est stupéfiant de constater qu’il n’y a pas eu d’évaluation sérieuse et continue du niveau de maitrise linguistique des élèves de section bilingue, sur l’ensemble des écoles publiques et privées ouvertes au cursus (hormis en 2006 et partiellement en 2014). 28 900 élèves parmi 180 000 (soit 16,1 %) que totalise l’Académie de Strasbourg en 2017 sont pourtant concernés. L’augmentation a d’ailleurs été de 100% en l’espace d’une décennie !

LES AVENTURIERS DE LA LANGUE PENDUE

En matière d’exercice professionnel, le concours de recrutement des enseignant-e-s du bilingue comporte bien évidemment une épreuve de langue allemande, qui s’ajoute à celles dévolues aux candidat-e-s de la voie ordinaire. Pour autant, le rectorat a toujours eu recours à du personnel contractuel, en nombre variable chaque année, et cela est aussi vrai pour la filière monolingue.

En revanche, la gestion des personnels contractuels a longtemps été “sous-traitée” par d’autres structures publiques, ainsi qu’il est rappelé ici. Ce n’est qu’à la rentrée 2018 que le rectorat de Strasbourg a directement intégré ce personnel en son sein. Un volant de salarié-es précaires, et trop peu formé (10 jours par an depuis 2016 !), soumis à rude épreuve chaque nouvelle rentrée scolaire, puisqu’il ne connait son lieu d’affectation que quelques jours avant la rentrée, si celui-ci n’est pas encore modifié au tout dernier moment ! Les personnels contractuels ne sont en effet jamais affectés durablement sur un poste. La quasi-totalité change donc d’affectation chaque rentrée scolaire, ce qui ne facilite pas la cohérence pédagogique des équipes et des pratiques sur le long terme.

De manière générale, le rapport souligne à juste titre la pénibilité particulière du personnel enseignant bilingue, et partant, sa souffrance, que nos sources confirment à l’identique.

En effet, il y est question de manière insistante, d’un “manque de ressources humaines”. La formule est à considérer dans ses divers aspects, qui tous participent d’une frustration générale, aussi bien de la part du personnel enseignant (y compris monolingue, car cela retentit sur tout le personnel), des associations de parents d’élèves, que des syndicats d’enseignants.

LOST IN TRANSLATION

Comment pourrait-il en être autrement ? Le volume d’ouverture de classes (on parle de “montée en charge”) s’opère à marche forcée à raison de 25 à 30 unités chaque rentrée scolaire. Ce qui nécessite le recrutement de 12,5 à 15 enseignant-e-s germanistes à temps plein. Cet accroissement de l’offre peut-être requis par l’institution, les collectivités territoriales, voire même un groupe de parents, qui peut solliciter aisément l’ouverture d’une section. Or, le contexte est rendu particulièrement tendu, au regard des difficultés de recrutement d’enseignants en langue allemande que connait la région. A la rentrée 2017, par exemple, il manquait 25 enseignants pour satisfaire les demandes d’ouvertures.

Au demeurant, les chiffres alarmants des candidats aux concours de l’enseignement illustrent la situation critique qui affecte l’enseignement des matières générales, comme les langues vivantes ou les mathématiques.

Mais examinons alors le détail des raisons pour lesquelles ces recrutement sont rendus particulièrement ardus, dans le contexte de l’enseignement bilingue :

– Les candidats au concours sont trop peu nombreux. Le nombre de présents étant égal au nombre de postes ouverts, aucune sélectivité n’est possible, si bien que des postes au concours restent vacants faute de candidat-e suffisamment compétent.

– plus de 10% des admis au concours démissionnent chaque année ! En 2017/2018, dans le Bas-Rhin, on totalisait 37 recrutements pour 33,5 démissions. De 2015 à 2018, on accuse donc un déficit de 72 enseignant-e-s dans le Bas-Rhin (chiffres du rapport Studer) !

– En 25 ans de bilinguisme alsacien, on compte à peine 3 modestes manuels d’enseignement dédié (l’un de mathématiques tous niveaux, l’autre de géographie, niveau CM1/CM2, et enfin une méthode de grammaire à partir du CE2), inadaptés aux besoins multiples et concrets des enseignant-e-s. De sorte que tout est à créer soi-même dès lors que l’on intervient dans ces sections. Comme si la charge de travail n’était pas assez importante en temps ordinaire, il s’y ajoute donc les longues heures de préparation.

– Les classes bilingue sont majoritairement double, triple ou quadruple niveaux, facteur de travail supplémentaire harassant pour le personnel enseignant, qui doit donc préparer autant de cours adaptés aux niveaux enseignés chaque jour.

– L’alternance entre classes est également source de surcharge mentale, dans la mesure où il induit un temps encore supplémentaire de coordination et de partage des tâches entre 2, voire 3 ou 4 collègues !

– Les enseignant-e-s du bilingue sont rarement des locuteurs natifs de la langue allemande. Les objectifs d’immersion complète sont donc difficiles à tenir, car les réflexes restent spontanément à l’usage du français en de multiples situations, notamment quand les enseignant-e-s cherchent à rassurer les enfants, ou à se faire précisément comprendre de leurs élèves.

– Ce faisant, les enseignant-e-s sont pris-e-s dans des logiques et des injonctions contradictoires. L’institution exige d’eux et d’elles une expression allemande continue et pédagogiquement adaptée. Or, les parents, dont certains aiment à s’instituer conseiller pédagogique, peuvent décréter que le niveau de langue mis en œuvre par l’enseignant-e est trop extensif, ou au contraire trop exclusif pour leurs enfants…

– 1350 euros de revenu mensuel pour une enseignante contractuelle, de niveau bac+5, auxquels s’ajoutent 1200 euros bruts en prime annuelle, c’est assez pour dissuader toute volonté d’embrasser durablement la carrière, fut-ce dans le cadre d’un service public d’éducation.

Complétons enfin le tableau clinique par une dernière considération : les chiffres de la “déperdition” du bilinguisme entre les classes de l’école maternelle et du primaire, sont assez éloquents. En total cumulé, on atteint plus de 60% d’abandon tout au long du premier degré scolaire, dont une chute spectaculaire de 25% au seul niveau du CM2/6ème de collège.

On touche ici à l’aspect sociologique de la situation du bilinguisme, notamment au regard des attentes parentales, que le rapport n’interroge d’ailleurs pas. Le fait est que l’enseignement bilingue est, à son détriment, un facteur additionnel de stress, ou d’angoisse scolaire, trop souvent l’apanage des élèves français, de manière générale. La pression sociale à la réussite, et à la performance scolaire, incite ainsi des parents à se désinvestir progressivement du bilinguisme, perçu comme pesant sur leurs disponibilités personnelles, et la capacité de travail de leurs enfants, dès lors qu’il est cause de surinvestissement familial. De là à supposer que l’administration escompte sur ce renoncement pour n’avoir pas à s’engager véritablement dans l’édition de manuels adaptés à toutes les matières et niveaux des cycles scolaires, il n’y a qu’un pas, que l’on s’autorise à franchir !

LANGUE DE FOI

Face à ces défis nombreux, le rapport, à l’instar des demandes de syndicats et d’associations de parents d’élèves, propose un moratoire dans la poursuite de la création de classes bilingues. Repenser les formations, les rémunérations, faciliter au mieux le travail des enseignants au quotidien en leur facilitant l’accès à des ressources de qualité, devraient être des mesures prioritaires, afin d’assurer et garantir un développement pérenne du bilinguisme, ce que le rapport n’expose pas franchement.

Sans compter que l’on ne sort jamais vraiment de l’ambiguïté, quand on choisit d’inscrire son enfant en filière bilingue. Sinon, pourquoi préférer l’apprentissage du Hochdeutsch au détriment de l’alsacien, langue régionale vernaculaire (ce que commence à faire ABCM) ? Le rapport, ainsi que les institutions, valorisent volontiers la dimension culturelle de la langue allemande, mais c’est bien le préjugé et la perspective économique ou professionnelle, qui emporte les faveurs des parents quand on les interroge… Cette vision instrumentale du bilinguisme n’en fait donc pas un liant culturel durable, sauf à considérer que l’école publique ait pour mission de préformer les salariés de l’économie allemande ou suisse…

A propos de perspectives salariales, le syndicat SE-UNSA, cité dans le rapport, a fait circuler un questionnaire anonyme auprès du personnel enseignant bilingue, afin de mieux connaitre ses besoins et difficultés. Il en résulte essentiellement que… il n’y a presque pas eu de réponse !

L’indifférence, ou une certaine hostilité syndicale, n’explique pas un tel niveau de mutisme. La résignation, la peur de la hiérarchie, le doute, en revanche, semblent alimenter négativement une forme d’évitement et de repli de la part des enseignant-e-s. Peut-être aussi l’absence de vision d’ensemble quant au sens donné à leurs apprentissages, dans un contexte où l’autorité du maître est souvent remise en cause.

Après 25 années d’un bilinguisme alsacien dont les transcriptions administratives et politiques demeurent inachevées, maladroites et clientélistes, il serait plus que temps que le politique et l’administration de tutelle reprennent langue avec des enseignant-e-s dévoué-e-s qui animent et assurent au quotidien les apprentissages auprès de quelques 30 000 élèves des écoles bilingues en Alsace. En leur octroyant notamment une reconnaissance réelle, laquelle vaut pour tous les enseignant-e-s, et des moyens adaptés pour remplir leurs missions, satisfaire leurs ambitions, et celles de leurs élèves.


Moyenne des avis sur cet article :  2.83/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

20 réactions à cet article    


  • Clark Kent Chourave 19 octobre 2018 18:04

    il manque une information de taille dans cet article :


    si vous travaillez en Alsace, et que vous habitez en Alsace et que vos enfants sont nés en Alsace mais que ni vous no votre conjoint n’est né en Alsace, vous n’avez aucune chance de voir vos enfants admis à cet enseignement bilingue

    on vous expliquera gentiment que le bilinguisme suppose un suivi à la maison et que les parents doivent parler alsacien ou allemand à la maison, dans la vie de tous les jours, et que, sinon ça sert à rien

    on se trouve danc dans le cas d’une réserve ethno-culturelle dans laquelle les natifs sont subventionnés pour maintenir la culture de leurs ancêtres

    il ne reste plus aux indigènes qu’à fabriquer des cigognes et et vendre de la bière aux touristes

    pardon ?

    ah, ils le font déjà ?

    pas cons, les Schpountz !

    • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 19 octobre 2018 19:10

      @Chourave

      Ben non. Vous dites :

      "on se trouve donc dans le cas d’une réserve ethno-culturelle dans laquelle les natifs sont subventionnés pour maintenir la culture de leurs ancêtres"

      Non, car si c’était le cas on leur apprendrait l’alsacien et non l’allemand (le hochdeutsch).
      Il s’agit plus prosaïquement de profiter du cousinage entre l’alsacien et l’allemand pour favoriser la porosité socio-économique entre les alsaciens et les allemands.

      Les alsaciens demeurent ainsi employables par les allemands dans des emplois qualifiés. Une main d’œuvre frontalière formée en France bon marché pour les allemands.
      Dans la perspective de l’explosion probable de l’euro, d’une appréciation de la monnaie allemande et d’une dévaluation de la monnaie française, l’investissement demeure bon pour les parents alsaciens et une potentielle entrée de devises pour la région à condition que le niveau acquis soit bon dans les deux langues. On dit aussi que ceux qui maîtrisent bien les deux langues ont de grandes facilités pour apprendre l’anglais.

    • pessoa 19 octobre 2018 19:21

      @Chourave

      Bonsoir, non, c’est factuellement faux. Vous avez peut-être entendu ce genre de propos douteux auprès de certaines écoles associatives, mais pour ce qui concerne l’école publique, il n’y a aucune condition de naissance, origine, ou niveau préalable, et c’est heureux ! Beaucoup de parents d’enfants non francophones choisissent d’ailleurs la voie bilingue pour diverses raisons personnelles ou professionnelles (travail en Suisse ou en Allemagne en tant que frontalier notamment).
      Cordialement.

    • Alren Alren 19 octobre 2018 19:56
      @Chourave

      "le bilinguisme suppose un suivi à la maison et que les parents doivent parler alsacien ou allemand à la maison, dans la vie de tous les jours, et que, sinon ça sert à rien"

      C’est parfaitement exact ! J’avais un copain italien qui parlait et écrivait parfaitement le français qu’il avait appris à partir de dix et qui parlait cependant uniquement italien à la maison.
      J’ai connu une enfant anglaise dont les parents se sont installés en France : en deux ans, elle parlait français à l’école et anglais à la maison.
      Même chose pour un petit russe adopté à 8 ans par une famille française qui avait gardé la connaissance de sa famille maternelle.
      Et c’est ainsi partout : je connais également une famille franco-portugaise dont les grands enfants font carrière, l’un en France, l’autre au Portugal.

      En fait le cerveau est paresseux. Apprendre une langue étrangère ne lui apparaît pas vital. En revanche vivre dans un pays dont on ne parle pas la langue est très stressant. le cerveau estime vital de maîtriser la langue du pays pour sa survie.

      Sylvie Testud parle japonais où ses parents puis elle-même ont travaillé.

    • kirios 20 octobre 2018 08:47

      @pessoa

      ais je mal lu ? l’alsacien et l’allemand seraient une même langue ?

      pourriez avoir la gentillesse de clarifier ce point , ?
      je vous remercie .

    • pessoa 20 octobre 2018 11:53

      @kirios

      Bonjour. C’est un peu plus compliqué, mais c’est vrai en substance. Les deux langues ont la même origine, mais l’alsacien a connu des variations particulières de performativité, selon que l’on se situe dans le Bas-Rhin, où l’alsacien se rapproche du francique lorrain (et/ou du pays de Bade allemand), et le Haut-Rhin, où il s’imprègne bien davantage de l’alémanique (c’est à dire du parler suisse). Par ailleurs, la grammaire et la graphie n’ont jamais été fixés véritablement (même si des tentatives de transcription écrite sont menées), si bien que c’est l’allemand standard (Hochdeutsch) qui sert de vecteur à l’écrit. 
      Cordialement.

    • Clark Kent Chourave 19 octobre 2018 18:08

      En écoutant FR régions, je n’ai jamais entendu un présentateur « parler en occitan » ou en « franco-provençal »


      je pense même que les habitants eux-mêmes n’ont pas été informés de la nature de leur (franc) parler

      pour le basque, le breton, le catalan, le corse et le flamand, y en a, des locuteurs, mais s’ils veulent que leurs enfants réussissent, ils vaut mieux qu’ils se fient au cursus normalisé

      • pessoa 19 octobre 2018 19:29

        @Chourave

        Vous regardez mal. Un petit lien vers un reportage de France3 Bretagne (en breton sous titré !) : https://www.youtube.com/watch?v=KMVttClag3U
        Enfin, un petit comparatif de ce qui est enseigné en France en matière de langues régionales, où l’on apprend d’ailleurs que les alsaciens sont les plus mal lotis... http://www.abcmzwei.eu/revue-de-presse-dna-lenseignement-immersif-des-langues-regionales
        Bonne soirée.


      • Alren Alren 22 octobre 2018 15:46
        @pessoa

        Le breton moderne est une langue artificielle obtenue par fusion de différents dialectes.
        La Bretagne moderne englobe le pays gallo comprenant Rennes où l’on parlait français.
        On parlait aussi français à Nantes.
        Seule la pointe Bretagne était bretonnante, donc en différents dialectes locaux.

        La « bretonitude » est une idée d’extrême-droite fortement encouragée par les nazis durant l’Occupation qui comptaient la détacher de la France, tout comme le Nord qui aurait été placé avec les wallons sous la domination des Flamands belges. les Flamands étant des aryens.

        Cette proximité des autonomistes bretons avec les nazis s’est exprimée dans ce drapeau en noir et blanc, le Gwenn ha Du, tout-à-fait artificiel lui aussi et faussement moyen-âgeux puisqu’il est apparu pour la première fois en 1925 (!).

        Je crois que les excellents élèves bretons ont autre chose à apprendre qu’une langue artificielle qui ne leur sera d’aucune utilité quand ils seront au travail plus tard. 

      • soi même 19 octobre 2018 19:12

        Vous êtes plus a la page,l’Alsace est devenue Al- Lo- Champ.


        • lejules lejules 19 octobre 2018 19:54

          oui c’est plutot sympa la mamie bretonne qui parle le breton . oui mais lequel le gallo ou le breton petite anecdote pour faire plaisir a sa grand mere une petite fille prit des cours de breton en fac et toute fière se mit a parler avec elle mais qu’est ce que tu me bara gouine* la grand mère ne comprenait rien a un breton complètement artificiel fabriqué par des intello universitaires.


          dans ces conditions pourquoi reconstituer des langues en perdition ? il faut aller voir du coté de Bruxelles et plus particulièrement avec Walter Halstein premier président de la Commission de la Communauté économique européenne et est également considéré comme l’un des Pères de l’Europe. ce monsieur nazie notoire grand juriste avait accompagné Hitler lors de sa rencontre avec Mussolini . il avait été convenu a l’époque de diviser les divers pays européens en petites entités linguistique afin de diviser les nations pour mieux les conquérir. divisé pour mieux régner. recyclé apres la guerre par les USA il revient aux affaires sous Adenauer

          voyant cela de Gaulle avait pratiqué la politique de la chaise vide a Bruxelles tant que ce monsieur resterait en poste.

          la politique des langues régionale est une politique d’asservissement pour diviser les pays et imposer a tous l’usage d’une langue régionale et l’anglais comme langue du vainqueur dans une civilisation  financière anglo saxonne s’appuyant sur la City et wall street. 



          *bara gouine ce qui veut dire du pain et du vin en breton 

          • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 19 octobre 2018 20:18

            @lejules
            Oui il y a une difficulté pour différencier ce qui relève de l’autonomisme comme imposer la langue corse comme deuxième langue administrative et le multiculturalisme qui donne une possibilité d’accès facultative à des classes bilingues.


          • kirios 20 octobre 2018 09:11

            @jesuisdesordonne

            « Oui il y a une difficulté pour différencier ce qui relève de l’autonomisme »
            je dirai plutôt du nationalisme .j(e sais , ce mot est devenu grossier dans le langage actuel ....)
            les langues dites minoritaires sont des langues qui luttent pour maintenir une histoire , une culture ,une cohésion du peuple , un attachement charnel à ( et sur ) un territoire donné .
            a mon sens , le multiculturalisme a , lui aussi , un objectif politique : imposer , à courte échéance , une langue commune effaçant toutes les autres .
            on le voit bien avec le français qui - malgré son inscription dans la constitution - devient , chez lui , une langue mineure supplantée par l’anglais .
            lors de la réunion sur la francophonie , Macron utilise l’anglais .....

          • kirios 20 octobre 2018 11:36

            @kirios

            j’ajouterai que outre le fait qu’ il soit soumis à la langue « universelle » , le français est , comme toutes les langues en déliquescences , attaqué de toutes les façons par ceux qui l’utilisent (rue (mélange d’arabe et de français ,), hommes politiques, journalistes.).
            l’émission « les reines du shoping »sur M6 , sur le ton de la boutade , en est une démonstration éclatante .

          • babadjinew babadjinew 20 octobre 2018 14:22
            Pourquoi avoir cloisoné votre texte dans l’etroitesse hexagonale ???

            Si l’on prend les 2 grandes puissances emergentes (Chine et Inde) le constat est sans appel ! La maitrisse sans faille de leur langues maternelles (souvent plusieurs) ainsi que celle de l’anglais ! A ces deux pays vous avez la concentration du hard (Chine) et du soft (Inde) pour toutes nos technologies dites numériques.....

            Pour le reste l’alsacien permet non seulement de parler facilement l’allemand, mais également l’anglais qui à une trés forte base Saxon......

            Bref, plus nous saurons parlez de langues différentes et mieux nous nous compredrons les uns et les autres car chaque langue comporte en elle SES propres codes et valeurs.... SAUF, l’anglais commercial qui lui est un petit négre pratique pour le buisnez, mais vide de toute formes de valeurs autres que pognons......





            • Krokodilo Krokodilo 20 octobre 2018 20:19

              Libre à chacun de militer pour sa cause (chacun plaide pour sa paroisse comme le dit la sagesse populaire), mais il est dommage de baser l’argumentaire sur des erreurs et mensonges scientifques. A peu près tout le chapeau de l’article est faux : le bilinguisme précoce est un avantage cognitif, ou, mais comme le serait n’importe quel apprentissage (violon, jardinage, calcul, etc.). Il ne protège pas des maladies neurodégénératives, pas plus que la continuation de la lecture ou de n’importe quelle activité intellectuelle. Les études cliniques sérieuses sont très difficiles dans ce domaine du fait de la difficulté à isoler un facteur , à constituer des groupes témoins et sur des dizaines d’années. Bien au contraire, une étude reconnue avait étudié en Allemagne le niveau scolaire d’enfants pratiquant le turc à domicile (bilinguisme familial) : résultat :aucune différence. Que ce soit en faveur des langues régionales ou surtout de l’anglais, beaucoup de gens du milieu propagent des demi-vérités qui relèvent plus de la conviction et du dogme que des études scientifiques. J’en avais fait plusieurs articles il y a longtemps sur Avox, en indiquant de nombreuses références. Rien n’ a changé depuis, sinon que l’anglais a encore gagné du terrain... C’est un sujet bien plus politique que pédagogique.


              • pessoa 20 octobre 2018 21:28

                @Krokodilo

                Bonsoir à vous. C’est une réplique intéressante, qui mériterait une réponse détaillée ailleurs qu’ici. Le fait est que je suis, pour l’essentiel, d’accord avec vous ! Effectivement, le bilinguisme oblige à une gymnastique cognitive favorable, au même titre que toute activité cognitive ou créative soutenue. Personne ne prétend que le bilinguisme est LE seul moyen, mais l’un de ceux qui sont objectivement profitables. De la même manière, les études qui prouvent son efficience (cherchez vous en trouverez, et bien sourcées), ne se fondent absolument pas sur le niveau scolaire moyen des élèves, qui n’est effectivement pas supérieur chez un bilingue par rapport à un monolingue (au demeurant, les bilingues connaissent d’autres problématiques d’apprentissage) ! Ce n’est d’ailleurs pas cela qui fait l’objet d’études et d’analyses, mais l’agilité cérébrale et mnésique (notamment) que cet exercice génère et favorise au quotidien. La nuance est essentielle. Quoi qu’il en soit, les dimensions « logistiques » (que vous qualifiez ainsi à juste titre) et sociales, m’importaient bien plus dans les motivations qui me portèrent à rédiger cet article. Cordialement.

              • Krokodilo Krokodilo 20 octobre 2018 22:11

                @pessoa bonsoir aussi, le bilinguisme précoce scolaire pose aussi le problème du choix : faut-il imposer telle ou telle langue ou proposer ?


              • pessoa 21 octobre 2018 00:57

                @Krokodilo
                Je ne sais pas trop comment vous répondre, sinon pour vous dire qu’il y a d’abord la réalité historique et linguistique dans laquelle on se trouve pour se déterminer. Y a-t-il une résonance particulière et personnelle à apprendre l’allemand, au prétexte que l’on habite en Alsace ? Pas nécessairement. Je ne suis pas germanophone, mais je suis bilingue ! Je ne m’oblige à rien. La contrainte est une aberration en matière d’imprégnation linguistique. Le bâton apprend à désapprendre, à mal-apprendre. L’esprit de curiosité et le jeu, sont les vecteurs les plus naturels de l’apprentissage et de la stimulation cognitive. Hélas, c’est là un voeu pieux, dès lors que les parents choisissent à la place de l’enfant, et le projettent comme un adulte en miniature. Alors que les goûts de l’enfant suivent une humeur vagabonde, l’institution scolaire, raide comme un piquet, l’oblige à terminer son année de bilinguisme dès lors qu’il s’y trouve inscrit. S’il n’en veut plus (ou n’en peut plus), la situation de contrainte martyrise l’élève. C’est stupide au possible, parce que l’organisation ne sait pas s’adapter à la volatilité des préférences enfantines. Le bilinguisme institutionnalisé ou scolaire peut donc quelquefois générer du blocage, voire de la souffrance, par défaut de souplesse et de cohérence dans sa « logistique ».


              • Krokodilo Krokodilo 20 octobre 2018 20:34

                Par contre, l’article détaille bien le problème logistique énorme que pose tout enseignement bilingue, et même tout enseignement de langues étrangères. De même que la question sociale et politique (quelle utilité, choix entre allemand et alsacien,etc.)

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité