• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Gilets Jaunes : quelle issue politique ?

Gilets Jaunes : quelle issue politique ?

 FACE A LA CRISE SOCIALE L’URGENCE DE RÉPONSES FORTES ET IMMÉDIATES
 Contribution à la recherche de solutions

Il y a urgence d’une réponse politique adaptée aux enjeux de l’heure. C’est pourquoi ces propositions seraient à mettre en œuvre immédiatement. Il s’agit avant tout d’éviter la division dans le peuple et pour cela de retrouver le minimum de calme nécessaire à la réflexion individuelle et collective, à l’échange raisonné, fut-il vif. Il ne serait pas acceptable que les parties du peuple les plus touchées par la politique actuelle ne puissent accéder sans délai à une vie plus décente.

1° MESURES IMMEDIATES touchant au niveau de vie :

  Suppression de toutes les taxes et mesures récentes liées au budget 2018/2019 ( CSG retraités, 80 km/h, carburants,….)

  Augmentation significative du SMIC : 1400 € net. Réindexation des retraites par rapport à l’inflation.

  Instauration immédiate d’une plus grande justice fiscale par :

- Des impôts indirects plus justes (taux de TVA très réduite sur les produits de première nécessité…)

- Pour les entreprises, une réduction significative de la fiscalité des plus petites entreprises et des plus fragiles, pour, dans un premier temps, leur permettre d’appliquer l’augmentation du SMIC sans être amenées à licencier. Que les grandes entreprises soient imposées réellement au même taux que les autres.

- Rétablissement d’un impôt sur le revenu beaucoup plus progressif.

- Rétablir la taxe d’habitation en la rendant progressive.

- Rétablir l’I.S.F.

- Revenir sur le crédit d’impôt accordé aux entreprises : n’accorder cet avantage qu’aux entreprises qui créent des emplois, en France ; en cas de non respect de ce contrat, récupérer l’argent.

  Tout cela ne paraissant pas possible dans le cadre du budget 2019, réviser ce budget en s’autorisant une augmentation du déficit. Pour appuyer la position française vis à vis de Bruxelles organiser très rapidement un référendum portant sur la question suivante : êtes-vous pour ou contre la révision budgétaire et l’augmentation du déficit ?

2° RÉTABLIR LA DÉMOCRATIE

  Promulguer une loi pour un référendum d’initiative citoyenne à partir d’un nombre à déterminer de pétitionnaires, sur des questions touchant au bien commun et non à des préoccupations catégorielles.
  Le premier référendum porterait sur la nécessité d’engager un processus aboutissant à une Assemblée Constituante chargée d’écrire une nouvelle Constitution. Cette assemblée sera composée de constituants élus, de constituants désignés par le tirage au sort, tous s’engageant à ne pas briguer de mandat électif quel qu’il soit, dans les 5 ans suivant la fin des travaux de l’assemblée constituante. Le travail de cette assemblée devra présenter des garanties de transparence.

 3° ÉGALITÉ ENTRE LES TERRITOIRES, DÉMOCRATIE DANS LES TERRITOIRES.
 
  Restaurer la notion de plan et promulguer rapidement une loi programmatique de réaménagement du territoire en revenant sur la loi N.O.T.R.E. qui défait le pays et accentue la division entre métropoles et territoires périphériques.

  Restaurer la démocratie locale, ouverture de salles municipales pour que les habitants débattent librement de ce qui les préoccupe et de ce qu’ils souhaitent pour eux-mêmes et pour le bien commun.
  Dans chaque commune et à l’initiative des habitants, désigner selon des modes à définir, indépendamment des élections municipales, un groupe de responsables chargé d’organiser les débats et de les faire remonter via les préfectures jusqu’aux instances décisionnaires.

 

 POUR SORTIR DE L’IMPASSE POLITIQUE EXIGEONS L’INSTITUTION
 D’UN REFERENDUM D’INIATIVE CITOYENNE

  La situation dans laquelle se trouve une partie importante des Français n’est plus supportable. Le Président des riches, loin de se mettre à la hauteur des exigences du peuple, continue à le narguer et persiste dans la défense des intérêts des classes supérieures et du MEDEF.

  Dans ces conditions, dans la mesure ou ce mouvement ne s’arrêtera pas de sitôt, une issue politique démocratique est indispensable car s’il n’est pas fortement relayé, le bras de fer dans la rue risque de tourner à l’avantage du pouvoir. C’est d’ailleurs sa stratégie implicite : laisser pourrir les choses tout en mettant en scène les violences qu’il a lui-même très largement provoquées.
  Or on ne peut pas dire que le mouvement des gilets jaunes soit fortement relayé et soutenu par les forces qui représentent dans l’opinion et dans les médias l’opposition à ce pouvoir ! D’un autre coté, être soutenu dans les sondages est évidemment insuffisant et friable. C’est dire que, sauf l’hypothèse d’un mouvement populaire plus large de grèves et de manifestations contre ce pouvoir, les gilets jaunes risquent de se trouver seuls face au gouvernement et à Macron.
  L’ensemble des partis politiques, les syndicats, aussi bien que le Parlement et le Sénat sont visiblement dans l’incapacité à ce jour de fournir une réponse à l’exigence populaire. Il est clair aussi que les Gilets Jaunes, même si leur mouvement s’amplifiait à terme, ne vont pas gouverner la France par la magie de la démocratie directe. Peut-on attendre l’émergence d’une nouvelle force politique organisée capable de traduire et porter la colère populaire ? A l’évidence on ne voit rien venir de tel pour le moment.

  Comment sortir de ce risque d’impasse ?
  Comment exprimer l’exigence de souveraineté populaire effective que ce mouvement affirme avec tant de force et de constance ? Quel objectif politique réalisable et fédérateur se donner compte tenu de l’état de conscience populaire et du rapport de force ?
  La perspective d’un référendum institué par révision de notre Constitution, le Référendum d’Initiative Citoyenne, n’offre-t-elle pas un débouché politique, en parallèle avec la bataille pour le niveau de vie, contre l’injustice fiscale, pour une nouvelle Constitution ? Ce serait le premier pas. La voie serait alors ouverte pour un autre référendum portant sur la question nodale de la monnaie unique, principale cause des impasses et du blocage que nous connaissons par le carcan dans lequel elle nous maintient.

 


Moyenne des avis sur cet article :  3.44/5   (9 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • Konyl Konyl 17 décembre 2018 16:15

    Bonjour,

    80 km/h, quel risque avec le niveau de vie ? N’apprenons nous pas la lecture a l’école ? Laissez donc ceux qui ne savent pas lire payer cet impôt facultatif, moi ça me va très bien. Surtout s’il pouvait permettre d’arrêter de me faire matraquer d’impôt pour payer, entre autre la prime de Noël des abrutîts de cheminots grévistes qui nous ont fait chier pendant 3 mois.


    • bcallens 17 décembre 2018 16:38

      @Konyl
      C’est vrai que la limitation de vitesse à 80 km/heure n’a rien à faire ici. En Belgique néerlandophone, la limite hors agglomération est fixée à 70 km/heure et personne n’a râlé...


    • waymel bernard waymel bernard 17 décembre 2018 17:18

      @bcallens
      Si les 80 Km/h ont contribué à remplir le vase qui a débordé avec la taxe sur les carburants.


    • Le421... Refuznik !! Le421 18 décembre 2018 13:01

      @bcallens
      Le nombre de PV a explosé...
      A part ça, effectivement, c’est un détail.
      Surtout pour ceux qui habitent le XVIéme arrondissement ou qui ont un chauffeur...


    • jean-louis Brunati 17 décembre 2018 16:49

      J’avais supprimé ce point après rédaction du texte, mais c’est resté dans la version envoyée à Agoravox (erreur de fichier). Pour le reste, libre à vous de dire ce que vous voulez.... 


      • Adekine 18 décembre 2018 04:37

        Bonjour,

        Je suis plus ou moins d’accord avec tout ce que vous proposez, mais surtout pour tout ce qui va dans le sens de l’augmentation du niveau de vie des Français et non l’inverse car il y va de notre avenir à tous.

        Depuis pratiquement la chute du mur de Berlin, quelle catégorie de gens ont le pouvoir ? Une nébuleuse de riches et surtout de très très riches (particuliers multinationales banques assurances). 

        On ne taxe pas les multinationales car ça pourrait leur déplaire.

        On ne taxe pas les banques comme il le faudrait (une taxe de 1% sur toutes les transactions, c’est si terrible que ça pour les profits ?). 

        Ne parlons pas des « marchés » qui font la pluie et le beau temps en matière d’économie et susurrent à l’oreille des gouvernants toutes les mesures à prendre pour maximiser leurs résultats.

        Alors, on taxe les autres, tous les autres car tout le monde est bien d’’accord, l’Etat ne peut pas dépenser plus que ce qu’il perçoit.

        Seulement les autres, ils en ont assez de voir leur niveau de vie se réduire comme peau de chagrin, à essayer de combler les déficits de l’Etat , aider au maintien des privilèges, participer au train de vie des riches et à l’augmentation de leurs richesses.

        Le pays est au bord du gouffre. Est-ce leur faute à eux ? Tous les pays sont au bord du gouffre. La faute à qui ? Tous les peuples sont en rébellion et s’imaginent que leur situation va s’améliorer s’ils font un repli sur eux-mêmes. Ce n’est pourtant pas les immigrés qui leur tondent la laine sur le dos. N’ont-ils jamais envisagé que leur sort serait plus enviable si les richesses étaient mieux partagées ? Si les profits étaient un peu mieux répartis ?

        Les gilets jaunes sont l’expression d’un ras-le-bol., Leurs actions ont démontré qu’un gouvernement ne pouvait plus désormais penser équilibrer son budget en déséquilibrant celui du plus grand nombre. Il faudra bien que les gouvernements aillent chercher l’argent là où il est et qu’ils convainquent les « marchés » de lâcher de lest.

        Faute de quoi, le chaos n’est pas loin. 


        • jean-louis Brunati 18 décembre 2018 13:30

          @Adekine
          Parfaitement d’accord avec vous ; reste à débattre sur les moyens qu’on se donne pour peser dans le sens souhaité sur le pouvoir actuel


        • Anatine 18 décembre 2018 12:35

          Comment utiliser et detourner ce « grand debat », sans le rejeter mais pour accroitre la pression et avancer...Un apprentissage d’une nouvelle modalité d’action

          Il faut lier la concertation au RIC, pour renforcer le mouvement, sa dynamique décentralisée, developper les consensus, et bien sur, eviter le piége de la synthèse controlee des comites theodules.

          Pour qu’elle soit concrète et traduite en mesures... et prenne des le depart la forme d’un engagement a imposer à l’etat.

          En partant du principe que le RIC s’appliquerait au niveau de la commune, la région et de l’etat : les attentes seront formulées sous forme de questions pour un RIC.

          1. Par thème, jusqu’a 3 questions parmi celles qui auront été formulees seront choisies dans chaque commune.

          2. Par thème, chaque commune choisira par votation 3 questions parmi les questions posées par 10 communes tirées au hasard dans la région.

          Donner a chaque commune le pouvoir de participer au consensus. Les propositions des autres renforcent ses choix.

          3. Les questions retenues par les communes seront classees par nombre de citations dans les communes et les 5 premieres retenues au niveau de la région.

          4. Chaque région organisera un vote sur la région pour valider si oui ou non chaque question est bien une priorité. Au moins 2 questions devront etre validees avec un vote « oui » de 70% au minimum.

          Chercher la representativite dans l’expression des attentes.

          5. Ces 2 questions de chaque region sont remontees au niveau de l’etat. Les autres feront l’objet d’un debat regional et de propositions regionales.

          6. Le parlement choisira une question par region. Si une question a ete choisie par au moins 3 regions, elle est choisie d’office.

          Un Referendum national sera organise. Oui ou non pour chaque proposition. Les 3 premières seront portees au debat parlementaire pour une proposition de loi sous 2 mois.

          L’etat et le mouvement font un pas tout en restant dans le rapport de forces necessaire.


          • jean-louis Brunati 18 décembre 2018 16:18

            @Anatine

            Parfaitement d’accord avec vous, merci d’avoir donné des indications de méthode pertinentes pour éviter le détournement du RIC par le pouvoir, les manœuvres seront diverses, nombreuses, sophistiquées ; ça c’est le premier point. Le seul bémol que j’exprimerais serait le suivant : substituer le niveau départemental au niveau régional car je pense que le niveau départemental devrait être le niveau intermédiaire entre les communes et L’État.
             J’ajouterai un 2ème point : il faut également ne pas hésiter à critiquer ceux qui font la fine bouche devant cette revendication du RIC sous prétexte que les « vraies » revendications seraient d’ordre économiques. Opposer le combat pour le niveau de vie et contre l’injustice fiscale à celui pour rétablir la démocratie est une grave erreur. Les deux vont de pair. Primauté du politique sur l’économique !


          • Anatine 18 décembre 2018 18:58

            @jean-louis Brunati

            Region ou departement ? Compliqué car cela doit coller a la repartition des compétences. Nous sommes ici dans le processus d’amorcage et l’identité me parait plus forte au niveau regional.


          • J.MAY MAIBORODA 19 décembre 2018 13:18

            @l’auteur

            Hello Jean Louis

            ..... Tout vient à temps à qui sait attendre.

            Ou bien encore : Si tu ne viens pas à AGV, AGV viendra à toi

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité