Nouvelle-Zélande : Transformation d’une Epreuve en une Bénédiction
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Laurell Ardern a géré avec succès la crise provoquée par le massacre vicieux perpétré par un terroriste d'extrême-droite dans Christ Church, transformant un défi de sécurité majeur en l'une des campagnes de relations publiques les plus réussies de l'histoire.
Ardern a transformé la crise, d’une épreuve difficile en une cohésion et une unité de la Nouvelle-Zélande, en une réalisation politique majeure de deux manières. Au niveau national, elle a profité de l'occasion pour renforcer la cohésion et la coexistence nationales. Au niveau international, elle a promu la Nouvelle-Zélande en tant que modèle de coexistence et de tolérance pour des millions de personnes dans le monde, ce qui lui a valu le respect des médias mondiaux.
La première ministre est manifestement une femme politique soucieuse de relever les défis et capable de faire face à des temps difficiles. Les critiques avaient mis en doute sa capacité à relever le défi quand elle était apparue dans les toutes premières minutes suivant l'événement et semblait avoir du mal à contrôler ses sentiments au milieu des scènes sanglantes.
Mais elle a vite agi de manière ferme et a adopté une position historique, en raison de son expérience. Elle est jusqu’à présent la plus jeune dirigeante élue, la troisième femme Premier ministre de son pays et la deuxième dirigeante à emmener son bébé au siège de l’ONU.
L’attitude d’Ardern face à la crise n’était pas du tout spontanée. Le regretté dirigeant sud-africain Nelson Mandela a été l'une de ses inspirations. Elle a même commencé la session du Parlement néo-zélandais par une récitation de versets du Coran dans un pays où les musulmans ne représentent que 1% de la population.
Elle sait que la Nouvelle-Zélande est un pays caractérisé par une grande diversité de races, de cultures, de langues et de religions et que cette diversité doit être gérée avec soin pour rester une source de richesse culturelle plutôt qu'un obstacle au développement.
Les femmes portaient le voile en solidarité avec les victimes du massacre terroriste. Des campagnes massives incluant des femmes, des hommes et des enfants ont été organisées. Les femmes se sont couvert la tête et les hommes, les épaules.
Ce qui est intéressant avec la première ministre, c’est qu’elle ne soutient pas l’immigration et l’asile dans son pays. Dans ses campagnes électorales, elle s'est engagée à prendre des mesures pour réglementer et réduire l'immigration.
Cependant, à son avis, la politique d'immigration est une chose et les droits des immigrants qui sont ou seraient citoyens de la Nouvelle-Zélande en sont une autre.
Ils bénéficient d'une protection, d'une sécurité et de tous les droits de l'homme. C’est un message important pour de nombreux responsables politiques et dirigeants occidentaux qui s’attaquent sans distinction à la migration et soulèvent des tensions raciales.
La première ministre néo-zélandaise a établi sa politique en se basant sur des faits économiques tels que le chômage, les coûts de location élevés et l'impact des immigrants sur les perspectives d'emploi, et non sur les attitudes xénophobes racistes.
Levant le slogan « Nous sommes un peuple », elle a porté le foulard lors d'une réunion avec les dirigeants de la communauté musulmane à la suite du massacre et à la journée de solidarité avec la communauté musulmane de Nouvelle-Zélande. Lors de son discours devant le mémorial des victimes, elle a prononcé une déclaration du prophète Mohammed : « Les croyants, dans leur bonté, leur compassion et leur sympathie mutuelles, sont comme un seul et même corps ». Les prières du vendredi ont été diffusées à la télévision et à la radio nationales en arabe et en anglais.
La dirigeante néo-zélandaise a donné aux responsables politiques mondiaux une grande leçon de gestion de crise, venant d'un petit pays certes, mais fort par sa diversité.
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