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Accueil du site > Tribune Libre > To brexit or not to brexit, that is the question !

To brexit or not to brexit, that is the question !

Il vivait dans le monde de l’à peu près, où l’on salue dans le vide, où l’on juge dans le faux. L’inexactitude, l’incompétence, n’y diminuent pas l’assurance, au contraire !

( Marcel Proust )

 

Le feuilleton du Brexit continue avec ses rebondissements qui en disent beaucoup plus que de longs discours sur l’inexorable machine à décérébrer qu’est devenue l’Union Européenne.

Les bureaucrates européens dénommés commissaires – dont aucun n’a été élu par le peuple européen ( pour autant qu’il en existe un ! ) mais bien coopté par ses pairs suivant une alchimie parfaitement maîtrisée - ont décidé de faire payer au peuple britannique l’effroyable audace qu’il a eue : décider de quitter cette mauvaise compagnie, source de réglementations plus absconses les unes que les autres et véritable insulte au droit des peuples à décider eux-mêmes de ce qui leur semble bon.

D’un autre côté, le personnel politique britannique est d’une pusillanimité qui rarement s’est rencontrée dans l’histoire tumultueuse et riche à la fois de ce pays : on se sabote mutuellement, on s’invective, on refuse toutes les propositions négociées et plus que probablement mal négociées dans un contexte aussi vaporeux par Madame Thérésa May mais sans que jamais ne fût proposée au laborieux ouvrage de la Premier Ministre une alternative ayant l’accord d’une majorité des élus ; ces derniers sont visiblement peu à la hauteur des enjeux et Madame May conserve suffisamment d’entregent pour continuer à figurer la borgne au royaume des aveugles.

Au sabotage européen fondé sur la malveillance correspond donc l’indécision incroyable de la chambre des Communes où les représentants semblent se préoccuper davantage de leurs petits intérêts personnels que de s’accorder sur le devenir de la nation.

Il serait malvenu de nier la complexité des problèmes à résoudre mais il n’en est aucun qui n’eût pu trouver une issue avec un minimum de bonne volonté et l’on sent que c’est bien là l’ingrédient qui manque le plus pour définir l’harmonie des futurs échanges et pourtant il n’est personne qui doute que finalement on sera obligés d’y arriver, contraints par les nécessités économiques et financières qui ne s’accommodent guère d’atermoiements artificiellement créés.

Ou alors on s’obstine à jouer avec le feu comme en 2008 et cela risque de se terminer de la même façon par l’éclatement d’une nouvelle bulle économico-financière.

Personne n’a jamais cru sauf naïveté puérile que ce serait facile de quitter les ornières creusées par 40 ans de routines européennes, personne n’a jamais prétendu sinon des sots que les chemins de la liberté n’étaient pas jonchés d’épines, de chausse-trappes, de passages piégeux mais personne n’avait sans doute prévu que le prix à payer pour cette liberté serait majoré par la mauvaise foi et l’esprit de revanche de tous ceux qui ont vécu le retrait britannique comme un dangereux précédent qui risquait d’affaiblir leur propre position devant leurs peuples cédant de plus en plus aux sirènes de la désaffection.

Le Grand tort des dirigeants britanniques a été, aux yeux de ceux qui ont le mépris du peuple et la trahison chevillés au corps, de respecter la volonté populaire, une attitude de respect que n'ont eue ni les dirigeants français en 2005 ni ceux de l’Irlande en 2001 ( qui firent revoter jusqu’à ce que, par lassitude plus que par conviction, les électeurs adhérassent au Traité de Lisbonne qu’ils avaient d’abord réfusé en 2001)

C’est sans doute cet esprit démocratique que les thuriféraires de l’Union Européenne veulent faire payer aujourd'hui au peuple britannique en apportant de l’eau au moulin des "remainers " qui considèrent qu’il a été abusé dès lors qu’il a posé un verdict qui ne leur convenait pas.

Il est piquant d’entendre le pire menteur qui ait présidé au destin du Royaume-Uni, à savoir Tony Blair impitoyablement surnommé le caniche de Bush et engageant son pays dans la folle aventure irakienne à la suite des USA sur la foi de mensonges éhontés dont il ne pouvait pas ne pas savoir que c’était des bobards, ainsi donc ce professionnel de l’entourloupe, plutôt que de cacher sa honte dans une retraire dorée, conseille un nouveau recours aux urnes pour, espère-t-il, défaire ce que la volonté populaire a construit.

Personne ne sait car les voies de l’ignominie sont impénétrables si un jour une majorité parlementaire indigne pourrait demander au peuple britannique de voter à nouveau, en espérant qu’instruit du chemin de croix imposé et des mauvais coups orchestrés par l’Union Européenne, il acceptât de renoncer à son indépendance pour se soumettre à Bruxelles.

Pour tout dire j’appréhende ce mauvais coup qu’au nom de l’idéal européen perverti une majorité d’Eurocrates inquiets pour leurs privilèges seraient disposés à faire commettre.

Tout le monde n’a pas les pudeurs de Macron acceptant ou faisant mine d’accepter ce qui revient au même le verdict des urnes au Royaume-Uni, d’autres grands dirigeants européens ne seraient pas mécontents d’une forfaiture organisée par leurs amis pour faire revoter la population. 

Avec un résultat de toute manière aléatoire dès lors que les plus récents sondages ne donnent pas nécessairement pour acquise la victoire qu'ils espèrent au terme de cette incivique consultation si elle venait à se concrétiser.

Souvenons-nous que ni le sang, ni la sueur, ni les larmes promis par Churchill en mai 1940 n’ont dissuadé la population de supporter les épouvantables destructions humaines et matérielles lors de la dernière guerre : ils sont restés soudés derrière leurs principes et leurs dirigeants de l’époque quel qu’en ait été le prix à payer. Ils sont restés invaincus et ont favorisé par leur courage la victoire contre le nazisme.

Le Brexit n’est finalement qu’une promenade de santé à côté de ces épreuves que les Britanniques ont su surmonter tout au cours de leur histoire.

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To brexit or not to brexit, that is the question ! To brexit or not to brexit, that is the question !

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9 réactions à cet article    


  • Rantanplan Claude Frollo 16 avril 2019 17:02

    Ce qui est étonnant, c’est les airs joyeux de la mère May et les sourires échangés avec sa copine Merkel.

    La mission de May était de gérer au mieux la sortie de l’UE.

    Sur cette mission, elle a échoué, on peut prendre le truc dans tous les sens, dans n’importe quel pays elle aurait été virée et elle aurait eu la honte !

    Là, elle fait tout pour rester et elle a les félicitaions de jury, eet elle sourit.

    C’était quoi sa mission, en fait ?

    Et elle était missionnée par qui ?

    J’ai bien une idée, mais le ministère de la vérité va me flinguer, ou m’envoyer à l’ambassade de l’Equateur et j’ai pas envie de finir comme Assange.


    • Samy Levrai samy Levrai 16 avril 2019 17:09

      « Le Brexit n’est finalement qu’une promenade de santé à côté de ces épreuves que les Britanniques ont su surmonter tout au cours de leur histoire »

      La liberation de la France n’est pas non plus un long fleuve tranquille mais elle finit toujours par avoir lieu.


      • Jason Jason 16 avril 2019 17:51
        « On n’a jamais vu un gouvernement périr par le mensonge. » Le gouvernement britannique en est un exemple éclatant.

        Rassurons-nous cependant, il est en bonne compagnie avec la Hongrie, la Pologne et quelques autres qui ne mentent pas ouvertement mais sont très parcimonieux avec la vérité.

        • velosolex velosolex 17 avril 2019 10:01

          Le Brexit n’est qu’un symptôme des difficultés des anglais à assumer leurs choix. Ce qui aboutit à cette schizophrénie qui décompose maintenant le pays même..Cela a commencé avec Margaret Thatcher, et la folle croyance en une économie dérégulée.

          On ouvre les frontières économiques, à la recherche des parts de marchés en pratiquant le dumping et l’opportunisme fiscal, en cassant les droits du travail.

          Et puis on s’étonne que cela crée une immigration opportuniste.

          On transforme des immigrés en boucs émissaires.

          Le pays vieillit, devient xénophobe désigne aussi l’europe comme source de ses maux, fait des pieds de nez à la logique, et refuse d’assumer ses choix, coincé entre deux portes, au risque de se coincer les doigts.


          • velosolex velosolex 17 avril 2019 10:02

            J’ai regardé effaré hier soir un très bon reportage sur la cinq, au sujet des enfants littéralement kidnappés par l’administration. A voir absolument en replay. On fait du fric avec le social et la misère en Angleterre, en se foutant encore une fois des traités européens signés.

            Un autre Brexit. Du Dickens ! Je comprend mieux les anglais que je connais et qui ne veulent absolument plus retourner dans leur pays . Le monde en face Les enfants perdus d’Angleterre - France.tv


            • velosolex velosolex 17 avril 2019 10:13

              @velosolex
              Le lien n’étant pas apparu, je le rajoute. Voilà l’esprit du Brexit dans ce qu’on peut appeler un fait de société. On peut superposer plusieurs facteurs ajoutant à la montée de la catastrophe, qui agit en chaine
              -Le libéralisme économique laissant le privé faire du fric sur la misère
              -Le cynisme des autorités britanniques se moquant des traités qu’ils ont signé, et pratiquant l’arrogance, dans une logique absurde et à court terme
              -Le manque de vigilance des citoyens britanniques, qui contrairement à la France, sont beaucoup moins réactifs, face aux scandales, et à la manipulation. Peut être laminés aussi par un demi siècle d’oppression économique et de recul sociaux. Cela a abouti à une étrange xénophobie, et à un retour des vieilles lunes impérialistes, sur fond d’économie dérégulée, aboutissant au monde qu’Orwell avait envisagé. 

               Le monde en face Les enfants perdus d’Angleterre - France.tv
              https://bit.ly/2XgmU8h


            • nono le simplet 17 avril 2019 10:31

              @velosolex
              noté, merci smiley


            • velosolex velosolex 17 avril 2019 11:13

              @nono le simplet
              C’est la deuxième partie d’un projet dont le premier épisode était passé il y a trois ans, et qui m’avait déjà donné le bourdon. A vrai dire j’avais déjà vu il a bien dix ans un film de Ken loach sur le sujet « Ladybird »...Mais je pensais que c’était une fiction exagérée, tellement c’était énorme cette histoire d’une mère dont on venait chercher les gamins à peine nés, dans la maternité même…Regarde cette émission tu seras édifié. Cela rappelle franchement l’Allemagne nazie. 
              Je sais qu’au Havre il existe des familles qui accueillent des anglaises enceintes, afin qu’elles accouchent en France, et que le gamin bénéficie de la nationalité française. Dans les monts d’Arrée, en bretagne où je vis, de nombreux anglais, qui n’ont qu’une phobie : Devoir rentrer dans ce pays de fous. Je dis cela avec toute l’amitié que j’ai pour beaucoup d’anglais et sa culture. 


            • ZenZoe ZenZoe 18 avril 2019 10:25

              Le comble c’est quand même Merkel qui fait amie-amie avec May juste pour embêter Macron et son intransigeance. On voit tout de suite comme les pays d’Europe sont solidaires entre eux, ça fait chaud au coeur cette Europe-là.

              M’étonne pas que May rigole, les Anglais finiront par nous avoir à l’usure, ça marche à tous les coups !

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