Changer de bocal
Emmanuel Macron nous avait promis que « rien ne sera plus comme avant » et force est de constater que ses annonces tournent toujours dans le même bocal.
Tout est affaire d’argent, trouver les moyens financiers pour se libérer de l’étau de l’austérité. Mais, lorsqu’on ne sort pas du bocal, l’argent tourne en vase clos et qu’on prenne à droite pour remettre à gauche, ou qu’on prenne à gauche pour remettre à droite, c’est toujours la même chose. Emmanuel Macron a fait la preuve qu’il avait plus de bagout que d’imagination, voire de courage. Les annonces suivront leur petit bonhomme de chemin, encore que celui-ci semble d’ores et déjà semé d’embûches contestataires.
Du reste, que proposent les autres partis sinon de tourner en rond toujours dans le même bocal avec plus ou moins de social, plus ou moins de libéralisme, plus ou moins d’écologie, plus ou moins d’Union européenne ? Rien d’autre que de réfléchir dans le même système : celui du capitalisme, ce système qui a détruit notre maison commune, la terre.
Alors, comment faire pour sortir du bocal sans avoir à trouver une nouvelle saloperie dans le sol qui rapporterait beaucoup d’argent et qui contaminerait encore plus notre environnement, sinon en tirant sur le fil des solutions improbables et les étudier sérieusement, équitablement, avec objectivité et neutralité ? Inutile d’attendre cela de nos professionnels de la démagogie que sont nos candidats au pouvoir puisque ça n’est que de celui-là auquel il pense.
Forçons leur la main par une pétition, forçons notre cerveau à réfléchir autrement. Qu’elle atteigne ceux qui cherchent et veulent trouver la solution. Voici plusieurs idées farfelues au premier abord que je tire de mon cerveau légèrement débridé.
Les axiomes de base sont ceux-ci :
Les banques et les multinationales au travers de leurs lobbys, règnent en maître sur la politique mondiale, soufflant les réponses aux gouvernants quand ils ne placent pas leurs représentants à la tête des États : Trump, l’émir du Qatar, celui de Dubaï, le roi d’Arabie Saoudite, le sultan de Brunei, Henri de Luxembourg, etc., sans oublier Macron en fidèle banquier, visiblement, aux ordres.
La transition écologique doit nécessairement passer par une transition économique, passer du système capitaliste inégalitaire et mortifère pour l’environnement à une économie environnementale, sociale, solidaire et démocratique.
Le tout est de savoir comment celle-ci pourrait fonctionner.
Voici plusieurs idées :
§ S’attaquer aux fondements du capitalisme :
En changeant les critères de calcul de la richesse afin que l’environnement, le lien social et solidaire, la démocratie, soient les éléments déterminant.
En responsabilisant le droit à la propriété afin que nul n’ait le droit de détruire la nature dont il a la charge.
En limitant la création de l’argent de manière à ce que nous ne produisions et consommions que ce qu’une planète peut donner en une année.
En limitant les profits qui créent toutes les inégalités et donnent le pouvoir de polluer en toute impunité.
§ Élargir l’assiette de la taxe sur l’ensemble des transactions financières.
Elles représentent 27 000 milliards d’euros en France. En les taxant à 0.05%, la recette fiscale serait de 7 milliards.
En mettant en place une telle taxe, et en l’augmentant au fur et à mesure, celle-ci pourrait remplacer tous nos impôts et, pourquoi pas, abonder les caisses sociales, divisant ainsi le coût de la main d’œuvre par deux.
Mais, pour cela, il faut que les boursicoteurs et les banques mettent la main à la poche. Ce qu’elles n’aiment pas faire, préférant laisser les populations payer pour elles.
§ Supprimer l’article 123 du Traité européen pour le remplacer par une mesure qui redonnerait du souffle à toutes les économies des pays membres.
Il s’agirait tout bonnement que la BCE, au lieu de prêter aux banques à taux zéro, prête aux économies nationales à ce même taux.
Nous n’aurions plus à être obligés de payer des intérêts aux banques.
Lesquelles banques s’amusent inconséquemment à boursicoter aux risques des populations.
§ Faire payer aux banques la partie de la dette publique qu’elles ont générée en 2008 dans les économies nationales.
La BCE les a sauvées de la banqueroute. Soit ! Qu’elles nous sauvent maintenant de ces politiques d’austérité qui asservissent les peuples.
Quand on sait qu’au début de 2008, notre dette publique était de 66% du PIB et qu’en 2009, nous étions directement passés à 83%, faisant un bond prodigieux de 17%.
Si les banques avaient réparé les dégâts qu’elles ont causés dans toutes les économies nationales, nous n’aurions pas, en France, aujourd’hui, une dette de 99% du PIB, mais seulement de 82%, soit un déficit public bien en deçà du critère des 3%.
§ Nous retirer de tous les traités de libre-échange qui ne garantissent pas la protection de l’environnement :
Ces traités ne sont, à l’heure actuelle, pas contraignants en matière écologique. Les seules contraintes ne concernent que la liberté de commercer.
Ces traités internationaux priment nos lois. Ils devraient donc être soumis à référendum.
Un seul cargo pollue autant que 30 à 40 millions de voitures. Quant à l’aviation, c’est le transport qui pollue le plus actuellement. Le pire étant que le carburant de ces moyens de transport n’est pas taxé.
Le pays doit s’organiser en circuits courts sur toutes les filières alimentaires. Seuls les produits alimentaires ne pouvant pas être produits en France ne pourraient être importés.
Voilà ce sur quoi les gouvernants, les partis politiques et surtout, les économistes doivent plancher pour nous apporter leurs réponses. Nous ne sommes pas des vaches à lait et la terre a besoin d’être régénérée par des mesures prises à l’échelle planétaire.
Ces quatre idées ne sont peut-être pas des solutions à appliquer tout de go. Elles sont loin d’être les seules qui puissent nous faire sortir du bocal. Mais, elles ont le pouvoir de forcer l’imagination, de sensibiliser nos gouvernants au ras-le-bol des peuples et à l’angoisse générée par le réchauffement climatique.
Pour cela, cette pétition doit être portée au niveau européen, sinon mondial. Que les économistes et les décisionnaires et que chacun s’en empare, la traduise et la relaye afin qu’elle puisse aboutir à de vraies solutions.
Le système capitaliste est incapable de résoudre les crises écologiques, sociales, humanitaires et démocratiques, qu’on se le dise ! Et qu'on partage ! Sortons du bocal !
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