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Un « modèle allemand » qui organise le clivage de la société française tout en la paralysant

 

Le « modèle allemand  » exige que les différents pays d’Europe – et tout spécialement la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce – soient lestés d’une dette qui permet d’exiger d’eux qu’ils corrigent leur budget de la bonne façon… et que leur consommation se plie à des contraintes qui viennent frapper aussi bien la sphère privée que la sphère publique. Pour quels résultats sur leur appareil productif ? s’interroge Olivier Passet.

En ce qui concerne la France et plus particulièrement le budget discuté en prévision de l’année 2013 pour lequel il s’agissait de dégager 45,2 milliards d’euros d’économies supplémentaires, le choc s’annonçait comme devant être plutôt rude :
« Une perte de 0,7 à 1 point de croissance est à attendre. »

En voici les premières conséquences, qui font apparaître une transmission des effets négatifs du poids de la dette depuis la sphère de la consommation jusqu’à celle de la production, où, ce qui est frappé, ce sont les outils d’exploitation d’un travail orienté vers la satisfaction des besoins intérieurs au pays :
« 1. La profitabilité des entreprises grandes et petites va se dégrader. Alors qu’un nombre record de structures sont au bord de la rupture. Hausses d’impôt, ralentissement de la demande intérieure et durcissement des relations client/fournisseurs participent à ce mouvement. »

Ensuite, c’est l’avenir du système d’exploitation qui reçoit un mauvais coup :
« 2. L’imposition lourde des revenus mobiliers va freiner lourdement la création d’entreprises. »

Tandis que les capitaux s’éloignent d’une production dont les résultats sont devenus très douteux :
« L’investissement risque de se rabattre vers sur des véhicules non risqués, ou sur de la pierre, les œuvres d’art… »

Et la liste d’Olivier Passet s’achève sur ceci :
« 3. La hausse des charges sur les employeurs domestiques, le plafonnement des niches et les ponctions sur les hauts revenus vont pénaliser les services à la personne. Plus généralement, c’est le processus de déversement de l’emploi sur les métiers de services et sur les professions indépendantes qui pourrait être grippé. »

Tout ceci se rattache donc à une sorte de glissement de ce qui produit les instruments nécessaires à la vie quotidienne de tout un chacun, et de ce qui pérennise les conditions d’existence du système capitaliste en France… Consommation et production étranglées… Et pour glisser encore pendant combien de temps ?… Il ne faudrait en tout cas pas compter sur Olivier Passet pour masquer la gravité de ce qui est en cours :
« Reste une question lancinante : ce blitzkrieg fiscal ne va-t-il pas provoquer des dommages irréversibles sur un appareil productif déjà bien mal en point ? »

Ici s’achève la vidéo publiée le 9 octobre 2012… Mais la veille, Alexandre Mirlicourtois y était allé de l’une des siennes qui enfonçait le clou également sur Xerfi Canal (https://www.xerficanal.com/)… Elle portait ce titre : « La consommation aux arrêts de rigueur » Pas de quoi nous rassurer…

Et, de fait, il s’agit bien de prendre connaissance d’une sorte de chemin de croix :
« Les dernières données disponibles sur le marché du travail ne sont pas encourageantes. Au deuxième trimestre 2012, l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles s’est replié, balayant la modeste hausse du début d’année. Pour faire bref, les créations d’emploi sont en panne. Une panne malheureusement durable compte tenu des très mauvaises perspectives de croissance. »

Côté rémunération de ce travail en voie de raréfaction…
« On se dirige […] vers une progression très ralentie.  »

Mais que pourra valoir cette progression s’il lui faut affronter la moindre hausse des prix à la consommation ? C’est donc la question de l’inflation que se pose Alexandre Mirlicourtois pour aussitôt y répondre de la façon suivante :
« À plus de 2% aujourd’hui, elle annule pratiquement les hausses des salaires. »

De ce côté également donc, rien de très favorable à la consommation, qui se trouvera, par ailleurs, soumise à un impact venu des profondeurs de la société :
« […] la flambée du chômage pousse les classes moyennes à maintenir un haut niveau d’épargne de précaution. In fine, le taux d’épargne des Français devrait rester stable…c’est-à-dire très élevé. »

À nouveau, ce spectre de l’immobilité, et d’un argent qui se recroqueville sur lui-même… La vidéo d’Alexandre Mirlicourtois peut alors s’achever sur ce bilan qui rend parfaitement compte d’une scission solidement établie à l’intérieur même de la société française contemporaine : les plus ou moins bien assis, et les autres, qui ne savent plus guère à quel saint se vouer :
« Stabilisation des revenus, hausse des charges, inflation modérée et taux d’épargne constant, voilà les grands traits de notre scénario. Un scénario qui prévoit une consommation en panne en 2013. »

NB. Cet article est le quarantième-et-unième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
Pour revenir au document n° 1, cliquer ici


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