Didier Lallement : Le préfet des très hauts faits
Nous lui devons : le retour des pelotons de voltigeurs à moto et la stratégie des nasses. Chez ce bonhomme à Gross casquette, le droit de manifester semble être pure hérésie. Alors, la « création » de pelotons de voltigeurs (dissous en 1986 après l'affaire Malik Oussekine) et ayant pour but la gestion de l’ordre public et les nasses : une pratique consistant à l'encerclement des manifestants par les forces de l'ordre sans laisser d’échappatoire et qui aurait une forte tendance à entraîner des gazages intempestifs, des scènes de panique telle celle de l’hôpital de la Salpetrière faisant suite à des traitements dégradants et à des violences gratuites de la part de la troupe.
Le genre d’exécutant dont toute oligarchie rêve
Pour situer son profil : En s’adressant à une sénatrice qui osait critiquer ses pelotons de voltigeurs : « Franchement, si vous arrivez à tenir une matraque sur un engin pareil, je vous tire mon chapeau... Venez, madame la sénatrice : vous monterez sur la moto avec moi et vous verrez ! » Verrez quoi ? Combien il faut savoir cogner à coups de matraque sur des hommes et des femmes qui sont en travers de son chemin car, ceux-ci refusent la politique inique de ses maitres ? Voila à qui a-t-on confié les clefs de l’organisation de la sécurité parisienne ; un petit macho/fayot, ne voyant pas plus loin que le bout du tonfa.
Un parcours sans faux col[1]
- Entre 2001 et 2004, Lallement est directeur de l’Administration pénitentiaire, où il impose une gestion répressive et sécuritaire des détenus. Il crée le Bureau de renseignement pénitentiaire qui vise le grand banditisme et l’extrémisme islamiste. Ce Bureau a fait courir la rumeur selon laquelle une menace islamiste incontrôlable et massive existerait derrière les barreaux, afin de justifier les pratiques islamophobes de l’Administration pénitentiaire.
- En 2003, il impulse la création des Equipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS), les unités de type GIGN prêtes à intervenir en détention de façon agressive et surarmée, tirant au flashball à bout portant contre les détenus récalcitrants. Lallement, en bon zélé aura réussi à faire durcir la répression au sein de la pénitentiaire ; Administration qui flirte avec une surcapacité à 148%...
- En 2012 et 2014, Lallement se fera remarquer en tant que Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, sous Manuel Valls. Sous ce duo Valls-Lallement, ce sera une politique stricte, sans pitié de déportation des migrants.
- En 2017, en poste à Bordeaux, il est défini par un de ses collègues comme étant : « Inflexible, impitoyable, raide. Il vibre à l’autorité, il croit au rapport de force »[2]...Le profil parfait de l’officier prussien ; Manque plus que les grandes bottes noires, la Gross casquette il l’a déjà...
Les Gilets Jaunes, il en a fait une affaire personnelle en appliquant la stratégie de l’intimidation et en poussant la troupe au no-limit, ce qui a provoqué durant les manifestations bordelaises de nombreux blessés graves : mains arrachées, yeux éborgnés, ablation de testicule et des traumas crâniens... Pour faire bonne mesure, il s’en est pris aux SDF, et les associations les défendant se sont heurtées à son mutisme : « C’était le non-dialogue et le déni », déplore Médecins du monde Aquitaine.
Pas si strict que cela Lallemand...
Fin 2017, on le retrouve au cœur d’un scandale de corruption, lié à l’attribution des méga-marchés du Grand Paris, pour une somme totale de 38 milliards d’euros. Comme président de la Commission d’examen des offres, où il aurait attribué des énormes marchés selon son bon vouloir. Il pourrait bientôt être entendu dans le cadre de l’enquête ouverte par le Parquet national financier sur des soupçons de favoritisme. Heureusement pour Didier Lallement, la brigade de répression de la délinquance économique, en charge de l’enquête, répond de la Préfecture de Paris…Et donc, de Lallement Didier lui-même... [3]
Nommé préfet à Paris
...Le 18 mars 2019, comme préfet de police de Paris.
Ce qui traduit clairement par sa nomination, la volonté du gouvernement la violation du droit de manifester, car, l’administration connaît « les qualités » du sir Lallemand. Castaner donnera le ton pour que son exécutant prenne son poste en toute confiance. Lors de sa prise de fonction, le ministre explique que « protéger les manifestations, c’est briser l’émeute. » Il y eut sa ridicule cérémonie d’intronisation, très médiatisée sur sa revue des troupes sur les champs Elysées ; Comme le maréchal Foch saluant son armée partant pour Verdun... Ou plutôt, devenir un Clémenceau contemporain comme Castaner lui conseille (Clémenceau avait brisé des grèves en faisant tirer sur la foule, et en faisant arrêter les leaders des mouvements sociaux.), ça c’était pour la référence historique, pour bien marquer ce qu’allait être le concept de sa fonction : un briseur de mouvement social.
Et pour bien montrer ses petits muscles, on lui doit en mars 2019, l’utilisation de la force sentinelle, soit la participation de l’armée de terre à la gestion de l’ordre public...
Décidément, ce genre de laquais, sur-médaillé, sur-décoré, ayant droit à tous les honneurs républicains, ne voit même pas le ridicule de tous ces hochets qu’il accroche à sa chétive poitrine ; Il est ce héro national médaillé des trucs les plus improbables : Officier des Palmes académiques - Officier du Mérite agricole - Chevalier du Mérite maritime - Chevalier des Arts et des Lettres - Médaille de l'Aéronautique – Waouh ! Un génie qui excelle dans l’éducation, l’agriculture, la marine, les arts et les navions...Einstein n'a qu'à bien se tenir...
Crouler sous les honneurs en se chargeant d'acte de déshonneur, telle est la tache ultime d'un nervis sachant servir son maitre, comme un bon berger Lallemand.
Georges Zeter/mai 2019
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