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Accueil du site > Actualités > Politique > EDF - GDF, histoire du démantèlement d’un Service Public (...)

EDF - GDF, histoire du démantèlement d’un Service Public stratégique

En novembre 2018, la Commission européenne à Bruxelles demande un calendrier précis de mise en concurrence d’un « nombre significatif » des concessions hydroélectriques actuellement construites, exploitées et entretenues par EDF [1].

 C’est le directeur général adjoint à la Concurrence de la Commission européenne qui est ainsi chargé d’informer les Français … et surtout de les rappeler à l’ordre : leur gouvernement n’est pas Souverain. Il ne saurait en être question. Conformément aux décisions prises par la Commission européenne, les Français doivent maintenant brader une partie supplémentaire de leur secteur économique de l’énergie. Leurs barrages hydroélectriques, et les revenus qu’ils génèrent, doivent être cédés au plus vite à des intérêts privés. Il ne faudrait quand même pas laisser ces revenus aidés au financement d’une transition énergétique …

 Vous vous en doutez, ceci n’a évidement rien à voir avec une démocratie, mais relève bel et bien d’une Dictature qui a décidé pour vous quelle devrait être la vision du monde. La Société doit être organisée en marchés : marché commun, marché du carbone, marché de l’énergie, marché du transport … Dans cette vision, toute organisation différente, concurrente, doit être détruite, et par là les spécificités françaises que sont les Services Publics doivent être supprimées.

 Souvent la Commission européenne exprime et résume cela dans un principe : le principe de la « concurrence libre et non faussée » – dogme d’ailleurs à géométrie variable. Traduit en droit, cela donne par exemple l’article 106 du T.F.U.E. (Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne).

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/article106.png

 Il établit sans ambiguïté dans l’alinéa 1 la mise en concurrence des Services Publics, peu importe l’importance de la mission qu’ils assurent. On pourrait bien objecter qu’il y a une restriction dans l’alinéa 2, mais ce bémol reste assez faible. Par exemple, il ne serait pas opposable face à une mise en concurrence qui ne ferait pas « échec », mais se contenterait simplement de « nuire » ou de « dégrader » la mission attribuée au Service Public.

  Cette destruction de nos Services Publics, tout comme les délocalisations de l’industrie, se fait ainsi dans le cadre de l’Union Européenne et sous le contrôle des traités européens tels que le T.U.E. (Traité sur l’Union Européenne) et le T.F.U.E. (Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne), dont voici d’autres exemples nocifs [2].

 Le Gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, se met au service de cette politique de liquidation des biens communs et des Services Publics. Il ne s’agit pas d’une Révolution mais bien de la continuité et de l’aboutissement d’un long processus. Ce processus s’est déroulé plus ou moins sournoisement et selon différents moyens d’action : séparation d’activités économiques cohérentes, mélange d’activités économiques non cohérentes, changement progressif de statuts des sociétés assurant un Service Public, ouverture à la concurrence ou même carrément privatisations …

 Voici quelques exemples de sociétés en ayant subit les frais : EDF (électricité de France), GDF (gaz de France), France Télécom, le Crédit Lyonnais, la SNCM, les autoroutes, les aéroports (Toulouse, Nice, Lyon, Paris), la Française des Jeux et bientôt la SNCF [3].

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/25-ans-de-privatisations.png

  Cette disparition de nos Services Publics s’inscrit dans le mouvement de marchandisation complète de la société. Certains de ces services publics étaient issus du programme des Jours heureux établit par le Conseil National de la Résistance (CNR) pour reconstruire la France à la Libération [4].

 Pour information, les Français n’ont eu nul besoin de l’aide de l’UE pour construire toutes les sociétés productrices de richesses communes. Ceux qui veulent les détruire pour en accaparer les profits en ont eux besoin marche après marche…

En effet, sous l’impulsion des directives européennes de décembre 1996 « paquet énergie » [5], il a été décidé de créer un marché français de l’électricité afin de pouvoir ouvrir le secteur à la concurrence. En 2003, et en 2009, de nouvelles directives sont venues se rajouter afin d’organiser l’unification du marché intérieur de l’électricité.

 Les directives européennes établissent un certain nombre d'obligations pour les États membres dont une qui est très significative est la possibilité offerte aux consommateurs d'électricité et imposée aux Citoyens de choisir leur fournisseur d'énergie. Comme si une multitude de fournisseurs assurait forcément la qualité d’un service rendu …

 Avec l’entrée en vigueur de la directive en février 1999, et les mouvements parallèles en Norvège et en Suisse (pays hors UE), il y aura à partir de là un ensemble de dix-sept pays ouvrant simultanément leurs secteurs électriques à la concurrence.

En France cette contrainte est imposée graduellement par seuil de consommation établi par décret en Conseil d'État. Dorénavant, il ne devra plus y avoir un acteur économique mais plusieurs. En France, l’acteur initial était un service public, son but était de fournir de l’électricité pour couvrir les besoins des Citoyens, des entreprises. Avec des nouveaux acteurs privés, ceci ne sera plus un but mais un moyen, un moyen de faire du profit. Par cette décision, la notion de services publics est enterrée dans les textes, il restera encore à la rendre effective.

 Pour bien comprendre la mise en application des directives, il est utile d’avoir quelques éléments de chronologie en tête. Voici deux frises des événements focalisées sur les Services Publics de l’électricité (EDF) et du gaz (GDF – Engie) :

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/frise-elec.png?fx=r_1200_800

Frise elec

 

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/frise-gaz.png?fx=r_1200_800

Frise gaz

 

 Dans le secteur de l’énergie, la fourniture d’électricité et de gaz était assurée depuis 1946 par des services publics qui formaient deux quasi-monopoles : EDF et GDF. Les coûts d’investissements colossaux, les choix d’aménagement du territoire, les choix technologiques, la gestion de la cohérence des réseaux … Tout cela était bien trop impactant et important pour pouvoir le confier à des entreprises privées.

Ce n’est qu’en 2000 avec l’Europe de l’électricité, que naît la société de Réseau de Transport d’Électricité (RTE). Ce service était auparavant assuré par EDF, il en a alors été séparé. L’ouverture progressive du marché européen à la concurrence, entre 1999 et 2009, a en effet créé la nécessité de séparation des activités de production et de transport afin de garantir à tous les producteurs (ou fournisseurs) d’électricité un accès non discriminatoire et transparent au réseau.

 

 La capacité qu’avait le service public de pouvoir planifier et optimiser la production d’électricité afin de répondre intelligemment aux fluctuations de consommation a été affaiblie. Ce point sera d’avantage détaillé dans un prochain article sur la privation des barrages.

Ensuite, l’intégration à ce marché s’accélère. Sous l’impulsion des institutions européennes notamment est crée en 2001 Powernext, une bourse de l’électricité au service de l’ouverture du marché français.

 La loi du 9 août 2004 transforme EDF et GDF (fournisseur historique de gaz naturel) d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), en société anonyme (SA), préparant ainsi en place l’engrenage vers une future privatisation. En Novembre 2005, EDF introduit 15 % de son capital en bourse et afin de calmer les inquiétudes, la loi prévoyait en effet pour EDF et pour GDF qu’au minimum 70 % du capital serait conservé par l’État.

 Alors ministre de l’Économie de l’époque, Nicolas Sarkozy, déclare devant l'Assemblée nationale : « EDF-GDF ne sera pas privatisée, ni aujourd'hui, ni demain. ». Au Sénat : « Il n'y aura pas de privatisation d'EDF ni de GDF, et ce pour une raison simple : EDF et GDF ne sont pas des entreprises comme les autres ». Quelques mois plus tard, il confirme devant les employés d'EDF : « Est-ce que nous voulons privatiser l'entreprise, la réponse est non non et non. »

 La privatisation de fait de Gaz de France est finalement autorisée par une loi votée par l'Assemblée Nationale le 7 décembre 2006 après qu'eurent été repoussés 137655 amendements. Deux ans plus tard en 2008, Gaz de France fusionne avec la société Suez [6], ce qui fit tomber la part de l’État autour des 40 %, donnant naissance à GDF-SUEZ. En 2015, la société fût renommée, elle devient Engie. Aujourd’hui, l’État détient un peu moins de 24 % du capital (tout en conservant quand même près de 34 % des droits de vote).

   En 2019, EDF et Engie sont finalement devenus deux fournisseurs d’énergie concurrents, dans un marché où sont également présents d’autres acteurs. Tous deux fournissent à la fois de l’électricité et du gaz naturel, ce qui techniquement n’a pas grand-chose à voir.

L’Union Européenne et les traités ont ainsi encadré la destruction de ces deux services publics français de l’électricité et du gaz qu’étaient EDF et Gaz de France pour en faire progressivement des entreprises répondant aux exigences de leurs actionnaires et aux lois du marché.

 

 En avril 2006, la Commission européenne attaque les états membres n'ayant pas ouvert correctement leurs marchés de l'énergie. 28 lettres de mises en demeure sont envoyées à 17 États membres. La conformité de toutes les lois de base adoptées par les États membres pour transposer les directives gaz et électricité sera examinée en détail.

 Ceci porte à 20 (sur un total de 25), le nombre d’État membre en conflit avec la Commission européenne sur ce seul sujet. Avec un tel taux de rejet sur ce sujet, il semble difficile de prétendre honnêtement que les choix et les décisions prises par la Commission européenne soient en réelle adéquation avec les volontés des États membres [7].

 En 2008, la Commission européenne engage des poursuites contre la France. Elle lui reproche de ne pas avoir « transposé » dans son droit national toutes les dispositions des directives européennes ouvrant le marché de l’énergie à la concurrence. Une commission composée et présidée par le haut fonctionnaire Paul Champsaur a donc été constituée.

 Les travaux de cette Commission ont abouti à deux lois :

  1. Une loi du 7 juin 2010
  2. La loi dite ’’NOME’’ (Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité) du 7 décembre 2010 portant nouvelle réglementation du marché de l’électricité français en a sensiblement modifié l’organisation. [10]

 Cette loi NOME, entrée en vigueur le 1er juillet 2011 sous la pression de la Commission européenne, impose à EDF de céder près d’un quart de sa production nucléaire (au maximum) à la concurrence (règle de concurrence fixée par l’article 106 du T.F.U.E) soit 100 TWh max / an à un prix défini de 42 € / MWh par arrêté, dit ARENH (tarif d’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique).

 Le prix de l’électricité ARENH que se procurent les concurrents d’EDF était sensé ne pas pénaliser cette entreprise tout en permettant la croissance des autres fournisseurs. Je doute que les initiateurs de cette promesse y croyaient eux-mêmes. Il n’est pas possible d’offrir des cadeaux à des concurrents d’EDF sans que cela ait des répercutions sur EDF. Or offrir 100 TWh max/an à 42€ (le MWh) est bel et bien un cadeau.

  •  Lorsque le prix du MWh sur les marchés est supérieur au prix fixé (42€), c’est un bénéfice offert sans contrepartie aux sociétés concurrentes et donc d’une perte sèche pour EDF. De plus, quelle création de valeur auraient fait les sociétés concurrentes en rachetant l’électricité à 42€ pour la revendre à par exemple à 62€ ?
     
  •  Lorsque le prix du MWh sur les marchés est inférieur au prix fixé (42€), les sociétés concurrentes se fournissent sur le marché du gros. En effet, d’un semestre à l’autre, il n’y a même pas d’obligation d’acheter ces 100 TWh au prix fixé (42€), ce qui aurait pu être vendu comme une sorte de contrepartie au premier cas.

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Evolution vol arenh

 

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Evolution prix calc

 

 Si l’on voit EDF comme une entreprise, le cadeau offert à ses concurrents n’a pas de sens. Si l’on voit EDF comme un service public, ça n’a toujours pas de sens, mais cela ressemble alors à une distribution d’argent public déguisée pour les « fournisseurs privés » d’électricité.

 Pire encore, la manière dont cette aide déguisée est faite a un effet néfaste supplémentaire : Elle perturbe le réseau. Normalement, si l’on suit la logique libérale, lorsque que les prix du MWh sur les marchés sont élevés c’est qu’il y a une forte demande (relativement à l’offre). Et c’est dans cette situation que l’on crée une pression supplémentaire sur l’offre : celle de l’ARENH des fournisseurs privés, voyant les bénéfices gratuits qu’ils peuvent ramasser. Ce qui va contribuer à augmenter encore d’avantage les prix sur le moment et en moyenne. Un quart de la production nucléaire c’est près de 18 % de la production d’électricité, ce n’est pas du tout négligeable.

 Il aurait été moins néfaste de dire franchement qu’on accordait une aide de XXX millions d’euros aux fournisseurs d’électricité non EDF pour leur développement. Mais évidement, il aurait été difficile de dire que l’on ne pénalise pas EDF en le faisant. Naturellement, face à cette manne de l’État, les nouveaux vendeurs sont de plus en plus nombreux lorsque les cours leurs sont profitables. Ils se ruent sur le courant fourni par EDF et saturent aujourd’hui les quantités offertes par la loi. Évidement, ils en demandent toujours plus.

 Pour 2019, près de 133 TWh ont été commandés dans le cadre de l’ARENH par près de 70 fournisseurs alternatifs. La limite étant fixée à 100 TWh par an, toutes les demandes ne seront pas satisfaites. Pour compléter leurs approvisionnements, les fournisseurs alternatifs devront se tourner vers le marché de gros. Or aujourd’hui l’électricité est plus onéreuse sur le marché de gros qu’avec le prix de l’ARENH. Ceci engendrera des surcoûts pour les fournisseurs alternatifs, et donc probablement une augmentation des tarifs non réglementés.

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/evolution-prix-marches.png

Evolution prix marches

 L’évaluation du manque à gagner engendré par l’ARENH n’est pas très évidente. L’électricité est vendue au tarif de l’ARENH au lieu du tarif des marchés de gros. Oui mais de quel tarif s’agit-il ? Il existe en effet des tarifs différents selon le mode d’achat : pour le jour même (intraday), pour le lendemain (day-ahead en base), pour le lendemain en pointe (day-ahead en pointe), pour le mois suivant (M+1), pour le trimestre suivant (Q+1), pour l’année suivant (Y+1).

image : http://upr69.e-monsite.com/medias/images/manque-a-gagner.png

Manque a gagner

 Vu que les livraisons d’ARENH sont semestrielles, il ne semble pas absurde d’évaluer le manque à gagner avec les Prix Q+1. On tombe alors sur un manque à gagner cumulé du quatrième trimestre 2013 au quatrième trimestre 2018 de 1,3 milliard d’euros. Ce manque à gagner explose avec l’évolution récente, EDF perd en effet respectivement 675,5 et 690 millions d’euros pour les troisième et quatrième trimestres 2018 !

De l’aveu même du président d’EDF Jean Bernard Levy : « l’ARENH a bien rempli son rôle et peut-être même trop, il a aidé nos concurrents à gagner des parts de marché sur l’ancien monopole que nous sommes ». Le PDG de l'électricien public a déclaré début mai 2019 que rien ne pourra se faire avant d'avoir revu l'actuelle régulation de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique, l'ARENH, qualifiée de « vrai péril » et de « principal handicap » d'EDF [11].

 Autrement dit, ce sont les fruits de l’investissement que les Français avaient fourni pour l’élaboration de leur parc de production d’électricité qui a été offert, via un prix avantageux du MWh. Pour en obtenir le privilège, il suffisait aux intérêts privés que sont les fournisseurs alternatifs de se prévaloir d’une clientèle de consommateurs lors des livraisons d’ARENH. Évidement, à posteriori il fallait aussi capter cette clientèle sous risque de pénalités et de sanctions. Ceci explique peut-être l’insistance des démarchages de fournisseurs alternatifs prêts à sacrifier la viabilité du parc de production commun pour satisfaire leurs intérêts personnels.

 Voici peut-être une des raisons peu avouable pour laquelle l’on nous dit maintenant que le tarif réglementé de l’électricité doit augmenter … Ainsi la CRE (Commission de Régulation des Énergies) a proposé une évolution des TRV (Tarifs Réglementés de Vente). Fin mars 2019, nous venions d’apprendre une nouvelle hausse de l’électricité de 5,9 % pour juin 2019. Cette évolution des tarifs de l'électricité est préconisée par la CRE, mais le Gouvernement peut décider d’ajourner ou de minorer la préconisation. Cela s’est vu plusieurs fois au cours de ces dernières années [12], bien que des hausses rétroactives ont parfois tempérées la réalité et l’honnêteté de ces choix politiques.

Et le Parc Hydroélectrique ?

  En parallèle de cette privatisation insidieuse de la vente de 100 TWh d’électricité produite (18 % de la production d’électricité), une autre est menée de manière plus habituelle. La Commission européenne nous demande en effet la privatisation du parc hydroélectrique. Cette privatisation semble prendre le même chemin que la privatisation des autoroutes. Par de nombreux aspects, le parc hydroélectrique est un enjeu majeur dans le réseau hydroélectrique. Il représente près de 20 % de la puissance installée (capacité de production) et autour de 12 % de la production d’électricité ou encore 70 % des énergies renouvelables (68 TWh). Il contient encore 66 % de la capacité d’appoint rapide (moins de deux minutes) permettant de répondre aux pics de consommation, le reste étant assuré par les centrales thermiques (gaz, fioul). Il permet aussi sur certaine infrastructure un stockage d’énergie en surplus ou intermittente.

 Une première privatisation du parc hydroélectrique a eu lieu dans les années 2000. Près de 15 % des 433 concessions (un ou plusieurs barrages hydroélectrique) ont été cédées à la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) et à la SHEM (Société Hydro-électrique du midi). Ces dispositions ont mis fin à la conduite intégrée de l’hydroélectricité nationale sans réelles justifications techniques. Dans le même temps, la CNR jusqu’alors à capitaux publics était privatisée à 49 % à Electrabel et la SHEM détenue par la SNCF était cédée à Electrabel, Electrabel étant une filiale belge de SUEZ qui sera à son tour privatisée et renommée ENGIE.

 Une seconde vague de privatisation arrive grâce à l’Union européenne. La commissaire européenne Margrethe Vestager tente en effet depuis une dizaine d’années de faire privatiser les barrages français. En dépit de tout bon sens, elle est partie dans une croisade anti-barrages publics pour faire appliquer le dogme de la Concurrence. Pour la Commission, il faut par principe casser tous les ’’monopoles’’ que constitue chaque service public, peu importe les conséquences.

 En 2015, la Commission s’impatiente et met en demeure le Gouvernement d’agir. En janvier 2018, le Gouvernement d’Emmanuel Macron, toujours désireux de servir des intérêts autres que ceux des Français s’engage à répondre à ses attentes. Le Gouvernement a promis qu’en 2022, à l’échéance des concessions de 150 barrages gérés par EDF, ceux-ci feraient l’objet de délégations de services publics prétendument transparentes. Objectif n°1 : faire que tout le monde sauf EDF remporte les contrats ! Tous les barrages doivent être privatisés d’ici 2050.

 Contrairement à la France, la plupart des pays européens possédant de l’hydroélectricité n’ont pas été sommées de privatiser leurs barrages. Peut-être y règne-t-il des gouvernements qui défendent mieux les intérêts de leurs concitoyens et qu’ils ont pris des dispositions efficaces pour mettre à l’abri leur patrimoine. En Suède, les ouvrages sont la propriété des opérateurs, pour 80 % d'entre eux il s’agit de l’opérateur historique appartenant à l’État suédois. En Espagne et en Allemagne le régime administratif empêche paraît-il l’émergence de nouveaux entrant. Et pour l’Italie qui a un régime de concessions similaire à la France le sujet n’est peut-être pas encore sur la table en raison des échéances plus lointaine de celles-ci[13].

 

 Avec l’Union Populaire Républicaine, nous pointons de véritables causes afin d’apporter de véritables solutions. Dans les faits, tout ce processus de démantèlement des Services Publics de l’énergie est commandité par l’Union européenne. Il s’effectue sous son contrôle direct et dans le mouvement qu’elle épouse de marchandisation croissante de la société.

 Loin de remplir les promesses promises pour le consommateur, cette privatisation du Service Public est néfaste pour le Citoyen. Elle hôte le contrôle, les moyens et un financement supplémentaire permettant par exemple de débuter une réelle transition énergétique. Elle se place en droite ligne des politiques de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes. L’Union européenne, bras armé de ces politiques, n’est par ailleurs pas réformable. Entre une chose et son contraire, il va falloir choisir. Si l’on veut par exemple maintenir nos Services Publics, le Frexit, c’est à dire la dénonciation juridique du T.U.E. et du T.F.U.E., est nécessaire.

 L’UPR l’explique et le propose depuis maintenant 12 ans. Ne cibler à chaque fois que le Gouvernement est un piège dont le but est l’enlisement de la situation. Bien sur, le Gouvernement a sa part de responsabilité en choisissant de n’être qu’un piètre exécutant et doit être chassé. Mais si l’on ne remonte pas au commanditaire nous nous enfermerons dans un rôle similaire à celui de Sisyphe. Chassant un gouvernement à cause de sa feuille de route découlant de l’UE, pour en mettre un autre qui en fin de compte suivra la même feuille de route …

 

 

Hervé T. et François S.

 

[1] https://www.romandie.com/news/Hydro-lectricit-Bruxelles-demande-la-France-un-calendrier-pr-cis-de-mise-en-concurrence/973007.rom#_blank

[2] https://www.upr.fr/wp-content/uploads/2010/11/UE-escroquerie-12mai2016-WEB_V2.pdf

[3] https://www.upr.fr/actualite/ne-trompons-de-combat-mise-concurrence-destruction-de-sncf-consequence-directe-de-appartenance-a-lunion-europeenne/

[4] https://www.humanite.fr/politique/les-jours-heureux-le-programme-du-conseil-national-542380

[5] https://bit.ly/2SVGntf

[6] https://information.tv5monde.com/info/privatisations-malgre-les-promesses-la-france-abandonne-son-gaz-243636

[7] https://www.challenges.fr/entreprise/l-avertissement-adresse-par-bruxelles-a-la-france-en-avril_391100

[8] https://selectra.info/energie/guides/comprendre/revenir-tarifs-reglementes

[9] https://selectra.info/energie/fournisseurs/edf/tarifs-reglementes

[10] https://www.cre.fr/Electricite/Marche-de-gros-de-l-electricite/Acces-regule-a-l-electricite-nucleaire-historique

[11] https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/reorganisation-dedf-jean-bernard-levy-fustige-le-dispositif-arenh-1015993

[12] http://www.leparisien.fr/economie/electricite-hausse-de-5-9-des-tarifs-reglementes-en-juin-14-05-2019-8071629.php

[13] https://revue-progressistes.org/2018/03/02/le-renouvellement-des-concessions-hydroelectriques-jacques-masson/

Source : http://upr69.e-monsite.com/actualite/tribune-libre/edf-gdf-histoire-du-demantelement-d-un-service-public-strategique.html#katJGVXU8bVJEUBb.99


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37 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 mai 2019 10:54

    « Les entreprises nationalisées ont eu pour vocation de suppléer aux insuffisances du marché, d’être le fer de lance d’une politique économique démocratique, d’assurer des missions de service public, de favoriser l’égalité des citoyens, de jouer un rôle d’aiguillon social. Or aucun de ces objectifs ne constitue plus la priorité des gouvernants, une partie de l’opinion s’est mise à douter qu’ils restaient accessibles, et la vente des entreprises nationales a semblé constituer un gisement financier facilement exploitable. Pourtant, privatiser, c’est oublier ce que soixante ans au moins d’histoire économique ont enseigné. »
    Serge Halimi - Déréguler à tout prix, in Manière de voir n°102, page 23 - Décembre 2008


    • Julot_Fr 23 mai 2019 08:38

      @Séraphin Lampion
      Un aspect strategique que vous ommettez est le caractere strategique et monopolistique d’EDF & GDF. Pareil que les autoroutes.
      Vous vous trompez aussi en assumant que les pouvoir publiques aux service des ultra riches (on travaille pour le peuple soit pour les ultra riches) agissent de bonne fois.. il s’agit pour les ultra riches de se goiffrer autant que possible sur le dos du peuple.. avec pour consequence un appauvrissement en developpement du peuple francais.
      La tristesse etant qu’une par significative de la population francaise ferme les yeux sur ce developpement pour recevoir un petit cheque a la fin du mois.. (une sorte de pot de vain : pension en tout genres)


    • Arogavox Arogavox 23 mai 2019 09:57

      Quid d’un LINKY privatisé ? (avec accès privatisé aux données et statistiques fines concernant l’emploi du temps privé de chaque foyer !)

        Quid des options politico-stratégiques propres à la France qui ont orienté pour des millénaires le développement du nucléaire dit ’civil’ selon des options essentiellement dictées par une stratégie militaire ? (ce qui prouve que « notre » industrie électrique est bien plus fondamentalement fondée par du politico-stratégique que par une « logique » de marché « libre et non-faussée » !)


    • Arogavox Arogavox 23 mai 2019 10:12

      pour illustrer le propos, voici un très court extrait de ce lien :

      https://www.jp-petit.org/sauver_la_Terre/complement_enquete_2011/nucleaire_francais_e nquete.htm

      « - Ce type ne peut pas être le directeur de la centrale du Blayais. Ca n’est pas possible. C’est un pantin, un sous-fifre, un clown. Une telle installation ne serait pas capable de débiter un litre d’eau par seconde.  »

      >>> serons-nous rassurés lorsque le sort de la sécurité et des projets géo-strétégico-politico-militaires des Français sera entre les mains d’une entité commerciale ’mondialisée’ ?


    • zygzornifle zygzornifle 22 mai 2019 12:43

      Les factures elles ne sont pas démantelées ....


      • Ruut Ruut 22 mai 2019 14:43

        Plus cher pour un service de moins bonne qualité....

        Saleté d’UE.


        • Et hop ! Et hop ! 23 mai 2019 00:24

          @Ruut

          Et en plus un personnel qui est beaucoup moins bien payé.

          Avec EdF, il n’y avait pas de marché international ni de spéculateurs, l’électricité était directement vendue du producteur au consommateur, à prix coûtant.

          Avec EdF, il n’y avait pas d’actionnaires et de dividendes à payer, ni d’endettement auprèsès de banques. Le financement des investissements se faisait par des emprunts obligataire auprès des ménages français.

          C’est pour payer les spéculateurs, les actionnaires et les banquiers, que le prix de l’électricité qui était 40 % dessous du moins cher d’Europe, va doubler puis tripler.


        • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 22 mai 2019 16:03

          Ca pourrait porter à rire, mais les entreprises que vous donnez en exemple de privatisation, sont pour la plupart des gouffres financiers, mal gérés par des énarques incompétents qui n’ont pu survivre avant leur privatisation que par l’exploitation des contribuables :

          Crédit Lyonnais : 15 Milliards d’euros de pertes sous Jean-Yves Haberer.

          France Telecom : 68 milliards d’euros de pertes sous Michel Bon.

          GDF : 12 milliards d’euros de pertes sous Jean-François Cirelli.

          EDF : 25,8 Milliard d’euros d’endettement sous François Roussely.

          Et je ne parle pas de la SNCF (Louis Gallois, Guillaume Pepy) qui devrait être en liquidation depuis longtemps, comme la SNCM. Elle coute, actuellement 100 euros par foyer, avant même de prendre un train qui arrivera en retard. Et le nombre de jours de grève par salarié est 18 fois supérieur à l’industrie privée et 6 supérieur à la moyenne de la fonction publique.

          Le seul moment où je vous rejoins, c’est qu’il faille que ce soit l’Europe qui décide pour nous, ce que nous devrions avoir fait depuis très longtemps.


          • leypanou 22 mai 2019 17:20

            @jesuisunhommelibre
            qui n’ont pu survivre avant leur privatisation que par l’exploitation des contribuables 

             : voulez-vous dire que sans privatisation, pas de salut de bonne gestion ?
            Ou encore que toutes les entreprises privées sont tous bien gérées et ne sont jamais en faillite ?


          • picpic 23 mai 2019 07:59

            @jesuisunhommelibre
            Votre champs de conscience est trop faible...il faut que vous observiez plus loin !
            une entreprise publique ne fait pas du profit uniquement dans son bilan, d’ailleurs ce n’est pas son objectif, elle génère surtout du profit.ailleurs, là où curieusement, tous les individus pro capitalisme ne regardent jamais.

            une entreprise publique offre avant tout des emplois très stable, bien payé et heureux. les employés ont donc un très bon pouvoir d’achat et heureux et en sécurités ils peuvent donc contracter des prêts auprès de leurs banques pour se payer une maison ou une voiture sans problème...les banques font confiance aux personnes qui ont un emplois dans un service publique.

            avec la même entreprise devenue privée...tout le tissus économico-social est affecté, les employés seront payés au lance pierre, stressés et n’auront plus de CDI, et surtout...finit les prêts bancaire faciles...

            Vous ne mesurez pas à quel point une entreprise publique est importante pour l’économie d’un pays et surtout, quel sont les répercussions réelles sur la société de sa présence et son action.

            d’ailleurs parlez nous de toutes ces banques qui ont été sauvées par le publique en 2008 avec leurs gestions exemplaires...avez vous conscience que sans le publique, tout aurait explosé depuis longtemps ?

            Tout privatisé, c’est tout détruire, c’est provoquer à coup sûr un chaos économique.


          • glenco01 23 mai 2019 09:11

            @jesuisunhommelibre

            Je vous conseil ce livre « les voleurs d’énergie » pour bien comprendre l’accaparement et privatisation de l’électricité, du gaz, du pétrole.



          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 23 mai 2019 10:43

            @leypanou
            La meilleure façon de savoir si le service offert par une entreprise est de bonne qualité est la mise en concurrence. Cela agit sur la qualité ou sur le coût, et souvent sur les deux.
            Je ne crois pas en un monde parfait, et donc les entreprises privées ne seront jamais exempt de défauts. Mais je crois en la perfectibilité, et jusqu’à preuve du contraire, c’est la mise en concurrence, et la responsabilité individuelle qui est la solution la plus efficace.

            Quand un patron comme Michel Bon, pour France Telecom, ou François Roussely pour EDF dépensent à tout va, sans se soucier de l’opportunité et de la pertinence d’un investissement, uniquement pour satisfaire leur ambition démesurée, rien ne le retient, car ils savent que l’État sera toujours derrière pour combler les gouffres abyssaux qu’ils auront créés.

            Dans une entreprise privée, ce sont ceux qui investissent, ou ceux qui délègue leurs pouvoir à un PDG, c’est à dire les actionnaires, qui assument les risques. Et ça, ça change tout !


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 23 mai 2019 10:55

            @picpic
            "parlez nous de toutes ces banques qui ont été sauvées par le publique en 2008

            "

            C’est bien là le scandale : Les bénéfices pour les copains, les pertes pour les contribuables !
            Comme dans les entreprises publiques. Regardez les progrès et la baisse des coûts dans les télécommunications. Avec FT nationalisée, nous en serions toujours au Minitel et à Numeris à des coûts 4 à 5 fois supérieurs.

            En Grande Bretagne, il y a moins d’accidents ferroviaires, plus de trains et à coût moindre depuis la privatisation.


          • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 25 mai 2019 11:05

            @jesuisunhommelibre

            C’est faux ce que vous dites : certaines lignes de chemn de fer ont été renationalisées au RU.

            De plus ce que vous dites est contradictoire : les banques « sauvées » étaient toutes des société privées.


          • Garibaldi2 26 mai 2019 16:50

            @jesuisunhommelibre

            C’est la technologie qui a entraîné la baisse du coût des télécom, pas la privatisation. En son temps, le minitel a été un réel progrès et toutes les bases de données créées pour lui, comme l’annuaire, ont été ensuite utilisées sur le net.

            La privatisation du rail au R-U a été une catastrophe, avec un prix des transports délirant et la nécessité de renationaliser en partie :

            article de La Tribune, journal bien connu pour son gauchisme !!!

            ’’La qualité du service ferroviaire se détériore à vitesse grand V outre-Manche, 20 ans après la privatisation de British Rail. Hausse incontrôlée du prix des billets, trains supprimés et réduction du personnels conduisent près de deux Britanniques sur trois à souhaiter une renationalisation complète. A cela s’ajoutent de nombreuses grèves, notamment dans le sud du pays, où les conducteurs et les chefs de train entament demain leur 33e jour de mouvement en moins d’un an.’’

            .../...

            ’’Un récent sondage, commandé par l’association We Own It, évalue à 58% la proportion de Britanniques qui qualifient d’échec la privatisation du rail. En 2015, 58% des répondants à un sondage Yougov souhaitaient déjà la renationalisation complète des chemins de fer.’’

            La suite de l’article est ici : https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-royaume-uni-la-privatisation-des-chemins-de-fer-deraille-628489.html


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 27 mai 2019 17:29

            @Pic de la Mirandole
            Ce n’est pas contradictoire. Les libéraux sont totalement opposé à l’intervention de l’état dans les affaires privées. Ce qu’on pourrait nommer privilèges, ou mieux, capitalisme de connivence. L’état n’a pas à protéger tel ou tel au détriment des autres (subventions ou protectionnisme qui bénéficient à certains au détriment de tout les autres).



            • Gabriel Gabriel 22 mai 2019 17:02

              Les copains s’enrichissent le pays s’appauvrit...


              • sls0 sls0 22 mai 2019 17:33

                Ces entreprises nationalisées appartenaient à chacun de nous.

                Elles ont été bradées.

                Notre voiture ou maison nous appartiennent, quelqu’un viendrait pour la vendre que pour l’intérêt de l’acheteur, on y trouverait à redire.

                Pour le nationalisé qui nous apartenait, nada. Des grèves et des explications n’ont pu faire bouger les choses.

                Ici on ne discute des avantages et inconvénients d’un vol à grande échelle des français.

                Où est parti l’argent des différents vols ? Je ne sais pas pour vous mais je n’en ai pas vu la couleur ni les bienfaits.

                Les bienfaits des nationalisations étaient mesurables chaque année. Je n’ai rien vu des bienfaits de leur vente.


                • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 23 mai 2019 10:44

                  @sls0
                  Quand ça appartient à tous, ça n’appartient à personne, il n’y a plus aucun responsable.


                • Esprit Critique 22 mai 2019 23:23

                  Et si avec ça y en a qui n’ont toujours pas compris, qu’il n’y a que le Frexit comme solution pour reconstruire sur d’autres bases et règles, alors qu’ils crévent converti a l’islam.


                  • Ruut Ruut 27 mai 2019 07:59

                    @Esprit Critique
                    Vue le résultat du vote, non l’information ne passe pas, du moins dans l’hexagone.
                    Les expatriés semblent mieux informés, probablement moins soumis à la propagande hexagonale.


                  • Abou Antoun Abou Antoun 23 mai 2019 06:56

                    L’Europe n’est depuis le début qu’une colonie américaine.

                    Les USA ont imposé leur modèle de société, leur modèle économique, leur modèle de consommation.

                    Comme dit Adriano Centano « l’America è qua » svalutation

                    Or du Frexit, point de salut !


                    • Abou Antoun Abou Antoun 23 mai 2019 08:46

                      @Abou Antoun
                      Hors du Frexit, bien sûr...


                    • Abou Antoun Abou Antoun 23 mai 2019 07:11

                      Le but ne sera plus d’assurer des services, de répondre à des besoins, mais de faire du fric, de satisfaire des actionnaires.

                      On l’a vu avec les autoroutes, plus du tout de personnel dans les stations, que des automates. En toute logique les économies réalisées sur les salaires devraient résulter en une baisse des tarifs, c’est le contraire que nous voyons.

                      Le reste est à l’avenant, réduction du personnel dans les gares, les aéroports. Les SAV, hotlines, sont des centres d’appel déportés, le plus souvent en Afrique francophone.

                      Le contribuable français paie double, par l’augmentation des tarifs et le financement du chômage créé.

                      En outre pour les secteurs stratégiques (énergie, transports, etc.) on rognera sur la sécurité pour satisfaire les actionnaires, il faudra attendre les premiers déraillements, les erreurs d’aiguillage du ciel, les barrages qui cèdent, les centrales nucléaires qui pètent pour comprendre. On a déjà vu ça avec le chemin de fer au Royaume Uni.

                      Français vous êtes vraiment des veaux !


                      • zygzornifle zygzornifle 23 mai 2019 08:40

                        Tout ce qui foire a généralement un énarque a sa tête ...


                        • gerard JOURDAIN 23 mai 2019 11:12

                          le sujet est privatisation ou sté nationale ?

                          la réponse est tout privatiser.

                          pour comprendre ce point de vue, il suffit de voir les niveaux de services rendus, et les coûts réels « dont certains sont planqués » .

                          pour exemple, quand on imputera les coûts réels de démantèlement d’une centrale nucléaire, comme certains souhaitent.. ;les prix vont s’envoler...


                          • spyeagle 23 mai 2019 15:34

                            A cause de cette politique Européen pseudo-libérale (dans l’intérêt des riches), ça contribue à faire monter le nationalisme. Et pourtant tout citoyen que nous sommes, nous sommes contents d’être en paix avec nos voisins Européens. Mais après c’est comme à la maison, chacun préfère rester chez soit et y’a pas de mal.

                            Le problème de la privatisation des autoroutes (concession) c’est que ça été fait au niveau national et qu’il n’y a pas de vraie liberté de la concurrence au niveau local. Comme d’habitude on met en avant la directive Européen pour la libre concurrence mais on fait des entorses quand ça nous arrange. Chaque société a le monopole localement sur le territoire !! Par exemple pour faire Lyon Grenoble, il faut prendre l’A43 et A48 mais elles sont gérées uniquement par AREA. Forcément chaque année les prix augmentent et en plus, le trafic aussi. Les usagers sont pris en otage, n’ayant pas le choix (aller au travail) pour pouvoir circuler correctement sans passer par les nationales et les petits villages. Donc les entreprises privées ne sont pas mises en concurrences dans l’intérêt du consommateur comme c’est censé être l’objectif du libéralisme.

                            Ces sociétés engrangent des bénéfices record, couvert par Bercy qui a bradé la poule aux œufs d’or avec l’argent des contribuables.

                            Gérons l’infrastructure des autoroutes comme RTE et ensuite l’exploitation des autoroutes par différent société avec des tarifs et forfaits différents style SFR, Bouygues, Free...

                            Mais je vais me contredire, il faut revenir aux autoroutes publiques !! C’est un besoin national, on n’est pas censé faire de l’argent sur le dos des particuliers qui font vivre l’économie du pays en empruntant les infrastructures routières. En revanche faisons payer les semi-remorques, ce qui serait bénéfique pour l’écologie et favorisant indirectement les circuits courts (les producteurs locaux). Ça éviterait que le pseudo-miel de Chine avec le transport coûte moins chère que celui du village d’à côté !


                            • CN46400 CN46400 23 mai 2019 19:35

                              Beaucoup de barratin pour masquer les vrais responsables. Toutes les privatisations qui passent par Bruxelles font l’objet de « directives » qui doivent obtenir l’assentiment de l’unanimité des 28 gouvernements de l’UE, donc du gouvernement français.... Il aurait suffit que Paris dise « NON » pour que ces directives passent à la trappe. C’est donc à Paris que la décision de privatiser les barrages a été prise.


                              • glenco01 24 mai 2019 08:56

                                @CN46400 La France appartient à un système supranational inscrit dans sa Constitution. Les parlementaires français ont donc l’obligation constitutionnelle de suivre docilement la voie définie dans les traités.
                                Macron européiste ne fait qu’accélérer les choses mais les autres états suivront.


                              • CN46400 CN46400 24 mai 2019 10:33

                                @glenco01
                                Les parlementaires français sont libres de voter pour ce qui leur plaît et contre ce qui ne leur plaît pas... Ils peuvent aussi renverser un gouvernement qui ferait passer par Bruxelles des idées qui ne leur plairaient pas. S’ils ne le font pas c’est qu’en fait, ce qui vient de là bas convient à une majorité d’entre-eux !
                                Pourquoi a-t-on fait passer par Bruxelles la privatisation des barrages ? Parce qu’à Paris, une majorité n’était pas assurée...
                                Pourquoi la privatisation d’ADP n’est pas passée par Bruxelles ? Parce qu’il n’y aurait pas eu d’unanimité sur cette question....


                              • glenco01 24 mai 2019 21:57

                                @CN46400
                                Vous devriez relire l’article tout est sourcé.


                              • CN46400 CN46400 26 mai 2019 18:42

                                @zzz’z
                                La commission met la politique, décidée à l’unanimité par le conseil des ministres, en musique. Elle peut aussi aider à surmonter certaine réticences étatiques en lubrifiant certains gouvernement avec des compensations plus ou moins discrète. Mais la « lubrification » ne peut pas tout, elle peut s’avérer inopérante... Reste que, jusqu’à présent c’est la règle de l’unanimité qui prévaut, et je pense que cela va durer encore quelque temps. La mutation de Edf en multinationale de l’électricité n’est possible que parce qu’à Paris, depuis des décennies, les gouvernements ne sont que des valets obéissant consciencieusement aux intérêts du capital !


                              • Robert G 26 mai 2019 22:49

                                Je suis un ancien salarié d’EDF maintenant retraité. EDF était une belle entreprise, une entreprise de service public de qualité. Quand je me déplaçais à l’étranger je n’avais que des remarques flatteuses de mon entreprise.

                                Pour vendre la privatisation et la casse du service public, ils ont fait croire que la concurrence ferait baisser les prix. C’est le contraire qui s’est produit.

                                Ils ont cassé EDF mais les citoyens n’y ont rien gagné.


                                • glenco01 27 mai 2019 18:26

                                  @Robert G
                                  Exactement, ils y ont même perdu, c’est ce que je tente d’expliquer dans cet article.


                                • Ruut Ruut 27 mai 2019 08:06

                                  C’est surtout une fausse concurrence puisque la distribution n’est pas associée à la production.

                                  J’entends par là que le citoyen qui paye une énergie verte plus cher aura surement de l’énergie venant de source de production non verte puisqu’il n’y a pas de lien directe entre la production et le client.

                                  Pareil pour la qualité de service.
                                  Un producteur non fiable bien qu’impactant négativement l’ensemble des clients aura sa mauvaise prestation compensée par l’ensemble des autres producteurs.

                                  C’est une concurrence purement communicative, ce qui est dans les faits, une très mauvaise chose car c’est une fausse concurrence.


                                  • glenco01 1er juin 2019 18:57

                                    Pour éclaircir cet article en voici un autre du monde diplomatique : électricité le prix de la concurrence (mai 2019)

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