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La Poste : des illégaux à la chaîne, sur les chaînes

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Pour Angot des esclaves « en pleine forme », paroles professées concernant l’esclavage négriers d’avant... Et « l’esclavage moderne » ? Y aurait-il des situations assimilables à de l’esclavage de nos jours en France ? Regardons autour de nous, balayons devant notre porte et ne détournons pas les yeux : Logiquement, en écoutant les médias mainstreams, le pays des droits de l’homme ne se compromettrait pas en de telles dérives dignes de pays réactionnaires et rétrogrades... Pourtant ! Tenez, pas plus loin qu’à La Poste. Ce qui furent les PTT est devenu Le groupe la Poste, toujours actuellement un établissement entièrement public, qui avant fin 2019 devra se conformer au projet de la loi Pacte qui doit impulser la création d'un grand pôle public de banque et d'assurances, via un rapprochement des géants CNP Assurances et la Banque Postale[1]  ; mais bon là nous parlons des sphères tout là haut ; Allons plutôt voir du coté des soutes, là, où la vraie vie va cahin-caha...

Deux éléments à gérer : éviter les grèves et conflits et engranger des bénéfices : en fait ce sont les soucis communs d’une boite privée. Comment les crânes d’œuf de l’Enarchie ont-ils réussi à faire rentrer le carré dans le cercle ?

- 1) La sous-traitance. La Poste sous-traite[2] avec des sociétés qui gèrent les colis sur les lignes de roulement. Dans ses garages et ses plates-formes, La Poste et sa filiale Chronopost ont confié une bonne partie du tri à des entreprises de manutention, ce qui permet de contourner les organisations syndicales et surtout de pouvoir intensifier les cadences de travail sans provoquer de grogne. Les sociétés d’intérim telles que Partner, Globe Express, Ares et bien d’autres ne salarient qu’une partie du personnel qui est sous leurs ordres, puis, ces sociétés sous-traitent à leur tour... Ce qui rajoute un niveau de plus dans la chaîne de responsabilité et qui permet de diluer les fautes et de ne pouvoir plus cibler des responsables au cas où ? Chez ces sous-sous-sous-traitants, les contrats qui courent de 3 heures du matin à 7h30 sont presque la norme. Qui d’après vous acceptera de tels horaires en temps partiel imposé ? Ce seront les travailleurs sans papier ! Les boites d’intérim n’étant pas spécialistes en immigration, toute carte de séjour bidonnée fait l’affaire, d’autant que tous ces noirs et arabes se ressemblent n’est-ce pas ? Et hop, c’est parti pour scanner aux heures pales de l’aube les colis. Les « préférés » de ces boites de marchands de labeur sont les nouveaux arrivants, parlant très peu français et donc, qui n’iront pas chercher la petite bête au cas où un syndicaliste les contacterait. Ces « bleus » de toute manière seront éjectés après quelques mois afin d’avoir toujours un personnel neuf et docile. Tout ce système bien rodé, qui permet de bafouer les droits les plus élémentaires des travailleurs, de les payer à coups de lance-pierres, qui permet à des boites d’intérim de se prêter de la main d’œuvre, illégale et en toute connaissance de l’état, qui parait-il ferait la chasse aux illégaux, alors qu’une de ses entreprises emploie, exploite des populations venant de pays en guerre, que nous finançons, ou des pays en faillite économique que nous organisons par le pillage des ressources et l’installation et le maintien de dictatures.

Comme nous vivons dans une société qui sait adoucir les mots, histoire de faire passer la pilule amer, l’esclavage ancien serait défini par : « La traite des esclaves est le commerce d’individus préalablement privés de liberté et vendus »[3]. Alors que l’esclavage moderne lui serait défini par « dans un système socio-économique fondé sur le maintien et l’exploitation de personnes dans la condition d’esclaves et qui constitue une classe exploitable sans contrainte »... Quand je vous disais que tout va pour le mieux ! Appelez ça comme vous voulez, mais, de telles conditions qui ne peuvent être discutées par les intéressés sont plus proches de l’esclavage, que du respect dont tout travailleur est en droit, sachant que ces illégaux payent des impôts sur leurs maigres revenus...

Ceux de la poste peuvent être considérés comme des « privilégiés... Etre devant une ligne de roulement pour trier des colis n’a rien de comparable aux pauvres malheureux exploités au désamiantage des immeubles anciens ou dans le secteur de la destruction. « Espèce d’enculé de noir, je vais te défoncer ta gueule » : c'est avec ces insultes racistes que la direction de Pinault-Gapaix menace ses travailleurs sans-papiers, exploités pendant des années dans le désamiantage, sans formation ni protections adéquates.[4] Ben oui, pourquoi s’en faire ? S’il n’est pas content « l’enculé de noir », l’a qu’a retourner chez lui non ? Pour de telles sociétés tout est permis car, en face, des hommes sans défense, dépendant du bon vouloir et des caprices du « maître »... Ca sent bon sa plantation de coton non ? Cette boite, la Pinault-Gapaix suite à une enquête de l’inspection du travail, aboutira à une saisisse, le 28 février 2019, au procureur de la République pour des infractions relevant de l’article 40 du code Pénal : mise en danger de la vie d’autrui, traite des êtres humains, soumission de personnes vulnérables et dépendantes à des conditions de travail indignes ».[5] En abrégé, en quelques mots, tout le sens du mot esclavagisme... Mais il y a toujours plus fort, plus haut dans l’ignominie...

Le nettoyage des centrales nucléaires, exécutés par des travailleurs intérimaires français, qui, si malade gravement, seront pris en charge par le système social. Les « autres », des illégaux, intérimaires fournis par des boites de sous-sous-sous traitance, qui envoyés se faire griller par le plutonium, seront renvoyés chez eux où là bas, sans structures modernes de médecine, ils pourront après quelques années mourir d’un cancer ou par d’autres joyeusetés.

En France le nucléaire c’est secret méga-défense, rien ne filtre surtout pas des sans papier qui iraient se faire irradiés plus qu’il ne faut dans nos centrales (qui ne fuient jamais). Sachant que les normes du nucléaire sont à peu près les mêmes partout en Europe, jetons un œil sur un livre écrit par un journaliste d’investigation allemand, Günter Walraff « Tête de turc »[6], et comment le gouvernement de son pays, embauchait des intérimaires plus ou moins légaux, puis, une fois bien « pressés à coups de rems », les renvoyaient chez eux en Anatolie pour mourir d’une tumeur au cerveau... Ca date de 1986 ce bouquin, et vous pouvez deviner qu’en ce qui concerne le cynisme, des pas de géant en la matière ont été exécutés...

Entre l’esclavage ancien qui enchainait au sens premier, puis, devenu « esclavage moderne », qui fait travailler à la chaîne... Il n’en reste pas moins qu’à l’arrivée, ce seront toujours les mêmes qui trinquent : les misérables des plus pauvres des pauvres de la terre.

Georges Zeter/juin2019



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10 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 13 juin 2019 18:33

    ajoutons les esclaves qui vont ramasser les légumes dans le sud ......

    ( ces vrais que ces feignants de français eux refusent de travailler dans ces conditions challengantes ........)


    • L'Astronome L’Astronome 14 juin 2019 08:34

       

      « l’esclavage moderne lui serait défini par « dans un système socio-économique fondé sur le maintien et l’exploitation de personnes dans la condition d’esclaves et qui constitue une classe exploitable sans contrainte » »

       

      Métro-boulot-dodo = c’est l’esclavage moderne.

       


      • lala rhetorique lala rhetorique 14 juin 2019 09:42

        Origine du mot travail ? « torture » ! On veut nous faire croire que le travail sert à l’humain pour se sentir exister, être reconnu, foutaise ! C’est et ce sera encore longtemps l’exploitation de l’homme par l’homme, donc l’esclavage. Nous sommes arrivés, avec l’informatisation de la société, au point où nous devrions être dans le partage du temps de travail, qui permettrait de dégager du temps pour la famille et les loisirs... Or nous sommes en régression totale. Quand on en est à rallonger le temps de travail pour les anciens alors que les jeunes pointent au chômage, il y a quelque chose qui ne va pas non ? Oui je sais, ça signifie surtout qu’on ne veut donner la retraite complète que le plus loin possible, donc le plus près possible de la mort du travailleur ! Et nous serions une démocratie ? un pays moderne ? heu....


        • bebert titi 14 juin 2019 10:07

          @lala rhetorique
          Sans compter sur les verts qui veulent laisser crever les vieux à partir de 70 printemps qui auraient des maladies qui coûtent cher à la société ,elle est pas belle la vie ? 


        • Ruut Ruut 14 juin 2019 12:48

          Le pire c’est que ces immigrés ne viennent que parce que leur troïka leur ment pour se faire mousser et paraitre importante et influente au pays.


          • Spartacus Lequidam Spartacus 14 juin 2019 15:36

            Quelle caricature ridicule, foire aux clichés totalement éculée.

            Le monde gauchiste qui expose le secteur marchand dans ses références complètement absconses de Zola et les misérables resté au 18eme siècle....

            Non ! Dans les sociétés de logistique postale ou de colis on emploie pas des « sans papiers », et s’il y en a c’est une marginalité illégale qui n’est absolument pas la réalité.

            Non ! les sociétés d’intérim ne sont pas cette caricature irresponsable. Y’a longtemps qu’ils sont informatisés et suivent des process d’embauche pro, de vérification et n’ont rien a gagner a prendre des sans papier...

            Par ailleurs, la logistique moderne emploie de plus en plus de gens qualifiés, et les conventions collectives sont tout a fait correcte par rapport à d’autres secteurs et n’a rien a voir avec de l’exploitation humaine.

            La logistique colis est un monde en mutation, et en économie de rupture, de les satutaires sont des intouchables incapables d’affronter les changements et se remettre en cause ou changer leurs petites habitudes. Voila pourquoi la poste passe par des sous-traitant ne pouvant s’adapter avec ses quelques boulets de statutaires.


            Ce ne sont plus les mêmes métiers et les statutaires sont des boulets intouchables incapables d’affronter les changements et de remettre en cause leurs façons habituelles de travailler. 


            Et si la poste sous-traite, c’est que le secteur privé peut le faire mieux avec plus de souplesse.

            A la poste d’état c’est déjà la foire aux discriminations et aux différences de statuts, entre des nobles nommés « statutaires » aux « contractuels ». Alors demander aux statutaires de modifier leurs habitudes. Pas possible.

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