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Vous avez tous sur vous la carte du parti...

par Floreal (PRCF)

À chacun de juger s’il a « en lui quelque chose de Tennessee », comme le chantait jadis Johnny Hallyday : ce qui est sûr en tout cas, c’est que tous les Français, y compris les anticommunistes les plus sots, portent sur eux sans s’en douter la carte du Parti communiste français !

 

Oh, il ne s’agit pas de celle du PCF-PGE actuel qui, sur bien des sujets (adhésion à la « construction européenne » et ralliement irréversible à l’ « eurocommunisme » obligent) tourne le dos au grand PCF ouvrier, patriote et marxiste-léniniste qui fut le fer de lance de la Résistance armée et des conquêtes de la Libération.

Il s’agit, si l’on veut, de la carte du parti communiste idéal, celui dont le mot d’ordre impérissable, qui définit même d’après Marx le « mode de répartition » propre au communisme et s’énonce ainsi : « de chacun selon les moyens, à chacun selon ses besoins ». Ce mot d’ordre est en effet celui de la Sécurité sociale à la française telle que l’institua Ambroise Croizat, député communiste du Chemin de l’honneur et secrétaire national de la CGT-Métallos. Emprisonné durant la guerre, Croizat fit partie du gouvernement de la Libération et on lui doit aussi – excusez du peu ! – les retraites par répartition, le code du travail, les comités d’entreprise et la généralisation des conventions collectives de branche. Bref, tout ce que Macron, après Sarkozy et Hollande, a entrepris de démanteler sur les injonctions convergentes de l’UE et du MEDEF (dont le n°2 sommait Sarkozy, alors tout nouveau président de la République de « démanteler le programme du CNR », ce hideux « compromis entre gaullistes et communistes » conclu à une époque où « le PCF obtenait près d’un tiers des voix », où la CGT syndiquait « cinq millions de salariés » et où l’ « Armée rouge campait à quelques centaines de kilomètres de nos frontières » : dixit Denis Kessler dans l’édito de Challenges en novembre 2007 !).

Bref, le pire anticommuniste, quand il se rend à l’hôpital pour y faire soigner aux frais de la Sécu son infarctus, la malformation cardiaque de son épouse ou telle autre affection très coûteuse à traiter, profite à son insu d’une avancée d’inspiration clairement communiste. Et qui est intimement liée aux sacrifices sans égal consentis par les communistes durant la seconde Guerre mondiale !

Cela ne signifie nullement que la Sécu représenterait on ne sait quel îlot de communisme au sein du capitalisme comme le ressassent certains théoriciens réformistes : bien évidemment, le pouvoir politique et les moyens de production étant restés aux mains des capitalistes dans notre pays, tout est fait pour limiter, et quand c’est possible, dévoyer la noble institution de la Sécu au profit de l’industrie capitaliste du médicament. Mais l’orientation principale de la grande bourgeoisie française s’agissant de la Sécurité sociale, de la démission-surprise de De Gaulle en 1946 au plan Juppé de 1995 en passant par les ordonnances sur la Sécurité sociale édictées par Pompidou en 1967, est bien d’éradiquer la Sécu à la française, comme elle est d’araser s’il est possible le statut de la fonction publique et le SMIC (institués par Maurice Thorez), d’en finir avec les retraites par répartition (au profit de la « retraite aux points » chère à Macron) et de briser le secteur public industriel que mirent en place les ministres résistants François Billoux, Charles Tillon et Marcel Paul, membres ô combien dynamiques du gouvernement de 1945 issu du CNR.

Mais cela en dit long sur l’acharnement revanchard de la grande bourgeoisie à l’encontre de la Sécu. Au-delà de l’immense manne financière que constituerait pour le capital, et notamment pour le secteur assurantiel, sa mainmise définitive sur les fonds considérables encore gérés par la Sécu ou par les caisses de retraite, il s’agit d’abattre le mauvais exemple permanent que donne aux citoyens français un mode de gestion des dépenses sociales qui est fondé sur les besoins et non sur le tout-profit. Un tout-profit que le grand patronat et son UE de malheur voudraient faire régner sans partage dans tous les secteurs. Alors, pensez-y la prochaine fois qu’un ignorant agressif tempêtera devant vous contre le communisme tout en bénéficiant au quotidien de la Sécu et des autres grandes avancées arrachées par les communistes de 1945 à 1947 !

https://www.initiative-communiste.fr/articles/billet-rouge-2/on-a-tous-sur-soi-la-carte-du-parti-par-floral-prcf/


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12 réactions à cet article    


  • the clone the clone 28 août 2019 12:55

    Pour sauver la sécu il faut dézinger LaREM et les LR autrement c’est cuit ......


    • foufouille foufouille 28 août 2019 14:51

      beaucoup de monde avait encore des fusils donc il fallait lâcher du leste, rien à voir avec les merveilleux communistes qui n’ont pas bougé leur cul en 36 et 68 sans révolte.


      • eddofr eddofr 28 août 2019 15:16

        Et si on revenait à la loi de la jungle ?

        Celle où un glock 18 vaut autant qu’une carte American Express Black ...



          • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 29 août 2019 08:10

            Bonjour PRCF

            Merci de nous rappeler ce que nous sommes en train de perdre concernant la Sécu. Tout le système initié en 1945 par le CNR Conseil National de la Résistance qui permettait à tous de se soigner correctement. Ce système avait érigé l’hôpital public en modèle pour tous les pays soucieux de justice sociale qui ont imité la France. Les libéraux ont tout fait pour le détruire. Est-il trop tard pour le remettre sur pieds ? Mais lorsque l’on voit l’acharnement crapulard des petits affairistes pour imposer la privatisation totale de la Sécurité Sociale, on a de quoi se faire du souci.

            La privatisation de la Sécurité Sociale, c’est la « financiarisation » de nos cotisations. A l’origine, la Sécu était basée sur le système bismarckien cotisations -salariés/patronat mais le patronat par un renversement dialectique, a transformé le mot cotisations par le mot charges. Ce qui est tout simplement un non sens. Et les non moins crapules de nos gouvernements depuis 40 ans, voire plus on commencé à démanteler le système.

            Quant à vouloir sortir de la Sécurité Sociale comme le désirent les ultra-libéraux pour adopter un autre système, c’est encore une mascarade dialectique, car la Sécu est devenue en grande partie les mutuelles obligatoires qu’imposait Sarkozy. Donc, Sarkozy a accédé très largement à leur desiderata.

            Tout est destruction des « conquis sociaux » et non « acquis sociaux » comme on veut bien le faire croire. Conquis de haute lutte. Il ne faut pas oublier que la Sécurité Sociale, n’est pas née d’un simple hasard, ce projet date des premiers maquis de la résistance en 42/43, et il va falloir la fin de la guerre et le rôle essentiel joué par Ambroise Croizat pour la mettre en place.

            Ambroise Croizat qui en est le père fondateur, mais la presse feint de l’ignorer pour mettre en avant, Laroque. Je ne nie pas que Laroque a joué aussi un rôle important, mais il était tout à fait secondaire au regard de l’implication personnelle de A. Croizat.

            Sous la pression des ultra-libéraux Rocard, Juppé et leurs successeurs ont commencé à transformer le système de cotisations bismarckien, pour l’amener doucement mais sûrement vers un système à l’Anglaise dit « Beveridge ». Système par l’impôt. Un système très injuste, et qui pénalise énormément les petits salaires.

            Mais les citoyens conscients et responsables, ne renonceront jamais à recréer le CNR celui de 1945 et pas un autre.


            • chantecler chantecler 29 août 2019 08:37

              @Nicole Cheverney
              Tout à fait , et de mon point de vue la « réforme de la retraite » qui nous est annoncée ne sent pas très bon : elle s’inscrit entièrement dans ce processus de privatisation , de financiarisation et de dé solidarité .
              Je viens d’écrire un commentaire développant ce point de vue sous celui de fifi :
              https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ce-sont-des-truands-217509#forum5550515


            • doctorix, complotiste doctorix 29 août 2019 09:01

              @Nicole Cheverney

              Aujourd’hui comme en 1945, le PRCF et le seul vrai gaulliste restant se retrouvent sur l’essentiel, et sur les bases du programme du Comité National de la Resistance.

              Un clin d’oeil de l’Histoire, au moment où nous sommes peut-être sur le point de sortir d’une autre guerre terrible. La première était due aux nazis d’Hitler et au capitalisme international, la seconde, une guerre sociale due aux nazis de macron et à leurs prédécesseurs (qui ne font qu’un), et donc au capitalisme mondial.

              On peut rire de cette comparaison, car aujourd’hui on y met les formes et c’est moins visible : ce nazisme-là avance masqué.

              Mais le projet actuel de domination sur les hommes et sur le monde au profit d’un petit nombre est bien semblable aux projets nazis.

              En passant, la pensée unique distillée par l’ensemble des media est tout à fait semblable à la propagande de Goebbels, spécialement en ce jour où le Royaume-Uni veut quitter le navire européen en perdition, et où on n’entend aucun partisan du Brexit, alors que ceux-ci représentent 54% des britanniques (2% de plus qu’il y a trois ans).

              J’ose ce billet, ou pas ?

              Allez, j’ose.


            • chantecler chantecler 29 août 2019 09:24

              @doctorix
              Un peu court :
              La bourgeoisie , armée du capital ,et au pouvoir , a toujours été en guerre contre les classes populaires ouvrières , salariées ,ubérisées etc etc .
              La guerre de 14/18 ,(la première ) , le rejet du Front Populaire de 36 , les fascismes des années 30 , l’Etat Français (pour le simple 20 ème siècle) , etc, etc n’échappent pas à la règle .
              Et quand ça devient critique la ou une guerre arrive , pour fermer la gueule des gens , faire tourner l’économie de guerre et opérer un reset .
              Mais c’est vrai : Macron/Attila fait très fort dans la duplicité .


            • Pimpin 29 août 2019 10:15

              Moi je suis anti-communiste mais je trouve que la CQ c’est très bien. Le communisme c’est une politique, un ensemble de pratiques, d’outils dont une grande partie sont détestables. Mais ce n’est pas une raison pour rejeter une création qui sort du lot, qui a apporté énormément aux Français et qu’il est dommage de voir saccagée de nos jours.

              Et puis les communistes chinois et vietnamiens utilisent bien sans problème l’outil capitaliste pour financer les investissements.


              • eau-du-robinet eau-du-robinet 30 août 2019 02:26

                Bonjour,

                .

                La sécurité sociale est avant tout le fruit du Conseil national de la Résistance ou CNR !

                .

                La sécurité sociale fut élaborée par le conseil national de la résistance (CNR), organe qui dès 1943 fédérait l’ensemble des mouvements de résistance hostile au gouvernement de Vichy. En 1944, le CNR a adopté le programme du conseil national de la résistance, sorte de programme politique pour la France libérée. Ce programme incluait la création d’une sécurité sociale obligatoire.

                .

                A la libération, la sécurité sociale obligatoire et universelle a été créée par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945. Pierre Laroque, haut fonctionnaire et résistant, prend une part considérable dans la rédaction de ces ordonnances, et devient le premier directeur général de la sécurité sociale.

                .

                Pierre Laroque, né le 2 novembre 1907 à Paris et mort le 21 janvier 1997 dans la même ville, est un haut fonctionnaire français.

                Il a été directeur général des assurances sociales, puis de la Sécurité sociale d’octobre 1944 à octobre 1951. Souvent appelé le « père » de la sécurité sociale de 1945, c’est de concert avec Alexandre Parodi, ministre du Travail de septembre 1944 à novembre 1945 qu’a été élaborée cette réforme, mise en œuvre ensuite par Ambroise Croizat, député et ministre communiste du Travail et de la Sécurité sociale de novembre 1945 à mai 1947.

                .

                Donc pour moi la carte de la sécurité sociale n’est pas la carte du PCF mais plutôt le fruit des résistants tout court !

                .

                Entre décembre 1944 et octobre 1945, le Gouvernement provisoire est amené à prendre une série d’ordonnances allant dans le sens des mesures préconisées par le programme du CNR :

                .

                26 août et 30 septembre 1944 organisation de la presse, interdiction des concentrations ;

                13 décembre 1944, institution des Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais ;

                18 décembre 1944, contrôle de l’État sur la marine marchande ;

                30 décembre 1944, relèvement des cotisations de la sécurité sociale ;

                16 janvier 1945, nationalisation des Usines Renault avec confiscation des biens de Louis Renault ;

                22 février 1945, institution des comités d’entreprise ;

                29 mai 1945, transfert à l’État des actions de la société Gnome et Rhône ;

                26 juin 1945, transfert à l’État des actions des compagnies Air France et Air Bleu ;

                4 octobre 1945, ordonnance de base de la Sécurité sociale ;

                17 octobre 1945, statut du fermage et du métayage.

                21 février 1946, rétablissement de la loi des quarante heures ;

                28 mars 1946, vote de la loi sur la nationalisation de l’électricité et du gaz ;

                24 avril 1946, nationalisation des grandes compagnies d’assurances ;

                25 avril, extension du nombre et des attributions des comités d’entreprises ;

                26 avril 1946, généralisation de la Sécurité sociale incluant la Retraite des vieux.

                https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_du_Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance

                Avec 28 % des suffrages, le PCF sort renforcé des élections législatives du 10 novembre 1946 et tente d’apparaître comme un parti de gouvernement. Ainsi, Maurice Thorez déclare dans une interview au quotidien anglais The Times qu’il existe « pour la marche du socialisme d’autres chemins que celui suivi par les communistes russes », mais après son échec à accéder à la présidence du gouvernement, Thorez est désavoué par le comité central de son parti qui déclare le 27 novembre « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes... La première condition de l’introduction du socialisme dans un pays, c’est l’institution d’un État socialiste ». Le PCF est donc revenu à ses positions de 1943



                • CN46400 CN46400 1er septembre 2019 17:33

                  @eau-du-robinet
                  "Pierre Laroque, haut fonctionnaire et résistant, prend une part considérable dans la rédaction de ces ordonnances, et devient le premier directeur général de la sécurité sociale.« 
                  Exact, mais tous les fonctionnaires, même »hauts", ont un chef, ce qui n’enlève rien à leurs mérites, qui en général est ministre. Dans le cas qui nous occupe, ce fût d’abord Parodi, puis après les élections de 45, Ambroise Croizat. C’est à lui que revint la responsabilité de mettre en musique, dans son domaine, le programme du CNR. L’idée globale de la Sécurité Sociale qui avait été décidée par le CNR dès 43, dans la clandestinité, était issue de programmes politiques plus anciens, socialistes ou communistes en général.
                   Le fait que l’on parle plus souvent de Laroque que de Croizat tient au fait que le premier n’est pas communiste alors que le second l’est. Ce fût une chance pour Laroque qui est donc passé à la postérité, alors que son collègue qui, plus tard, a rédigé la loi Weil (Avortement) restera inconu...

                  https://cgt-bai-vdr.wistia.com/medias/jyb5fqtizp


                • the clone the clone 30 août 2019 10:12
                  Vous avez tous sur vous la carte du parti...

                  Moi en tant que déiste j’ai la carte Dieu .....

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