• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Où se tiendra le sommet entre l’Iran et les États-Unis (...)

Où se tiendra le sommet entre l’Iran et les États-Unis ?

La partie iranienne a reçu un éloge remarquable de la part du président américain Donald Trump avant d’entamer tout dialogue prévu sur la signature d’un nouvel accord nucléaire.

Le président Trump a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Macron après le sommet du G7 : «  Je crois vraiment que l’Iran peut être une grande nation[...] Mais ils ne peuvent pas avoir d’armes nucléaires. O.K. ?  » Il a ajouté qu’ils devaient être de «  bons joueurs  » pour accepter une rencontre avec eux.

L’homme de la Maison-Blanche est donc prêt à jouer le jeu s’il y a de «  bons  » joueurs iraniens. Tous ceux qui ont une connaissance simple des «  deals  » à la Trumpienne savent qu’ils ont des conditions de base.

La première est de donner au président Trump un rôle de premier plan absolu. Trump se prépare pour un second mandat. Conclure l’accord est l’une des cartes clés de l’élection.

Trump ne met pas sa confiance dans le succès de l’autre accord, ou l’accord du siècle dans le processus de paix palestino-israélien, qui ne sera peut-être pas accepté par plusieurs parties du Moyen-Orient. Trump prépare donc un accord alternatif pour augmenter ses chances de gagner l’élection.

En outre, les éloges à l’égard de l’Iran ne sont pas les premiers ; ils ont été répétés récemment. Il s’agit probablement d’une tentative du président Trump pour attirer le régime arrogant des mollahs.

Le président Trump sait que certains de ses éloges feront fondre l’intransigeance apparente du dirigeant suprême de l’Iran envers le dialogue avec les États-Unis et l’administration Trump en particulier.

De tels éloges sont des éléments que les mollahs peuvent très bien utiliser dans leur discours de propagande pour la consommation intérieure. Le régime peut s’en servir pour convaincre ses partisans que le «  Grand Satan  » a été mis à genoux.

Les expressions pour la consommation intérieure ne nuisent pas au président américain. Chaque partie a la possibilité de commercialiser ce qu’elle considère comme des justifications pour convaincre son public local de l’accord.

Il y a maintenant presque certainement des pourparlers en coulisse au sujet d’un accord nucléaire prévu avec l’Iran.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré qu’il avait eu des entretiens «  constructifs  » avec le président Macron et son homologue français au sommet du G7 à Biarritz. Le président français a confirmé qu’il avait informé le président Trump de son intention d’inviter le ministre iranien des Affaires étrangères, après avoir discuté avec des responsables iraniens de solutions possibles.

Il y a d’autres indicateurs importants. Zarif a fait une visite surprise au sommet, il y avait donc quelque chose à dire. Les réponses iraniennes à certains points devaient être communiquées au président américain avant la fin de la consultation afin de parvenir à un accord et à des conclusions définitives.

Plus important encore, le président Macron a déclaré qu’il croyait que les «  conditions de la réunion  » entre Trump et Rouhani «  au cours des prochaines semaines  » avaient été mises en place.

Selon Macron, rien n’a encore été déterminé et les choses sont encore fragiles mais les discussions techniques ont fait de réels progrès. Cependant, la réalité est que le président Macron n’est pas naïf.

Il n’aurait pas annoncé une prochaine réunion entre les présidents Trump et Rouhani s’il n’y avait pas eu un accord avec Trump sur les grandes lignes de la réunion.

Trump lui-même a déjà embarrassé le président Macron en disant qu’il n’est pas autorisé à parler au nom des États-Unis avec l’Iran. Ainsi, le président français ne s’aventurera pas dans une déclaration et ne perdra pas ensuite sa crédibilité avec un tweet de Trump qui nie cette possibilité.

Il est également clair que le président Macron a réussi à convaincre la partie iranienne d’accepter l’idée de tenir un sommet avec le président Trump. Macron a informé Rouhani que s’il accepte de rencontrer Trump, un accord peut être trouvé.

C’est en effet probable, car le président Trump lui-même a délibéré sur des déclarations concernant des aspects peu clairs d’un accord prévu avec la partie iranienne. Il a déclaré que l’Iran pourrait obtenir une aide économique par le biais de facilités sous la forme d’une lettre de crédit garantie par son pétrole.

Interrogé au sujet de la référence du président français Emmanuel Macron à une «  compensation économique  » pour l’Iran en échange de changements à l’accord nucléaire de 2015, Trump a fait remarquer que les Iraniens «  pourraient avoir besoin de fonds pour traverser une période très difficile, et s’ils en ont besoin, et que ce financement serait assuré par du pétrole - qui est à mes yeux très sécurisant et ils possèdent énormément de pétrole.  »

On peut comprendre qu’il accepte d’accorder à l’Iran une compensation financière en échange de changements à l’accord nucléaire de 2015. Cet exposé porte sur des détails techniques, mais il est très important. Ce sont ces détails qui importent à la partie iranienne pour justifier son retrait de ses positions intransigeantes et accepter de nouveau la pilule amère à avaler.

Jusqu’à présent, il est évident que le scénario de l’accord suit certaines grandes lignes. Le plus important est d’indemniser financièrement l’Iran pour les pertes subies par son économie à la suite des sanctions américaines. La discussion porte maintenant sur les détails de la compensation et les mécanismes de sa mise en œuvre.

«  Il s’agit en fait d’une lettre de crédit,  » a déclaré le président Trump. «  Elle proviendrait de nombreux pays[...] Elle serait remboursée immédiatement et très rapidement.  »

Les discussions ont donc beaucoup progressé dans les détails et les mécanismes de mise en œuvre. Les discussions ne sont pas le résultat des réunions du G7, mais elles ont commencé il y a longtemps et se sont concrétisées dans les formules discutées en France en présence du ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif avec le médiateur français.

Ce qui reste semble être un feu vert pour le président Rouhani du Guide suprême pour rencontrer son homologue américain. Il reste également à déterminer quand et où les pourparlers auront lieu. Paris sera l’une des étapes les plus importantes des pourparlers, pour remercier le médiateur français de ses grands efforts.

Il pourrait bien sûr y avoir d’autres candidats au sommet, y compris des pays arabes qui ont joué un rôle dans la médiation et d’autres en Europe.


Moyenne des avis sur cet article :  1.41/5   (22 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • JPCiron JPCiron 31 août 2019 11:52

    «  Je crois vraiment que l’Iran peut être une grande nation[...] Mais ils ne peuvent pas avoir d’armes nucléaires. O.K. ?  > (Trump)

    .

    Ce qu’il faut, c’est dénucléariser tout le Moyen Orient, puisque les USA ont plein de bases militaires suréquipées et surarmées aux alentours, qui protègent quiconque d’une éventuelle agression.

    .


    • Christian Labrune Christian Labrune 31 août 2019 14:15

      Le problème, c’est qu’il n’est pas du tout possible de faire confiance à un pareil régime, lequel ne pourra jamais changer de nature. Avec de pareils truands, dont le seul objectif est de rouler dans la farine ses interlocuteurs, il est bien légitime d’accepter momentanément de paraître dupe, mais il convient de ne l’être jamais. Ce n’est pas après avoir dénoncé les accords de Vienne que l’administration Trump va tomber dans un nouveau piège, à la manière d’un Macron qui n’a toujours rien compris à ce qui se passe au Moyen-Orient. Les manoeuvres américaines ne peuvent donc être qu’un piège, où sera pris qui croyait prendre.


      • Martha 31 août 2019 15:30

        @Christian Labrune

         Toujours en plein délire...

         Savez-vous ce qu’il s’est passé le samedi 17 août 2019 ?


      • Samy Levrai samy Levrai 31 août 2019 16:25

        Les USA ne sont pas l’ONU, ils ne sont pas les gendarmes du monde mais un empire agressif qui pillent les autres. Les iraniens n’ont aucune raison de négocier avec eux sauf ont ils dit si toutes les sanctions contre eux sont levés.


        • sls0 sls0 1er septembre 2019 17:12

          Il me semble qu’il y a une fatwa interdisant le nucléaire militaire en Iran.

          Ca laisse pas mal de lattitude aux négociateurs iraniens.

          Ce sont les israéliens qui ont sorti cette histoire de nucléaire militaire en Iran, l’AIEA n’a jamais rien trouvé.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité