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Le Sommet Russie-Afrique de Sotchi : naissance de la RussAfrique après la ChinAfrique et la FrançAfrique ?

 

Après la France Afrique et la Chine Afrique, la RussAfrique ?

Une trentaine de chefs d'Etats africains auront donc fait le déplacement à Sotchi en Russie, sur les bords de la Mer Noire, ces 23 et 24 octobre 2019, répondant à l’invitation de Vladimir Poutine et à l’inauguration du sommet Russie-Afrique avec le dirigeant égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

L’événement est d’importance puisque ce premier sommet Russie-Afrique marquera le grand retour de la Russie sur le continent africain, un retour qui aura pris près de vingt ans, après une décennie de désengagement autant politique qu'économique.

Pour autant, et par-delà le volet militaire qu'il implique et dont l’importance va s’accroissant, l’intérêt de ce premier sommet Russie-Afrique réside principalement dans l’annonce d’un programme géopolitique, géoéconomique et géofinancier qui ouvre le continent à une redéfinition complète des acteurs stratégiques et financiers. Ces acteurs qui détermineront l’avenir de l’Afrique pour le XXIè siècle sont les fonds souverains, dont très probablement un fond souverain russe spécifique pour ce continent, à l'instar de la Chine.

 

I-Une vieille histoire

Vieille histoire en effet que celle de l'intérêt de la Russie pour l'Afrique, un intérêt initié avec le quatrième congrès du Komintern, l’Internationale communiste, qui, en 1922, abordait déjà la “question africaine” par le biais d'un soutien aux mouvements anticoloniaux puis aux mouvements d'émancipation panafricains dont l'importance a été longtemps occultée mais qui ont finalement apporté leur contribution à l'histoire plutôt agitée du continent.[1]

Manifestation concrète de cette coopération : des générations de jeunes africains étant partis étudier en Russie, une grande partie des élites du continent est passée par Moscou ou Saint-Pétersbourg du temps de l’Union soviétique. Il ne reste plus aujourd'hui comme unique témoin et acteur de cette époque qu'un seul chef d’Etat issu de ces cadres politiques formés en URSS, l’Angolais João Lourenço.

Comme l'écrit Mathieu Vendrely, " le drapeau du Mozambique est toujours orné de la Kalachnikov emblématique de la Russie, mais si l’implication des Russes en République centrafricaine ces deux dernières années a été largement analysée, notamment en France, comme une volonté d’impérialisme poutinien, la réalité est nettement plus prosaïque. Selon le chercheur Arnaud Kalika, il s’agit essentiellement pour Moscou de répondre à un besoin en ressources naturelles et de pallier les sanctions économiques occidentales qui frappent la Russie depuis l’épisode ukrainien de 2014. Et le chercheur de conclure : “Nain économique du continent, Moscou a finalement plus besoin de l’Afrique (...) que l’Afrique n’a besoin de la Russie”.[2]

A cette nuance près que le "nain économique" se débrouille plutôt bien tout en sachant diversifier ses sources de richesses, ses échanges et ses partenaires économiques extérieurs malgré une hostilité affichée de la part de voisins dont la situation n'est pas à ce point florissante qu'elle puisse les autoriser à donner des leçons. Ainsi en va-t-il de l'UE dont les sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie, loin d'être efficaces, se révèlent particulièrement dommageables pour leurs initiateurs. Réalise-t-on seulement que les sanctions adoptées à l'encontre de la Russie par 37 pays dont les Etats-Unis, le Japon et les 28 Etats membres de l’UE, représentent en effet un manque à gagner commercial de 4 milliards de dollars par mois supporté presque à parts égales par la Russie (52%) et les pays qui ont introduit les sanctions (48%) ? Mais l’Union européenne est la principale concernée avec 92% des pertes des pays ayant introduit les sanctions, soit un manque à gagner mensuel de près d’un milliard et demi d’euros.[3]

Pour dire les choses simplement, le tir a raté sa cible : l'UE est financièrement très mal en point et la Russie se tourne désormais avec profit vers l'Asie et l'Afrique.

S'agissant de l'Afrique, précisément, nul doute que certains observateurs, en Chine, en Russie, en Inde mais peut-être pas en Europe et encore moins en France, auront encore en mémoire les propos de Lénine, lequel déclarait en préparation du congrès du Komintern précité, que : « Sans le contrôle de vaste champs d’exploitation dans les colonies, les pouvoirs capitalistes d’Europe ne peuvent pas maintenir leur existence, même un court moment.  »[4]

Histoire ancienne, dira-t-on, mais les événements historiques se succèdent très rapidement, malgré les apparences. On rappellera ainsi que dès 2001, Vladimir Poutine avait envoyé le président de la chambre de commerce et d’industrie de Russie, l’ancien Premier ministre Evgueni Primakov, effectuer une tournée en Afrique du Sud, en Angola, en Namibie et en Tanzanie.

Au cours de cette même décennie 2000, le président russe tentera de rééditer avec la Libye de Mouammar Kadhafi - mais sans grand succès- les accords pétroliers et gaziers conclus avec l'Algérie en 2006.

Mais voilà que l’année 2013 sera ensuite marquée par d’importants contrats d’armement conclus entre Moscou et l’Egypte. La Russie se chargera aussi de construire près d’Alexandrie la première centrale nucléaire égyptienne, chantier estimé à près de 25 milliards de dollars sous la forme d’un prêt.

Dès lors, peut-on parler, en octobre 2019, d’une “reprise” des relations entre la Russie et l’Afrique ? Assurément, car le sommet de Sotchi aura permis de montrer aux autres acteurs internationaux présents en Afrique qu’il faut désormais aussi compter avec une Russie qui pourrait bien montrer qu’elle dispose des moyens de sa nouvelle géopolitique en compagnie d’acteurs déjà bien installés, comme la Chine, premier partenaire commercial du continent, très friande de grands sommets, à l’image du forum Chine-Afrique qui s’est tenu en septembre 2018 à Pékin en présence d’une cinquantaine de dirigeants.

 

II-Un vrai retour

« Nous sommes entrés dans une phase où l'Afrique est devenue une priorité russe. La stratégie est de travailler dans des zones "molles", où les Occidentaux ne sont pas présents  », écrit Arnaud Kalika dans une note [5] sur le « grand retour » de la Russie en Afrique[6].

Il est en effet regrettable que les « Occidentaux » ne soient plus présents au point de se laisser tailler volontairement des croupières et de voir la France et l’Europe s’enliser dans les débats marécageux et ineptes : ceux de la France Afrique (dite "Françe à fric") ou de la zone CFA (vécue comme une relique coloniale) , comme si les nouveaux anges gardiens et amis de l’Afrique (Chine, Inde, Malaisie, Russie) n’étaient pas eux aussi motivés par des intérêts stratégiques, militaires, économiques et financiers d’une géopolitique usant de tous les moyens possibles pour réussir et atteindre ses objectifs : s’implanter sur le continent africain, en exploiter les ressources gigantesques et au besoin les valoriser.

On peut donc aisément crier au loup et reprocher aux autres des agissements[7] que l’on connaît pourtant parfaitement[8], mais quoi de plus inopérant dans un processus de démondialisation-remondialisation où chacun joue ses cartes, ménage et poursuit ses intérêts en profitant des faiblesses de ses concurrents ?

Disons les choses très clairement : au moment où l’Europe et la France se laissent submerger par des problèmes en apparence insolubles, qu'ils soient politiques (Brexit) , financiers (BCE et Euro), religieux (terrorisme et entrisme islamique), ethniques ( avec une immigration ingérable, cf. le voyage de M. Macron à Mayotte, aux Comores), ou flirtent avec des orientations géopolitiques hasardeuses (la tentation pour M. Macron d’abandonner les « Iles Eparses » à Madagascar, par exemple, ou encore l’abandon de la Nouvelle-Calédonie face à l'expansionnisme chinois), voilà que des pays tels que l’Inde (qui s’est installée dans l’ancienne base navale française de Diego-Suarez au nord de Madagascar) ou la Chine encore (qui finira peut-être par faire de la Grande Île un exceptionnel point d’ancrage stratégique dans l’Océan Indien, au large de l’Afrique orientale), et aujourd’hui la Russie, n’éprouvent (et on les comprend) aucun état d’âme à pousser leurs pions et leurs avantages en Afrique, sur un continent en retard d’une guerre coloniale et qui n’a pas compris que le XXIè siècle laissait la place à de nouveaux acteurs, prédateurs ou partenaires économiques libres d'agir à leur convenance.

C’est avec l’Afrique du Nord que la Russie entretient les échanges commerciaux les plus importants. En tête, l’Égypte et l’Algérie, puisque grâce à ces deux pays la Russie est le premier exportateur d’armes vers le continent. Elle n'est pas la seule mais entend bien prendre à son tour des marchés, que ceux-ci relèvent de l'aide militaire ou technique. Qui pourrait sérieusement l'en blâmer ?

« Historiquement, comme l’explique Arnaud Dubien (le directeur de l'Observatoire franco-russe) cité par RFI[9], l'Égypte a été la porte d'entrée puis le point d'appui de la politique soviétique en Afrique arabe de Nasser à la rupture de 1972 sous Sadate. Et le retour au pouvoir des militaires au Caire en 2013 a marqué un véritable tournant. » On se reportera utilement au contexte historique qui a permis à la Russie de nouer des relations avec l'Egypte de Gamal Abdel Nasser après le refus par l'Occident de financer et construire le Haut-Barrage d'Assouan, entraînant en réaction la nationalisation du Canal de Suez.

Avec une Russie redevenue en vingt ans une puissance géopolitique on comprend ainsi l’accueil réservé à l’Egypte et au maréchal Sissi dont le pays, désormais potentiellement très riche grâce à la découverte des gisements gaziers géants de Zohr, est désormais un partenaire digne d'intérêt.

En bonne place sur l’échiquier russe figurent également plusieurs pays "frères" avec lesquels Moscou avait tissé des liens durant la Guerre froide, liens qu’elle a cherché à réactiver en priorité : l’Angola, dont l’actuel président a été formé à Moscou et où la Russie est bien implantée dans le secteur du diamant ; Madagascar, un pays « frère » à l’époque soviétique (après 1970, avec un intermède Nord-Coréen) où la Russie est accusée d’avoir influencé l’élection de 2018, et dans une moindre mesure l’Éthiopie, puissance économique montante qui a conclu avec Moscou un accord sur le nucléaire civil.

Mais désormais la Russie tente d’élargir ses liens au-delà de son ancienne zone d’influence. L’exemple le plus notable est celui de la Centrafrique où la Russie mène une double offensive sur les terrains sécuritaires et miniers.

« Nos deux pays à travers nos dirigeants souhaitent que cette coopération s’étende. Elle ne se limite pas à la seule coopération sécuritaire. Le gouvernement de la République centrafricaine entend déployer sa coopération avec tous les pays amis qui le souhaitent et sur tous les secteurs d’activités : militaire, sécuritaire, économique, culturel de la santé et d’autres. Il en est ainsi de la Russie comme des autres. »

Mais l’appétit russe ne s’arrête pas là puisqu'une trentaine d’États africains[10] ont déjà signé des accords de coopération militaire ou technique avec la Russie, dont le Mali, et la RDC.

Une offensive tous azimuts, donc, que certains observateurs s'échinent à juger (à tort, à notre avis) « brouillonne » et dont les retombées économiques restent incertaines pour le moment. Des esprits chagrins noteront que la Russie a récemment subi quelques revers avec le départ contraint de Jacob Zuma de la présidence sud-africaine et le renversement au Soudan de Omar el-Béchir. Il ne s'agit-là que de simples incidents de parcours.

Peu importe, en réalité.

Malgré son commerce avec l’Afrique dont le volume est passé de 5,7 milliards de dollars en 2009 à 20 milliards de dollars en 2018[11], la Russie est encore un acteur économique relativement mineur sur le continent. Par exemple, en 2018, l'Afrique et la Chine ont échangé 200 milliards de dollars[12], tandis que l'Afrique et l'UE ont échangé plus de 300 milliards d'euros de marchandises[13]. Le mouvement est lancé : https://twitter.com/Ruptly/status/1187005373120745478/video/1

Bien que la Russie ne dispose pas du même levier économique que ses concurrents occidentaux et orientaux, son approche flexible peut toutefois se révéler attrayante pour les partenaires africains, car elle évite à la fois les "conditionnalités occidentales" (gouvernance, droits de l'homme, etc.) et les préoccupations d'endettement vis-à-vis de la Chine devenues pour certains pays africains une réalité tangible dès lors qu'ils se sont révélés incapables de rembourser les prêts consentis sauf à se départir des actifs financés : voies ferrées, https://www.rt.com/business/471540-china-kenya-railway-construction/, ports en eau profonde. La Russie peut également combler le vide laissé par d’autres États, et notamment les États-Unis qui, sous le président Donald Trump, se sont de plus en plus désengagés de la région et ont perdu du terrain face à leurs concurrents géopolitiques[14].

Sur le plan politique, précisément, la Russie peut aussi user de la position que lui réserve son siège au Conseil de sécurité des Nations Unies pour conclure des accords transactionnels avec des partenaires africains. Moscou peut en effet aider à faire avancer l'agenda des pays africains au Conseil de sécurité s'ils soutiennent à leur tour la Russie à l'ONU ou dans d'autres enceintes internationales, dans la mesure où ils constituent un bloc électoral considérable. Les pays africains alignés sur l’appui russe au président vénézuélien Nicolas Maduro, ou la Russie qui soutient l'idée d'attribuer à l'Afrique un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, en sont des exemples.

Madagascar, soupçons d'ingérence et intérêts miniers ?

L’intérêt de Moscou pour la Grande Île est récent et remonte à quelques années. Jusqu’à la présidentielle de 2018, aucun fait tangible ne montrait une réelle volonté de s'intéresser plus avant à Madagascar. Ce n’est que durant la campagne présidentielle précitée que les premiers soupçons d’interventionnisme russe sont apparus.

Déstabilisation médiatique, soutien financier… Depuis, plusieurs petits candidats ont confirmé avoir reçu de grosses sommes d’argent pour financer leur campagne en échange d’un appel à leurs électeurs à voter au second tour pour le Président sortant, Hery Rajaonarimampianina. Mais ce dernier ayant été éliminé dès le premier tour, les Russes auraient alors réorienté leur politique sur Andry Rajoelina, d’après le témoignage de deux candidats recueillis par la BBC.

La Russie a-t-elle financé l’actuel président ou l’a-t-elle aidé d’une manière ou d’une autre ? Des rumeurs en font état, mais aucune preuve n’a jamais été apportée. Ce dernier a par ailleurs démenti cette information. (On ne saurait critiquer ce type de procédé sans considérer des pratiques en vigueur dans le passé et dans lesquelles beaucoup de pays se reconnaîtront aisément. Corruption, corrupteur et corrompus ne nécessitant qu’argent, moment adéquat et personnes susceptibles de s’entendre).

Outre cette volonté d’influencer le cours de l’élection, sur quoi les Russes ont-ils misé ?demandera-t-on. Sur les mines, d’abord, pour essayer de prendre quelques parts de marché aux Chinois, aux Canadiens ou aux Australiens. Ainsi, en août 2018 par exemple, une société russe -la Ferrum Mining LLC-, a-t-elle établi une joint-venture avec la Kraoma, la société d’État malgache exploitant le chrome dans des conditions d'opacité avérées et dans laquelle l’Etat malgache n’était plus majoritaire. Études géologiques, exploration de gisements, exploitation : des sociétés russes travaillent sur le sol malgache depuis 2017. Rien d’anormal.Un pays souverain n’a-t-il pas le droit d’en accueillir un autre ?

D’autre part, dans le domaine militaire, la coopération entre les deux pays s’est renforcée ces deux dernières années. Mais qui peut sérieusement s’en offusquer ? Malgré tout, et de manière beaucoup plus préoccupante, la réouverture du débat sur les Îles Eparses - des îles françaises revendiquées (à tort) par Madagascar-, pourrait signer le retour visible de la Russie comme soutien des autorités malgaches dans des négociations auxquelles M. Macron semble imprudemment prêter le flanc au détriment des intérêts géopolitiques de la France dans cette partie de l'Océan Indien et du Canal du Mozambique. D’où la question ici posée : M. Macron sera-t-il à la hauteur pour défendre les intérêts de la France dans ce Grand Jeu géopolitique dans lequel l’Afrique et l’Océan Indien sont entrés avec le développement des Routes Maritimes de la Soie et la présence de la Chine en Afrique et dans l’Afrique orientale ?

 

IV- Un programme, des moyens et surtout des outils adéquats

Une immense mutation-transformation est désormais à l’œuvre avec des puissances qui ne perdent pas de temps à prendre en main l’avenir d’un continent tout entier en mettant en place des programmes qui pourraient bien faire pièce et supplanter les actuels programmes européens et Occidentaux dits d’aide au développement que l’Afrique aura connus jusqu’ici.

La différence risque fort de se faire sentir au regard de la volonté manifestée par les pays qui jouent désormais le rôle de nouveaux acteurs (Chine, Russie) et qui, disposant de moyens financiers considérables (ce que pourrait faire l’Europe si elle le décidait), offrent à leur tour des programmes plus que séduisants. Attrait de la nouveauté, dira-ton, mais surtout constat d’une réalité certaine en voyant les réalisations effectives de la ChinAfrique et probablement, à un degré moindre pour le moment, de ce qu'il faut désormais appeler la RussAfrique.

 

Pareille offre ne serait pas possible si elle n’était pas suivie et accompagnée des moyens utiles à sa mise en oeuvre :

-Moyens financiers et techniques : capitaux et programmes.

-Moyens militaires : sociétés militaires privées ad hoc, du type Wagner, car l’on peut parier que la marche des affaires économiques étant incompatible avec les mouvements de terrorisme islamique que connaît l’Afrique Nord Saharienne et Sud Saharienne, la question du terrorisme islamique sera militairement « traitée », avec notamment la perspective de rescapés de l’EI en provenance du Proche-Orient et dont la capacité de nuisance ne sera pas plus tolérée en Afrique qu'elle ne l'est en Turquie, Syrie et Irak. Coopération militaire, ensuite, avec des accords ou des échanges dont la signification comme capacité de force de projection n'échappera pas aux observateurs avisés, telle la visite de deux bombardiers stratégiques Tu-160 S en Afrique du Sud à l'occasion du Sommet de Sotchi :

https://twitter.com/darren_olivier/status/1187016869825388544/video/1

-Moyens d’investissements dédiés : grâce au déploiement d’un outil , véhicule financier ad hoc, dont la présence transparaît en filigrane de ce qu’offre désormais la Russie aux dirigeants africains invités au Sommet de Sotchi. Il n’est qu’à lire attentivement la déclaration programmatique et diplomatique ci-après énoncée[15] et dans laquelle on trouvera à coup sûr – l’avenir proche le démontrera –, ce que nous conviendrons d’appeler « l’outil fonds souverains ».

Après la Chine qui dispose des siens, la Russie risque fort de déployer les siens à son tour.

En voici le contexte :

Le président russe Vladimir Poutine a adressé ses salutations chaleureuses aux dirigeants africains, aux hommes d’affaires et aux participants début octobre.

Le message se lit en partie comme suit :

« Aujourd’hui, les pays africains sont sur la voie du développement social, économique, scientifique et technologique et jouent un rôle important dans les affaires internationales. Ils renforcent des processus d'intégration mutuellement bénéfiques au sein de l'Union africaine et d'autres organisations régionales et sous-régionales à travers le continent. ”

Ces dernières années, les liens de partenariat traditionnellement amicaux entre la Russie et l’Afrique ont pris un nouvel élan, tant au niveau bilatéral que sous divers formats multilatéraux. En plus de préserver l'expérience passée de coopération réussie, nous avons également réussi à faire de nouvelles avancées significatives.

Le commerce et les investissements connaissent une croissance dynamique et de nouveaux projets communs sont en cours dans les industries extractives, l'agriculture, les soins de santé et l'éducation. Les entreprises russes sont prêtes à proposer leurs développements scientifiques et technologiques à leurs partenaires africains et à partager leur expérience en matière de modernisation des infrastructures énergétiques, de transport et de communication, a déclaré le président Poutine.

De manière générique le Sommet devrait aider à identifier de nouveaux domaines et de nouvelles formes de coopération, à promouvoir la collaboration entre la Russie et l’Afrique à un niveau qualitativement nouveau et à contribuer énormément au développement des relations bilatérales entre la Russie et l’Afrique.

Selon le comité d'organisation, une cinquantaine de chefs d'État africains ont déjà confirmé leur participation. Il réunira plus de 200 PDG, ministres d'industries clés et représentants de la communauté d'experts de Russie et d'Afrique. Plus de 3 000 représentants d'entreprises africaines assisteront à ces événements.

L'événement principal est la session plénière « Russie-Afrique : découvrir le potentiel de coopération » au cours de laquelle les présidents russe, Vladimir Poutine et égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, devraient s'exprimer. Une déclaration finale du Sommet (phraséologie classique) intitulée « Pour la paix, la sécurité et le développement » a été préparée. Elle comprend des points importants à l’ordre du jour des agendas mondial et régionaux qui revêtent une importance pour la Russie, ainsi que des propositions détaillées sur les divers moyens de développer le champ d’application futur de la Russie. -Les relations africaines.

En outre, au moins 23 accords intergouvernementaux et interinstitutionnels et autres accords entre entreprises africaines et russes seront signés en marge.

Sous le thème « La Russie et l’Afrique : découvrir le potentiel de coopération », voici les domaines clés abordés lors du sommet :

 * Le rôle des médias dans les relations russo-africaines

Le continent africain prend de plus en plus d’importance dans l’ordre international actuel. Les relations russo-africaines ajoutent une dimension supplémentaire à l'évolution de la situation, en particulier grâce au renforcement des liens qui se développent rapidement dans une vaste gamme de domaines.

Les médias peuvent et doivent jouer un rôle décisif dans la création de liens efficaces. L’Afrique est souvent décrite dans les médias comme souffrant de nombreux conflits intergouvernementaux, religieux et ethniques ; instabilité politique et économique ; et un éventail de problèmes démographiques et sociaux. La connaissance de la Russie d’aujourd’hui et des mesures prises par ses dirigeants politiques pour faire face aux défis mondiaux occupe également peu de place dans le paysage médiatique du continent.

* Contribution des technologies nucléaires au développement de l'Afrique

Aujourd'hui, les pays africains sont confrontés à des défis majeurs. La croissance démographique rapide et l'aggravation de la crise énergétique freinent la croissance économique du continent. Les mauvaises infrastructures de transport, l’accès de la population aux services de santé, le faible niveau d’éducation et l’insécurité alimentaire empêchent gravement les efforts de l’Afrique pour améliorer la qualité de la vie dans la région. Il est clair que pour résoudre ces problèmes, un programme de développement à grande échelle est nécessaire, y compris une stratégie basée sur la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. Les technologies nucléaires peuvent devenir un moteur de développement socio-économique et une solution globale aux problèmes systémiques à l'échelle du continent.

* Coopération humanitaire : objectifs de développement et responsabilité sociale des entreprises

Le partenariat humanitaire entre la Russie et les pays africains devient de plus en plus important. C’est un domaine qui couvre le développement du capital humain (éducation et culture), les programmes sociaux, les soins de santé et l’accès aux avantages essentiels qui soutiennent la vie des personnes et le développement national dans les pays du continent.

* Objectifs actuels du développement du marché de la construction de logements sur le continent africain

L'accès au logement est l'un des problèmes les plus pressants auxquels sont confrontés la plupart des pays africains. Un logement moderne et une approche globale de l'aménagement du territoire peuvent contribuer à assurer un développement urbain durable et une croissance socio-économique. Nous devons maintenant déterminer les besoins du marché de la construction de logements dans les pays africains et identifier des solutions communes ainsi que des moyens de travailler ensemble pour obtenir les résultats les plus efficaces dans les plus brefs délais. Les étapes pratiques visant à identifier, soutenir et mettre en œuvre des projets communs sont essentielles à de tels partenariats.

* Investir en Afrique

En 2050, le PIB total de l'Afrique atteindra 29 milliards de dollars, dépassant ainsi le PIB combiné des États-Unis et de la zone euro en 2012. Les stratégies de croissance panafricaine et nationale ainsi que les prévisions du groupe de réflexion mondiales mettent en évidence les domaines de croissance suivants et les principaux moteurs potentiels de l'essor du continent. à moyen et long terme : produits de base ; infrastructures (services publics et routes) et industrialisation ; démographie ; éducation ; expansion de la classe moyenne ; accès aux services financiers. Ces facteurs définiront les perspectives d’investissement du continent : le climat d’investissement futur, les investissements actuels et leur diversification. Ils ont le potentiel de renforcer ou de freiner les entrées de capitaux.

* Souveraineté économique pour l’Afrique : problèmes et solutions

Pour atteindre leurs objectifs de développement et répondre aux besoins de leurs citoyens, les pays africains sont obligés de recourir à des sources de financement étrangères. Toutefois, il s’agit principalement de crédits auprès d’institutions financières internationales et de prêts directs aux termes desquels le créancier impose des exigences socio-économiques et politiques qui limitent la souveraineté d’un pays. Les obligations souveraines et d'autres formes d'emprunt sur le marché des capitaux ne représentent qu'une faible proportion de la dette africaine, mais certains pays du continent ne peuvent toujours pas accéder à cette forme de financement. En conséquence, plus de 100 milliards USD de potentiel d'emprunt restent inexploités. Plus de 200 milliards USD de la dette existante pourraient être refinancés dans des conditions moins strictes.

* Russie et Afrique : énergie pour le développement et la coopération

L’Afrique a aujourd’hui une population de plus d’un milliard de personnes, un potentiel énorme en ressources et une plate-forme de développement. Le continent pourrait devenir l’une des plus grandes économies du monde et des régions les plus peuplées d’ici à 2050 grâce à la croissance interne et à la réforme. Jeter les bases de la croissance dès le départ et utiliser au mieux les richesses minérales du continent nécessitent une politique énergétique appropriée.

* Infrastructures de transport sur le continent africain : opportunités de mise en œuvre de projets communs

Le secteur des transports en Afrique présente un excellent potentiel de développement. Les chemins de fer du continent offrent de grandes promesses, tout comme les coentreprises. Plusieurs pays africains ont donné la priorité au développement de leurs infrastructures de transport, notamment en raison de leur capacité à stimuler la croissance des industries clés. L'expansion des liaisons de transport crée des emplois et des compétences supplémentaires et améliore la qualité de vie de la population locale. La Russie est en mesure d’offrir une technologie et une expertise à la pointe de la construction, de la planification, de l’ingénierie et de la fourniture d’équipements. Cependant, il subsiste un certain nombre d'obstacles sur le marché, ainsi qu'un manque de financement et de risques spécifiques à chaque pays.

* Le financement en tant qu'instrument essentiel de la croissance économique en Afrique

Le continent africain a un potentiel économique énorme et s’intègre activement dans le système de relations économiques internationales. Les perspectives d'accroissement des échanges commerciaux entre la Russie et les pays africains sont directement liées à la diversification de ses exportations de marchandises. Cependant, il ne s'agit que d'un objectif réaliste si des canaux de financement internationaux sont mis en place pour faciliter la croissance des échanges. Compte tenu de l’intérêt croissant manifesté par la Russie et l’Afrique pour une coopération économique accrue, de nouvelles solutions doivent être trouvées pour mettre en œuvre des projets commerciaux ambitieux.

* Collaboration russo-africaine dans l'industrie du diamant

L'industrie de l'extraction de diamants est la clé des économies de plusieurs pays africains et représente une part importante des revenus tirés des exportations. Aujourd’hui, l’extraction de diamants est confrontée à un certain nombre de défis auxquels l’industrie est confrontée et que l’on tentera de relever pour déterminer son avenir.

* L'avenir du continent africain : la souveraineté et les valeurs traditionnelles en tant qu'éléments essentiels d'une stratégie de développement

À l'ère de la mondialisation, la protection des valeurs et des priorités nationales est une préoccupation urgente. La souveraineté économique et politique est la base du développement dans un monde polycentrique, et les pays africains ne font pas exception. Le cadre stratégique de l’Union africaine, l’Agenda 2063 souligne l’importance de préserver les valeurs africaines et le panafricanisme.

* Collaboration dans l’industrie : domaines de croissance potentiels

Le développement d'industries de haute technologie et orientées vers l'exportation dans le secteur manufacturier russe a jeté les bases d'une expansion des domaines de collaboration et du lancement de projets ambitieux à long terme. Que faut-il faire pour améliorer sensiblement la collaboration entre la Russie et l'Afrique ? Quels domaines de coopération intéressent le plus les entreprises russes et les pays africains ? Quels projets et formes de partenariat russo-africain ont besoin d'un soutien financier de la part de parties telles qu'Afreximbank ?

Faire des affaires en Afrique : défis et opportunités

L’Afrique est aujourd’hui l’une des régions du monde les plus prometteuses et à la croissance la plus rapide, avec des puissances dominantes se faisant concurrence. Cependant, le continent ne doit pas être considéré comme un marché unique et monolithique. Son économie varie d'un endroit à l'autre en termes de type, d'échelle et de structure. L’Afrique aujourd’hui est un lieu de grande diversité politique, culturelle, ethnique et religieuse. En conséquence, chaque pays a une culture d'entreprise unique, nécessitant une approche individuelle de la part de toute entreprise souhaitant pénétrer son marché.

* Biosécurité : projets en cours et opportunités de coopération

Les menaces mondiales qui pèsent sur le monde interconnecté d’aujourd’hui, telles que les épidémies de maladies infectieuses, ont un impact considérable sur le développement des pays africains. Des systèmes de santé robustes et la capacité de réagir à ces menaces peuvent stimuler la prospérité et aider les pays à prospérer. Ces dernières années, le continent africain a dû faire face à des épidémies de maladies infectieuses dangereuses touchant des milliers de vies et coûtant des millions de dollars aux économies nationales. La Russie a beaucoup d'expérience dans la réaction aux menaces pour la santé et met actuellement en œuvre des projets à grande échelle dans des pays du monde entier.

* La transformation numérique en tant que moteur du développement de l'État

Aujourd'hui, la numérisation est l'un des principaux moteurs du développement de l'État. Un gouvernement électronique efficace simplifie la communication entre les citoyens et l'État et contribue à la création d'un système efficace permettant aux ministères d'interagir les uns avec les autres. En conséquence, les personnes ont un accès plus rapide aux services gouvernementaux. Cela conduit à une plus grande satisfaction des utilisateurs et à des économies substantielles.

* L'Union économique eurasienne et l’Afrique : tendances et opportunités pour développer des processus intégrés et collaborer

Au cours des dernières décennies, les processus d'intégration économique sont devenus une tendance générale du développement régional à travers le monde. Ils ont aidé les États membres à s’intégrer avec succès dans l’économie mondiale et à minimiser les risques de crises dans divers secteurs. L'intégration économique offre une nouvelle perspective sur des projets cruciaux liés aux infrastructures, à la logistique, à l'énergie, au commerce, au développement agricole et industriel, à la numérisation, à la politique de migration et à l'emploi.

L’intégration économique offre en outre des possibilités de définir des approches communes sur des questions relatives à l'environnement, aux énergies renouvelables et à d'autres facteurs déterminants du progrès scientifique et technologique. Compte tenu de l’expertise considérable que les associations régionales offrent, la prochaine étape logique consiste à favoriser le dialogue entre elles et à échanger des expériences à la pointe de l’intégration, dans le but d’optimiser les processus d’intégration économique et de collaborer sur un éventail de problèmes aussi large que possible.

* Souveraineté technologique et sécurité dans un monde numérique : solutions aux défis de demain

Le secteur commercial en croissance rapide de l’Afrique fait des progrès rapides dans l’espace virtuel. Les entreprises africaines résolvent les problèmes liés aux infrastructures de communication et financières et choisissent de créer immédiatement leur activité en ligne, en mettant en œuvre des solutions mobiles modernes. Cependant, les mesures de cybersécurité utilisées par ces entreprises à croissance rapide ne peuvent pas suivre leur développement rapide, les rendant vulnérables aux cybercriminels.

En termes de systèmes d’information gouvernementaux, la monopolisation des marchés mondiaux des technologies de l’information par un petit nombre de grandes sociétés occidentales pourrait entraîner des pertes financières en Afrique, menaçant la sécurité personnelle des citoyens et la souveraineté de l’Afrique dans son ensemble. Les entreprises russes sont des leaders mondiaux en matière de sécurité numérique et sont capables de protéger les entreprises africaines des cybermenaces tout en garantissant la souveraineté numérique des États africains. Le succès peut être garanti en établissant des partenariats entre des entreprises africaines et russes et en formant un personnel de sécurité informatique dans chaque pays.

* Utiliser les minéraux en Afrique au profit de ses peuples

Une longue histoire de spécialistes soviétiques et russes a participé à l'étude géologique systémique d'un certain nombre de pays du continent africain et l'a appuyée. Leurs travaux sur les ressources naturelles ont beaucoup aidé l’extraction minérale. Ces pays ont maintenant la possibilité d’exploiter les moyens modernes de recherche et d’exploration géologiques et, ce faisant, de poursuivre l’étude approfondie des ressources du sous-sol. Cela pourrait conduire à la création de sites nouveaux et uniques au monde, à la fois sur terre et sur le plateau continental.

* Les associations professionnelles en Russie et en Afrique : un point de départ pour un partenariat commercial à long terme

Un obstacle majeur à une plus grande coopération entre les milieux d'affaires russes et africains est le manque de sensibilisation à la situation actuelle des marchés, ainsi que des opportunités en matière de commerce et d'investissement. Le niveau de confiance envers les partenaires potentiels est également insuffisant. Ces problèmes peuvent être résolus en établissant un système efficace de communication entre les associations professionnelles publiques en Russie et les pays africains. Ces organisations peuvent à la fois servir les intérêts des entrepreneurs et garantir leur fiabilité et leur intégrité.

* Russie et Afrique : science, éducation et innovation pour le développement économique

Le développement accéléré du potentiel économique de la Russie et de l’Afrique est inextricablement lié à la production scientifique et à l’amélioration de l’enseignement général et de la formation professionnelle. Le 21ème siècle a été marqué par l'essor de l'économie du savoir. La recherche et le développement scientifiques débouchent sur de nouveaux produits et industries et peuvent apporter une contribution essentielle à la résolution des problèmes sociaux et économiques actuels de nos pays. L’Union soviétique a apporté une contribution inestimable au développement du potentiel scientifique et éducatif de plusieurs pays africains.

* Une Afrique sûre

Les migrations illégales, la contrebande et les activités criminelles sont des problèmes trop fréquents auxquels le continent africain est confronté. La plus grande menace de tous cependant est le terrorisme. Les experts conviennent que, pour assurer la sécurité nationale d’un pays, il faut prendre un ensemble de mesures, ainsi que des mesures préventives pour lutter contre les menaces éventuelles. Les principales vulnérabilités à cet égard sont le contrôle des frontières faible, les installations industrielles non protégées et les grandes zones urbaines où il devient facile de disparaître dans la foule. Un ensemble de mesures efficaces a été mis au point en Russie pour lutter contre le terrorisme, mettre un frein aux activités illégales et assurer une protection fiable aux citoyens. Les organisations et les entreprises russes sont prêtes et capables de partager leur expérience avec des partenaires africains.

* Facteurs de croissance des systèmes de santé nationaux

Les systèmes de santé nationaux sont tout simplement incapables de faire face économiquement au fardeau de la maladie en Afrique. Une attention particulière est accordée aux maladies infectieuses ; Cependant, il est de plus en plus nécessaire de lutter contre les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète. De plus, le coût élevé des médicaments et des services, associé à une pénurie d’équipements modernes indispensables, entrave l’accès aux soins médicaux dans les pays africains.

Le manque de personnel médical est un problème particulièrement urgent. Les technologies de pointe, telles que les téléphones mobiles, la blockchain, l’impression 3D, les UAV, etc. doivent clairement être appliquées en tant que moteurs de la croissance dans ce domaine. S'ils sont utilisés correctement, ils pourraient considérablement améliorer la qualité des services médicaux tout en réduisant les coûts. Le nombre élevé de personnes atteintes de maladies chroniques en Afrique et nécessitant des soins et traitements administrés à distance stimulera le développement de la télémédecine.

* Nouvelles formes de coopération entre la Russie et l'Afrique : opportunités pour les zones économiques spéciales basées sur le projet de création d'une zone industrielle russe en Egypte

Un nouveau modèle pour le développement des lignes de production consiste à combler le fossé entre la production et la livraison au consommateur final, à minimiser les dépenses logistiques et techniques et à faciliter les projets à dimension sociale pour développer avec succès l’économie locale. Sur la base de cette logique, la création et la facilitation de conditions propices à une production compétitive, y compris la production de produits de haute technologie de qualité, peuvent être effectuées plus efficacement grâce à l'utilisation de points d'entrée.

Ces points s'appuient sur les avantages des zones économiques spéciales (gratuites), qui offrent des avantages concurrentiels supplémentaires lors de l'accès aux marchés locaux. Le projet de création d’une zone industrielle russe - conçu et mis en œuvre à l’interface des gouvernements, des institutions de développement de l’État et des milieux d’affaires - constitue une étape unique pour garantir les investissements publics et la mise en œuvre du mécanisme de zone industrielle pour faciliter l’accès des entreprises concernées aux marchés étrangers.

* Numérisation dans l'industrie minière : nouvelles opportunités, robots, intelligence artificielle

L'Afrique est un leader mondial en termes de volume de réserves et d'extraction de nombreuses matières premières et combustibles de valeur, dont plus de 90% sont ensuite exportés. L’industrie minière constitue la base de la capacité industrielle et des exportations de nombreux pays et représente environ 75% de tous les investissements étrangers. Les méthodes traditionnelles de développement sur le terrain sont de plus en plus coûteuses. La productivité baisse en raison des coûts de maintenance élevés, des équipements peu fiables, du dépannage réactif, des facteurs de faible capacité et des incidents liés aux violations de la sécurité.

* L'exploration géologique russe en Afrique : regard sur le passé et l'avenir

L'Afrique est exceptionnellement riche en réserves minérales, bien que celles-ci n'aient pas encore été étudiées de manière exhaustive. Comparé aux autres continents, il possède les plus grandes réserves de manganèse, de chromite, de bauxite, d'or, de platine, de cobalt, de diamant et de phosphorite. Il possède également d'importantes réserves de pétrole, de gaz naturel, de graphite et d'amiante. Les entreprises russes, pour leur part, possèdent une grande expérience dans la direction de travaux exploratoires et sont intéressées par une activité sur le continent africain.

* Créer une nouvelle qualité de vie en Afrique

L'Afrique a la population qui croît le plus rapidement au monde. Plus de 50% des personnes vivant en Afrique ont moins de 26 ans. Parallèlement, la qualité de la vie sur le continent africain est l'une des plus médiocres au monde.

* Les femmes dans les relations russo-africaines : équilibre entre hommes et femmes en politique, économie et secteur social

Le développement de l’entreprenariat et du leadership des femmes est actuellement un sujet d’intérêt dans toutes les régions du monde et fait l’objet de discussions au sein des plateformes d’organisations et d’associations internationales de premier plan. Selon les prévisions, la pleine participation des femmes à l’économie permettra au PIB mondial d’atteindre 28 000 milliards de dollars d’ici 2025, ce qui équivaut à celui des économies chinoise et américaine réunies. En moyenne, une femme en Europe gagne actuellement 15% de moins qu'un homme occupant le même poste. Cet écart entre les sexes est encore plus prononcé en Afrique et en Asie. En 2019, la Russie a présenté à l’ONUDI un modèle de développement systémique intégré intitulé « Les femmes et l’économie », qui a été créé sur la base des meilleures pratiques en Russie et au-delà.

* La contribution des jeunes en Russie et en Afrique au développement durable mondial

Il est essentiel que les jeunes jouent un rôle dans la coopération internationale et les efforts visant à créer un environnement permettant aux jeunes dirigeants et entrepreneurs de participer pleinement aux efforts visant à relever les défis mondiaux. Ces objectifs cadrent également avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. La collaboration entre les jeunes russes et africains peut être renforcée en échangeant les meilleures pratiques et en travaillant ensemble sur des projets spécifiques. Les communautés de leadership et de démarrage jouent un rôle particulièrement important dans l'établissement de partenariats, car ce sont les mécanismes les plus efficaces pour opérer un changement structurel dans la sphère socio-économique.

* Projets pétroliers et gaziers en Afrique : perspectives de mise en œuvre

Les réserves de pétrole du continent africain sont estimées à 129,2 milliards de barils, soit 7,5% des réserves mondiales, et le pays produit 8,2 millions de barils par jour, soit 8,6% de la production mondiale. Il existe un potentiel important pour le continent d’accroître la production et de monétiser les réserves. Dans le même temps, les entreprises russes ont actuellement une présence limitée dans la région. L'élargissement de la coopération russo-africaine pourrait renforcer la concurrence et l'efficacité du développement sur le terrain, tout en stimulant les efforts visant à localiser les équipements et à renforcer le partenariat technologique.

* Partenariat durable dans l’agriculture : institutions, outils et garanties

Le développement soutenu des pays africains au cours des dernières années, ainsi que la croissance démographique et les niveaux de revenus sont autant de facteurs qui contribuent à stimuler la production agricole. Cependant, un déficit de technologie moderne, le manque de terres propices à l’agriculture et le manque de personnel qualifié signifient que les besoins du marché africain n’ont pas été entièrement satisfaits.

Les conditions géographiques uniques de la Russie, ainsi que ses vastes ressources en terres et en eau, confèrent au pays un potentiel agricole énorme. Au cours des dernières années, les entreprises russes ont pris des mesures actives pour accroître les exportations de produits agricoles et de produits alimentaires. En effet, la Russie est déjà l'un des dix plus grands fournisseurs de produits alimentaires en Afrique. Cependant, toute une série d'obstacles liés aux infrastructures empêchent actuellement un commerce efficace. Si vous les supprimez, la collaboration peut atteindre un tout autre niveau.

La Fondation Roscongress, une institution de développement non financier à vocation sociale, est l'organisateur des événements, tandis que le Centre d'exportation russe et Afreximbank sont les co-organisateurs de ce premier sommet Russie-Afrique. Bienvenue au premier sommet Russie-Afrique à Sotchi et à la diplomatie moderne ! »

A suivre.

 

Sources et références :


[1] Matt SWAGLER, La révolution russe a-t-elle eu une importance pour l’Afrique ?28 mars 2018, 2018-04- Histoire, Théorie, https://www.contretemps.eu/revolution-russe-afrique/

[2] Matthieu VENDRELY, https://information.tv5monde.com/afrique/sommet-russie-afrique-sotchi-peut-reellement-parler-d-un-retour-des-russes-sur-le-continent

[3] https://francais.rt.com/economie/66852-sanctions-anti-russes-cout-pour

[4] Hakim Adi, Pan-Africanism and Communism : The Communist International, Africa and the Diaspora, 1919-1939 (Trenton, Africa World Press, 2013), cité par Matt SWAGLER, in La révolution russe a-t-elle eu une importance pour l’Afrique ?28 mars 2018, 2018-04-18, Histoire, Théorie, https://www.contretemps.eu/revolution-russe-afrique/

[5] Arnaud KALIKA, « Le « grand retour » de la Russie en Afrique ? » (Ifri, avril 2019)

[6] Voir aussi P. TCHOUBAR, H. MOSTAFAVI et H. VIRCOULON sur https://www.franceculture.fr/emissions/affaires-etrangeres/la-russie-en-afrique-le-retour

[7]Paul STRONSKI, Late to the Party : Russia’s Return to Africa, Carnegie Endowment for International Peace, October 16, 2019, https://carnegieendowment.org/2019/10/16/late-to-party-russia-s-return-to-africa-pub-80056

[8] The Return of Global Russia, Carnegie Endowment for International Peace https://carnegieendowment.org/publications/interactive/global-russia

[9] http://www.rfi.fr/afrique/20191023-russie-pays-africains-interets-appuis

[10] Ivano di CARLO and Amanda PAUL, The Russia-Africa Summit : The next stage in the Kremlin’s Africa charm offensive, 17 October 2019, EPC, https://www.epc.eu/pub_details.php?cat_id=4&pub_id=9368

[11] Russia Briefing, “Russian Trade Turnover With African Countries Up 17% To US$20 Billion”, 30 August 2019

[12] People’s Republic of China’s Ministry of Commerce, “Statistics on China-Africa Trade in 2018”, 26 January 2019. Pham, J. Peter ; Abdoul Salam Bello and Boubacar-Sid Barry, “Chinese Aid and Investment Are Good for Africa”, Foreign Policy, 31 August 2018.

[13] Eurostat, “Africa-EU – international trade in goods statistics” (accessed 17 October 2019).

[14] Runde, Daniel F. and Romina Bandura (2019), “U.S. Economic Engagement in Africa : Making Prosper Africa a Reality”, Washington D.C. : Center for Strategic and International Studies.

[15] Kester Ken KLOMEGAH, Modern Diplomacy, Russia-Africa-Summit : Welcome to Sochi ! October 16, 2019, https://moderndiplomacy.eu/2019/10/16/russia-africa-summit-welcome-to-sochi/

 


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18 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 24 octobre 2019 14:02

    Si ils veulent remplacer la chine et se faire arnaquer, ils ont des bonnes chances.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 24 octobre 2019 15:00

      @foufouille

      c’est en effet l’une des raisons de l’écroulement de l’URSS, et soyons sûrs que Poutine a bien retenu la leçon :

      à force de subventionner la canne à sucre cubaine, des « révolutionnaires » africains, ou l’économie des pays frères, l’URSS s’est ruinée.

      De fait, c’est le message que Trump lance aussi.
      Et la France est aussi concernée par cette problématique.


    • foufouille foufouille 24 octobre 2019 15:19

      @Olivier Perriet

      pas si ils font comme la chine qui est propriétaire de 50% de ce qui est construit avec hypothèque.

      le gentil état africain ne veut pas payer : la route devient payante.

      les routes et les ports sont utiles pour transporter tout ce dont a besoin la Chine et tout ce qu’elle leur vend qu’ils sont incapable de fabriquer.


    • Oceane 27 octobre 2019 06:33

      @foufouille

      Qui arnaque qui dans la relation occidentalo-africaine depuis quelques siècles ?


    • foufouille foufouille 27 octobre 2019 08:31

      @Oceane

      qui a eu de nombreuses remises de dettes pour payer le train de vie des dirigeants africains ?


    • Odin Odin 24 octobre 2019 15:06

      Bonjour,

      Merci à l’auteur pour cet article instructif sur les relations à venir entre l’Afrique et la Russie.


      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2019 15:36

        @Odin

        Bonjour et merci pour votre compliment.
        Je ne fais que relever, analyser et mettre en perspective des informations.

        Il est devenu évident que l’Afrique sera comme il l’a été à plusieurs périodes de sa très longue histoire -, le prochain théâtre d’opérations extérieures du XXIe siècle en tant qu’enjeu continental ouvert à toutes les guerres comme à toutes les influences.

        Le continent est cependant riche d’hommes, de femmes, d’une jeunesse et de ressources qu’il faut préserver d’excès et de pillages pour éviter de tomber dans le piège d’enjeux inextricables.

        De grands événements se préparent dans ce continent passionnant.

        Prenez le temps, si ce n’est déjà fait, de lire l’œuvre de cet immense historien de l’Afrique que fut Basil Davidson et qui vous montrera de quelle manière, contrairement à des propos malheureux entendus voici quelques années et qui transpirent l’ignorance et l’imbécillité, l’Homme Africain est entré dans l’histoire il y a bien longtemps.

        Bien à vous,
        Renaud Bouchard


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 octobre 2019 20:37

        @Renaud Bouchard
        Merci pour cet article très complet, les Africains sont pauvres, mais l’ Afrique est un continent rempli de richesses naturelles, qui font évidemment des envieux.

        La France n’a laissé que des mauvais souvenirs partout où elle est passée en Afrique. Il faudrait en finir avec le Franc CFA. Si la Chine et la Russie arrivent à développer les économies africaines, sans les piller, ce sera un grand progrès pour les populations.

        La diplomatie russe est de ne pas se mêler des affaires intérieures des autres pays, on verra si cette promesse tient pour ses relations avec les pays africains...


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 24 octobre 2019 21:04

        @Fifi Brind_acier
        La diplomatie russe est de ne pas se mêler des affaires intérieures des autres pays,

        Un peu comme en Ukraine ?


      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2019 21:17

        @Fifi Brind_acier

        Bonsoir et merci pour votre visite comme pour vos observations.

        La question du CFA ne peut s’aborder avec les lunettes de la « lutte anticoloniale », laquelle représente une grille de lecture erronée dans la mesure où ce cadre financier n’a cessé d’évoluer, malgré les apparences.

        Contexte : de quoi parle-t-on ?
        Lire ci-après  :

        http://aefjn.org/wp-content/uploads/2018/02/PRESENTATION-FRANC-CFA-JANVIER-2018-2-1.pdf

        https://www.monde-diplomatique.fr/1974/05/GUILLAUMONT/32360

        https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/30/le-debat-recurrent-sur-le-franc-cfa-finit-par-ecorner-l-image-et-l-honneur-de-la-france_5416733_3212.html

        https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-franc-cfa-ami-ou-ennemi-des-economies-africaines-1243582

        Quant à l’ingérence dans les affaires des autres pays, je vous propose de réserver la question à plus tard, n’ayant pas le temps de la traiter ici.

        Bien à vous,
        Renaud Bouchard


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 octobre 2019 21:29

        @Olivier Perriet
        Informez-vous sur le coup d’état de Maïdan, au lieu de reprendre la propagande occidentale !


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 octobre 2019 21:32

        @Renaud Bouchard
        Je vais regarder vos liens, merci.
        Un débat a eu lieu récemment sur la Françafrique, si vous avez le temps de le regarder et de me donner votre avis ? Merci d’avance.


      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 octobre 2019 22:47

        Je ne puis répondre ici en détail mais vous invite à prendre connaissance des informations que vous trouverez ci-après :

        Ici :

        https://lvsl.fr/lelysee-et-la-francafrique-de-foccart-a-macron/

        Là :

        https://www.jeuneafrique.com/mag/562609/politique/macron-et-lafrique-franck-paris-lafricain-du-president/

        Et encore là :

        https://afrique.latribune.fr/decideurs/2018-12-03/afrique-france-des-hommes-de-reseau-1-12-franck-paris-l-homme-du-nouveau-paradigme-799599.html

        Je vous propose d’explorer les rubriques 1 à 12.

        A l’heure actuelle, tout gravite encore officiellement (en France comme en Afrique) autour de la personne de M. Franck Paris, le « Monsieur Afrique » du Président.

        Il existe bien entendu d’autres personnalités comme M. le Drian ou Mme Le Gal.

        Un autre cercle, plus discret, est celui du domaine militaire.

        Pour dire les choses clairement, la nébuleuse est actuellement en apesanteur et en complète recomposition face à des acteurs nouveaux qui ne sont pas (sinon incomplètement) identifiés, issus de services et de cercles d’influence Américains, Chinois, Russes mais aussi Africains et dont les engagements et intérêts sont inconnus ou mal perçus par le 2, rue de l’Elysée.

        Manque d’argent, manque d’hommes connaissant parfaitement l’Afrique, manque de travail et de liaisons en profondeur et dans la durée, méconnaissance de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe, le chef de l’Etat qui n’y connaît rien ne traite que des informations édulcorées et incomplètes.Il faut en effet comprendre que la Françafrique vue par le discours de Ouagadougou et la grille de lecture du Medef Afrique est totalement « hors sol » par rapport à des engagements financiers, stratégiques et militaires (chinois, russes, américains) autrement plus réalistes et dont tous ces gens n’ont pas la moindre idée.Pendant que la France s’englue dans des questions ethniques, religieuses et migratoires qu’elle se refuse à « traiter » autrement qu’avec des solutions ineptes, d’autres pays agissent. Sans état d’âme et de manière pragmatique.

        https://www.africapresse.paris/Apres-le-discours-de-Franck-Paris-face-au-Medef-Afrique-qui-croit-encore-qu-il

        Bien à vous,

        Renaud Bouchard


      • titi titi 25 octobre 2019 15:57

        @Fifi Brind_acier

        « La France n’a laissé que des mauvais souvenirs partout où elle est passée en Afrique.  »

        Sauf que ce n’est pas vrai.
        De plus en plus de jeunes considèrent que les seules choses qui fonctionnent dans leur pays ce sont les infrastructures et institutions mises en place avant les indépendances.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 octobre 2019 21:08

        @titi
        La Françafrique, ce ne sont pas des bâtiments, ce sont des pratiques mafieuses.
        Lisez le petit livre «  De la Françafrique à la Mafiafrique », vous comprendrez.


      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 26 octobre 2019 10:46

        Aux Lecteurs, que je remercie de leurs visites et de leurs contributions, permettez-moi de vous suggérer la lecture d’un ouvrage remarquable dont vous trouverez ci-après un compte-rendu explicite de la part de son auteur.

        Il s’agit de l’ouvrage de M. Kakou Ernest Tigori, intitulé :

        L’Afrique à désintoxiquer. Sortir l’Europe de la repentance et l’Afrique de l’infantilisme

        https://livre.fnac.com/a13155728/Kakou-Ernest-Tigori-L-Afrique-a-desintoxiquer


        Traite négrière, colonisation, néocolonialisme, racisme, immigration massive… Kakou Ernest Tigori (Prix Mandela de littérature 2017), intellectuel engagé, dénonce depuis la fin des années 1990 la classe politique qui ruine son pays, la Côte d’Ivoire. En exil en France depuis 2009, il invite, à travers ses écrits, à une réflexion sur cette Afrique post-coloniale décadente, productrice de désordre et de misère. Il dénonce particulièrement la trahison des élites noires, et milite pour la constitution d’une Conscience noire plus responsable. Kakou Ernest Tigori se propose de rétablir la vérité sur les relations entre l’Afrique noire et l’Europe occidentale depuis le XVe siècle. Il bat en brèche les lieux communs mensongers et appelle l’opinion du monde noir à sortir du déni confortable qui dédouane l’Afrique de toute responsabilité dans la conduite de son destin, et qui accable à tort l’Europe repentante à propos de l’esclavage, la traite négrière, la colonisation, le néocolonialisme, le racisme ou l’immigration massive. Il invite l’élite africaine à retrouver du sens pour porter l’ambition d’offrir de l’espérance aux masses populaires du berceau de l’humanité.
        Amateur d’histoire de l’humanité, sa logique rigoureuse dans l’analyse des faits, ainsi que son courage politique, font de lui un auteur qui sort des sentiers battus. Tigori se distingue de cette élite noire, majoritairement incapable d’autocritique, qui perd son temps en jérémiades au lieu d’être exigeante envers elle-même. Avec cet essai, l’auteur veut liquider quatre-vingts ans de mensonge et, ainsi, libérer l’Afrique et l’Europe occidentale… de l’Union soviétique qui est morte depuis bientôt trente ans. Pour que l’attelage Europe-Afrique retrouve de la vigueur, il importe que les Africains sortent de l’irresponsabilité et de l’infantilisme… et les Européens de la repentance !

        On en trouvera la recension, l’exposé et les commentaires sous forme de vidéos mais aussi d’entretiens et de textes dont voici quelques liens.

        A écouter et à lire, en miroir de cet événement majeur qu’inaugure le sommet RussAfrique de Sotchi :

        http://ecoaustral.com/zoom-avec-ernest-tigori-sortir-leurope-de-la-repentance-et-lafrique-de-linfantilisme

        https://www.youtube.com/watch?v=GicYKkchZng

        http://eurolibertes.com/geopolitique/lafrique-a-desintoxiquer-ire-partie/

        http://eurolibertes.com/geopolitique/lafrique-a-desintoxiquer-iiie-partie/

        https://ripostelaique.com/desintoxiquer-lafrique-sortir-leurope-de-la-repentance.html

        Voir aussi : https://www.jeuneafrique.com/mag/806234/societe/tribune-regardons-lhistoire-de-lafrique-en-face/


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 26 octobre 2019 10:51

          Aux Lecteurs (suite)

          Cet autre texte de l’auteur précité, publié dans Jeune Afrique : Tribune, 25 juillet 2019

          Source : https://www.jeuneafrique.com/mag/806234/societe/tribune-regardons-lhistoire-de-lafrique-en-face/

          En 1962, en pleine euphorie des indépendances, René Dumont affirmait « l’Afrique noire est mal partie », déclenchant l’ire et la censure des élites politiques et intellectuelles d’Afrique francophone. Pourtant, près de soixante ans plus tard, le constat ne contredit pas l’agronome français  : l’Afrique noire n’arrive pas à produire un bien-être durable pour ses populations.

          Crises politiques, économiques, sociales et sanitaires rythment la vie des Subsahariens, causant un grand malheur pour des populations désespérées, comme en témoigne le vaste mouvement de migration vers l’Europe.

          Les causes essentielles de ces crises, dont l’absence de sens de l’intérêt général des gouvernants, sont minimisées par la majorité des intellectuels africains jouissant d’une notoriété médiatique internationale. Ces derniers préfèrent la voie de l’accusation.

          L’Occident serait responsable de toutes les misères du monde noir, pour ses méfaits de traite négrière, de colonisation, de néocolonialisme, d’égoïsme capitaliste, d’ingérence ou d’impérialisme arrogant. Mais ils oublient de s’intéresser aux raisons de la misère dans laquelle est plongé le continent  : corruption globalisée, absence d’État de droit, manipulations ethniques et manque de cohésion nationale, non-respect de la dignité humaine, etc.

          Cette élite intellectuelle souscrit ainsi à un discours dans lequel l’Afrique n’est pas maîtresse de son destin et est donc infantilisée et déresponsabilisée. En plus d’être en grande partie basé sur des mensonges, celui-ci n’est pas propice au développement. Il installe les Subsahariens dans un complexe d’infériorité qui les empêche de prendre conscience de leurs forces. Ainsi, les masses africaines ont-elles besoin d’être désintoxiquées de la fausse histoire qui leur est servie depuis la décennie 1940.

          Conscience noire

          Désintoxiquer signifie avant tout donner les clés historiques qui permettent d’accéder à une connaissance dépassionnée du passé. C’est en se réappropriant leur histoire, en acceptant leurs responsabilités dans le commerce avec l’Occident, que les Africains pourront s’extraire de la léthargie intellectuelle. L’adage veut que « ceux qui ne se souviennent pas du passé [soient] condamnés à le revivre ».

          Depuis plus de soixante-dix ans, les peuples africain et européen ont été abreuvés de contre-­vérités professées par les stratèges du communisme international triomphant d’après-guerre, au point d’être finalement coupés des réalités politiques africaines du XVe siècle à nos jours. Les partisans de Staline ont distillé les « mencomafnoire40 » (mensonges communistes sur l’Afrique noire dans les années 1940), avec pour seul objectif de discréditer les grandes puissances et de prendre leur place. Ainsi, l’expérience coloniale qui unissait Européens et Africains depuis seulement quelques décennies s’est soudain retrouvée qualifiée d’exploitation avide de faibles Africains incapables de se défendre. Cruel destin, qui a voulu que le continent subisse ce que personne d’autre n’a affronté  ! Pourtant, l’Afrique n’est pas condamnée au statut de spectatrice impuissante de sa propre histoire.

          Le récit qui n’attribue à l’Europe qu’un rôle néfaste, nous coupe de la réalité de son passé

          Il est nécessaire qu’émerge une « conscience noire » débarrassée de ces mensonges inoculés. Connaître son histoire, c’est savoir autant apprécier ses belles épopées que condamner ses heures sombres. C’est être en mesure de célébrer ses héros et de condamner ses rois fainéants, ses barons pillards ou ses élites trompeuses. Le récit univoque, où l’Europe doit être constamment présente dans le rôle néfaste, coupe l’Afrique de la réalité de son passé.

          Oui, l’Afrique a été et est toujours l’objet de convoitises. Oui, ses peuples ont été méprisés et réduits en esclavage. Oui, le continent a dû faire face aux appétits aiguisés des puissances européennes. Mais non, l’Afrique n’a pas été la seule à affronter ces « attaques ». Non, les Européens n’ont pas l’unique et l’entière responsabilité des crimes esclavagistes et du commerce d’êtres humains.

          Non, les peuples du continent ne sont pas ignorants en matière de conquête territoriale, de lutte acharnée pour le contrôle de terres et de richesses, de vassalisation ou d’exploitation coloniale, qui n’ont pas que des effets néfastes. L’histoire passionnante des grandes entités politiques comme le Ghana, le Manding, le Songhaï, le Kongo ou le Zoulou en témoigne largement.

          Effet pervers

          Les récits qui font des Africains précoloniaux des oies blanches subjuguées par l’envahisseur tout-puissant ont un double effet pervers. Ils placent ces peuples hors de l’histoire de l’humanité en niant leur souveraineté longtemps conservée et leur capacité à concevoir puis à défendre leurs intérêts particuliers. Et ils les privent d’une grille de lecture sociétale et géopolitique des événements passés. Les Africains doivent retrouver la réalité qui inscrit leur histoire dans la grande chronologie universelle en vue de comprendre qu’ils n’ont pas l’exclusivité de la souffrance, et qui met à nu les parallèles évidents avec celles d’autres peuples. La vision de l’universalité des épreuves traversées par les uns ou les autres aidera le monde noir à « sortir » de l’émotion suscitée par l’empathie naturelle qu’il a pour les souffrances des siens.

          Le lien est évident entre l’apprentissage d’une vision dépassionnée de l’histoire et le pragmatisme dont nous devons faire preuve aujourd’hui. Mais prenons garde aux fables enjolivées des historiens militants « afrocentristes », présentées comme l’histoire cachée que l’Africain doit se réapproprier.

          On ne manquera pas lire non plus le remarquable ouvrage de Bernard Lugan

          https://www.amazon.fr/Histoire-lAfrique-origines-nos-jours/dp/2729842683


          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 12 octobre 2020 10:18

            A propos de la Russie en Afrique :

            Russia Is Expanding Its Energy Influence In Africa


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