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L’Amazon de la banque : l’exploitation de nos données fait sa valeur...

Vous en souvenez-vous ? Arkéa voudrait être l'Amazon de la banque !

Voilà un brillant projet nourri par des dirigeants qui font des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) leur modèle et leur horizon ! Banque territoriale, banque humaine, banque de proximité… Oui, oui, tout cela est bien beau pour un slogan publicitaire mais, en réalité, la vraie et seule ambition est totalement à l’opposé. En d’autres mots, il s’agirait de créer au fond de la rade de Brest le leader (mondial ?) de l'exploitation et de la commercialisation des données de millions de clients !

Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit et Ronan Le Moal, Directeur général du (Crédit Mutuel ?) Arkéa le dit très clairement dans une interview au Journal du Net. Cette banque « collaborative  » - qui selon lui serait une version moderne du mutualisme ! - permettrait à « des acteurs tiers d'accéder à notre base de données ». Le but ? « Créer un écosystème totalement agnostique dans lequel la banque ne chercherait pas forcément à faire le métier de banquier ».

Ainsi, notre belle banque régionale adossée à son territoire deviendrait une plate-forme collaborative multiservices, multi partenariale, éloignée de sa vocation initiale et toujours revendiquée de banque territoriale. Voici donc l'avenir radieux proposé au CMB et au CMSO qui viendraient se dissoudre dans cette entité nébuleuse.

C'est bien l'objet de cette quête d'indépendance :, s'abstraire de toute contrainte territoriale, disposer comme bon semblera à ses dirigeants de nos données pour les mettre à la disposition de tiers, pour créer de la valeur bien sûr. Mais là est bien le problème.

Arkéa dispose d'un volume considérable d'informations sur ses clients-sociétaires, particuliers et entreprises. L'exploitation de ces données et, en particulier, la connaissance de vos achats au travers des paiements collectés par la banque permet d'étudier votre profil, votre comportement et d'anticiper vos désirs de consommation, de susciter l'achat en vous proposant les produits et services de partenaires susceptibles de vous séduire. Qui seront ces partenaires ?

Extrapolation abusive ? Non, cet objectif est clairement affirmé dans différentes prises de parole des dirigeants : ce n'est plus le service au sociétaire qui prime, c'est l'utilisation et la collecte des données qu'il génère qui vont faire vivre un écosystème sur lequel vont surfer les partenaires que vous ne connaîtrez pas mais qui eux connaîtront vos goûts , vos habitudes, vos modes de consommation, votre comportement.

Avons-nous bien compris toutes les implications de ce modèle qu'ambitionnent de créer les dirigeants d’Arkéa ? Voilà qui pose, pour le moins, un problème éthique.

En Europe, nous considérons que les datas sont la propriété de l'individu ; aux États-Unis, les données appartiennent à quelques grandes entreprises, les modèles d'Arkéa. Qu'en pensent les sociétaires ?

Sommes-nous des hommes et des femmes d’un temps tellement ancien que nous ne pouvons pas comprendre la beauté de cette ambition ? Ou avons-nous, au contraire, trop bien compris les objectifs profonds ?


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7 réactions à cet article    


  • Gloubi 25 novembre 2019 20:10

    Cette idée de valoriser les données plutôt que de facturer les services est celle de la plupart des offres gratuites (Google, Facebook...) et notamment celle des néo-banques gratuites. Cette logique est poussée au maximum par Max, la carte fédératrice de Nouvelle Vague, filiale d’Arkéa.

    Les banques connaissent parfaitement les dépenses de leurs clients : au nom de quoi ne pourraient-elles pas se servir d’agrégations (anonymes) de ces données pour les valoriser ?


    • HELIOS HELIOS 26 novembre 2019 00:11

      @Gloubi
      ... sauf que les banques ne sont pas gratuites !!!!

      On nous a déjà fait le coup avec les chèques : on ne vous sert pas d’intérêts sur vos dépôts, mais en contrepartie vous ne payez pas votre banque pour le service qu’elle vous rend, notamment les chèques.

      Et puis les cartes sont arrivées.... payantes bien sûr...
      Et ce ne fut pas suffisant, les cheques furent limités en nombre... payant au delà.
      Et encore, les frais de tenue de compte sont maintenant là, et pas bon marchés
      Et les operations a distance (par internet) aussi malgré l’économie de courrier et d’employés pour traiter les opérations.
      Et, bien sur tout se paye, même les prélèvements car il faut être deux et pour l’instant ce sont les préleveurs qui raquent... demain tout le monde paiera.

      N’oublions pas non plus que les banques, pour notre sécurité, bien sûr, ne vous permettent pas de faire des virements immédiats, il faut enregistre etc le destinataire et cela prend quelquefois plusieurs jours.
      Pire, si vous voulez récupérer du liquide, quel que soit son usage, apres tout, c’est bien votre fric sur lequel vous avez déjà payé vos impôts, elle ne veulent plus vous le donner, il faut « JUSTIFIER » ce que vous desirez en faire et attendre....

      Les banques ont toutes ce qui s’appelle un « compte d’exploitation client » qui permet de savoir si un client est « rentable »... disons suffisamment rentable.

      Les banques récupèrent de l’argent pour leur prêts auprès des banques centrales a des taux ridicules même s’ils ne sont pas encore tous négatifs et vous le prête a 2 voire 3%... et cela au nom d’un risque qui n’existe pas (assurances, garanties, etc)

      ET TOUT CELA NE LEURS SUFFIT PAS

      Voila maintenant qu’elle veulent faire du fric avec les infos qu’elles recueillent sur le dos des clients.
      Quand va-t-on cesser ce vaste saccage de l’ensembles des populations soumises au bon vouloir de quelques prédateurs.

      A quand une loi pour anonymiser les paiements CB ?

      Si elle ne savent pas comment le faire, moi je peux leur expliquer


    • HELIOS HELIOS 26 novembre 2019 00:24

      @HELIOS
      j’allais oublier l’idée cachée de mon intervention :
      Voila-t-y pas que notre gouvernement veut dematerialiser les tickets de caisse !

      Les 2 options offertes :
      soit on vous envoie votre ticket par mail
      La banque garde le détail du ticket pour vous

      Le premier cas va vous obliger a donner une adresse mail « certaine », pas un truc bizarre sans votre nom ou votre adresse... c’est a dire celle de votre FAI ou de votre employeur etc... et même si ce n’est pas le cas, une immense cartographie mail va etre disponible probablement au fisc. 

      excellente affaire pour les banques dans le second cas, car si elles offrent ce service, le message va être normalisé et elle sauront encore plus ce que vous acheter dans le détail, qu’elles auront le droit de garder au dela du delai légal puisque ce sont des infos qu’elles garde POUR vous et non pas en devers vous.

      Toujours derrière une bonne idée se cache le vice. le vice de la police qui cache et se cache derrière un pont pour vous baiser au nom de la sécurité... et demain matin la dématérialisation des tickets de caisse au nom de la planète.

      Préparez dés a présent une adresse mail bidon (mais accessible) pour vos tickets presque inutiles.


    • HELIOS HELIOS 26 novembre 2019 00:26

      @Cirrhose (Droll de Crane)

      ... oui, bien sûr !
      Tout dépend du niveau de sécurité recherché.
      Il n’y a pas non plus que les blockchain...

      Merci.


    • Gloubi 26 novembre 2019 23:16

      @HELIOS
      Certaines banques digitales offrent gratuitement la majeure partie des opérations. Avec des taux de dépôts négatifs ce n’est plus tant l’argent que vous déposez sur votre compte qui intéresse votre banque. Quant à justifier les retraits de liquide à partir d’un certain montant, ce n’est pas une initiative des banques, mais une obligation réglementaire (TracFin). Vous souhaiteriez « anonymiser » les paiements en carte bancaire ? Il faut cependant veiller à ce que le paiement ne puisse pas être contesté (ni par le vendeur, ni par l’acheteur). Cette trace des paiements est d’autre part une sources d’informations précieuse, non seulement pour les banques, mais aussi pour la police sur réquisition judiciaire. Quel est votre objectif ?


    • Ruut Ruut 28 novembre 2019 10:07

      @Gloubi
      Il se passe quoi le jours ou ta banque en ligne décide de cesser ses activités, ton fric il n’est plus accessible, plus de serveurs.

      Pire au moment ou ça chauffe elle peut argumenter des problèmes de serveurs puis pendant ce temps se casser avec tout le magots.

      Surtout que les propriétaires ne sont pas toujours Français ni résident nationaux et donc non soumis chez eux a notre droit National.
      Et souvent lorsque l’arnaque est découverte comment connaître les responsables etc...


    • Zord Zord 26 novembre 2019 13:52

      @l’auteur

      Sans vouloir vous offensez je pense que vous avez loupé un épisode dans cette histoire !

      La transformation à venir des banques ne vient pas de leur soit-disante ’ambition’ mais bien de l’europe complétement schizophere qui d’un coté nous pond RGPD (protection des données) et de l’autre invente DSP2 (ouverture des données). Les banques auraient été bien plus contentes de conserver au chaud les données clients mais comme on leur impose l’inverse alors certains prétendent (comme Arkea) que ca va servir leur modèle économique, peut-etre pour mieux avaler la pilule ! Mais dans le fond, elle finiront par faire toutes pareils.

      Les grandes gagnantes sont les fintech&neobanques et probablement aussi les gafam qui se voient ouvrir des portes d’entree dans tous les systemes d’informations sans avoir eu besoin d’investir des dizaines d’années de travail de terrain.

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