Des organisations françaises dénoncent les massacres en Iran à travers une manifestation
Une manifestation est organisée ce 2 décembre par quelques organisations françaises pour dénoncer les massacres de la population et la répression sanglante en cours en Iran.
Une manifestation est organisée ce 2 décembre par quelques organisations françaises pour dénoncer les massacres de la population et la répression sanglante en cours en Iran. Elle ont eu lieu à la Place du Trocadéro à Paris et réuni les membres actifs du Comité français pour un Iran démocratique (CFID), du Comité de soutien aux Droits de l’homme en Iran (CSDHI), du Comité des Maires de France pour un Iran démocratique, du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID), de l’Association des femmes iraniennes en France, de la Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés, et de l’Association Amitié Franco-iranienne.
À travers cet événement, ces différentes organisations souhaitent porter haut la voix de la Résistance iranienne qui lutte depuis quarante ans contre le régime dictatorial au pouvoir depuis 1979. La Résistance iranienne a appelé à une intervention des instances de l’ONU, en l’occurrence à l’envoi de missions pour enquêter sur les exactions perpétrées en Iran. Plusieurs appels ont également été lancés vers la communauté internationale ainsi que les institutions de défense des droits de l’Homme.
Selon Mme. Maryam Rajavi la dirigeante de la résistances iranienne « L’Union européenne doit cesser la complaisance avec ce régime qui massacre les manifestants et qui viole l’un après l’autre ses engagements dans l’accord nucléaire. Il faut déclencher les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre cette dictature sauvage qui est une menace pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde ».
Depuis le 15 novembre, la population iranienne est montée dans la rue pour protester contre la hausse des prix du carburant dans le pays, pourtant producteur de pétrole. Après avoir embrasé la capitale Téhéran, la contestation s’est répandue dans tout le reste du pays, en l’occurrence dans 187 villes et 31 provinces.
Très rapidement, les revendications sociales et économiques ont laissé place à une véritable défiance du pouvoir et de sa politique actuelle. Le gouvernement est accusé d’investir les richesses du pays dans des luttes terroristes à l’échelle régionale. Des faits d’ingérence dans la gouvernance d’États voisins ont été également rapportés.
Malheureusement, la population iranienne n’a eu pour toute réponse qu’une violente répression menée par les forces armées gouvernementales, composée des agents du ministère du Renseignement (VEVAK) et des Gardiens de la révolution. À la date du 1er décembre, on dénombre 600 personnes tuées, ainsi que 4000 blessés et 10 000 personnes arrêtées.
Le régime des mollahs iraniens, notamment connu pour la violence de ses répressions, avait procédé à l’exécution sommaire de 30 000 opposants au régime en 1988. Ils étaient principalement membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), la véritable organisation d’opposition du pays.
Plusieurs membres du gouvernement et soutiens du régime n’ont pas manqué de monter au créneau pour évoquer ouvertement la question de l’exécution des manifestants. L’imam de la prière du vendredi, Ahmad Khatami, n’a pas manqué d’afficher sa volonté de voir appliquer la peine de mort à l’encontre des manifestants qui sont, selon lui, coupables d’« inimitié contre Dieu ».
Ebrahim Raïssi, lui aussi, est monté au créneau le 22 novembre. Le chef du pouvoir judiciaire du régime a affirmé que « Quiconque causera de l’insécurité et des dommages aux biens publics sera traité avec la plus grande sévérité ». L’homme est connu pour être membre de la sinistre commission de la mort de Téhéran qui a veillé à l’application de la fatwa de Khomeiny en exécutant sommairement 30 000 prisonniers politiques de 1988.
Ces déclarations ont été appuyées par un autre responsable du gouvernement, Mohammadnabi Moussavi. Dans les déclarations faites le 23 novembre à l’agence de presse IRNA et rapportées par Human Rights Watch, le représentant du bureau du Guide Suprême au Khouzistan affirmait que « Les émeutiers qui ont utilisé la hausse du prix du carburant pour descendre dans la rue et endommager les biens publics étaient formés par des étrangers et... devaient être exécutés. »
Ce sont autant de propos très durs, violant ouvertement les principes internationaux de la Déclaration des droits de l’homme que condamne la manifestation de Paris qui se tient ce 2 décembre.
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