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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Cinéma contemporain et jouissance esthétique

Cinéma contemporain et jouissance esthétique

 Le magazine Mad Movies de janvier a désigné Mad Max : Fury Road comme étant le meilleur film de la décennie 2010. Le film fait l’unanimité au sein de la rédaction, avec des qualificatifs sans équivoque : un « monument », une « monstrueuse proposition de cinéma », une « œuvre d’art totale », une « importance décisive dans l’histoire du 7ème art », « mon film préféré de tous les temps », « le cinéma a été inventé pour ce film », etc. Je me souviens très bien de l’incroyable unanimité critique au moment de la sortie du film, en 2015. J’ai pour ma part vu le film deux fois. J’ai été assez impressionné la première fois, mais sur un plan somme toute extérieur et superficiel. Au second visionnage, les défauts me sont apparus plus clairement, et l’irritation a pris le pas sur le reste. Mad Max : Fury Road est pour moi particulièrement représentatif des travers du cinéma contemporain, et c’est pourquoi je souhaiterais me baser sur ce film, dans cet article, pour énumérer quelques-uns de ces travers, en comparant le film de George Miller avec ceux d’un réalisateur emblématique du vingtième siècle : Stanley Kubrick.

 La saturation sensorielle. Le postulat de base de toute la production cinématographique actuelle est le suivant : le cinéma est une affaire avant tout sensorielle. Il faut en mettre plein la vue, saturer tous les canaux disponibles, en l’occurrence l’ouïe et la vue. Dans Mad Max : Fury Road, ça n’arrête pas, on en prend plein les yeux, il n’y a pas de répit. C’est ce qu’on appelle « être immersif ». Ce postulat repose sur une erreur psychologique et anthropologique fondamentale. Au cinéma, comme dans une relation entre un homme et une femme, ce n’est pas ce qu’on montre, ce qu’on dit qui produit le plus d’effet, mais ce que l’on cache, ce que l’on laisse deviner. Le fait de dévoiler la chose ruine la tension, ramène ce qui est montré au rang de simple objet. C’est extérieur, le charme est rompu, le spectateur passif. On peut comparer la débauche visuelle des films récents avec l’extrême sobriété, presque l’austérité, des films de Kubrick. Que voit-on dans Full Metal Jacket ? Des dortoirs. Dans Shining ? Des couloirs vides. Combien de temps voit-on la créature xénomorphe dans Alien de Ridley Scott ? Moins de cinq minutes pour tout le film. Mais c’est précisément ce qui produit l’effet si puissant de ces classiques du cinéma : la tension est constante, l’imagination a toute latitude pour se déployer.

 Ce qui est dit, ce qui est montré, est moins puissant que ce qui est suggéré. C’est là une règle de base que tous les réalisateurs devraient avoir en tête. On trouve dans le cinéma de Kubrick d’incroyables ellipses qui illustrent cette vérité. Toute la fin de 2001, l’Odyssée de l’espace est muette ; tout le récit de Bill à Alice, à la fin d’Eyes Wide Shut, est coupé, on n’en entend pas un mot, on passe directement à l’après, on est libre d’imaginer ce que l’on veut. Le plaisir esthétique est décuplé, car, lorsque ces procédés sont bien menés, ils suscitent une véritable implication du spectateur, qui est amené à convoquer ses propres fantasmes, sa propre histoire, pour boucher les trous. Le film ne considère pas le spectateur comme une simple machine réceptive, il lui laisse la place pour s’insérer dans le film, il le force à solliciter sa propre intelligence, sa propre sensibilité, ce qui est la source d’un des plaisirs esthétiques les plus intenses et les plus purs que l’on puisse ressentir.

 Ce qui vaut pour le discours vaut de la même façon pour l’image. Le cinéma n’est pas un art visuel, un art statique, mais fondamentalement un art temporel, dynamique. Il ne s’agit pas de la stupeur ou de l’admiration provoquée par une image, mais de l’émotion globale générée par la succession de celles-ci. C’est pourquoi la profusion visuelle nuit en définitive à l’effet global : l’œil s’attache à l’écran et le ressenti multidimensionnel que permet le cinéma – semblable à celui de la vie – est ramené à la seule dimension visuelle. Ici encore, évoquons la sobriété de Shining, volontairement anti-baroque, mais si traumatisant dans son rythme, dans ses effets de ralentissement et d’accélération, bref dans sa grammaire purement cinématographique.

 C’est au même contresens esthétique et anthropologique que l’on peut ramener la tendance actuelle à montrer des jolies femmes dans les films. Une fois de plus, Mad Max : Fury Road tombe à pieds joints dans le panneau. Les réalisateurs montrent des jolies filles pour susciter une réaction libidinale primaire. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu’ils détruisent ainsi l’implication émotionnelle du spectateur, une fois de plus ramené au rang de récepteur passif. C’est ce que Kubrick avait parfaitement saisi. Il suffit de comparer Shelley Duvall dans sa version de Shining avec l’actrice qui joue Wendy dans la version de 1997 pour la télévision. Dans le Shining de Kubrick, Wendy est une jeune mère de famille, dénuée de toute dimension érotique. Le spectateur n’est pas distrait de l’émotion fondamentale qu’il doit ressentir : la peur. Même chose pour Jamie Lee Curtis dans Halloween, Sigourney Weaver dans Alien ou Neve Campbell dans Scream. Le spectateur peut s’identifier, il est embarqué dans l’histoire. Au contraire, le fait de montrer des jolies filles dans les films d’horreur, comme Jennifer Love Hewitt dans Souviens-toi… l’été dernier, produit une véritable disjonction cognitive. On veut en mettre plein la vue, mais on brouille le message, on brise le détachement indispensable à toute expérience contemplative, on détruit l’illusion référentielle, on convoque les instincts primaires, on transforme le film en clip vidéo. Des chefs-d’œuvre comme Usual Suspects ou Reservoir Dogs, avec des castings exclusivement masculins, seraient sans doute impossibles à tourner aujourd’hui.

 La redondance sensorielle. Cet aspect rejoint le précédent. En voulant générer la même émotion à travers plusieurs canaux sensoriels, on cherche à saturer le spectateur, à lui imposer lesdites émotions. Et c’est l’effet contraire qui se produit. Les musiques effrayantes, oppressantes, ou contraires euphoriques, soulignent l’artificialité du processus, l’univocité du message, et expulsent le spectateur du film. C’est le procédé inverse que l’on trouve employé à de multiples reprises chez Kubrick : le son contredit l’image, l’infléchit dans un sens plus dérangeant, plus ironique, plus complexe que le sens immédiat. Lorsque Jack, après avoir défoncé à la hache la porte de la salle de bain dans Shining, s’écrie : « Here’s Johnny ! » (reprenant un gimmick d’un célèbre talk-show américain de l’époque), lorsque Alex chante « Singing in the rain » au moment de violer la femme de l’écrivain, ou lorsqu’on montre les recrues de Full Metal Jacket se faire raser le crâne sur une sirupeuse musique country, le spectateur est tiré de son apathie, de ses pures fonctions réactives, il est dérangé dans ses repères émotionnels qui sont dès lors fortement activés, il devine que quelque chose d’inhabituel se passe, il cherche à comprendre, bref il est plongé dans une authentique expérience esthétique.

 L’absence d’ambiguïté morale. La chose la plus insupportable, dans Mad Max : Fury Road, est sans doute le pompeux message moral du film, le caractère complètement binaire des personnages. On a d’un côté le groupe de femmes qui représente la quête de justice, de liberté, de dignité, le bien à l’état pur, et de l’autre la horde de sauvages, bestiaux, barbares, atroces. Cela seul suffit à motiver mon appréciation négative du film. La vie n’est pas morale, et l’art encore moins. Quand on veut me forcer à penser quelque chose, j’ai tendance à penser le contraire. La bipolarité morale, dans un film, est un signe de paresse, de conformisme, d’incompréhension des ressorts esthétiques fondamentaux. On est moral, c’est-à-dire faux, pontifiant, chiant. Chez Kubrick, c’est le contraire que l’on observe : ses personnages sont toujours ambigus. Même le psychotique Jack Torrance a des côtés attachants : il est drôle, il aime son fils, il veut le bien de sa famille, mais il est rattrapé par des forces qui le dépassent. Même chose pour Alexandre DeLarge dans Orange Mécanique : lui aussi est drôle, intelligent, dégourdi, plus sympathique au final que les représentants des forces de l’ordre chargés de le « soigner ». C’est cette ambiguïté qui est le signe du caractère proprement artistique de l’œuvre. Ici encore, on laisse au spectateur la liberté de se prononcer, on l’engage à sortir de son confort intellectuel, à remettre en cause ses a priori moraux. Et le plaisir qui en découle est incomparablement supérieur à celui que l’on éprouve à voir des bonnes femmes (ou des bonshommes) pontifier en gros plan.

 Tout ceci illustre bien, je l’espère, que le cinéma actuel est en proie à une véritable régression sur le plan esthétique. En considérant le spectateur comme une pure machine sensible, en supprimant les couches implicites du récit, en niant la puissance des connotations et des évocations, en négligeant l’intelligence et la sensibilité du spectateur au profit de ses instincts primaires et de ses fonctions animales de réponse à un stimulus, on ramène le cinéma à une mécanique, on tue la partie vivante de l’art. C’est là le paradoxe des nouvelles normes esthétiques : elles visent désespérément à susciter l’émotion, et elles finissent par ne générer que de l’ennui. Tout ceci repose en définitive sur un profond mépris du spectateur, considéré comme prévisible, interchangeable, manipulable. Or l’authentique plaisir cinématographique est l’inverse de cette mécanique émotionnelle primaire : il naît d’une contemplation distanciée à l’égard des événements. Et si cette contemplation est si jouissive, c’est justement parce qu’elle est impossible dans la vraie vie, dans laquelle nous sommes toujours engagés d’une façon ou d’une autre. Le cinéma doit être un espace de liberté, d’ambiguïté, d’implication personnelle, et non de réactivité mécanique. Si vous considérez que Mad Max : Fury Road, ou Interstellar, ou The Tree of Life sont de bons films, alors vous ne savez pas ce qu’est le vrai plaisir cinématographique.


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30 réactions à cet article    


  • troletbuse troletbuse 30 janvier 2020 11:01

    Culture ===> culte ====> cul


    • Carburapeur Carburapeur 30 janvier 2020 11:11

      Bon sang, comme c’est bien vu et bien dit !!!

      Je bois du petit lait.

      Je pourrais aussi transposer à la photographique actuel qui sursature, impose, caricature...proposent du n’importe quoi au nom d’une démarche subversive :

      le manque d’inspiration ose tout, c’est à ça qu’on le reconnais !(Mci M.A)

      En dérivant un peu plus loin de l’art, le monde médiatique est dans le même schéma avec des bombasses clonées, sorties des mêmes stages d’orthophonie et qui sur-articulent les mots en les scandant comme lorsque l’on parle à des enfants malentendants.


      • Fergus Fergus 30 janvier 2020 11:41

        Bonjour, Laconique

        Toujours le débat sur les goûts et les couleurs.

        Personnellement, voir la bande-annonce de films comme Mad Max suffit à me dissuader d’aller dépenser le moindre centime pour ce genre de cinéma tape-à-l’oeil.

        Outrageusement truffé d’effets spéciaux et d’une abyssale vacuité sur le plan de la psychologie des personnages, ce genre de cinéma  cela vaut également pour Star Wars s’adresse à mes yeux à des gamins ou à des adultes nostalgiques de leur adolescence.

        Mais je suis ravi pour l’industrie cinématographiques qu’ils attirent du monde : cela permet de financer du cinéma d’auteur de grande qualité.


        • foufouille foufouille 30 janvier 2020 11:55

          @Fergus

          regarder certains films est fait pour se détendre donc ton opinion de bobo qui a tout eu rôti dans le bec, tu la gardes.


        • Fergus Fergus 30 janvier 2020 19:48

          Bonjour, foufouille

          En écrivant cela, tu exprimes toi aussi une opinion sur le cinéma.
          Cela dit, libre à toi d’aimer les films d’action bourrés de poursuites, de carambolages et d’explosions. Il y a bien des gens qui aiment les sensations fortes dans les fêtes foraines. En général, c’est le même public.


        • foufouille foufouille 30 janvier 2020 20:06

          @Fergus

          je ne fais que faire un constat mais ne traite pas les autres de gamins.

          certains films sont assez nul et le dernier mad max pas terrible niveau scénario.

          les effets spéciaux sont assez bon mais ça vaut rien par rapport au seigneur des anneaux en version longue.

          tu as aussi des films comique comme idiocratie, planet terror ou machete.

          je déteste les manèges à sensations fortes


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 20:14

          @Fergus

          Après il y a ceusses qui préfèrent Bergman et se couchent avec une tisane ,en n’ osant plus besogner bobone , elle qui n’attend que ça depuis un long moment.


        • pemile pemile 30 janvier 2020 20:18

          @Aita Pea Pea

          C’est quand tu m’as conseillé d’aller voir In the mood for love que je t’ai vu d’un autre oeil smiley


        • Kylo REN 42 Chaussette42 30 janvier 2020 20:20

          @Aita Pea Pea

          Mais sauf que #272 a a priori jamais mis les pieds sur AV.

          Et je vais aller la besogner sans problème à SJDI, sans façons, je l’ai déjà fait y’a 15 ans, c’était pas mal. Pour sûr, elle aimerait bien s’upgrader, et c’est trop Fastoche d’y parvenir sans besoin d’une quelconque façon de quoi que ce soit ici.

          Surtout si tu changes pas de ton immédiatement, TIC ou TAC, je m’en branle bien de l’un comme de l’autre.

          J’aurai bien assez de miséreux désireux de faire aussi bien, ou en l’occurrence aussi mal que vous.

          Over !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 20:27

          @pemile

          Magnifique film . Que des regards.


        • Fergus Fergus 30 janvier 2020 21:01

          Bonsoir, Aita Pea Pea

          « In the mood for love » est effectivement un film magnifique. Une petite merveille en termes d’images. Mais il faut reconnaître qu’il doit beaucoup au thème musical de Shigeru Umebayashi qui vient ponctuer les rencontres entre les deux protagonistes de cette très belle histoire, toute en sensibilité et en poésie.


        • Kylo REN 42 Chaussette42 30 janvier 2020 21:04

          @.

          Parce que l’usine à Mustangs, Fifille, elle est à l’affût et au taquet !


        • S.B. S.B. 30 janvier 2020 21:16

          « In the mood for love » est une merveille frémissante, unique et sublime.

          Le générique de début de « Shining », avec ses travellings aériens, ses décors et sa musique, est pour moi le plus angoissant de l’histoire du cinéma.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 21:26

          @Fergus

          Il tient à sa sensualité toute retenue. Le vieux thème de l’ amour impossible.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 21:33

          @Aita Pea Pea

          Pour Sabine aussi...bises


        • Kylo REN 42 Chaussette42 30 janvier 2020 21:38

          @Aita Pea Pea

          Elle serait bien conne de te snober. On rétrograde si facilement quand l’ascension fut si laborieuse !

          Good luck Buddy : le plus beau sens de la mesure de la Création et toujours aussi FASTOFLE !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 22:00

          @Chaussette42

          Traduit...ou du moins je crois voir ce que tu veux dire...bof pas terrible. Tes petites luttes sur Avox je m’en fiche...bien que ça me fasse sourire parfois. ...mais je te l’ai déjà dit...


        • pemile pemile 30 janvier 2020 23:12

          @Fergus « Mais il faut reconnaître qu’il doit beaucoup au thème musical de Shigeru Umebayashi »

          Surtout à la répétition du thème tout le long du film, qui « pose » des séquences lentes, visuelles, de plusieurs minutes.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 janvier 2020 23:38

          @pemile

          Le thème est le simple contact entre eux . On imagine le Hong Kong des années 50 et la morale anglo-saxonne plus la la morale chinoise...un monde autre pour nous.


        • pemile pemile 31 janvier 2020 08:53

          @Aita Pea Pea « On imagine le Hong Kong des années 50 et la morale anglo-saxonne plus la la morale chinoise...un monde autre pour nous. »

          C’est quand même aussi la rencontre de deux cocus par leur conjoint respectif smiley


        • Kylo REN 42 Chaussette42 31 janvier 2020 09:37

          @pemile

          smiley smiley smiley smiley smiley smiley

           smiley ?


        • velosolex velosolex 30 janvier 2020 14:15

          Quel est l’imbécile qui a moinsé la note de l’article, pertinent, et très bien écrit. On en voudrait davantage. C’est très pertinent de partir d’un nanar oscarisé par un tribunal sorti on ne sait d’où.

          Il y a une véritable régression intellectuelle, dans la réalisation, en phase sûrement avec la baisse de Qi actée maintenant par plusieurs laboratoires indépendants, et que l’utilisation des écrans n’arrange en rien. Le cinema, surtout d’action, utilise les ressorts du cinéma de propagande et de la publicité : flatter le voyeurisme, le trash, et réduire la durée des plans, afin de ne pas laisser le temps de réfléchir. 

          Je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, j’avais vu le compte rendu des meilleurs films et des plus mauvais films, une liste exécutée par un jury de critiques américains, forcément indépendants...Pour eux, la palme du pire nanard revenait selon eux à « Juliette des anges ». Un film de Frederico Fellini qui pour moi avait tout du chef d’œuvre, absolument moderne.... Et je sais que je suis pas le seul. Que le cinema de Fellini, de Risi, a influencé durablement le cinema actuel, et qu’un très bon film Coréen comme « Burning », à a voir avec Antonioni, ses plans longs, énigmatiques, surfant sur la disparition, non seulement parfois de l’héroïne, qui laisse médusée devant le fracas du monde, son absurdité, mais induit en nous un malaise qui nous laisse avec des questions en suspend. Et qui nous accompagnera longtemps. 

          Mais il faut savoir ce qu’on préfère : Rester ko sur son siège devant une déluge de sons et d’images, ou sortir du cinéma avec des étoiles dans la tête, ébloui de l’intrigue, du minimalisme, nous laissant seul pour construire une morale, un sens, hésitant devant l’arborescence des propositions. 

          Alors oui il y a deux colonnes, Un cinema qui vient de l’expressionisme allemand et qui a donné Lynch et les frères Coen, les maitres du cinema asiatique, et l’autre en rapport avec le vaudeville, et le théatre du guignol. C’est ce dernier qui fait les recettes au box office et qui devient de plus en plus bête et méchant. On se demande si c’est pas dans son cahier des charges, utile à la construction de l’homme nouveau, et son espace de cerveau de supermarché disponible


          • Fergus Fergus 30 janvier 2020 19:51

            Bonsoir, velosolex

            Je partage totalement ce commentaire !


          • velosolex velosolex 30 janvier 2020 23:41

            @Fergus
            La société du spectacle fabrique l’homme nouveau, qui ressemble de plus en plus furieusement à celui de celui d’avant hier, dans les représentations. L’artiste trahit sa cause, ses idéaux, sa responsabilité, en encourageant la violence, la pornographie, la fatuité des choses. 
            Regardé ce soir un très beau documentaire sur arte : Sanatorium Europa, le refuge des écrivains, https://bit.ly/ visible à partir de ce podcast, et qui parle précisément des idées nouvelles qui au début du vingtième siècle auraient pu changer le monde. Il est question de Thomas Man, de Herman Hesse, des philosophes prêchant le pacifisme et la critique du matérialisme, sur fond de naturisme et de retours à la nature.... Toutes ces idées ont rebondi au début des années 70 pour disparaitre de nouveau des compteurs...A moins que...


          • Carburapeur Carburapeur 30 janvier 2020 14:49

            Dans les années 2000, j’avais lu une étude sur le ciné américain :

            Ces derniers avaient fait des recherches très sérieuses et avaient analysé que pour avoir du succès, il fallait tant de minutes de rodéo de bagnoles, tant de minutes de sexe, un certain nombre de bombasse à forte poitrine ; il fallait un black (obligatoire) et un profil étudié de séquences de suspens et d’émotion et un final moralisant et gagneur.

            Tout ça sort bien sûr du domaine de l’art et est plutôt un résultat de marketing très pointu.

            Si nous étions tous suffisamment cultivés pour éluder ces misères de nos vie, ça se saurait et donc, ça fonctionne bien et pour longtemps.

            Bon, je vais matter le Dr Maison et puis après cas-froids...


            • Yann Esteveny 30 janvier 2020 18:18

              Message à avatar Laconique,

              Qu’un magazine nommé « Mad Movies » fasse de la promotion pour des superproductions Hollywoodiennes paraît dans l’ordre des choses. Qu’une superproduction Hollywoodienne attaque un public de masse en lui déversant ses images brutales et sensuelles l’est tout autant. Vous négligez la question principale : Les objectifs de chiffres d’affaire, de rentabilité, de conditionnement et de transmission de message subliminaux auprès des consommateurs sont-ils atteints ? Certainement. Un esprit soucieux d’esthétique ou d’implication personnelle comme vous ne saurait se satisfaire de tel film.
              Tombé sur des mauvais films est la déconvenue de tous. Dernièrement, j’ai commencé à visionner un film nord-américain soit-disant « chrétien » mais au bout de vingt minimum et ne tenant plus devant les lourdeurs californiennes, j’ai regardé « Lourdes » de Jessica Hausner. En plus du film, j’ai savouré l’écart...

              Respectueusement


              • abelard 31 janvier 2020 08:49

                Article intéressant, je partage (à peu près) votre questionnement.
                Billy Wilder conseillait aux cineastes de « laisser les spectateurs additionner 2+2, il vous en seront éternellement reconnaissants ».

                Quant à ce que vous dîtes de la supériorité de l’imaginaire sur l’image montrée, c’est une thèse qui est magistralement démontrée dans « Les Ensorcelés » de Vincente Minnelli.
                D’ailleurs, à ce propos, vous auriez pu aussi citer « Les dents de la mer » où le requin n’apparait que très tard et très peu.

                D’une certaine façon, ces films « spectaculaires » rejoignent les débuts du cinéma quand il était une attraction foraine...


                • JuanMovie 2 février 2020 14:38

                  Para ser sincero, lo más importante son los efectos especiales, porque la trama no es muy interesante y cambia del original, sin mencionar la pena del protagonista, te dejo una opción para que puedas ver el saga de los urinarios de Mel Gibson y el remake de Mad Max


                  • Jpabon 28 février 2020 22:28

                    Intéressant car le cinéma renaît d’une certaine manière, c’est-à-dire revenant avec des films un peu oubliés comme Mad Max ou même récemment zombieland, je suis intrigué de savoir que de nouveaux films arrivent.


                    • Voirfilmsplus 29 février 2020 18:15

                      J’ai toujours dit que le cinéma avance toujours mais depuis des décennies, on voit en ce moment des flux spéciaux fantastiques avec des modifications de vieux films, mais ils devraient quand même améliorer les plateformes qui existent voirfilms me semble une excellente plateforme

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