• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le crétinisme libéral, responsable de la crise agricole qui (...)

Le crétinisme libéral, responsable de la crise agricole qui s’éternise

 

Le crétinisme libéral, responsable de la crise agricole qui s’éternise.

 

Une crise agricole qui s’éternise et qui est entretenue par un syndicalisme dit puissant et majoritaire dans la profession agricole, la FNSEA.

 

Il ne s’agit nullement ici de condamner les agriculteurs syndiqués FNSEA, ils sont dans la tourmente comme les autres.

Le but de ces recherches est de faire comprendre que la FNSEA est responsable de la situation actuelle. Il ne suffit pas de taper sur la FNSEA pour régler la situation abyssale de l’Agriculture française, mais certaine svérités sont toujours bonnes à dire.

 

Prenons le cas de Monsieur Henri de Benoist, « agriculteur dans l’Aisne, il a été élu à la présidence de l’AGPB en 1986. Il en était le secrétaire général depuis 1976. En tant que président de l’AGPB, il devient alors premier vice-président de la FNSEA et président de la Commission économique de la FNSEA » (source : http://www.agra.fr/henri-de-benoist-tire-sa-r-v-rence-art219205-24.html )

 

Dans ce même article, il est écrit : Au niveau de la filière céréalière, Henri de Benoist sera l’homme qui a prôné la baisse des prix des céréales au nom de la compétitivité sur les marchés intérieurs et internationaux. « L’AGPB doit être ouverte sur les marchés, ce qui signifie qu’il faut arbitrer entre les volumes et les prix ; les betteraviers ont échangé la sécurité sur les prix contre des quotas sur les quantités ; les producteurs des céréales doivent au contraire affronter les réalités du marché, en acceptant des baisses de prix s’ils peuvent compenser par des augmentations des volumes vendus  ».

 

En 2010, pendant le conflit qui oppose les industriels et notamment Lactalis et les producteurs, (source :

https://www.lesechos.fr/2010/03/prix-du-lait-producteurs-et-industriels-trouvent-un-accord-provisoire-421268 )

 

Dans cet article, il est écrit « Jean-Michel Lemétayer, le président du syndicat (FNSEA, ndlr), a estimé qu'il n'y avait plus matière à manifester puisque « l'accord signé le 3 juin 2009 sur le prix du lait va être respecté par les entreprises ». Cet accord prévoit une hausse du prix payé aux agriculteurs comprise entre 5 % et 5,8 % par rapport à la période correspondante un an avant. »

 

Autant dire pas de beaucoup...et le prix payé reste inchangé aujourd’hui…alors que les charges augmentent.

 

Articles qui prouvent l’opposition de la FNSEA contre la grève du lait de 2009.

 

https://www.lesechos.fr/2009/09/la-greve-du-lait-divise-les-eleveurs-463563 )

 

https://www.lsa-conso.fr/la-greve-du-lait-serait-une-aberration-selon-jean-michel-lemetayer,107754

 

Par rapport aux quotas, quelques articles qui prouvent l’hostilité de la FNSEA :

 

http://www.lafranceagricole.fr/1er-avril-1984-l-europe-instaure-la-politique-des-quotas-1,0,3439751696.html

 

http://www.usaa02.org/toutes-les-thematiques/l-agriculteur-et-son-exploitation/economie/articles/fin-des-quotats-laitiers/

 

2016, libéralisation du marché du sucre, donc faut exporter davantage.

Source : https://blog.lefigaro.fr/agriculture/2017/09/tribune-fin-des-quotas-pour-la.html

 

Enfin la PAC…

Cette fois, la source provient de Wikipédia (bon, wikipédia, parfois c’est utile quand-meme, la preuve)...( source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_agricole_commune?fbclid=IwAR00sZQ-klrzZiwHhJ2pKEWAo45B9LllUg3E5jzvvYoCUGnIZXkxDh8s4CI#Contexte_de_la_cr%C3%A9ation_de_la_PAC )

 

Dans la partie, "Contexte de la création de la PAC", le dernier paragraphe :

« La mise en place d'une PAC assortie d'un budget important pour les producteurs impliquait aussi que les pays disposant d'un potentiel agricole important bénéficient de transferts nets de la part de pays ne pouvant subvenir seuls à leurs besoins. Du côté français, cela a parfois été présenté comme une façon d'équilibrer un avantage supposé de l'industrie allemande, et du côté allemand comme une façon globalement neutre de se payer un approvisionnement qu'il aurait de toute façon fallu acquérir. Cette présentation a toutefois été contestée par l'historienne danoise Ann-Christina Lauring Knudsen, qui a démontré que derrière le mythe de « l'accord franco-allemand » se trouvent en fait des pressions fortes du principal syndicat agricole allemand (la DBV) pour une politique ambitieuse et surtout des prix élevés, vis-à-vis desquels les Français, qui craignaient pour leur compétitivité internationale, étaient plus circonspects. »

 

Tout ça pour quelle conclusion ?

 

Pour affirmer que la FNSEA fait partie des instigateurs des mécanismes de mise à mort de l’Agriculture française. Son discours est hypocrite, d’un coté promouvoir le libéralisme et de l’autre demander des aides, des soutiens publics !

 

La FNSEA demande de la compétitivité, donc des coûts de productions compressés, donc une qualité amoindrie, la production perd de sa valeur, d’exporter plus, ce qui nous rend dépendants des marchés mondiaux, et investir plus jusqu’à ce qu’on arrive à la déshumanisation de l’Agriculture.

 

Ne comptons pas sur ceux qui ont cré nos problèmes pour les régler !

 

Tant que nous nous ensilerons dans le libéralisme et l’industrialisation, nous resterons dans un puits sans fonds.

Il est donc tant de changer de cap, il est donc nécessaire de bâtir une certaine idée de l’Agriculture, fondée sur cinq axes, qui sont :

 

-La maîtrise et la régulation des productions et des prix agricoles, qui seraient donc les missions d’une nouvelle Politique Agricole Commune en dérive libérale depuis presque 30 ans et qui retrouverait donc ses fondamentaux.

- Des prix rémunérateurs avec des prix planchers à hauteur des coûts de production sous lesquels on ne peut pas descendre.

- L’instauration d’une TVA sociale, compensée par la suppression des cotisations et tournée vers le financement de la protection sociale agricole.

- Une exception agricole française en enlevant l’Agriculture des accords commerciaux. L’Agriculture, le trésor du Monde, ne peut pas être bradée, souillée.

- Un soutien public, de la part de la population et des Politiques, la mise en avant de la qualité et la relocalisation des filières.

 

Tels sont les axes d'une politique audacieuse qui va dans le sens d'une Agriculture au service de ses paysans.

Mais avant de choisir ces axes, que chacun se pose la question suivante, et surtout les responsables politiques :
Continuons-nous dans un système, à vrai dire passéiste, agro-productiviste industriel mondialisé où est demandé aux Paysans de s’agrandir et de compresser leur coût de production pour ne plus rien gagner ?

Ou alors, renouons-nous avec une Agriculture au service de ses paysans, de ses consommateurs et de ses territoires ?

Le problème est posé, les solutions sont proposées.

Valentin Lagorio, secrétaire-général-adjoint à l’Union du Peuple Français.


Moyenne des avis sur cet article :  3/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

6 réactions à cet article    


  • Samy Levrai samy Levrai 20 avril 2020 11:34

    Les traites européens ont fait le choix de détruire notre agriculture familiale au profit des grands groupes de l’agroalimentaire et de la distribution... Le nouveau parti pour rire veut « une autre PAC » et attaque les représentants actuels de la collaboration.


    • sylvain sylvain 20 avril 2020 14:50

      La FNSEA a été une des principales structures de la révolution verte . Elle a systématiquement soutenu les politiques visant a étouffer les plus petits pour permettre aux plus gros de grossir .

      On se demande pourquoi 60% des agriculteurs y adhèrent ( et c’était 80 il n’y a pas si longtemps !) . C’est qu’elle bénéficie pleinement de certains effets : déja tous ceux qui à l’instant t sont encore paysans et peuvent donc adhérer à un syndicat sont les gagnants ( provisoires) de ce système . On se dit que les plus petits d’entre eux devraient se méfier et se dire c’est moi le prochain, retirant logiquement leur soutien, mais, comme ces 40% d’américains qui sont persuadés qu’ils font ou feront parti des 1% les plus riches, il est bien possible qu’ils ne regardent pas les choses en face .

      Ensuite l’industrialisation de l’agriculture a été très bien vu d’une bonne partie de la classe agricole, qui a bien compris qu’il faudrait pour cela éliminer 90% des paysans, ensuite c’était le jeu . Pour le coup, c’était bien regarder les choses en face . Mais cette page est tournée, et il semble que ce soit de plus en plus difficile pour la FNSEA


      • sylvain sylvain 20 avril 2020 14:56

        Au passage, la proposition de sortir l’agriculture de la mondialisation, et uniquement elle, n’est pas très réaliste . Tout d’abord parce que l’agriculture nécessite aujourd’hui d’énormes quantités de produits industriels et d’énergie qui seraient, elles, soumise aux « lois du marché » .

        Ensuite parce que si tout le reste de la société est soumise à la concurrence, je ne suis pas sur qu’elle aurait envie de payer pour que les agriculteurs, eux, y échappent


        • caillou14 rita 21 avril 2020 08:05

          En un, mettre en prison sans procès Sarkozy pour s’être assis sur le non de 2005 !

          Une faute grave pour avoir entrainer la France du NON dans l’UE !

          Depuis ce temps nous coulons un peu plus chaque jour avec une colonie de politiciens-véreux qui vendent notre pays à l’étranger ?

          Quand aux agriculteurs, ils ont eu la bêtise d’écouter les syndicats, résultat ils sont dans la panade !

          Qu’ils se regardent dans une glace en se disant « je suis un tocard de première » responsable de ma perte !


          • Lugsama Lugsama 21 avril 2020 08:16

            @rita

            Déjà Sarkozy l’a annoncé haut et fort pendant sa campagne et a été élu, et les français n’ont pas voté sur l’UE mais sur un Constitution, Constitution qui n’as pas été mise en place d’ailleurs.


          • caillou14 rita 21 avril 2020 08:31

            @Lugsama

            Selon un sondage pour le Figaro, si cette consultation devait se dérouler aujourd’hui, la France du non pèserait 60% !
            Le rejet de la Constitution européenne par 54,67% des Français n’a pas été cette réaction éruptive qu’on a bien voulu décrire à l’époque. Un coup de sang contre une Europe jugée trop libérale ou technocratique.

            Nous avions raison de dire non a cette Europe ultra libérale !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité