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Accueil du site > Tribune Libre > Lettre à Virginie Despentes, sur ce pays raciste qu’est la France, (...)

Lettre à Virginie Despentes, sur ce pays raciste qu’est la France, ses amnésies et ses silences assourdissants

Virginie Despentes aime à défrayer la chronique en ruant dans les brancards. Du moins le croit-elle. En réalité, ses sorties témoignent surtout, souvent, d'un affligeant conformisme. Ce qui lui vaut les honneurs de la grosse presse grassement subventionnée. De Libération au Figaro en passant par Le Monde, elle est relayée complaisamment. Dernier numéro en date, le 4 juin 2020 sur France Inter, temple par excellence de la Tartufferie d'Etat. Réponse à une tribune de trop de la part d'une servante empressée du Système, qui se prend pour l'héroïne insoumise de notre temps, alors qu'elle n'en est que la dupe hallucinée.

Lus par la voix super bobo d'Augustin Trapenard au micro de France Inter, ces mots de Virginie Despentes qui ouvrent sa tribune intitulée : "Lettre adressée à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème" :

"En France nous ne sommes pas racistes, mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements."

 

Il faudrait apprendre à Virginie Despentes que dans ce pays raciste qu'est la France, sans remonter en deçà du XXe siècle ni dresser un inventaire exhaustif :

Un homme noir a été garde des Sceaux, en 1934 : Henry Lémery.

Un homme noir a été vice-président de la Chambre des députés, entre 1938 et 1940 : Gratien Candace.

Un homme noir a été ministre de la Santé publique et de la Population de la France, entre 1957 et 1958 : Félix Houphouët-Boigny.

Un homme arabe a été vice-président de l'Assemblée nationale, de 1958 à 1962 : le Bachagha Saïd Boualam.

Un homme noir a été président du Conseil de la République puis du Sénat pendant plus de vingt ans, de 1947 à 1968 : Gaston Monnerville.

Il faudrait également apprendre à Virginie Despentes que ce dernier, Gaston Monnerville, n'était pas un béni-oui-oui, puisqu'il s'opposa frontalement à De Gaulle, en 1962, en l'accusant publiquement de "bafouer" et de "violer" la Constitution. Dans ce pays raciste qu'est la France, le puissant Général-Président, qui le détestait, n'obtint pourtant pas sa tête.

Il faudrait demander à Virginie Despentes si tous ces noms lui disent quelque chose, et si elle se souvient de tous les autres, Blaise Diagne, Galandou Diouf, Hamani Diori, et tant d'autres qui occupèrent de très hautes fonctions dans ce pays raciste qu'est la France.

 

Que s'est-il donc passé entre-temps ? 

Il faudrait demander à Virginie Despentes pourquoi, à son avis, dans notre chère Ve République agonisante, les hommes noirs et arabo-berbères sont devenus si rares à ces mêmes fonctions. Que s'est-il donc passé entre-temps, Virginie Despentes ?

Au cas où elle l'aurait oublié, au cas où elle l'ignorerait, il faudrait rappeler à Virginie Despentes que les aïeux de la plus grande partie des Africains, subsahariens ou maghrébins, qui sont aujourd'hui des sans-papiers en France, avaient été déclarés citoyens français (1) par la Constitution de la IVe République, en 1946. Certes, cette citoyenneté, quoique affirmée dans le texte, était incomplète et faisait d'eux des Français de seconde zone (2). Mais il est également vrai que tout au long des douze années que dura la IVe République (1946-1958), l'inégalité politique ne cessa de reculer, en même temps que refluait inexorablement le colonialisme. Ainsi, le nombre de députés noirs africains à l'Assemblée nationale passa de 8 en 1945 à 21 en 1946, 28 en 1951, 30 en 1956. C'était encore très insuffisant, mais la marche vers l'égalité était effective et permanente.

Il faudrait rappeler à Virginie Despentes que de la sorte, en 1958, l'égalité politique complète était à portée de main.

Il faudrait rappeler à Virginie Despentes qu'à la faveur de la Révolution de Mai-Juin 1958, cette égalité politique fut d'ailleurs entièrement accomplie pour les Arabo-Berbères d'Algérie. Ceux-ci votèrent en effet pour la première fois à plein titre aux élections législatives de novembre 1958, envoyant 46 députés arabo-berbères sur les bancs de l'Assemblée nationale à Paris.

Il faudrait demander à Virginie Despentes pourquoi, selon elle, la Révolution égalitaire de Mai-Juin 1958 est aujourd'hui totalement effacée des mémoires et n'est jamais rappelée par personne.

Il faudrait encore demander à Virginie Despentes si elle sait que les Subsahariens, les "hommes noirs" comme elle dit, eux aussi participèrent à plein titre au référendum de 1958 sur la nouvelle Constitution, une voix africaine valant pour la première fois une voix métropolitaine. Là encore, tout le monde l'a oublié, mais Virginie Despentes saura sans doute nous dire comment s'explique cette amnésie.

 

Stratagèmes et subterfuges gaulliens pour déjouer l'égalité

En attendant, il faut le marteler, et pas seulement à destination de Virginie Despentes : en 1958, l'égalité politique entre citoyens africains et métropolitains était devenue complète, ou était à deux doigts de l'être. Et c'est précisément pour empêcher que ce processus égalitaire n'aille à son terme que De Gaulle mentit puis intrigua pour dynamiter la Communauté franco-africaine, jusqu'à finalement acculer à la sécession les Africains puis les Algériens entre 1958 et 1962. Au mépris et au rebours des engagements par lesquels il avait justifié son coup d'Etat et son retour au pouvoir en 1958. Au mépris, aussi, des devoirs de sa charge définis par la Constitution.

Ainsi, selon le voeu de Charles de Gaulle, les populations subsahariennes ne franchirent jamais l'ultime étape qui les séparaient de l'égalité politique totale. Et ainsi les populations algériennes furent dépossédées de la citoyenneté française, pleine et entière, acquise en 1958.

Il faudrait demander à Virginie Despentes pourquoi, elle qui tient le racisme pour une ignominie, elle n'est jamais, pas plus que ses amis soi-disant "antiracistes', montée au créneau pour dénoncer l'acte raciste majuscule et fondateur de la Ve République, à savoir la mise au ban des populations subsahariennes et algériennes de la France par Charles de Gaulle.

Il faudrait lui demander, à Virginie Despentes, si elle croit toujours au mensonge du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui permit de justifier la prétendue "décolonisation" (sic), alors que les citoyens africains furent dépossédés, de façon habile et rampante, du droit à l'autodétermination sur la question de l'indépendance par l'effarante Loi 60-525 (1960), au prix d'une quadruple violation de la Constitution, sous la férule du Premier ministre Michel Debré, à l'heure où l'Elysée avait décidé, unilatéralement, de se débarrasser d'eux comme d'un "boulet au cou d'un nageur", selon le mot fleuri de De Gaulle. 

Il faudrait demander à Virginie Despentes si elle a compris que ces pseudo "indépendances" furent en réalité le stratagème retenu par De Gaulle pour refuser l'égalité politique aux populations africaines de la France, et faire office, en même temps, de tremplin du néocolonialisme. Ce néocolonialisme qui plongea l'Afrique et l'Algérie dans la tyrannie, la misère et, souvent, le chaos politique et social. Ces pseudo "indépendances" qui entraînèrent, entre autres phénomènes, immédiatement et de façon croissante au fil des décennies, l'émigration de masse des Africains et autres Maghrébins vers cette Patrie qui leur avait été refusée et confisquée.

Dans cet ordre d'idée, il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense de l'Affaire gabonaise (1958), qui vit le pouvoir gaullien violer la Constitution (article 76) pour refuser la départementalisation que réclamait, selon les voies légales, le Conseil de gouvernement du Gabon présidé par Léon Mba.

 

Arabo-Berbères châtiés de s'être rêvés Français et "blanchiment" de l'Etat

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense du sort qui fut fait à l'Algérie et aux Algériens au mépris des serments égalitaires et fraternels prononcés par De Gaulle dans ses discours retors et mensongers d'Alger, de Constantine, de Bône, d'Oran et de Mostaganem en juin 1958.

Il faudrait aussi demander à Virginie Despentes comment elle interprète le sort qui fut finalement fait non seulement aux Harkis, mais plus largement aux Algériens francophiles, parfois petits conseillers municipaux, modestes gardes champêtres ou simples quidams, interdits de rapatriement sur ordre de l'Elysée et livrés par dizaines voire centaines de milliers au supplice et au massacre par De Gaulle dans une Algérie qu'il avait offerte au FLN, en dépit de la victoire de l'armée française sur le terrain. 

On n'ose croire que Virginie Despentes partage l'idée, toujours répandue à gauche, selon laquelle, pour un Arabe, pour un Berbère, s'être rêvés Français, avoir éperduement aimé la France, méritait la peine de mort dans des raffinements de cruauté, pour leur faire payer ce crime et servir d'exemples aux autres, dans le cadre d'un sanglant lavage de cerveau et d'un refaçonnement des mémoires, dont on mesure trop souvent aujourd'hui les effets délétères dans nos banlieues désintégrées.

De même, il faudrait demander à Virginie Despentes comment elle interprète le résultat de 99,72 % de OUI à l'indépendance lors du référendum de juillet 1962 dans cette même Algérie déjà livrée à la terreur du FLN par De Gaulle.

Enfin, il faudrait demander à Virginie Despentes s'il l'étonne, elle qui est si intelligente, qu'un régime, la Ve République (qu'on devrait plutôt appeler la VIe), qui a largué 95% du territoire et la moitié de la population dont il avait la charge, pour se débarrasser des "Nègres" et des "Bougnoules" (selon les mots de De Gaulle), se retrouve soixante ans plus tard avec une Assemblée nationale essentiellement blanche et des gouvernements essentiellement blancs.

 

Au-delà du champ strictement politique

Pour sortir du seul champ politique et se situer à hauteur d'homme (et de femme...), il faudrait aussi demander à Virginie Despentes pourquoi une de mes plus proches amies, métisse franco-marocaine physiquement très typée, Française de la classe moyenne, née et ayant toujours vécu dans l'Hexagone, en province puis à Paris pour ses études supérieures, m'a affirmé n'avoir jamais éprouvé de sa vie le moindre racisme en France, sauf une fois, dans la rue, lorsque de jeunes hommes eux aussi de type maghrébin qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, se sont permis de l'interpeller et de la renvoyer à sa race, en lui reprochant d'être trop court vêtue.

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense des déclarations de la mère de Joséphine Baker, qui débarquant des Etats-Unis, déclarait, au rebours des mises en garde de ses amies noires américaines qui s'inquiétaient de la voir partir pour un pays peuplé de Blancs, avoir "constaté" que "les Français aiment beaucoup les gens de couleur".

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense des déserteurs noirs de l'armée américaine en 1945, qui refusaient de rentrer au pays, préférant rester en France qu'il tenaient pour un havre où le racisme était quasiment absent.

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense du Paris des années 1950, terre d'élection des jazzmen noirs y respirant un air de liberté chez eux inconnu.

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qu'elle pense de ces mots de Léopold Sédar Senghor, se rappelant la capitale française durant l’entre-deux-guerres : « Les nègres de tous les pays du monde, dont Paris est la capitale par excellence, parce que la ville blanche la plus fraternelle. » (3)

 

Du "bon côté" du manche

Il faudrait demander à Virginie Despentes si elle n'est pas un peu gênée que sa lettre sur le racisme français soit lue sur France Inter, qui se fait le complice silencieux du largage de l'Afrique et des Africains par De Gaulle entre 1958 et 1962, largage dont la réalité n'a jamais été dénoncée sur les ondes de cette radio d'Etat, dans aucun journal d'information ni aucune de ses émissions, 2000 ans d'histoire ou naguère les fameux Dossiers de Monsieur X pourtant théoriquement friands d'histoires secrètes et croustillantes.

Il faudrait demander à Virginie Despentes ce qui lui permet, à partir d'une arrestation ayant fini en tragédie, celle d'Adama Traoré, d'affirmer que le racisme en serait l'explication, et de mettre à partir de là en accusation, sans craindre l'amalgame, tous les Blancs, d'autant que si l'on en croit une information de Pascal Praud non démentie à cette heure, la mort de cet homme est survenue lors d'une opération effectuée par des gendarmes "issus de la diversité", comme on dit.

Il faudrait demander à Virginie Despentes si elle n'a pas honte de jouer les rebelles alors qu'elle se situe du bon côté du manche, comme France Inter qui diffuse ses tartufferies, Libé ou tant de journaux qui croulent sous les subventions de l'Etat.

Cet Etat qui, par la bouche de Macron à l'instar de tous ses prédécesseurs, tresse en toute occasion des couronnes de lauriers à De Gaulle qui pourtant largua l'Afrique, l'Algérie et surtout leurs populations, au nom, fondamentalement, de critères raciaux.

Il faudrait demander à Virginie Despentes quand elle se décidera à s'assumer comme une bobo nantie du Système aux indignations sélectives, qui ne rend service ni aux Noirs, ni aux Arabo-Berbères, ni aux Blancs, ni à l'Afrique, ni à la France, ni à l'humanité, mais qui jette de l'huile sur le feu de la façon la plus irresponsable et la plus nauséabonde.

Il faudrait demander à Virginie Despentes à quoi elle joue.

 

______________________

Notes :

(1) Extrait de la Constitution de 1946 : "Article 80. - Tous les ressortissants des territoires d'outre-mer ont la qualité de citoyen, au même titre que les nationaux français de la métropole ou des territoires d'outre-mer. Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exercent leurs droits de citoyens. Article 81. - Tous les nationaux français et les ressortissants de l'Union française ont la qualité de citoyen de l'Union française qui leur assure la jouissance des droits et libertés garantis par le préambule de la présente Constitution. Article 82. - Les citoyens qui n'ont pas le statut civil français conservent leur statut personnel tant qu'ils n'y ont pas renoncé. Ce statut ne peut en aucun cas constituer un motif pour refuser ou limiter les droits et libertés attachés à la qualité de citoyen français." Source : https://www.conseil-constitutionnel.fr/les-constitutions-dans-l-histoire/constitution-de-1946-ive-republique

(2) Nous soulignons (cf. note précédente) : "Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exercent leurs droits de citoyens."

(3) Léopold Sédar Senghor, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, p. 5, Puf, 1948.


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51 réactions à cet article    


  • caillou14 rita 9 juin 2020 09:23

    Faute de race, le racisme ne peut exister ?

    Par contre nous rencontrons une multitude de gens capables de HAINE envers des gens de couleurs ?

     smiley


    • caillou14 rita 9 juin 2020 10:56

      @Cadoudal...ça « gaze » pour vous ?


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 10 juin 2020 06:14

      @rita
      une multitude de gens...«  ? »

      Là tu forces un peu le trait ! Non... ?
      Je n’ai pas compris ton «  ? », c’est de l’humour ou de la provoc ?


    • sylvain sylvain 9 juin 2020 10:06

      De même, il faudrait demander à Virginie Despentes comment elle interprète le résultat de 99,72 % de OUI à l’indépendance lors du référendum de juillet 1962 dans cette même Algérie déjà livrée à la terreur du FLN par De Gaulle.


      A vous lire, de gaulle et le FLN, c’était cul et chemise, et ils étaient là pour nuir aux pauvres africains qui voulaient tous être français . C’est aussi caricatural que ceux qui disent que le FLN, c’était les soldats de la liberté et que ceux qui voulaient rester français étaient des collabos .

      Vous pensez vraiment qu’il n’y avait aucune volonté d’indépendance de la part des nations colonisées, et de l’algérie en particulier ? Qu’ils y ont été forcés par des terroristes à la solde de de gaulle ? Parce que c’est ce qui ressort de votre texte


      • sylvain sylvain 9 juin 2020 12:53

        @Cadoudal
        Il semble avéré en effet que les colonies coutaient largement plus qu’elles ne rapportaient vers la fin . Et que l’on pouvait continuer à profiter des ressources naturelles indispensables aux sociétés industrielles d’autre manière : le commerce, la dette, l’ingérence.... .
        Là ou je suis d’accord avec l’auteur, c’est quand il dit que la politique coloniale était, au moment de de gaulle et depuis au moins la fin de la guerre, celle d’une assimilation réelle des populations colonisées, et que de gaulle (et il n’est pas le seul) n’en a pas voulu, esrtimant que les populations musulmanes arabes et française chrétiennes n’étaient pas prêtes à former un pays .
        Honnêtement, je dirais pas qu’il avait tort

        A moins d’une erreur de ma part, le lien que vous donnez pour la citation d’askar lui attribut la phrase « Je m’en fiche de Notre-Dame car je m’en fiche de l’histoire de France »

        et pas celle que vous citez ( qu’elle a pourtant bien tweeté aussi)


      • Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 9 juin 2020 14:25

        @sylvain

        Je ne dis pas, bien évidemment, qu’il n’y avait aucun indépendantiste : je dis que les indépendantistes étaient, selon les cas, de minoritaires à ultra minoritaires, particulièrement en Afrique subsaharienne. Même un homme comme Sékou Touré n’était pas aussi indépendantiste qu’on veut bien le dire, je vous conseille de relire attentivement son fameux discours de Conakry de 1958, souvent cité, rarement lu.

        Concernant l’Algérie ; il est une évidence qu’en définitive, De Gaulle s’est allié au FLN, allié objectif de son projet de largage de l’Algérie ou plutôt de ses populations, puisque De Gaulle continua de profiter du pétrole algérien, conformément à ses accords de partage avec le FLN, accords qui ne furent dénoncés par ce dernier qu’après la mort du Général. Une manne financière qui, s’ajoutant à l’exploitation des anciens territoires d’Afrique également largués, permit à De Gaulle de financer son « miracle » économique des années 1960 et de faire passer son démantèlement de l’ensemble franco-africain pour un coup de génie économique aux yeux des Français. Un mythe qui sert encore aujourd’hui à Zemmour et à bien d’autres, pour faire l’apologie de leur idole.

        J’ai intégré dans l’article de nombreux liens hypertextes, l’Affaire gabonaise, l’effarante Loi 60-525, etc. Je vous conseille de les lire et de méditer à leur lumière le cas algérien, qui est plus complexe, brouillé et piégé que le cas subsaharien. Mais que le cas subsaharien éclaire...

        En outre, si le sujet algérien vous intéresse particulièrement, je vous conseille le livre que j’y ai consacré avec Raphaël Tribeca :

        https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=32931

        Et ici une longue interview très proche de ce dernier livre, qui aborde la question du largage de l’Algérie et des menées machiavéliques et criminelles de De Gaulle à l’époque :

        http://fusionnisme.blogspot.com/2008/06/interview-feuilleton-publie-sur-le-site.html


      • Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 9 juin 2020 14:37

        @Cadoudal

        L’article répond à Virginie Despentes, j’ai donc retenu l’angle racial.

        Comme je l’explique dans mes livres, et vous l’avez d’ailleurs relevé, chez De Gaulle s’ajoutent aux considérations raciales, les considérations civilisationnelles et religieuses, mais aussi, bien entendu, économiques (le « complexe hollandais », « métropolisme » ou « cartiérisme »).

        Je vous copie ci-après la note que je consacre à la question dans un article L’Amor est morte que j’avais écrit en 2010 : 

        En plus d’esquiver le métissage de la France, abandonner l’Empire devait aussi permettre d’investir désormais en France métropolitaine les sommes jusque-là consacrées à l’Empire. Au cours des années 1950, lorsque se posa la question de la décolonisation, beaucoup d’hommes politiques et d’économistes français affirmèrent que les capitaux seraient mieux employés, car plus rentables, en « Corrèze que dans le Zambèze », en France plutôt que sous les tropiques. Davantage de « retour sur investissement », mais aussi plus de bénéfices directs... On appelle cette théorie « complexe hollandais » ou plus communément « cartiérisme », du nom du journaliste de Paris Match, Raymond Cartier, qui s’en fit le zélé promoteur. Or cette théorie apparut d’abord dans la presse anglo-saxonne (The Economist, The Banker) au début des années 1950, puis fut reprise par Raymond Aron à partir de L’Opium des Intellectuels (1954) et relayée l’année suivante par la revue Entreprise et par Les Echos d’Emile Servan-Schreiber (le père de Jean-Jacques…). C’est seulement par la suite, à partir d’août 1956, qu’elle fut vulgarisée par Raymond Cartier dans les colonnes de Paris Match. Les leaders et intellectuels africains dénoncèrent cette ligne économico-politique, sous le nom de « cartiérisme » ou « métropolisme », en s’insurgeant contre ce qu’ils dénonçaient comme une volonté métropolitaine d’abandonner, par égoïsme, l’Afrique au sous-développement. Voir Charles-Robert Ageron, « le Cartiérisme », in Histoire de la France coloniale, p. 475 et sq. Au sujet de « JJSS », fondateur de L’Express, hebdomadaire qui plaida, de façon de plus en plus ouverte et radicale, la cause de la décolonisation – Albert Camus cessa d’y collaborer en 1956 – Jean Lacouture note : « Jean-Jacques Servan-Schreiber, péremptoire et combatif, aux yeux duquel le génie politique prend sa source chez les économistes de Cambridge et s’accomplit chez les politologues de Harvard », in Pierre Mendès France, Ed. Seuil, 1981, p. 197. Du reste, il est notoire que JJSS se rêva « franco-américain »…


      • gnozd gnozd 9 juin 2020 19:46

        @sylvain

        Ne pas oublier qu’en 59, un certain George Pompidou, ancien de chez Rothschild, rentre au Conseil Constitutionnel.
        Mais surtout devient le conseiller occulte de De Gaulle. Et c’est lui qui fait comprendre au Grand Charles qu’il est plus rentable de laisser bosser des entreprises françaises dans le sud algérien que de financer un département grand comme 2 fois la France.

        Pompidou n’apparait pas dans les accords d’Evian, mais c’est pourtant lui qui les organise en sous-main, et qui ensuite met sur orbite Jacques Foccart, l’artisan de la « Françafrique ».

        Il fallait ensuite convaincre le FLN de nous laisser faire nos essais nucléaires dans le sud algérien en attendant que Mururoa soit opérationnel. Donc on les a grassement rémunérés.
        Croyez bien que si la balance financière avait été en faveur de la colonisation, la France y serait restée au moins 10 ou 20 ans de plus, nonobstant le contexte international qui poussait évidemment à la décolonisation...


      • sylvain sylvain 9 juin 2020 20:25

        @Alexandre Gerbi
        j’ai commencé à lire, c’est intéressant mais j’en ai pour un moment


      • gnozd gnozd 9 juin 2020 20:38

        @gnozd

        Waouh, ça faisait longtemps que j’avais pas utilisé « nonobstant » !


      • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 10 juin 2020 06:31

        @sylvain
        Comme mon âge se situe vraisemblablement au dessus de la moyenne ( Hé oui, ce temps arrive à tout le monde...) je vais vous donner une info vérifiable dans les Archives de l’INA !
        Il y avait, jadis, une émission périodique « Dossiers de l’écran » : un long métrage suivi du débat habituel.
        Autour de la table, entre autres, deux anciens de l’OAS et du FLN !
        L’Algérien a admis que le FLN avait organisé un attentat meurtrier, sous faux drapeau, contre des civils, à Oran, pour pousser à la Révolte, la population de l’Oranais qui se satisfaisait de la colonisation...
        Je ne cherche surtout pas à prendre partie, je donne juste l’information.
        PS : en 1977, Oran était une ville vraiment relax contrairement à Alger, la résidence de la Cité U était mixte... beaux immeubles le long de la promenade le de la corniche avec vue sur la mer, parcs, opéra, TERRASSES comme en France smiley.


      • agent ananas agent ananas 10 juin 2020 07:43

        @Alexandre Gerbi
        Que le « cartiérisme » fût initialement promu dans la presse anglo-saxonne ne surprend guère.
        On peut comprendre que les anglo-saxons lorgnaient sans aucun doute sur les richesses naturelles de nos colonies africaines.
        La possession de ces territoires qui paraissait être un handicap à l’époque sont aujourd’hui l’objet d’une lutte féroce entre les USA et la Chine dans ce nouveau partage de l’Afrique où la France et ses multinationales ne jouent qu’un rôle mineur (sans vouloir faire un mauvais jeu de mots).


      • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 9 juin 2020 10:14

        " je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements."

         

        Ben déjà, et d’une c’est conforme à ce que nous dit la constitution dans le couplet 3 de Notre Marseillaise :

        « Quoi ! Des cohortes étrangères

        Feraient la loi dans nos foyers ! »

        D’autre part, et de deux, pour être ministre il faut des capacités au-dessus de la moyenne et parler un Français correct.

        Et de trois, il faut sentir ce que veulent les Français et donc avoir une grande culture de la France et de son histoire et ne pas retenir que la France est essentiellement un pays colonisateur.


        • Garibaldi2 9 juin 2020 14:36

          @Daniel PIGNARD

          ’’Il faudrait apprendre à Virginie Despentes que dans ce pays raciste qu’est la France, sans remonter en deçà du XXe siècle ni dresser un inventaire exhaustif ...’’.

          Il faudrait apprendre à l’auteur à lire et COMPRENDRE ce qui est écrit !

          C’est un fait indiscutable que, en 50 ans, il n’y pas eu un seul homme noir ministre de notre république.

          Quant à vos propos racistes : 

          ’’D’autre part, et de deux, pour être ministre il faut des capacités au-dessus de la moyenne et parler un Français correct.

          Et de trois, il faut sentir ce que veulent les Français et donc avoir une grande culture de la France et de son histoire et ne pas retenir que la France est essentiellement un pays colonisateur.’’


           !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


        • foufouille foufouille 9 juin 2020 14:51

          @Garibaldi2

          vu qu’il fallait faire des grandes écoles et vu l’âge moyen aussi, le niveau d’études de certains, c’est assez normal.


        • Allexandre 9 juin 2020 19:14

          @Daniel PIGNARD

          Votre haine de tout ce qui n’est pas comme vous transpire dans vos écrits.
          Heureusement que vous aimez la France et son Histoire dont je ne suis pas sûr que vous la connussiez. Mais vous comme moi descendons des Noirs africains, pères de l’humanité toute entière.


        • Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 9 juin 2020 19:20

          @Garibaldi2

          Manifestement, vous n’avez pas compris le propos de cet article.

          Je vous suggère de le (re)lire jusqu’à la fin.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2020 19:43

          @Alexandre Gerbi

          Que tout le monde fait le grand écart sur cette question ...


        • Et hop ! Et hop ! 9 juin 2020 21:50

          @Garibaldi2

          Si il n’y a pas de ministres issus des DOM, c’est pas une question de racisme, c’est une question de parisianisme.

          Il faut faire ses études secondaires à l’École alsacienne où tu as les futurs ministres dans ta classe, ensuite sa prépa à H4 ou à Sainte-Geneviève.

          Quand tu fais ta prépa au lycée de Romorantin ou de Pointe-à-Pitre, tu as 0% de chance d’entrer à Norrmale Sup ou à Polytechnique, parceque t’es loi, de centre de pouvoirs et que le recrutement n’est plus démocratique.


        • gnozd gnozd 10 juin 2020 20:28

          @Allexandre

          Ca c’est complètement débile : d’une, on ne sait pas de quelle couleur ils étaient, mais ils devaient surtout ressembler à des singes.
          Et de deux, qu’on soit sortis d’Afrique, d’Asie ou du Pôle Nord, vu le résultat général, on aurait mieux fait d’y rester, parce que franchement, y’a pas de quoi sauter au plafond !


        • ZenZoe ZenZoe 9 juin 2020 10:31

          Bah, Virginie Despentes, fausse rebelle et vraie conformiste au politiquement correct, ne vaut pas un article, ni un commentaire. Je m’arrête donc là.


          • machin 15 juin 2020 07:29

            @ZenZoe

            "Bah, Virginie Despentes, fausse rebelle et vraie conformiste au politiquement correct,"

            ...Et qui écrit des livres qu’il n’est pas indispensable de lire, mais qu’il faut impérativement acheter et absolument exposer négligemment sur la table du salon...

            ...Un peu comme dans la mode d’un autre temps autre les livres du philosophe Guguss BHL dont tout le monde parlait, mais que personne, jamais ne lisait.


            Aujourd’hui elle est la mode comme les trous aux genoux des jeans demain elle encombrera les brocantes poussiéreuses.


          • JC_Lavau JC_Lavau 9 juin 2020 10:34

            Il aurait fallu évoquer Félix Eboué, emporté par la maladie alors qu’il aurait pu apporter encore beaucoup.


            • Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 9 juin 2020 14:28

              @JC_Lavau

              On ne peut pas citer tout le monde, la liste est trop longue.

              Je l’ai d’ailleurs dit ici (« et tant d’autres ») : 

              « Il faudrait demander à Virginie Despentes si tous ces noms lui disent quelque chose, et si elle se souvient de tous les autres, Blaise DiagneGalandou DioufHamani Diori, et tant d’autres qui occupèrent de très hautes fonctions dans ce pays raciste qu’est la France. »


            • Et hop ! Et hop ! 9 juin 2020 21:54

              @Alexandre Gerbi

              Elle devrait plutôt être scandalisée qu’il n’y ait pas 50% de romancières noiresses dans les librairies, que le prix Goncourt ne soit pas attribué à 50% à des noirs.


            • Berkano Othala 9 juin 2020 12:33

              Et Christine Taubira ; et Laura Flessel , certes elles ne sont pas des hommes , mais des femmes noires , et Najat, et Rachida alors , elle a pas beaucoup de mémoire

              la despente , ça descend tout le temps !


              • Et hop ! Et hop ! 9 juin 2020 22:01

                @Berkano Othala

                Rachida est pas vraiment une noire, pas plus que BHL.


              • Jonas Jonas 9 juin 2020 13:23

                «  »En France nous ne sommes pas racistes, mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements.« 

                Jusqu’au début des années 1970, la population de la France métropolitaine était à 98% de race blanche, il est normal qu’il y ait alors eu peu de ministres noirs !

                Virginie Despentes entourée de toute sa clique de bobos gauchistes, idiots utiles des communautaristes racistes africains, dénonce un soi-disant »racisme systémique" de la société française.
                La France a accueilli des millions d’Arabes, de Noirs, d’immigrés ces quarante dernières années, ses élus ont fait construire des milliers de mosquées pour les musulmans, des centaines de milliers de personnes venant du continent africain sont prêtes à mourir chaque année pour atteindre les côtes françaises...et la société française serait raciste ?


                • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 10 juin 2020 06:36

                  @Jonas
                  des centaines de milliers de personnes venant du continent africain sont prêtes à mourir chaque année pour atteindre les côtes françaises...et la société française serait raciste ?

                  Ben quoi, ça prouve qu’il y a aussi des masos en Afrique ! ?


                • Allexandre 10 juin 2020 12:13

                  @Jonas
                  depuis quand les juifs ne sont pas racistes ? Ils l’ont toujours été et l’ont gravé dans le marbre. Ils considèrent les non-juifs comme des goys inférieurs (lire le talmud) et les Noirs sont diabolisés avec la fable de Noé et de Cham. Par ailleurs, ils ne furent pas les derniers à affréter des bateaux négriers en partance pour les Antilles ou l’Amérique du Nord. 

                  Alors, pitié ! évitez d’écrire tout et n’importe quoi sur vos cousins germains (même si les vrais Sémites de confession juive sont très peu nombreux, à peime 10% de la communauté juive.


                • gnozd gnozd 10 juin 2020 20:34

                  @Allexandre

                  Ouais, et les arabes itou : ils prennent généralement les noirs africains pour des cons et ils ont pratiqué la traite négrière du sahel à Zanzibar et l’Océan Indien pendant 10 siècles.


                • alinea alinea 9 juin 2020 13:37

                  Quel plaisir ( enfin ce n’est peut-être pas le bon mot vu le sujet) de voir ici un article d’un auteur non gaulliste tant De Gaulle est redevenu le Père de la Nation qui-nous-manque-tant !

                  Sans compter pour ma part tout ce que j’ai appris dans cet article, alors merci à l’auteur qui redonne à ce site un niveau que j’aimerais atteindre, tout en me redonnant la satisfaction d’y participer, au mien.


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2020 14:06

                    Vernom Subutex ferait bien de se remettre à l’hero ...ça nous ferait des vacances.


                    • pemile pemile 9 juin 2020 14:44

                      @Aita Pea Pea « Vernom Subutex ferait bien de se remettre à l’hero ...ça nous ferait des vacances. »

                      Je viens de lire cette fameuse lettre, pas de quoi non plus en écrire un article smiley

                      Et toutes les références données par l’auteur datent d’avant la naissance de Despentes.


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2020 14:49

                      @pemile

                      Dans les tempêtes de verre d’ eau il est comique quelques fois d’agiter une cuillère.


                    • pemile pemile 9 juin 2020 15:22

                      @Aita Pea Pea « Dans les tempêtes de verre d’ eau il est comique quelques fois d’agiter une cuillère. »

                      Si la tempête de verre d’eau est la lettre de Despentes, la cuillère de l’auteur rate son effet comique ... ou pas smiley


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2020 15:45

                      @pemile

                      J’ai essayé un commentaire de fond sur mon Smartphone...comme d’hab rejeté...trop de texte. Tiens t’en a mon second degré. Au moins t’as pige Vernom Subutex .


                    • pemile pemile 9 juin 2020 15:53

                      @Aita Pea Pea « J’ai essayé un commentaire de fond sur mon Smartphone...comme d’hab rejeté...trop de texte. »

                      Ca, ça m’énerverait grave ! smiley


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 juin 2020 16:34

                      @pemile

                      Et ça m’énerve grave...


                    • Sparker Sparker 9 juin 2020 16:05

                      Et Roger Bambuck tout le monde l’ oublié aussi... Bon c’était sou Mitterand, ça commence à dater...


                      • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 10 juin 2020 06:45

                        @l’auteur

                        Tu n’es pas dans l’air du temps, là !

                        En France-TERRASSES, il faut jouer la carte misérabiliste à tous propos

                        Sinon, le Tarif = volée de bois vert de ci de là...

                        Définition du Larousse :

                        Misérabilisme : « Tendance à insister sur les aspects les plus misérables, pitoyables de la vie sociale... »

                        insister jusqu’à la démesure !


                        • agent ananas agent ananas 10 juin 2020 07:55

                          Peut être on pourrait peut être aussi rappeler à Virginie Despentes qu’aujourd’hui nous avons au gouvernement Laetitia Avia, Gilles Taïeb, Mounir Mahjoubi, Karim Amellal et Cedric O, pour dicter ce que les français peuvent dire et penser et détruire la liberté d’expression chèrement acquise par nos aïeuls ...


                          • damocles damocles 10 juin 2020 22:20

                            @agent ananas

                            Heho ! Vous oubliez la meilleure , la SIBETH ,celle qui nous a tant fait rire avec ses sketches désopilants pendant ces longues soirées de confinement !!!


                          • julius 1ER 10 juin 2020 08:46

                            @l ’auteur,

                            je ne vous connaissais pas aussi c’est sans à priori que j’ai lu votre article puis l’annexe sur l’affaire Gabonaise .... le Gabon que je connais un peu pour y avoir travaillé et séjourné et finalement trouvé assez différent des autres pays africains !

                            effectivement à la lecture de cet article, c’est véritablement une relecture qu’il faut faire de cette histoire française et d’influence française .....disons-nous à partir de 1940 puisque c’est cette date qui fait vaciller le montage de cet empire français assez hétéroclite finalement et dont l’intérêt est à analyser à partir de ce moment !

                            la démonstration que vous faîtes de la perception de De Gaulle visàvis de cet empire dont il hérite en tant que politique est assez édifiante ..... finalement De Gaulle était un bon judeo-chrétien de l’époque en ayant intégré aussi tous les clichés sur les races et les couleurs ce qui va finalement le pousser plus ou moins consciemment à larguer une bonne partie de l’héritage colonial ..... en fait c’est le rapport coût / profit qui s’avère décisif dans les choix qu’il va faire !!!!

                            votre démonstration (que je n’ai pas vérifié sur l’appartenance des hommes politiques ) de l’époque de 1945 à 1958 ) est assez édifiante sur l’assimilation des gens venus hors métropole et leur implication dans la république à des postes importants dans le monde politique ..... on peut dire que le contraste est étonnant avec la période avant 1958 et les décennies suivantes ?????

                            en fait la vraie question qui transparait dans votre récit est :

                            est-ce que les colonies ou ex-colonies et territoires sont -ils un coût ou une bénédiction pour la France ???????

                            à dire vrai en 1940 ou en 1958 il n’aurait pas été facile de trancher et ce qui a décidé du sort de toutes les dominions c’est la guerre qui a ravagé la France car avec le coût de la reconstruction c’est finalement le largage des colonies qui a simplifié le débat, le status de richesse devenant fardeau nonobstant le fait qu’il y avait aussi tout le côté humain avec les mouvements nationalistes qui compliquaient encore plus la problématique !!!

                            alors De Gaulle a-t-il fait les bons choix , ???

                            puisque c’est lui qui a été à la manoeuvre la plupart du temps c’est finalement un vaste problème philosophique !!!!


                            • zygzornifle zygzornifle 10 juin 2020 09:21

                              Arrêtez de nous casser les c...s avec le racisme et demandez déjà a ceux qui nous accusent de nous respecter nous et nos coutumes et a se conduire comme des vrais citoyens ….


                              • Morgane Lafée 10 juin 2020 09:51

                                Article intéressant sur le plan du rappel historique, même si l’organisation des idées aurait peut-être mérité d’être un tout peu plus travaillée. En effet, à certains moments je me suis demandé où vous vouliez en venir. Mais peut-être est-ce parce que je n’ai pas lu la lettre de Virginie Despentes ! J’avoue avoir évité soigneusement de la lire et m’être limitée à des articles qui en parlaient.

                                En tout cas, pour sortir un tout petit peu du sujet mais pour en ajouter une couche sur l’indignation sélective, on n’a pas entendu Virginie Despentes ni aucun « artiste » s’exprimer sur le racisme quand un couturier chinois d’Aubervilliers s’est fait cruellement assassiner en 2018 dans la rue. Un assassinat qui n’est pourtant qu’une manifestation parmi d’autres du racisme et des agressions effroyables que les Asiatiques subissent tous les jours et depuis des années dans certaines de nos banlieues. Mais bon, les agresseurs ne sont pas assez « blancs » pour qu’on s’y intéresse, apparemment.


                                • uleskiserge uleskiserge 10 juin 2020 13:53

                                  Avec le racisme, il n’y a pas de « oui mais... »...


                                  Le racisme existe bel et bien en tant que tel ; il a une histoire. Le racisme en France, Monsieur l’écolo, est vécu comme tel par des millions de nos compatriotes issus de notre « ancien » empire colonial ; racisme qui a pour conséquences des discriminations sans nombre : logement, emploi, droits, intégrité physique...


                                  Et puis aussi, la parole : ce qui sera permis de dire dans les médias à propos de telle ou telle population — Arabe, Africain d’Afrique noire, Musulman ; chez Ruquier des années durant avec Zemmour ; sur France Culture avec Finkielkraut ; chez Charlie Hebdo semaine après semaine : une parole d’une violence et d’une permissivité sans précédent... 


                                  Le racisme de et dans la police n’est que le reflet du racisme de et dans notre société jusqu’au sommet de l’Etat car qui ne dit mot consent... qui laisse dire consent... qui refuse de sanctionner consent...



                                  • yvesduc 11 juin 2020 06:49

                                    Vous faites manifestement exprès de ne pas comprendre. Virginie Despentes ne dénonce pas les non-racistes, mais les racistes…


                                    • BA 15 juin 2020 00:23

                                      Dans l’Antiquité, Rome avait conquis un empire : la carte est ci-dessous.


                                      Pour punir les Romains d’avoir envahi l’Europe et aussi l’Afrique du Nord, des Belges ont vandalisé la statue de Jules César !


                                      Jules César, colonialiste !


                                      Jules César, krapuul !


                                      Les représentations du roi Léopold II ne sont pas les seules à souffrir de la contestation sociale actuelle. La statue de Jules César se trouvant à Velzeke, dans l’entité de Zottegem (Flandre orientale), a été vandalisée, dans la nuit de samedi à dimanche.

                                      La statue de l’empereur romain est assez abîmée. La lance que Jules César tenait dans une main a été arrachée et les auteurs ont écrit le graffiti « krapuul » sur le socle de la statue.

                                      Une enquête a été ouverte pour remettre la main sur les vandales. "Nous allons estimer plus précisément lundi l’ampleur des dégâts et les réparations à effectuer. Celles-ci seront à charge des auteurs", a fait savoir la bourgmestre Jenne De Potter (CD&V).

                                      Un kilomètre plus loin, des statues en marbre situées dans le jardin du cloître Saint-Antoine ont aussi été endommagées, probablement par les mêmes individus.

                                      https://www.rtbf.be/info/societe/detail_une-statue-de-jules-cesar-vandalisee-a-zottegem?id=10521998#


                                      L’empire romain en 118 après Jésus Christ :


                                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain#/media/Fichier:Carte_de_l’Empire_romain_en_118_apr%C3%A8s_J.-C.jpg



                                      • REMY Ronald REMY Ronald 25 octobre 2020 20:26

                                        Excellent.

                                        J’adore cet article.

                                        J’aurais aimé être capable de l’écrire.

                                        Félicitations.

                                        Et merci.

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