Un Exécutif en roue libre ?
Un Gouvernement qui méprise sa police commence à rédiger l’acte de décès de l’Etat de droit. La politique actuelle, très inspirée des choix Démocrates aux Etats-Unis, a de quoi inquiéter. Dimanche soir, Emmanuel Macron va distribuer ses sucreries résilientes et sûrement mettre fin à la rumeur de sa démission.
Un mauvais casting au sommet du pouvoir
Louis XVI aurait été un excellent roi s’il avait régné en des temps plus calmes et apaisés. Face aux déchirures d’une société qui se transformait de fond en comble, il n’a pas su prendre les bonnes décisions et notamment accompagner le changement pour en faire un atout dans la modernisation de la Monarchie. Il est vrai, une noblesse accrochée à ses privilèges a tout fait pour empêcher le roi de remettre en cause le système de l’intérieur. Il est vrai aussi, Louis XVI n’avait pas la carrure pour prendre en main son destin et celui du pays. Il est une chose que le roi avait de profondément ancrée en lui, cette chose était la détestation de la violence. Jamais, Louis XVI n’aurait agi contre son peuple. Il n’a pas su comprendre les aspirations aux changements et le vent de l’histoire l’a emporté.
Il est difficile ne pas faire un parallèle entre la situation actuelle et celle d’hier. La crise sanitaire a mis en lumière l’extraordinaire inadéquation du président et de son Gouvernement avec les besoins du pays. En d’autres temps, Emmanuel Macron aurait sans doute été un président sympathique avec lequel on serait allé au théâtre, comme en ce début du mois de mars 2020. Aujourd’hui, il est un président affaibli et pouvant être perçu comme dangereux pour le pays. Depuis le début de la crise, les enchaînements de mauvaises décisions, de déclarations contradictoires et parfois incohérentes ont profondément altérés la confiance que pouvait avoir une grande partie des Français vis-à-vis de leur président et de leur Gouvernement.
La situation est si délabrée que l’on se demande même si dans les couloirs du pouvoir, ne trainerait pas une forme de détestation du peuple, des Français, du pays et de son histoire.
Le sacrifice de la police dans le bûcher des amalgames
D’une façon surprenante, le ministre de l’intérieur a déclaré haut et fort sa défiance vis-à-vis de la police qui serait violente et un peu raciste. Il faudrait interdire des techniques d’immobilisation des individus, développer l’usage du pistolet électrique et pourquoi pas, demain, interdire la possession d’armes à feu. Le ministre n’a pas hésité à envisager de mettre genou à terre pour demander le pardon de ceux qui ont été « offensés » par les policiers.
Jamais le pouvoir exécutif n’avait à ce point marqué une telle défiance envers sa police. Ces déclarations sont dangereuses pour la stabilité du pays et son unité. Il y a des pervers, des racistes, des bandits dans la police ? Oui, certainement, comme il y en a dans toutes les professions. Ces éléments déviants sont-ils majoritaires ? Sûrement pas, car si cela était le cas, nous serions dans une situation proche de celle des Etats-Unis ou chaque jour des américains, et pas que des noirs américains, tombent sous les balles de la police américaine. Imaginez que la police française tue 200 personnes par balle chaque année. Vous auriez alors en France une situation annuelle similaire à la situation américaine en proportion de morts par rapport à la population du pays. Incontestablement, faire une analogie entre les comportements de la police américaine et ceux de la police française est une erreur ou une manipulation. Faut-il être particulièrement sévère en cas de dérapage de la police ? La réponse est oui car cette sévérité est la contrepartie de la violence légitime que possède la police. La sévérité doit être exemplaire car cette violence légitime, ce droit d’être violent et donc d’attenter à des libertés, ne peut être utilisé que pour réprimer des crimes et délits.
Il n’est pas raisonnable de jeter l’opprobre sur toute une profession au motif que quelques individus se révèlent déviants. Que cherche le Gouvernement ? S’agit-il de démobiliser, de démoraliser et d’écœurer des policiers déjà bien meurtris ? Des esprits simples, nourris aux slogans faciles, crieront « mort au flic » car dans leur représentation mentale, les flics sont ceux qui entravent les libertés et sont aux ordres d'un pouvoir inique. Ces représentations caricaturales de la police oublient que dans un pays sans police, il n’y a plus de sureté (article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen) et que seule règne la loi du plus fort. Le plus souvent, ce plus fort est armé jusqu’aux dents et se moque de la liberté des autres. La police, dans un Etat démocratique, est garante de l’Etat de droit, ce fameux Etat de droit qui incite bon nombre de migrants à venir en France et à quitter des Etats de non droits où il n’y a plus de police mais des milices aux ordres des plus forts.
Les propos du ministre de l’intérieur sont d’autant plus choquants que les policiers exercent leur activité dans des conditions matérielles, humaines et financières indignes d’un Etat moderne respectueux de ses agents et de ses citoyens. Des heures supplémentaires jamais payées, des conditions matérielles de travail indignes et maintenant la déconsidération de leur ministre. Les propos de M. Castaner sont donc honteux.
Un président du chaos bientôt à la télé
Cette diabolisation de la police est mise en parallèle avec des décisions étonnantes : des rassemblements normalement interdits mais tolérés en raison de l’émotion qui serait plus forte que la loi, des prisons vidées pour des motifs sans fondements (encore que le refus de tout traitement possible du Covid-19 soit un bon prétexte pour avaliser ces mesures) et des accusations de violences policières dont l’analyse des faits montre qu’il n’y a pas eu de réelle violence et encore moins d’attitude raciste, du moins en France.
Un étrange parallélisme se fait entre les mesures du Gouvernement et celles édictées par les Démocrates aux Etats-Unis : interdiction de l’hydroxychloroquine, ouverture des prisons, genou à terre etc… Cette parenté de politique a de quoi inquiéter car aux Etats-Unis, la perspective de la présidentielle ouvre la porte à toutes les récupérations, toutes les démagogies et pas seulement du côté Trump. La démagogie semble aussi se développer dans notre pays.
Le président va s’adresser à la Nation dimanche soir. Nous allons assister à de la démagogie de haut vol. Nous allons entendre une énième version de la tolérance zéro vis-à-vis du racisme (et c’est vrai que le racisme doit être combattu), nous allons entendre la résilience du président, nous allons entendre un homme qui est persuadé d’avoir tout bien fait, nous allons entendre un président qui va rattraper son ministre de l’intérieur, nous allons assister à un déballage de sucreries, de guimauves et de pâtes de fruits.
Le président est audacieux. Il veut nous faire croire qu’il n’a pas lu la Constitution et qu’il ne sait pas qu’il est le président donc le chef. Il peut laisser se répandre les rumeurs sur son mécontentement vis-à-vis de son ministre de la santé, de son premier ministre… En fait, tout cela est du spectacle. Le président essaye de se faire passer pour une victime pour mieux attendrir les Français. Peu de gens tomberont dans un piège aussi éculé. Le président a tout validé et a été d’accord avec toutes les décisions de ses ministres. C’est comme ça, c’est la Vème République.
Olivier Veran qui s’était précipité pour organiser l’interdiction de l’hydroxychloroquine, sitôt l’étude du Lancet publié, n’a rien fait, sitôt l’étude reniée par trois de ses auteurs et dépubliée par The Lancet. A ceux qui lui demandaient son sentiment sur les critiques dirigées contre l’étude du Lancet, il a répondu que ces polémiques (c’est-à-dire le dévoilement de l’arnaque de cette étude) lui passaient, très loin au-dessus de la tête. On veut bien le croire : quand on est en dessous de tout, tout vous passe aisément au-dessus de la tête ! On aimerait même croire qu’il en est de même pour le président de la République, que ce dernier est en dessous de tout, mais un doute est là, la confiance n’est plus. Il y a comme une crainte de suspecter le président de vouloir plonger le pays dans le désordre. Que ne ferait-on pas pour garder le pouvoir et se faire de nouveau élire en 2022. Cette crainte, qui se fortifie chaque jour d’avantage à mesure que le Gouvernement adopte des mesures contestables, fait adorer cette rumeur d’une démission du président. Une démission pour remettre les pendules à l’heure et briser la défiance entre le peuple et son président. Pour une fois, la rumeur est belle mais il est à craindre qu’elle ne soit qu’un ballon lâché dans l’opinion pour enregistrer ses cris de joie ou de terreur, et peut-être, l’endormir dans le rêve d’une démission du président.
Pour chasser le marasme, et mesurer encore une fois les hautes qualités morales et intellectuelles de ceux qui « nous dirigent », admirons la flamboyance de la garde des sceaux réagissant à l’accusation de viol impliquant Gérald Darmanin : « au demeurant, Gérald Darmanin est un excellent ministre du Budget ». Comme le disait un internaute anonyme, c’est vrai « Emile Louis était au demeurant un excellent conducteur de bus. » Le pays s’avance dans le chaos mais le tragique a parfois des humours glaçants …
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