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Procès et Miroirs, thèse soutenue le 27 juin 1996

C'était il y a 24 ans, je soutenais un doctorat de philosophie à Poitiers. Cette thèse est restée ignorée des professionnels de la philosophie et du grand public. J'en donne un court extrait. Je me demande même comment j'ai pu écrire un tel texte, aussi fulgurant que dissonant. 

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1.3 La métaphysique de la Lumière : Sohravardî et Sadrâ Shîrâzî

Le “livre de la sagesse orientale”, du penseur islamique du 12ème siècle Sohravardî, est l’un des ouvrages permettant de comprendre les réalités de la métaphysique transcendantale. Cet ouvrage a été traduit par Henri Corbin, et on souligne l’intérêt de l’édition, proposée par Christian Jamblet, dans laquelle figurent également les commentaires de ce livre par Qotboddîn Shîrâzî (13ème siècle) ainsi que de Mollâ Sadrâ Shîrâzî (17ème siècle) qui opéra une révolution en matière de philosophie en élaborant une métaphysique de l’exister (voir section III, chap. 4). Sohravardî raconte comment cet ouvrage lui fut délivré par une illumination qui le mit en liaison avec les “entités cognitives” du métamonde spirituel ; aussi, les considérations sur les Formes et les Lumières représentent des énoncés sur des réalités innacessibles à l’individu terrestre (à la conscience mondaine), mais qui ne sont pas sans rapport avec l’existence étant donné que les rapports entre Formes et Lumières sont analogues au rapport entre âme substancielle et esprit. La différence réside dans le point de vue d’observation qui est celui d’une conscience placée à l’intérieur du métamonde, et non pas d’une conscience face au monde comme dans la phénoménologie de Husserl, ou bien d’un individu ancré dans le Dasein comme chez Heidegger.

De part sa densité et son coté ésotérique, le “livre de la sagesse orientale” paraît difficile d’accès, et traite par ailleurs de nombreux sujets relatifs à l’ascèse de l’individu, la destinée des âmes, les intelligences angéliques ; aussi, dans l’objectif de construction d’une métaphysique spéculative, il est nécessaire de discuter les thèmes où une description de processus métaphysiques fait sens et permet d’éclairer notre propos.

La description de Sohravardî décrit ainsi des réalités découplées du procès démiurgique au cours duquel la création s’effectue en principe, et expose le lien entre Forme et Lumière lorsque ces Formes, “stabilisées par la troisième puissance”, sont dites subsistantes par l’Ipséité divine, et se trouvent dans un “état d’équilibre” au sein des stratifications qui se différencient dans le “monde des Formes” irradié par le “monde de Lumière”. Par ailleurs, étant Formes ou Idées, ces entités peuvent être effectrices, mais pas de la même manière que les Formes reliées aux êtres soumis à l’existence temporelle. Cette remarque est nécessaire car de là résultent les confusions du passé exposées dans les doctrines émanatistes et/ou néoplatoniciennes, et que l’on retrouve notamment chez Leibniz avec le réglage des monades. D’ailleurs, Sohravardî lui même n’échappe pas à ce type de confusion, en considérant les Anges comme théurges de la création de la même manière qu’Avicenne.

Nous pouvons dès lors “entrer” dans la “métaphysique” de la Lumière”, et en premier lieu, situer le Un au-delà des Formes et des Archétypes, et qui se désigne comme Lumière des Lumières : “Cette Lumière des Lumières est celle qui se suffit absolument à soi-même puisqu’ au-delà d’elle même il n’y a rien” (Sohravardi, LSO, p. 112). “La Lumière des Lumières est une et unique, son essence n’est soumise à aucune condition, tout ce qui est autre qu’elle est sous sa dépendance. Puisqu’elle n’est soumise à aucune condition et puisqu’elle n’a pas de contraire, il n’est donc rien qui puisse empêcher son être. Elle est donc subsistante et éternelle” (p. 113). “En outre, aucune qualification n’adhère à la Lumière des Lumières, que ce soit une qualité lumineuse ou une qualité ténébreuse ; il n’est pas possible, d’aucune manière que ce soit, qu’elle possède un attribut.” (p. 113).“Ainsi, il se trouve établi que la Lumière des Lumières est séparée de tout ce qui est autre qu’elle même. Rien ne peut lui être annexé.” (p. 115).

La Lumière des Lumières apparaît donc comme le Un ineffable et comme l’Absolu inconditionné tel qu’il est désigné entre autres dans les écrits bouddhiques, ou plotiniens ; de plus, elle n’a pas de contraire, et se situe en dehors des puissances démiurgiques immanentes (effectricités), et des puissances transcendantes (décrites différemment par Hegel et Schelling), et a forciori, en dehors du matérialisme historique temporel ; si elle n’a pas de contraire, c’est qu’elle contient peut être les contraires et que l’Absolu est une coïncidentia oppositorum comme l’affirme Nicolas de Cues, car, en contenant l’unité des contraires, elle ne peut être soumise à la contradiction en tant qu’Unitolatilité. La Lumière des Lumières est donc l’Absolu absolument transcendant, sans qualification, sans attribut ; elle est transcendante par rapport à la série des êtres, et donc, elle semblerait produire l’être par une irruption, un débordement. Mais si elle ne faisait que déborder en totalité sans Raison comme une pure Volonté, elle se fragmenterait dans le divers et se dissocierait d’elle même en perdant son Ipséité transcendante, aussi, la Lumière des Lumière peut aussi se désigner comme celle qui ne veut pas être, et rester au-delà de l’Être. (peut être que Dieu a ses Raisons que la raison ne connait pas). Comme le dit Fludd, cette Lumière est aussi Nolonté. Les kabbalistes définissent également une réalité transcendante comme Ain (négation) Soph (illimité) Aur (Lumière) ; cette Lumière désignée comme Ain Soph Aur reste en retrait de la création, mais déborde cependant au niveau de Kether, la première séphire qui correspond aux Séraphins, l’ordre le plus élevé dans la hiérarchie des Intelligences angéliques, lesquelles sont des Lumières dérivées de la Première Lumière ainsi que l’expose Sohravardî.

La Lumière des Lumières se pose donc en Seigneur de l’Être, et donc, il faut comprendre et exposer comment cette Lumière se déverse dans les êtres et se pose en effectivité en rencontrant la substance et en s’unissant aux Formes substancielles qu’elle essencialise. Rien ne dit cependant qu’elle se déverse, et il se peut que ce soit la substance qui vienne au contact de la Lumière (hypothèse de l’induction), tout en ne rendant pas totalement inexact le fait de considérer un déversement de la Lumière en admettant une réciprocité substance-Lumière.

La mise à jour des processus mis en jeu n’est pas une chose aisée en raison des confusions dues à la nécessité de développer un raisonnement ontologique qui tend à figer la réalité dans un rationalisme métaphysique, et la nature mobile des choses qui apparaît sous un angle incertain. La métaphysique est non seulement face à l’obstacle du langage, comme l’a dit Heidegger, mais aussi face à l’obstacle de la saisie d’une réalité extramondaine dont les contours sont loin d’être aussi évidents que ceux de l’objectivité. Cette difficulté s’est imposée à nous lorsque nous avons posé l’hypothèse du double aspect de l’Autoconstituant. Le jeu des Lumières et des Formes est réel, mais ne s’expose pas en figeant abstraitement la réalité, et en séparant onto-logiquement le monde des Formes et le monde de Lumière.

Il faut donc concevoir le processus par lequel les Lumières se propagent au sein du métamonde substanciel pour établir des jonctions qui, de proche en proche, vont pouvoir parvenir aux Formes subsistantes stabilisées, et également aux Formes (parfois non stabilisées) reliées aux êtres soumis à l’existence temporelle. Il est donc nécessaire qu’il y ait une “effusion d’Être”, c’est-à-dire une effusion de Lumière que décrit Sohravardî dans les livres I puis II et en premier lieu : “A son tour, la Lumière se divise en Lumière qui est une qualité pour un autre que soi : et c’est le cas de la Lumière advenante et en une Lumière qui n’est point une qualité pour un autre que soi : c’est alors la Lumière immatérielle, la Lumière pure”. (Livre premier, sur la lumière et son essence, p.98). “Que la Lumière immatérielle ne peut être l’objet d’une indication sensible” (p. 101). La Lumière pure est donc une Lumière nouménale, ce qui n’est guère surprenant ; quant à son immatérialité, cela semble signifier que les Lumières immatérielles sont distinctes de la substance (et non pas de la matière au sens où on l’entend avec l’atomisme). Il y a donc depuis chaque Lumière, une Lumière qui reste en soi, et une Lumière qui émane vers autre chose, ce qui signifie que la Lumière est à la fois confinée, mais constitue un foyer en se dédoublant en Lumière advenante pour jouer le rôle de Lumière pour autre chose. Il s’en suit alors des émanations successives où les Lumières se dédoublent, ce qui produit une séparation entre une “Lumière qui pourrait regarder” et une “Lumière qui pourrait être regardée” ; quels arguments permettent d’établir cette proposition ?

Cette séparation n’est pas une fragmentation, car il est dit par ailleurs que les Lumières ne sont susceptibles ni d’union ni de séparation, et donc, si les Lumières ne sont ni l’une ni l’autre, c’est qu’elles sont les deux à la fois (processus vibratoire d’union et de désunion), et que la Lumière est un processus vibratoire descriptible en liaison avec la complémentarité transcendantale que nous avons également introduit avec un sens différent (dans un sens ontologique) pour unir la Forme et le Un éternel via l’Archétype. Si telle est la propriété de la Lumière, alors, la Lumière-en-soi se scinde en Lumière advenante, laquelle ne voulant se séparer, désire se réunir à la Lumière-en-soi qui la repouse à son tour. On pourrait donc déduire que l’une regarde ce qui émane d’elle-même, et que cette Lumière possède l’attribut d’une Conscience, sans qu’il y ait pour autant une intentionnalité au sens husserlien du terme. Ainsi, la contradiction d’une Lumière non unie et non séparée peut être résolue, et c’est cette solution à laquelle fait allusion Sohravardî en précisant dans un autre extrait une Lumière regardée et une Lumière regardante.

La Lumière transcendante est donc un processus métaphysique (voire supraphysique) que l’on discute dans le cadre de notre réflexion de la manière suivante. On peut décomposer cette Lumière en un processus orienté depuis la Lumière vers la substance, et un processus orienté depuis la substance vers la Lumière, sans pour autant préjuger que la substance puisse être le lieu d’origine. Aussi, on en reste à des considérations topologiques, et on retient le dédoublement de la Lumière grâce à un processus que l’on qualifie de positif et un autre négatif. Par le positif, la Lumière abonde et se déverse, par le négatif, la Lumière se rétracte et laisse place au Néant substanciel. Ce double processus numineux est fondamental, car il permettra d’envisager le raccordement entre la Lumière et la Forme substancielle selon une résonance ; aussi, ce double processus numineux permet de concevoir de manière consistante et cohérente le raccordement avec la double effectricité des Formes substancielles (actives et passives).

La liaison Archétype-Forme est une description ontologique mettant en conjonction deux types de réalité distinctes mais pouvant être con-jointes ; aussi, la dualité Lumière-en-soi/Lumière-pour-un-autre pourrait constituer un substrat numineux qui soit la contrepartie réelle transcendantale associée à l’abstraction spéculative énoncant la complémentarité transcendantale de l’Archétype. La lumière-en-soi constitue alors l’aspect éternel de la face Archétype, la lumière ad-venante, l’aspect genèse de la face Forme, et par voie de conséquence, le processus de dédoublement de la Lumière, l’interface réunissant les deux, étant entendu que cette interface peut être effective, et dans le cas contraire, la Lumière advenante se rétracte-en-Soi, et n’atteint pas la substance (thèse du chaos substanciel dans le cas d’une substance déterminée).

 Cependant, une difficulté se dessine ; en effet, l’immatérialité de la Lumière en soi laisserait penser que la Lumière advenante ne serait pas pure, or, la Lumière advenante est décrite dans d’autres contextes comme ce qui relie les Lumières archangéliques, qui sont posées comme immatérielles et pures, d’où une contradiction dérivée qui devrait être résolue en posant que les Lumières se dédoublent selon leur degré de vibration, et donc, se substancialisent de proche en proche. La notion de Lumière pure est problématique, notamment si l’on veut que la Lumière entretienne un rapport avec la Forme. Cette difficulté n’a pas échappé à Sadrâ Shîrâzî qui dans son commentaire considère que dès la première Lumière, il y a détermination, et que cela implique qu’il y ait un mélange, au moins logique, de la Lumière primordiale avec les Ténèbres, ce qui se comprend aisément car s’il n’y avait pas mélange, les Lumières archangéliques pures ne pourraient être distinguées de la Lumière des Lumières : “C’est pourquoi la Lumière pure c’est le Nécessaire, rien d’autre, de même qu’il est l’Être pur. Tout ce qui est autre que lui ne peut être exempt d’un mélange de non-être et de Ténèbre, d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce que dans l’ordre de la considération logique, même si expérimentalement on ne peut la décomposer en Lumière et Ténèbre car cette vérification déborde le point de vue simplement logique.” (Sadrâ Shirâzî in : Sohravardî, p. 447). Les Ténèbres jouent un rôle différenciant, et cette proposition est loin d’être un point de détail.

Cette remarque effectuée, examinons de quelle manière Sohravardî expose le rapport des Lumières selon un ordre hiérarchique, en posant qu’il n’y a pas de voile entre les Lumières et que la Lumière supérieure diffuse sur l’inférieure qui en retour la contemple, d’où un subtil jeu de Miroirs qui constituent autant de multiplications de la Lumière primordiale : “Les Lumières archangéliques réfléchissent la Lumière les unes sur les autres, si bien que chaque Lumière supérieure illumine sur ce qui est inférieur à elle en degré, et que chaque Lumière inférieure reçoit l’irradiation de la Lumière des Lumières par ce qui lui est supérieur en degré” (p. 135). Avec l’aide d’un schéma (p. 136), Sohravardî énonce que les Lumières reçoivent de proche en proche la Lumière primordiale par l‘intermédiaire des Lumières supérieures ; puis développe un discours rationnel selon lequel la Lumière seconde reçoit deux fois la Lumière primordiale, une fois directement et une fois de manière dérivée, la Lumière troisième reçoit quatre fois, la Lumière quatrième reçoit huit fois et ainsi de suite. On peut se demander s’il s’agit là d’une réalité révélée, ou bien d’une tentative de rationalisation sur les Lumières effectuée avec la même intention que Platon, dont le démiurge compose l’âme avec deux substances découpées en intervalles dotés de proportions (double, triple, octuple etc...) dont on ne sait d’où elles émergent. L’idée proposée par Sohravardî paraît séduisante, et on peut y voir l’oeuvre de “l’Ange pythagoricien”.

La description proposée par Sohravardî apparaît sous un angle complémentaire de celle de Platon, étant donné que si pour Platon les Idées sont des modèles préétablis, ici, les Lumières sont prises dans un jeu dynamique et donc, on a affaire à une ontologie de la Lumière qui constitue un pas en avant par rapport à Platon et Aristote, et par la même occasion, un pas en arrière vers l’Être oublié, un pas en arrière vers Pythagore. La différence est fondamentale car Platon place l’ontologie rationnelle dans la substance de l’âme qui est découpée (à la Pythagore) selon des proportions numériques, tandis que Sohravardî effectue ce découpage au sein de la Lumière et donc, il s’agit là d’une ontologie de la Lumière qu’il faut interpréter comme il se doit, c’est-à-dire conformément à ce qu’avait signifié Pythagore, énonciateur de la musique des sphères. Peut importe si l’ordre décrit par Sohravardî est l’ordre des puissances de 2, et si cet ordre est exact ou non, car le sens précis se révèle si l’on prend en compte la vibration de la Lumière ; ainsi, la nature nouménale de la numération suivant des Nombres peut être interprété comme rapport entre fréquences d’une Lumière qui n’est pas la lumière physique, laquelle fait l’objet d’une nombration et non d’une numération nouménale.

Au sein du mont Oubli, Heidegger avait semble-t-il négligé Pythagore en accentuant le pas en arrière vers Parménide, Anaximandre et Héraclite, d’où une constatation : “La musique est presque entièrement absente des considérations de Heidegger” (Steiner, 1987, p. 170). Heidegger pose l’existence d’une vérité numineuse du langage chez Anaximandre, Parménide, et Héraclite tout en étant moins prudent qu’Ulysse. Cela dit, Heidegger reste un philosophe occidental majeur ; la thèse de l’oubli de l’Être est fondamentale et constitue une mise au point incontournable pour envisager actuellement une reconstruction de la métaphysique. Ainsi, dans la perspective de l’oubli de l’Être, nous prenons conscience à travers Sohravardî d’une descente du Nombre pythagoricien dans l’occident, avec une première étape avec Platon qui mis le Nombre dans la substance de l’âme, puis avec Aristote qui posa le nombre comme nombration du temps objectif, et enfin le développement des mathématiques et des sciences physiques qui nombrent également la réalité objective avec cependant, la découverte importante des rapports rationnels entre objectivités (relationnisme et positivisme). Ainsi, par certains côtés, les métaphysiciens de l’Islam sont impliqués dans le pas en arrière nécessaire pour revenir à l’oubli de l’Être et prendre à nouveau racine dans une histoire vieille de plusieurs millénaires.

Le schéma est donc mis en place, et les Lumières procèdent les unes à partir des autres depuis la Lumière des Lumières (l’Ain Soph Aur), ce qui permet de composer un ordre longitudinal selon les degrés hiérarchiques. A cet ordre s’ajoute un ordre latitudinal (à rapprocher avec la thèse médiévale des Universaux) ce qui a pour effet de multiplier à nouveau les Lumières, d’où un schéma arborescent qui n’est pas sans rappeler l’arbre de Porphyre qui n’est pas désséché mais vit au rythme des Lumières. En effet, ce schéma n’est pas seulement ontologique car la procession-émanation des Lumières est impliquée (selon Sohravardî) dans une activité théurgique si bien que par dédoublement des Lumières, la Lumière des Lumières entre en liaison avec le monde créé ; les Lumières archangéliques participent activement au dynamisme créateur universel, et finissent, (selon la thèse émanatiste plotinienne) par générer les Archétypes numineux des âmes humaines ; elles devraient également participer aux différentes espèces et corps naturels. Cependant, il n’en n’est pas ainsi pour Sohravardî, et la Lumière ne peut pas descendre pas dans la substance et dans les corps (associés au ténèbres), tandis que l’âme intellective humaine peut s’élever afin de recevoir l’irradiation des Intelligences angéliques. D’une certaine manière, nous sommes entre la révélation prophétique et le néoplatonisme, en un point d’équilibre qui tente de synthétiser les deux courants tout en n’échappant point au syncrétisme inhérent à la tentative de conciliation entre la philosophie, voie des Gentils, et la théologie, voie des Prophètes.

Ce schéma qui n’est pas exempt de manichéisme a été revisité par le commentateur Sadrâ Shîrâzî : “Comment se pourrait-il que l’admirable structure, les merveilles et les beautés que représente le monde corporel engagé dans les Ténèbres dépassent ce qui existe dans le monde spirituel alors que le monde corporel et toutes les relations qu’il présente sont l’ombre de celles qui existent dans le monde spirituel, sont les figures qui les reproduisent ? Celles-là sont les réalités de Lumière primordiales, celles-ci sont des dérivations qui en découlent ; elles sont des icônes et des théurgies” (p. 546). Cette citation indique, avec des argumentations supplémentaires, que le règne des entités corporelles, bien qu’inférieur en dignité aux Lumières archangéliques, se trouve en correspondance avec ces Lumières, et donc, cela suppose que la Lumière puisse descendre pour régner dans chaque être. Ainsi, l’ordre des formes sensibles et corporelles ne se déduit pas directement du procès théurgique des Lumières ; Sadra Shîrâzî admet une diversification des Lumières issues de la neuvième sphère, et par dérivation, de pose la Forme comme gardienne de ce qui existe dans le domaine de la génération, tout en adjoignant une Lumière régente de la Forme, ce qui correspond à la dualité entre la Forme et son Autoconstituant ou Archétype, lequel est posé comme universel non pas logique mais réel (nous ne sommes pas loin de la Raison séminale énoncée par saint Augustin).

La citation suivante précise la notion de Lumière régente : “C’est cette Forme qui est la gardienne de ce qui existe dans le monde de la génération. C’est pourquoi il est pour chaque espèce corporelle une substance immatérielle à l’état de Lumière substistant par soi-même. Elle en est la gardienne, la régente et en prend soin. Elle est l’universel de cette espèce. Mais par cet universel, on ne pense nullement à l’universel dont il est question en logique” (Sadrâ Shîrâzî, p. 548). Sadrâ Shîrâzî pense ainsi les deux régions ontologiques que sont la nature et l’esprit humain. La première citation introduisait une distinction de dignité (sans contenu manichéiste) entre le monde corporel et le monde spirituel ; cette distinction correspond à un certain degré d’intensité dans l’acte d’exister, avec au sommet, l’homme dont l’âme entre en conjonction avec l’Esprit-Saint lié à la vibration de la Lumière archangélique. Du côté nature, la Lumière est également présente, mais celle-ci correspond à un degré d’exister moins intense. La Lumière spécifie alors un “universel réel et effectif” qui rend permanente la Forme d’une espèce quelle qu’elle soit, et cette Lumière est concrète et non pas uniquement l’abstraction ontologique ( un universel médiéval) induite à partir d’une perception suprasensible de cette Lumière par l’esprit humain. Ainsi, se trouve restauré et complété le substantialisme aristotélicien qui semble malmené par un Sohravardî focalisé sur une métaphysique des Lumières à tendance manichéiste : ces Lumières luiraient sur les Ténèbres de la nature, tandis que la Forme effectrice semblerait être le cadavre onto-logique de l’Ange des espèces, à l’image d’un fruit sur un arbre de Porphyre désséché dans la région nature. Sadrâ Shîrâzî corrige cette conception si bien que la Lumière régente dans la Forme correspond à ce qu’Aristote désignait comme substance immatérielle, tout en pensant le mélange en énonçant la Forme comme substance mélangée. La Lumière régente prise abstraitement désigne la quiddité (terme onto-logique idéel) ; le lieu où règne cette Lumière (terme concret idéel) est un support substanciel (terme réal) .

Le thème du rapport entre Forme et Lumière est bien l’axe fondamental de la métaphysique de la Lumière autour duquel gravitent Sohravardî et ses commentateurs. Autour de cet axe se dévoilent toutes les difficultés spéculatives liées à l’exposition du réel universel. Sohravardî spécule sur le Procès théurgique des Lumières et décrit certaines Formes comme résidus (voire accidents) du procès matériel : “Les Formes en suspens ne sont pas les Idées de Platon, car les Idées de Platon ont la nature de la Lumière et sont fixes, tandis que parmi ces Images en suspens, il en est de ténébreuses et il en est qui sont lumineuses ; celles-ci pour les bienheureux, à la façon dont on se réjouit d’une jeune et beau visage, et celles-là pour les réprouvés, visions horrifiantes. Et comme ces citadelles en suspens ne sont pas immanentes à des miroirs ou à autres choses et qu’elles n’ont pas de substrat, il est possible qu’elles aient un lieu d’apparition en ce monde sensible” (p. 214). Cette citation indique que parmi les Formes en suspens, qui sont des Formes subsistantes sans l’acte (et la puissance) d’exister, certaines sont numineuses et donc réfléchissent la Lumière tandis que d’autres sont ténébreuses et ne réfléchissent que peu la Lumière. Notons enfin que la thèse d’un Miroir face à la Forme (ou d’une Forme qui se “cale” face à un et/ou son Miroir) se dessine ici, mais les Formes en suspens n’ont pas de substrat ni de consistance ; aussi, il faudra d’autres arguments pour assoir cette thèse

 

1.4 La Lumière discutée en rapport avec la thèse du substancialisme transcendantal

Au terme de cette étude, nous pouvons extraire certains des éléments que nous recherchons sur les processus métaphysiques mettant en relation le monde des Formes et le monde des Lumières, avec en premier lieu des remarques importantes.

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La Lumière des Lumières se pose en Seigneur de l’Être, et donc, il faut comprendre et exposer comment cette Lumière se déverse dans les êtres et se pose en effectivité en rencontrant la substance et en s’unissant aux Formes substancielles qu’elle essencialise. Rien ne dit cependant qu’elle se déverse, et il se peut que ce soit la substance qui vienne au contact de la Lumière (hypothèse de l’induction), tout en ne rendant pas totalement inexact le fait de considérer un déversement de la Lumière en admettant une réciprocité substance-Lumière. Cette notion de réciprocité substance-transcendance (immanence-transcendance) s’avère fondamentale car elle permettrait de concilier un double aspect, où la Forme immanente tend vers la Lumière, et inversement où la Lumière tend vers la Forme ; cette conciliation maintient la dissymétrie (entre efficience et finalité) qui s’exprime notamment par le rôle du Transcendant qui révèle aux êtres leur Cause finale. Enfin, la réciprocité est corrélée avec la thèse du double aspect éternité-genèse conférée à l’Autoconstituant ; et ici encore, la dissymétrie s’exprime, mais selon le Temps, et par la distinction ontologique entre permanence et éternité ; cette distinction (formulée avec la notion de perpétuité) est débattue remarquablement dans la question X de la première partie de la somme théologique de saint Thomas ; ainsi, la perpétuité est ce qui unit le temps et l’éternité, tandis que nous désignons par Autoconstituant ce qui unit la genèse immanente de la Forme, et la transcendance du Un ; et qu’enfin, en termes heideggériens, l’Être unit l’étant à l’Un et s’il y a de l’Être dans l’étant, c’est que l’étant s’unit transtemporellement au Un-Éternel par la médiation métatemporelle de la permanence (perpétuité). La permamence-perpétuité est donc une notion qui exprime bien la réciprocité immanence-transcendance, en explicitant l’union de ce qui est genèse avec l’Éternel ; et qui exprime en plus la dissymétrie car l’Éternité ne peut en aucune manière coïncider avec la perpétuité. Cette union entre le Transcendant et l’immanent est alors comprise comme un “jeu” entre les Formes et la Lumière.

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Le rôle de la Lumière se précise sous l’angle d’un Miroir de Lumières qui reflète les Formes, et ce, suivant une stratification depuis le Un-Lumière vers les Formes substancielles différenciées. La thèse du Procès théurgique des Lumières semble erronée, car elle implique une cause créatrice incompatible avec le procès du devenir tel qu’il prend sens dans la temporalité et qui est énoncé dans le postulat existentiel. Sohravardî décrit des processus métaphysiques relatifs aux reflets des Lumières, et son exposé est sensiblement remis en place par Sadrâ Shîrâzî ; il suffirait alors de rétrocéder les processus différenciants à l’intention de la substance, conformément aux postulats existentiels que nous avons énoncés.

Brièvement, le procès théurgique devient un procès créateur et différenciateur immanent en chaque être, et donc, il n’y a pas de création imputable directement aux Lumières. C’est donc l’inverse qui se produit, à savoir une différenciation des Formes suite aux actes d’exister, tandis que la Lumière des Lumières intervient de très loin en tant que Cause finale pour parfaire l’achèvement de l’être qui a décidé de devenir cet être suite aux choix existentiels antécédents, et le cas échéant, après avoir arpenté des chemins-qui-ne-mènent-nulle-part, car la création de Soi est libre, et si tel n’était pas le cas, l’existence n’aurait aucun sens ; elle ne serait qu’une béatitude au lieu d’être un chemin où l’être trouve son plaisir et parfois son épreuve dans le changement, la découverte et le passage. L’effectivité de la Cause finale est alors décrite comme une réflexion permanente de la Forme substancielle dans un Miroir que l’on peut considérer comme une rencontre avec la Lumière qui désire être régente et qui dérive de la Lumière primordiale, c’est-à-dire un Miroir dérivé du premier Miroir avec derrière un au-delà du Miroir. La Lumière désire s’incarner, mais son incarnation dépend du désir de celui qui veut la recevoir. Comme le dit Émmanuel Léninas, il y a un désir métaphysique en l’être, mais la Lumière a ses Raisons que l’être ne connaît pas nécessairement, et ne vient que si l’être possède la “pesanteur de la grâce” (condition d’effectivité pour la Gravité universelle).

Le Un est très loin de l’être ; comme le dit Schelling, la troisième puissance se réalise de très loin ; aussi, le schéma que propose Sohravardî est trop simple, et accorde une prééminence aux Lumières sans voir la pénombre du devenir, c’est-à-dire l’ombre du chemin qui prend racine dans le sol substanciel (le Dasein) avant de rejoindre le Ciel de l’Universel. La métaphysique des Lumières nous révèle donc des processus métaphysiques qui sortent du cadre lié à la conscience ordinaire, y compris l’ascèse phénoménologique telle que la conçoit Husserl. L’erreur émanatiste constitue le prix à payer pour accéder aux plus hautes vérités métaphysiques-supraphysiques.

La Lumière des Lumières constitue ainsi une Source unique, elle n’est pas mélangée, et donc, la Forme peut se refléter au travers de Miroirs relatifs dérivés d’un Miroir parfait qui fut, qui est, et qui sera de toute éternité un Principe de perfection, un Miroir intérieur parfait qui, selon une vue de l’esprit, génère des Miroirs dérivés dans lesquels les Formes peuvent se refléchir et acquérir ainsi par elles-même, c’est-à-dire par leurs réflexions intérieures dans ces Miroirs, leur harmonie. Tel semble être le postulat universel de la Relativité Absolue, c’est-à-dire la fondation-en-Ipséité-face-au-Miroir et non pas la fondation-par-l’Absoluité. L’harmonisation se réalise par le jeu interne des effectricités de la substance, et la Forme devient alors en entéléchie car elle se reflète intérieurement dans la Lumière, de part sa numinosité propre, et cette image, elle le doit à elle-même ; en d’autres termes, la Forme de cette image dépend des choix existentiels concourant à la prise de Forme par le substanciel (thèse du substancialisme existentiel), et elle est un reflet plus ou moins parfait du Un ineffable qui n’a pas d’image parce qu’il les a toutes. La cohérence apparaît lorsque l’existence objective constitue une manifestation de la substance essencialisée.

Le rapport entre la Forme et la Source s’effectue donc selon un processus métaphysique apparemment inconnu des physiciens, et ce processus fait intervenir les Lumières advenantes. Plus précisément, cette Lumière se sépare et se propage depuis la Source en direction de la Forme, de même que la Forme renvoie vers la source la Lumière qui lui est propre et qu’elle a condensé au cours de l’existence. Il se produit ainsi un “jeu métaphysique” qui concourt à “équilibrer” la Forme. Cet équilibre s’effectue sur des entités à double effectricité que nous avons imaginées dans la section IV comme processus consociant une Forme-e et une anti-Forme-e, c’est-à-dire a*a ou b*b etc...Ainsi, la Lumière advenante et la Lumière pure peuvent être posées comme un jeu de Lumière reliant indirectement les déterminations formelles telle que a*ab*b à un Miroir unique, et selon des processus vibratoires situés dans la substance, lesquels ne sont pas dans l’existence objectivée, comme les phénomènes liés au champ électromagnétique qui déterminent l’étendue matérielle existante et reliant les corps.

La Forme se reflète ainsi dans la Lumière éternelle et donc, cette thèse ne nécessite pas la prédétermination des Idées car l’ajustement de la Forme sur son reflet dépend du point de vue formel de la Forme issue de l’exister. Le Miroir indéformable ne peut se mesurer par rapport à la Forme, alors que la Forme se mesure et s’ajuste en fonction de son reflet. Ainsi, c’est le métatemporel (Formel) qui se mesure (en qualité) par rapport au Miroir éternel Trans-temporel, et ce processus peut être désigné comme révélation d’un Archétype divin. Le Miroir ne fait que refléter en permanence les Formes, sans exercer de choix sur la nature de ces Formes. C’est ce retournement qu’avait également opéré Sadrâ Shîrâzî, et qui figure notamment dans sa glose du livre de la sagesse de Sohravardî. En effet, selon Sadrâ Shîrâzî, l’acte d’exister ne peut être Lumière pure, même s’il est essentiellement lumière en tant qu’exister ; en d’autres termes, l’erreur onto-théologique de Platon fut de faire “exister” les Idées avant de faire exister les êtres. Aristote, suivi par Sadrâ Shîrazî, fait exister l’être, puis l’acte d’exister s’imprime dans la substance, et ce n’est qu’ensuite que la Forme, en se réfléchissant intérieurement dans la Lumière, confère à cette Lumière une effectivité qui est trans-médiatisée via l’Archétype révélé qui s’incarne tandis que la Forme devient progressivement entéléchique et effectrice pour une existence harmonieuse. La Forme constitue ainsi un intermédiaire (dynamique) entre le monde dérivé de la Lumière pure dans lequel elle se réfléchit, et le monde de l’existence objective.

L’être se dit ainsi en tant que nécessité de devenir, de produire des actes et expériences, d’exister, de créer des formes pour saturer la substance de Formes, puis en tant que liberté d’être en désirant la Solution (la Vérité) d’Être suivant le reflet intérieur de la Forme dans la Lumière du Un, Cause de la Raison d’Être de tous les êtres. La Source émet ainsi un rayonnement numineux en direction de la Forme, laquelle réfléchit ce rayonnement car elle est homogène à la Lumière ; ainsi, un état d’équilibre s’autoconstitue ; la Source peut alors être qualifiée de Grand Attracteur (Un-Lumière néoplatonicien), elle permet aux Formes de se “caler” sur leur reflet. Sur la face exotérique, cet équilibre se manifeste selon une stabilité structurelle dans l’organisation, lequel est alors décrit comme attracteur dynamique fondé sur l’essence, ou bien équilibre psychique s’agissant de l’être humain.

La Lumière s’incarne dans la Forme ; mais pour s’incarner, il faut que la Forme se constitue, et donc que l’être accomplisse une série d’actes dans l’existence. Cette Lumière se prend ainsi dans le sens d’une effusion d’Être qui ne peut exister par lui-même tout en étant lui-même, et qui est aussi Lumière pour autre chose. En s’irradiant et s’incarnant dans la Forme, elle fait de cette Forme le fondement d’une existence particulière car elle est la Lumière régente pour un être. La Lumière pure est non substancielle, tandis que la Lumière incarnée peut être dite substancielle car elle s’épand dans une Forme qui elle, est subtancielle ; mais cette effusion advient si la Forme désire la Lumière et donc, la Lumière devient substancialisée ; la Forme peut attirer la Lumière car elle contient de la Lumière (homogénéité et thèse du double aspect), de même que la Lumière stabilise la Forme car elle se fait désirer par la Forme qui cherche l’Éternité mais qui ne peut l’atteindre car Achille ne rejoint pas la Tortue.

Les Archétypes sont donc révélé selon le devenir, et surviennent dans les êtres au moments où, suites aux actes répétés de l’existence, ils deviennent des êtres dotés d’une Forme essencielle en entéléchie, dont le reflet indirect dans la Source peut se dire alors Idée en entéléchie, à la manière d’Aristote. La question des Universaux conduit à proposer à la place d’un réalisme platonicien, un Universalisme ontologique où les Idées, les Archétypes divins, les Universaux, constituent des entités métalogiques du point de vue de la métaphysique abstraite, et les résultats d’un Procès que l’on peut désigner comme réal.

La liaison entre l’ontologie abstraite, et la métaphysique concrète des Lumières s’exprime suivant ces quatre aspects.

(i) la différence-disjonction entre l’Archétype et la Forme conduit à distinguer l’Être en puisance (en procès) et l’Être en acte qui ne s’est pas encore réalisé.

(ii) La conjonction de l’Archétype de la Forme conduit à poser la Forme comme autofinalisée et entéléchisée par la révélation de son Archétype. Il y a donc une distinction onto-logique signifiante entre la Forme et l’Archétype, mais cette distinction ne permet pas de séparer réellement l’Archétype de la Forme.

(iii) Lors du devenir de la Forme, celle-ci se modifie en fonction des actes d’exister, tandis qu’un processus impliquant la Lumière advenante se développe également, sans pour autant que la jonction entre la Lumière et la Forme puisse s’établir. Cette conjoncture est corrélative du (i) et peut être imaginée en admettant que la Forme cherche la Lumière advenante qui représente un Miroir voilé et non révélé.

(iv) La configuration entéléchique correspond à un résultat du procès qui se déroule en (iii). La Lumière advenante a compénétré la Forme tout en devenant régente pour cette Forme qui est alors permanente ; on peut imaginer que la Forme a trouvé son Miroir qui se révèle en elle, et qui la stabilise en conduisant la Forme vers un état vibratoire stable. On ne peut donc séparer réellement la Forme de son Miroir qui est dû à une incarnation de la Lumière. Le Miroir est donc le corrélat concret-idéel de la description onto-logique posant l’Archétype idéal, c’est-à-dire l’Universel platonicien ; ou en d’autres termes, le Miroir indique la nature numineuse du processus autoconstitutif de la Forme par réflexion dans le Un ; cette Forme est alors désignée comme Archétype.

La figure V.1 est complémentaire et symétrique des figures IV.4, IV.5, IV.6 relatives à l’ontologie du concept. Cette figure tente de symboliser ce que pourraient être les processus métaphysiques impliquant la Forme substancielle, son reflet dans la Source, ainsi que la distinction entre Lumière-en-soi et Lumière advenante, cette dernière ayant alors tendance à entrer en con-jonction avec la Forme de la substance. On symbolise ainsi le double jeu réfléchissant faisant intervenir la Lumière nouménale et la Lumière condensée dans la Forme qui du point de vue effectif, doit être désigné comme autorévélation de l’Archétype lorsque la Forme est ek-stasiée face à la Lumière de son Miroir transfiguré dans la la Lumière éternelle.

Les processus métaphysiques que nous cherchons se dévoilent peu à peu sous l’angle d’une réalité éternelle, un Miroir numineux (ou bien un au-delà du Miroir) en face duquel les Formes en mouvement se réfléchissent afin d’acquérir un état d’achèvement, une harmonie, une permanence. Comme l’énonce Sadrâ Shîrâzî, il est nécessaire de concevoir des Miroirs dérivés, car si c’était le même Miroir qui réfléchissait les Formes, celles-ci seraient égales en degré, ce qui n’a aucun sens et de plus, ne correspond pas à la réalité. Lorsque la Lumière est régente dans un être créé lié au monde de l’existence, le processus réflexif ne peut être compris directement car la Lumière régente est inséparable de la substance, et le Miroir ne peut être perçu par une conscience ; aussi, nous avons transposé ce qui est perçu comme jeux réflexifs dans le métamonde subsistant, au domaine de la substance telle qu’elle est posée de manière immanente en deçà des êtres en devenir par l’existence. La véritable nature du processus métaphysique, impliquant substance déterminée et Lumière, est perçue par contemplation lorsque l’âme est tournée vers le métamonde et “Voit” les Formes désincarnées (découplées de l’existence), c’est-à-dire “nues” face à la Lumière.

Pour exposer la réalité ainsi décrite, il n’est pas inutile d’utiliser une métaphore. Prenons par exemple un tube à essai dans lequel on dispose des couches successives de solutions de saccharose en concentration croissante. On obtient alors des zones plus ou moins denses. Disposons alors à la surface un extrait de membranes cellulaires ; si on met le tube dans une centrifugeuse, il se produit alors un déplacement des extraits de membrane et au bout d’un temps suffisant, chaque type de membrane se trouve en équilibre dans la zone de densité qui lui correspond (cette opération est utilisée en biologie et a pour dénomination centrifugation en gradient de densité). Dans le métamonde spirituel, on imagine une vibration de Lumière constituant le Premier Miroir, et de proche en proche, on descend les vibrations qui deviennent de moins en moins intenses, formant ainsi une Lumière relativement ténébreuse correspondant en fait à une Lumière moins intense, d’où la qualification de Ténèbres relativement à une Lumière plus intense. On dispose alors d’un “gradient de Lumière” et une Forme qui peut se déplacer au sein de ce gradient, pour s’équiliber en face du Miroir qui lui correspond. Comme la Lumière, la Forme est en vibration, elle contient Lumière ténébreuse ou Ténèbres numineuses, Lumière et Ténèbres entrent en résonance ; on peut imaginer deux forces attractives et répulsives qui ne sont pas physiques mais méta-physiques (voire supra-physique), et de l’équilibre de ces forces résulte le “calage” de la Forme sur son Miroir, de la même manière que physiquement, une membrane rejoint la zone d’équilibre dans le gradient de saccharose. Le processus n’est pas artificiel comme dans la centrifugeuse, mais méta-physique et autoconsistant car le processus dépend de la Première Lumière et des Lumières dérivées ; la nature s’autoéquilibre tout en contenant en elle même les processus et les forces conduisant à l’autoéquilibrage qui ne dépend pas d’un agent externe. Il y a donc autant de Miroirs que de Formes, des Miroirs plus ou moins numineux en fonction de la Lumière régente dans la Forme. On pourrait considérer en fait qu’il n’y a plus que des Miroirs, étant entendu que ces Miroirs sont issus des processus réflexifs nécessitant la différenciation de la substance par l’existence. Ainsi, Plotin décrit le voyage de l’âme qui se dépouille des différenciations issues de la vie terrestre (Formes substancielles) ; ce dépouillement est progressif, et l’âme rencontre des Lumières de plus ou plus intenses, jusqu’au moment ou l’âme se perd dans l’Inconscience par l’union à la Lumière du Un. Enfin, l’équilibre des Miroirs différenciés doit être désigné en invoquant une propriété de la nature que nous avons déjà désignée comme Gravité universelle, et que l’on ne confondra pas avec la “force de gravitation” des physiciens.

Sadrâ Shîrâzî pose justement des Différenciations, au sein même de la Lumière, et appliquées au cas précis des plans successifs de conscience ; auquel cas, il ne s’agit plus des Lumières de l’outremonde (comme par exemple l’échelle de Jacob ou le voyage mystique plotinien), mais de Lumière advenante devenue régente-effective dans un être, c’est-à-dire des Lumières substancialisées qui rendent la substance effectrice (en acte) car contenant la Lumière-Être incarnée : “Ces cinq esprits entrent en acte successivement et graduellement dans l’homme. Tant que l’homme est dans le sein de sa mère, il possède l’âme végétative. Ensuite, après la naissance, l’âme vitale (...) Ensuite advient l’âme pensante, c’est-à-dire l’intellect pratique (...) l’Intellect en acte (...) l’Esprit-Saint. Ces cinq esprits sont des Lumières différenciées entre elles par l’intensité ou la faiblesse de la luminescence” (Sadrâ Shîrâzî, LPM, p. 154). Dans un même ordre d’idée, le poète Rûmî décrit sept cent voiles de Ténèbres et sept cent voiles de Lumière afin de signifier les stratifications du métamonde spirituel. Ainsi, on peut concevoir autant de Miroirs que nécessaires afin que les Formes différenciées puissent s’y refléter tandis que chaque Miroir correspondrait à la Lumière régente qui permet à la Forme de subsister par l’Ipséite divine.

Notre réflexion navigue au sein du néoplatonisme et d’une métaphysique de l’incarnation ; aussi, on soulignera une résonance avec la spéculation d’Arius (prêtre d’Alexandrie du 4ème siècle), lequel tentait d’expliquer philosophiquement avec l’émanatisme plotinien, le mystère de l’Incarnation, en rendant inégaux le Père et Fils dont l’incarnation terrestre ne peut ainsi s’effectuer que par une diminution de la plénitude de l’Être du Dieu-Père identifié à l’Un néoplatonicien. Il va de soi que si cette explication est incompatible avec la métaphysique néoplatonicienne, de même qu’elle ne s’accorde pas avec le sens du mystère de l’Incarnation, elle indique la nécessité de concilier deux événements liés à la jonction entre la substance couplée à l’existence, et le Transcendant décrit comme Lumière. Le mystère de l’incarnation indique la réalisation d’une jonction existence-transcendance, la coïncidence mystique plotinienne indique également une jonction entre la substance de l’âme et le Transcendant ; or, il est probable que les deux types de jonctions ne peuvent être identifiés, et qu’il est légitime de maintenir séparés ces deux aspects qui pourraient fournir une description la plus complète du rapport immanence-transcendance si on admet que le Père et le Un sont une seule et même réalité (d’où le Concile de Nicée qui scelle en 325 la consubstancialité trinitaire pour des raisons autres et propres à l’histoire).

 

1.5 L’occultation de la métaphysique de la Lumière

La description proposée impose une fois de plus une complémentarité entre le point de vue de l’Être et celui du Devenir ; et si l’Être est Lumière, la mécompréhension de la réalité de l’Être doit naturellement s’accocier à l’occultation de la métaphysique de la Lumière, et ce, en admettant que le Devenir progresse vers l’Être et que pour progresser, le Devenir de la pensée métaphysique doit s’affranchir des conceptions erronées de l’Être qu’il faut oublier

Le point de vue de l’Être s’expose en imaginant une expérience de pensée où une Forme serait isolée puis mise en suspension dans le métamonde de la substance. Cette Forme possède en elle même une numinosité et on peut imaginer qu’elle s’équilibre au sein des multiples stratifications selon un processus métaphysique par lequel un état résonnant se produit entre la Forme et son Miroir, et ce, en fonction des numinosités respectives. Dans cette conjoncture, la Forme essencielle se révèle face à son Archétype qui fixe la réalité de l’être, tout en réfléchissant plus ou moins de Lumière, selon son degré et selon sa qualité. Platon avait perçu la numinosité des Archétypes, d’où la doctrine des Idées comme images immuables de l’Éternité, et comme modèles vers lesquels les êtres se convertissent.

La doctrine des Idées conduit par ailleurs à séparer onto-logiquement les Archétypes et à émettre l’hypothèse des Universaux en tant qu’abstractions ontologiques, d’où une vue de l’Être qui est figée ontologiquement ainsi que réellement. Il en résulte un malentendu du même type qu’en science ; en effet, il y a par nature une distinction mathésis-physis qui ne doit pas conduire à identifier et confondre le phénomène physique avec sa représentation abstraite ; en matière d’ontologie, le phénomène est remplacé par l’expérience mystique, ce qui conduit parfois à figer la réalité numineuse en une description ontologique. Ainsi, on peut énoncer une distinction Logos-Théos. Théos désigne alors soit les Idées, soit un procès théurgique conduisant à la constitution des êtres, et où le démiurgique immanent serait fondé sur le Théurgique transcendant. Si on se trompe sur la nature de ce procès, on tombe dans une métaphysique dogmatique en mettant par exemple le Logos là où il n’a pas lieu d’être, c’est-à-dire au niveau du Un. Il en est ainsi de la métaphysique rationnelle de Hegel posant la double négativité d’un Esprit-Concept absolu, d’où la dénonciation de cette vue comme onto-théologique par Heidegger ; tandis que les origines de l’onto-théologie sont dans l’antiquité.

(I) Platon : Dans le plus aristotélicien de ses traités, Platon conçoit le devenir avec l’instauration d’un procès démiurgique par lequel l’âme est obtenue selon un mélange effectué avec la substance du même et la substance de l’autre, avec des “découpes pythagoriciennes” signifiant la fissibilité de la substance de l’âme. Le démiurge organise alors l’univers selon un modèle éternel parfait ; de même, l’individu s’est séparé de son modèle et avec la mise en jeu de l’âme qui convertit, l’individu rejoint son Étoile, d’où la doctrine de la réminiscence que réfute Dante.

(II) Sohravardî : Sohravardî tente d’interpréter Aristote comme un disciple fidèle de Platon, et donc, conçoit des Miroirs ou Intelligences archangéliques qui ne sont pas immuables, et responsables d’un procès théurgique. Sohravardî vise à restaurer un devenir non pas dans une âme qui se convertit en contemplant un Miroir immobile, mais dans une âme qui rencontre un Miroir mobile, lequel irradie une Lumière sur l’âme. La conception de Sohravardî décrit donc un théatre théurgique par lequel une danse des Miroirs se déroule selon des multiples reflets hiérarchisés, et on voit apparaître une physique spirituelle par laquelle l’âme s’éleve et se métamorphose en participant à ce jeu de Miroirs et donc, en se laissant irradier par ces Miroirs dotés d’une effectricité irradiante ; en effet, l’intellect humain ne s’oppose pas à l’Intellect archangélique. Ce schéma décrit d’authentiques processus métaphysiques, et ce, au prix d’une dévaluation de la Forme substancielle qui occupe le terrain de la chute, c’est-à-dire habite le monde défini comme barzakh et dont dépendent les corps distribués dans l’espace. Cette conception s’effectue donc au détriment de la gradation des Formes que connaissaient les aristotéliciens. La philosophie ainsi élaborée tend vers un manichéisme où la danse des Miroirs occupe dignement le paradis et où les Formes sont dans les Ténèbres, d’où un découplage entre les deux mondes qui conduit, comme nous l’avons discuté dans la section III, vers une métaphysique des essences. La description de Sohravardî est donc précise sur point, et erronée sur un autre point, si bien que les Miroirs de Lumière en constituent l’axe problématique non pas quant à la réalité de ces Miroirs, mais quant à leur mode de constitution, c’est-à-dire le procès démiurgique au sein duquel la place de l’être humain ne peut être mise de côté, ce qui nous amène naturellement à Averroës.

(III) Averroës : Si on admet la thèse des Miroirs effecteurs et d’une Intelligence active surnaturelle, alors, c’est une certaine conception du sens de l’existence humaine qui en découle. En effet, l’intellect, bien qu’en puissance en l’homme, ne devient en acte que lorsque le Miroir de l’être humain entre en résonance avec un Miroir préétabli, celui des Intelligences archangéliques. Il n’y a pas de progression immanente mais une élévation de l’âme mue par des Miroirs transcendants qui mettent en mouvement l’âme intellective afin que celle-ci puisse devenir esprit efficient. Il y a donc une émanation processive des Intelligences depuis l’Un et ce schéma issu de Plotin, hérité Avicenne et revisité par Sohravardî, sera mis en cause par Averroës. Celui-ci supprime le monde intermédiaire ou monde imaginal ; et donc, les Miroirs n’ont plus de substrat pour irradier l’âme intellective humaine en puissance. Averroës rejette ainsi l’idée de Formes intelligentes séparées de la matière et restaure une métaphysique aristotélicienne selon laquelle la matière possède en puissance l’Intelligence agente. Il n’y a pas une création de Miroir selon une émanation de la Lumière des Lumières, mais une transformation de l’âme qui par l’automouvement immanent, aspire l’Intelligence une qui est aussi effective dans le Cosmos, ainsi que le souligne Corbin en commentant Averroës : “S’il existe une hiérarchie dans la cosmologie, c’est parce que le moteur de chaque orbe désire non seulement l’Intelligence particulière à son Ciel, mais désire également l’Intelligence suprême. Celle-ci peut alors en être la cause non point comme cause émanatrice, mais au sens de <ce qui est compris-intelligé> est cause de <ce qui le comprend> c’est-à-dire comme cause finale” (Corbin, 1989, p. 341).

En traduisant en terme de Miroir, cette conception se résout à mettre en mouvement chaque Forme singulière et à poser qu’en désirant la Lumière, chaque Forme se “cale” sur son Miroir particulier, mais que ce faisant, elle désire en réalité le Miroir suprême qui est pure Lumière, Miroir qu’elle désire atteindre mais qu’elle ne peut viser qu’au travers de son Miroir propre qui autofinalise la Forme en l’entéléchisant. En d’autres termes, la Forme est la cause formelle du Miroir qui comprend cette Forme en lui renvoyant sa propre Image archétype. L’Intelligence suprême est donc une Cause finale suprême, tandis que les Miroirs particuliers sont des causes finales révélées, et relatives à chaque être. En posant que la matière a en elle même en puissance ses innombrables formes, Averroës reconduit le devenir au principe d’individuation de l’être qui est la matière (le mouvement), ce que réaffirmera avec force saint Thomas. Ainsi, le mouvement du devenir lié à la substance incorpore des quantums de Formes qui deviennent en entéléchie en créant leur propre Miroir lorsque l’émanation issue de la Forme s’équilibre avec l’émanation issue de la Source. Un tel processus nécessite cependant une stratification par laquelle la Lumière parvient à rencontrer la Forme, et donc des degrés dans l’acte d’exister, ainsi que le conçoit Sadrâ Shîrâzî en reliant ces degrés à des intensités des Lumières régentes. La supression des Lumières archangéliques était donc nécessaire pour légaliser la progression des êtres selon l’intention immanente : l’homme doit participer à la création de son propre Miroir sans trop attendre du Ciel. Le développement de la raison, conçu dans l’émanatisme avec le concours des Intelligences suprarationnelles archangéliques, devient le résultat d’une action immanente de l’âme humaine ; d’où la scolastique, la Réforme, la science, la modernité cartésienne, et la progression intellectuelle des hommes modernes... comme le souligne justement Corbin, Averroës supprime le monde des Intelligences archangéliques et le destin céleste des âmes, ce qui rend possible un destin terrestre de la Raison tournée vers le monde objectif, tandis que les Lumières sont rejetées dans le Noumène. C’est ainsi que la métaphysique de la Lumière tomba en désuétude, et que la civilisation moderne commença.

En fait, la métaphysique de la Lumière s’est maintenue au cours des âges grâce aux mystiques, tandis que son occultation n’est pas seulement liée à des problèmes philosophiques, mais aussi à des problèmes religieux. Ainsi, une certaine compréhension de la Lumière a conduit le développement de doctrines manichéistes conduisant souvent vers un pessimisme préjudiciable aux civilisations. La doctrine de Zoroastre constitue l’un des premiers systèmes manichéens ; elle décrit le combat entre un Principe numineux juste et bon, et un Principe ténébreux. Le manichéisme fut ensuite élaboré comme doctrine religieuse par Mani au 3ème siècle, tandis que la Lumière contemplée par les gnostiques fit l’objet des innombrables débats et conflits liés à la mise en place du christianisme médiéval définitif, et scellé par les nombreux Conciles à partir de 325, qui font suite au christianisme primitif. Au vu du pessimisme lié aux doctrines manichétistes, on comprend de quelle manière la Lumière est source de connaissance mais aussi d’aveuglement, d’où la nécessité d’une occultation car les pires formes du manichéisme auraient pu précipiter les civilisations dans la chute, tandis qu’un manichéisme tempéré n’est pas opposé au progrès. D’un autre côté, le mysticisme, lié ou non à l’élaboration de la métaphysique, s’est maintenu dans le cadre des trois monothéismes occidentaux, avec comme singularité une alternance entre des périodes mystiques et intellectuelles dans le Moyen Âge chrétien du 10ème siècle au 14ème siècle (Gorce, 1947). L’ironie de l’histoire veut que l’occultation de la métaphysique de la Lumière ait conduit à une mystique de la Raison orientée vers l’histoire et/ou le salut terrestre, avec notamment le culte de la Raison à la Révolution, puis l’onto-théologie de la Raison de Hegel, si bien que le manichéisme s’est poursuivi sous de nombreuses formes basées sur une certaine idée de la Lumière qui n’est pas étrangère à la raison :

Zoroastre : le monde résulte du combat entre le Principe de la Lumière et le Principe des ténèbres.

Mani : la Lumière est bonne, la Ténèbre mauvaise ; l’existence terrestre et corporelle résulte du Principe des ténèbres, le gnostique connaît la Lumière, rejoignons la Lumière, Principe de l’Esprit ; seuls quelques individus seront élus.

saint Augustin : il y a deux cités et elles n’ont pas la même histoire ; la cité de Dieu est faite de Lumières, d’Anges et d’Idées créés par Dieu ; la cité terrestre est loin d’être parfaite, mais Dieu a implanté une raison séminale dans les corps, tandis que tout individu peut se convertir par la grâce et assurer son salut dans l’outre-monde de la Lumière divine. Le nombre de place est limité, à concurence du nombre d’Anges ayant chuté.

Sohravardî : les Lumières archangéliques de la Cité de Dieu permettent une connaissance supérieure et communiquent par le monde imaginal. Il faut cependant se méfier car ce monde imaginal est aussi le lieu phantasmatique de l’âme humaine

Suite à saint Thomas, Dun Scot, et les docteurs de la scolastique, la modernité commence a se mettre en place avec le développement de la raison, de la science, si bien qu’au 18ème siècle les Lumières sont passées de l’autre côté, mais s’agit-il de la même Lumière...

Hegel : ce qui est rationnel est réel, ce qui est réel est rationnel ; l’histoire étant réelle, elle ne peut être que le développement de l’Esprit-Logos

Comte : Les hommes ont cru à la Lumière, puis ont érigé des constructions métaphysiques fausses ; grâce à la science, la connaissance vraie peut commencer et conduire l’humanité vers le progrès.

Marx : tout dépend des conditions matérielles d’existence ; une classe de capitalistes séquestre le profit, mais si on supprime les classes, les sociétés marcherons vers le progrès.

Nietzsche : la plupart des individus sont médiocres, ils évitent intentionnellement de développer en eux la puissance créatrice...

Des événements tragiques se préparent, tandis que certains tentent de tirer des conclusions sur le développement de la métaphysique

Heidegger : ou va l’humanité ? Nous avons oublié le sens de Être, et pourtant, la Lumière de l’Être semble présente, et peut fulgurer pour éclairer la clairière ; mais comment élaborer un discours sur l’Être, après l’erreur originelle de l’oubli de l’Être ?

Jean : en effet, la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point connue.

Dante a semble-t-il connu un monde fait de Lumière et de ténèbres, et qu’il a relaté dans son opus célèbre, la divine comédie.


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33 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 27 juin 2020 21:49

    Je plains le jury


    • Claude Courty Claudec 28 juin 2020 16:36

      @Séraphin Lampion

      Et pourquoi donc, quand une telle glose en justifie l’existence ... et les émoluments ?


    • Pascal L 29 juin 2020 12:03

      @Mervis Nocteau
      Peut-être qu’il ne s’est pas amusé, mais il s’est senti valorisé par un tel texte. L’avantage de la philosophie, comme d’ailleurs la sociologie ou l’économie, c’est qu’il n’est pas nécéssaire de se confronter au réel pour justifier ses théories. Donc, plus on s’éloigne du réel, plus ils ont une image valorisée de leur propre importance. Ils se situent donc au-dessus de tous ces imbéciles accrochés au réel et qui n’y comprennent rien. Nos propres défauts deviennent beaucoup plus acceptables lorsque les autres ont des défauts bien pires. Le déni du réel est une manière bien pratique de parer l’humanité de tous les défauts.


    • Gollum Gollum 29 juin 2020 12:41

      @Pascal L

      Vous voir dénigrer la philosophie et parler de confrontation au réel vous qui osez prétendre que vous parlez au petit Jésus, j’avoue que c’est assez savoureux..

      Je ne m’en lasse pas. Continuez. smiley


    • Gollum Gollum 29 juin 2020 13:49

      @Pascal L

      Au fait, j’imagine que vous vous sentez valorisé d’être dans les petits souliers du petit Jésus non ? smiley

      On essaye de se valoriser comme on peut hein... Certains bossent, se donnent de la peine, font des recherches...

      et d’autres se créent un monde imaginaire où le petit Jésus lui-même vient vous causer c’est dire l’importance que l’on peut avoir... Je vous envie.. smiley (Heu non c’était une blague hein..)


    • Pascal L 29 juin 2020 14:30

      @Gollum
      ne soyez pas jaloux.


    • Pascal L 29 juin 2020 14:41

      @Gollum
      Finalement, je ne pouvait pas rêver mieux que votre intervention pour illustrer mon propos. Je me sens tout valorisé... par vous !


    • Gollum Gollum 29 juin 2020 14:57

      @Pascal L

      J’en suis heureux. smiley C’était ma BA de la journée. Du coup j’ai gagné mon Paradis et on va se retrouver ensemble là haut.. Car vous, vous avez gagné le jackpot depuis longtemps, cela va sans dire, Jésus est venu vous chercher exprès tellement il vous aime... C’est beau. Comme de la guimauve télévisée pour mémé qui s’ennuie les après-midi creuses...


    • Et hop ! Et hop ! 29 juin 2020 17:23

      @Pascal L

      La sociologie est une science qui étudie les sociétés, elle est d’abord descriptive, donc objective. Par exemple le France périphérique de Gully, ou les monographies sur les familles ouvrières de Le Play. 

      99 % des discours tenus dans les universités en prétendant être de la sociologie, comme les études de genre, ne sont sont que des opinions ou des utopies.


    • Pascal L 29 juin 2020 17:27

      @Gollum
      Vous n’avez pas besoin de gagner votre paradis, il vous suffit juste d’accepter que Dieu vous aime. La perspective de m’y retrouver risque de ne pas tellement vous enthousiasmer car l’acception de l’amour de Dieu entraîne l’acceptation de l’amour pour tous les hommes, moi y compris. Je m’imagine très bien en train de vous faire de grandes embrassades pour vous souhaiter la bienvenue.


    • Pascal L 29 juin 2020 17:57

      @Et hop !
      Vous avez raison pour la partie descriptive et les étude de genre, mais la sociologie ne compte pas s’arrêter à l’observation objective du présent et c’est le début des ennuis. Comme je m’intéresse à l’étude de l’islam, j’ai lu plusieurs ouvrages se présentant comme des études universitaires de sociologie sur l’émergence de cette civilisation. Malheureusement pour étudier le sujet, il est nécessaire de faire un certain nombre d’hypothèses, le plus souvent basées sur la légendologie officielle. Il aurait suffi de consulter un historien ou un archéologue pour éviter l’erreur. Les historiens et les archéologues ont beau réfuter ces hypothèses, les sociologues n’arrivent pas à déconstruire ce qu’ils ont mis tant d’années à construire sur des hypothèses qui s’avèrent complètement fausses aujourd’hui. En lisant ces travaux, je me dis qu’il y a une partie qui doit être juste, mais je suis incapable de dire laquelle.

      Vous parlez de sociologie, mais l’économie n’est pas exempte des mêmes travers. Nous savons que les lois de l’économie néoclassique sont fausses, on ne peut par exemple définir un prix par l’intersection de deux courbes (ces courbes n’existent pas ou sont indéfinies par nature). Cela n’empêche pas les économistes de bâtir des modèles de prévision sur ces lois fausses. Il aurait suffit de confronter ces loi à la réalité pour se rendre compte de l’ineptie mais des cathédrales ont été construites sur ces marécages et il devient impossible de les raser sans tout engloutir. Aux jeunes étudiant, on leur explique que le problème est trop complexe pour leur donner la démonstration et quand ils commencent à comprendre, ils ne sont plus prêt à perdre 5 années d’études et abandonner toute perspective de trouver un travail rémunérateur.


    • Pascal L 29 juin 2020 18:45

      @Mervis Nocteau
      « Jésus est la Lumière en question » Le gnosticisme ou les traditions hermétiques s’accordent assez mal avec l’enseignement des Evangiles. Ces dérives existent depuis le premier siècle et s’appuient principalement sur l’Evangile de Jean en oubliant les trois autres Evangiles (voir les codex de Nag-Hammadi par exemple). Les gnostiques pensent souvent que Jésus est un homme qui a réussi et que ce qu’il a fait est également réalisable par des hommes ayant une « connaissance » ésotérique particulière. Ils oublient l’expérience « sensible et charnelle » que nous pouvons faire au contact de Jésus et ce, sans connaissances ésotériques en se dépouillant, au contraire, de tout ce qui fait notre fierté. Dieu ne révèle de lui que ce qu’il veux que nous sachions et il n’existe pas de connaissance ésotérique supplémentaire de Dieu. Parce qu’ils n’ont pas pu créer le monde, les gnostiques sont obligés de faire l’hypothèse d’un monde infini, sans début ni fin. Or la science renforce le message chrétien en affirmant que le monde a eu un début et aura une fin. La science nous apprend également que le hasard n’explique pas la complexité croissante de ce monde (Du chaos, le hasard ne peut créer que plus de chaos). Il existe donc un principe créateur qui n’est pas le fait de l’homme et qui est actuellement non explicable. Sera-t-il explicable un jour ?


    • Gollum Gollum 29 juin 2020 19:05

      @Pascal L

      Or la science renforce le message chrétien en affirmant que le monde a eu un début et aura une fin.

      Non, le Big Bang unique est juste un modèle théorique. Il existe des modèles à Big Bang multiples, développées par Roger Penrose aux US par exemple ou encore par Aurélien Barrau en France...

      Et dans ce cas, pas de chance pour vous, ce ne sera plus le modèle chrétien, mais le modèle hindou, qui sera de mise... smiley


    • Gollum Gollum 29 juin 2020 19:12

      @Pascal L

      Je m’imagine très bien en train de vous faire de grandes embrassades pour vous souhaiter la bienvenue.

      Non merci je décline l’offre. smiley Plutôt aller chez Belzébuth smiley

      Ceci dit comme je ne crois pas qu’on restera pareil (et heureusement) cela me semble complètement exclu.


    • Pascal L 30 juin 2020 11:41

      @Gollum
      Le big bang est bien une théorie, mais nous n’avons pas de meilleure théorie pour le moment et de loin. Par ailleurs, même sans Big Bang, la terre nous montre elle-même qu’elle est dans un processus d’évolution et qu’elle n’a pas toujours existé. Vous voyez, le Christianisme ne s’oppose pas à la science.
      Mais si vous avez des doutes, posez donc directement la question à Dieu plutôt qu’aux Esprits qui ont influencé la religion hindoue et qui influencent l’occultisme actuellement. Il n’est pas aussi lointain que les explications ésotériques le laissent penser. Le plus difficile est d’accepter qu’il ne soit pas ce que nous voulons qu’il soit. Laissons-nous surprendre !

      Quand au salut, nous serons effectivement différents. Pas moyen de vous faire une grosse embrassade baveuse à votre arrivée ! 


    • Gollum Gollum 30 juin 2020 15:29

      @Pascal L

      mais nous n’avons pas de meilleure théorie pour le moment et de loin.

      C’est de la mauvaise foi absolue là.

      Si Aurélien Barrau et d’autres essayent de remettre en cause le Big Bang c’est qu’il est insatisfaisant en l’état. Insatisfaisant parce qu’aboutissant à une singularité. (on avait d’ailleurs le même problème avec les trous noirs jusqu’à la découverte de l’évaporation de ceux-ci par Hawking)

      Singularité d’un point infinitésimal avec une énergie infinie..

      Barrau postule que l’on n’arrive pas jusqu’à ce point extrême et que le Big Bang est le résultat d’une contraction qui précède..

      Il retrouve dès lors la cyclologie hindoue avec l’œuf de Brahma qui génère les mondes pour ensuite se contracter et détruire les mondes...

      Sinon si les Esprits ont influencé la religion hindoue (je vous signale d’ailleurs que Vatican 2 sur ce point n’est pas d’accord du tout avec vous, vous êtes en conflit avec le Vatican là ; d’autre part vous avez a mentalité d’un homme d’il y a plusieurs siècles, essayez d’évoluer) ils ont vu plus juste que la Bible puisque pour les hindous l’Univers se chiffre en milliards d’années (même si c’est bien au-delà de nos 14 milliards actuels) bien plus proche des chiffres modernes que votre Bible avec ses 6000 ans d’âge... smiley

      Laissons-nous surprendre !

      Amusant de la part d’un bigot superstitieux et coincé dans sa dogmatique bien figée... incapable de s’ouvrir à de la nouveauté.. smiley


    • lesage 28 juin 2020 13:32

      La métaphysique de la lumière est-elle accessible à l’être humain ?

      L’homme ne peut se projeter a fortiori se transcender dans un domaine qui lui échappe totalement. Et l’auteur de cette analyse est dans cette posture extrêmement difficile à s’y maintenir. Il devient un esprit pur qui voyage dans l’Esprit de l’Essence, et cette Essence fait lui dire tout ce qu’il veut qu’elle lui dise. Un peu comme si Elle accompagnait un enfant voguant da la pure abstraction qui le dépasse.

      il veut théoriser sa pensée sans qu’il ne prenne conscience qu’il doit avant d’aller à la métaphysique d’un phénomène, dans ce cas c’est la « lumière », il est astreint pour y répondre de savoir le phénomène lui-même « Qu’est-ce que la lumière ? ».

      Et c’est capital s’il veut maîtriser la pensée qui cherche à aller au fond du phénomène. C’est la voie qu’oblige tout scientifique pour que ce qu’il énonce soit objectif et rationnel. Sinon, il se perd dans la subjectivité et se retrouve à tourner en rond, sans qu’il ne prenne conscience qu’il est dans l’erreur. L’erreur devient alors conscience d’être sans être dans les choses. En un sens, voguer dans l’irréel non pas voulu, mais imposé par l’Essence.

      Par conséquent, l’auteur doit d’abord définir la « lumière ». Et la lumière n’est pas ce que donne une lampe électrique, ou les rayons lumineux d’un astre, le soleil, ou réfléchis par la Lune lorsqu’elle est éclairée. Ou que c’est une onde lumineuse, photonique, et qui, en tant que vibration corpusculaire a une fréquence d’oscillation, une amplitude et une vitesse de déplacement. Ce n’est là que le côté descriptif physique, anatomique et non la fonctionnalité de la « Lumière » dans l’esprit humain.

      Et c’est cela que l’auteur évacue, ne prend pas conscience que la « lumière » d’abord en elle-même est transcendantal. C’est elle qui illumine l’esprit humain, cette lumière qu’il voit est ce par quoi il est. Sans la lumière « essentielle », il n’est pas. Toute son existence, l’homme la doit à cette physique de la lumière.

      Par conséquent de la métaphysique de la lumière vient après. Et il n’a point besoin de citer des auteurs à tout bout de champ parce que le désir de l’auteur est d’arriver à cerner, mais il ne cerne pas la lumière en tant que telle dans sa transcendance, il évoque d’autres auteurs et qui n’indique rien qui puisse éclairer sinon à embrouiller encore plus l’esprit de l’auteur.

      Ce jugement fait à la lecture de l’article n’est pas de diminuer la pensée de l’auteur mais simplement de lui montrer ce qui manque.


      • Gollum Gollum 28 juin 2020 16:33

        Fichtre, pas simple votre texte... smiley

        Trop littéraire à mon goût avec un manque de rigueur et de clarté dans les termes employés au point qu’une fois lu on n’arrive pas à dire que l’on a appris quelque chose...

        Sur le plan métaphysique tout a été dit depuis longtemps et en beaucoup plus clair et simple. Pour rappel : Guénon, Abellio... 

        J’ai repéré une erreur :  Les kabbalistes définissent également une réalité transcendante comme Ain (négation) Soph (illimité) Aur (Lumière) ; cette Lumière désignée comme Ain Soph Aur reste en retrait de la création, mais déborde cependant au niveau de Kether, la première séphire qui correspond aux Séraphins, l’ordre le plus élevé dans la hiérarchie des Intelligences angéliques, lesquelles sont des Lumières dérivées de la Première Lumière ainsi que l’expose Sohravardî.


        L’Ain Soph reste en retrait de rien du tout puisqu’il est l’infini sans limite aucune. On voit mal dans ces conditions comment il pourrait être séparé de quoique ce soit et donc en retrait de quelque chose..


        L’Ain Soph correspond de façon intégrale au Brahman indien, lui aussi infini illimité et seule Réalité effective.


        Quant à Kether il correspond à notre idée de Dieu en Occident. L’Ain Soph étant la déité de Maître Eckhart.


        Dieu n’existe que quand l’homme existe. Il correspond au dieu indien créateur Brahma.


        C’est pourquoi il occupe le sommet de la structure des dix Séphiroth.


        J’ai été intrigué aussi par l’appel fait à la notion de miroirs car on trouve cela en abondance dans la Kabbale d’Abellio.


        Pour rappel, la valeur de la Lumière, Aur, est 132, dont le triangulaire est 8778..


        Nombre miroir composé de deux inverses : 87 et 78. Or 87 est la valeur du mot Eden et 78 est lié à la demi-sphère des Eaux qui est celle de la multiplicité.


        La lumière génère donc Unité et Pardès d’un côté, avec 87, et la Multiplicité de l’autre avec 78 (d’ailleurs triangulaire de 12)


        Comme 78 est issu de 12, Abellio se permettait de relier 21, l’inverse de 12, à 87, inverse de 78... bien que 87 ne soit pas triangulaire de 21...


        Il se trouve que 3 puissance 7 vaut 2187, nombre qui place côte à côte 21 et 87, ce qui est assez intrigant et tend à donner raison à Abellio alors qu’il y a une logique assez spéciale (et bien évidemment refusée par nos élites) derrière tout cela...


        Bref, par ce très court exemple j’ai voulu montrer que l’on peut trouver des choses fort intéressantes dans certaines disciplines et traditions de la plus haute antiquité...


        Bien évidemment tout ceci s’accorde fort avec la caverne de Platon dans laquelle il faut se retourner pour accéder au Réel.


        À ce propos je suis prêt à parier que l’interprétation classique qui est faite à l’idée de l’homme à l’image de Dieu est une imbécillité totale car il est probable qu’il s’agit d’une image inversée. Et on oublie de faire cette inversion. 


        Or la théologie classique donne à Dieu le statut de personne sous prétexte que l’homme est une personne. Si on inverse, comme dans un miroir, alors Dieu devient impersonnel. Cela me semble beaucoup plus conforme à la métaphysique indienne et donc beaucoup plus juste.


        • Gollum Gollum 29 juin 2020 12:44

          @Mervis Nocteau

          Je suis flatté d’être comparé à Kurt Gödel. Mais je ne le mérite pas. J’ai pas du tout le même niveau.

          Pour la psychose, si on compare ma prose à la vôtre pas sûr que ce soit moi le psychotique..


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 juin 2020 12:57

          @Gollum
          Je vous suggère de laisser Abellio et Guénon et d’étudier Schuon
          Il n’y a aucune incompatibilité entre le Dieu pris comme Absolu et le Dieu pris comme trinité ou même être personnel ou encore Logos du cosmos
          La transcendance est absolue depuis sa source et relative pour nous les créatures de l’évolution


        • Gollum Gollum 29 juin 2020 13:45

          @Bernard Dugué

          Oui bon, je connais Schuon aussi hein...

          Ce que vous dites est vrai d’une certaine manière. Il n’empêche qu’il est bon de savoir de quoi on parle. C’est pas moi qui ait opéré la distinction Brahman/Brahma...

          Brahma n’étant qu’un sous-fifre d’un certain point de vue même s’il est le Brahman d’un autre point de vue... 

          Toujours est-il que c’est bien le Brahman qui est considéré comme la seule et unique Réalité, Brahma étant une forme d’illusion...

          Là où vous avez raison c’est qu’il s’agit de points de vue... 


        • Gollum Gollum 29 juin 2020 19:08

          @Mervis Nocteau

          Ben presque c’est presque pareil par définition... smiley

          Ne soyez pas mesquin et ne tentez pas de revenir en arrière de votre éloge... (involontaire je m’en doute) smiley


        • Francis, agnotologue JL 29 juin 2020 09:20

          @JL
           
           Un grand artiste ne s’émeut pas de son talent. Un grand sportif ne s’admire pas de ses performances. Un saint ne se vante pas de ses vertus ; un génie ne s’étonne pas de ses fulgurances ; c’est à ça qu’on reconnait l’authenticité.


        • lesage 28 juin 2020 19:56

          Je pense que l’auteur est de mon avis. Il n’y a rien à dire sur le miroir de la lumière, et tous deux sont indéfinissables bien sûr dit dans l’absolu.

          Et ce qui explique aujourd’hui pourquoi la philosophie a perdu sa langue d’antan, et ceux qui étudient la philosophie l’étudient simplement pour l’étudier parce que aujourd’hui le monde a rompu avec la philosophie.

          L’humanité entière par les progrès qu’elle opère chaque jour, chaque minute, chaque seconde par l’esprit est devenue elle-même philosophie. Et donc elle n’a plus besoin de philosophie. Et je crois l’auteur est de mon avis même s’il ne l’avoue pas. Et c’est normal, l’être humain ne peut aller contre soi-même. Et ce soi est une protection.

          Et loin de moi toute pensée de dénigrer une œuvre mais il demeure que si je commente c’est pour le bien de la pensée. Et même si je me trompe, qu’un bien-pensant me corrige s’il peut réfuter mon réquisitoire pour la bonne cause.


          • Areole Areole 28 juin 2020 23:11

            Si j’ai bien compris la lumière des lumières c’est un peu comme l’obscurité de l’obscurité, le vide du vide et le rien du rien. si le père du père est bien le grand père alors la lumière de la lumière est la grande lumière.

            J’ai bon ?



            • Areole Areole 29 juin 2020 12:50

              @gardiole


            • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 29 juin 2020 10:42

              Je conseille plutôt aux lecteurs de lire les évangiles et les épîtres. Il sera plus à même de comprendre ce qui est bien et ce qui est mal et cela avec des mots compréhensibles par un paysan du bocage.

              Pour parfaire son instruction, lire les proverbes puis les psaumes.


              • DACH 29 juin 2020 20:06

                André Gide avait dit du soulier de satin : de paul Claudel, heureusement qu’il n’y en a qu’un....


                • DACH 29 juin 2020 20:08

                  Sur le fond de cette thèse, étonnant qu’il ne soit pas abordé les enseignements qu’apportent les grands mystiques d’Occident et d’Orient, notamment pour leurs rapports avec l’Invisible.... Et ce qu’est leur présence...


                  • DACH 29 juin 2020 20:55

                    @DACH


                  • Tesseract Tesseract 30 juin 2020 19:59

                    On raconte qu’un jour Maître Chan monta sur son siège pour donner son enseignement.
                    A ce moment, un rossignol se mit à chanter. Quand il eut fini, il s’envola.
                    Maître Chan se leva et dit : « C’est tout ce que j’avais à vous dire », puis il partit.

                    En entendant cette histoire, les connaisseurs du Tao éprouveront une grande joie.
                    Les hommes intellectuels écriront mille pages de commentaires pour démontrer qu’ils n’ont rien compris.
                    Les hommes du commun riront et leurs railleries les suivront comme une odeur de chair pourrie.


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