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A la reconquête de l’empire de sa Majesté

Avec la menace terroriste réactivée par le Brexit en Irlande du Nord et la présence de nombreux militants islamistes britanniques sur le territoire, les hommes et les femmes du Special Reconnaissance Unit, appelé également la 14e Int (Intelligence unit) ou "The Det" pour les initiés, doivent poursuivre leur mission dans un contexte sensible. Dans un pays bouleversé démographiquement et politiquement par l'immigration musulmane et les divers groupes "anti", leur mission est devenue particulièrement délicate. Heureusement, il y a les opérations militaires en Afrique, en Patagonie et en Orient pour reprendre les bonnes vieilles habitudes de l'armée de l'empire britannique...

Les célibataires du "Det", dépourvus de cicatrices, de taches de naissance ou de tatouages comme il se doit, s'entraînent toujours à conduire à très vive allure, à provoquer des accidents contrôlés, à utiliser leur véhicule comme une arme ou à se sortir d'une embuscade grâce à l'emploi d'explosifs. Ils utilisent, comme la plupart des services de sécurité intérieure, des caméras infrarouge, se fondent dans le paysage, surveillent n'importe qui, installent des systèmes d'écoute et des caméras ou des mouchards sur les voitures et s'introduisent dans les propriétés. Mais, ils doivent maintenant réfléchir plus longtemps avant de "neutraliser" des terroristes de nationalité britannique... ou Lady Di. Les politiciens, comme partout ailleurs en Occident, ne soutiennent plus officiellement les héros de l'ombre de la caserne Stirling Lines de Credenhill dans le Herefordshire.

Les hommes de la 14e compagnie évitent donc, plus que jamais, le contact, même si, tous issus des forces spéciales, ils sont toujours supérieurement entraînés au combat rapproché et manient tout MP5, SLR, G3, Heckler & Koch de tous calibres, M16, M15, Browning Hi-power, Walter PKK, fusil de chasse Remington 870, AK47, AKM, Uzi, M60, RPG-7, pistolets Tokarev et Makarov, flashbangs ou grenades avec le brio de commandos d'élite qu'ils sont. On pourrait dire, cependant, qu'ils combattent désormais les terroristes nationaux avec des principes de précaution. Leur mission prioritaire reste, il est vrai, la surveillance préalable à l'arrestation de ces terroristes ou à la découverte de leurs caches d'armes.

Les agents du "Det" ont, rassurez-vous, toujours des véhicules spécialement préparés, les fameuses voitures "Q" modernisées, truffées de caméras et de systèmes d'écoute, avec les désormais classiques feux de freinage désamorçables pour circuler discrètement la nuit, les carrosseries reforcées au kevlar et des systèmes de détection de bombes pour éviter aux agents des démarrages explosifs.

Mais, désormais, ils s'abstiennent d'employer des lance-grenades contre d'éventuels assaillants dans les quartiers "sensibles", sous peine de condamnations douloureuses en justice. Ce qui ne change pas est que les gouvernements jurent ignorer toujours tout de leurs agissements...

Les hélicoptères de l'armée de terre, "The Bat Flight", le "vol des chauves-souris" comme on l'appelle, continuent donc de les assister en vol. Là encore, le tir de missiles filoguidés n'est plus d'actualité et les carabines Hk53 ou les fusils G3, bien que prêts à engager les cibles au sol, restent sagement rangés dans leurs étuis.

Depuis que des femmes sont également membres des forces spéciales britanniques, les agents du "Det" sont devenus encore plus difficiles à identifier, même si cela leur interdit nombre d'opérations dans les quartiers musulmans où les femmes ne circulent pas aisément. Les candidats passent désormais une sélection un peu moins rigoureuse, à cause de la mixité et, surtout, de l'hémorragie causée au sein des forces spéciales britanniques, très recherchées, par les salaires attractifs des compagnies de sécurité privées qui recrutent des mercenaires, en Irak notamment.

Depuis les années 90, cependant, les hommes du "Det" trouvent des opportunités de travailler de manière moins entravée contre les "terroristes" désignés par Washington dans le cadre de la "guerre mondiale contre la Terreur" inventée par Bush et consorts. Les forces spéciales britanniques sont régulièrement aux Balkans, au Moyen-Orient et même en Espagne lorsqu'il faut saboter des alliances ponctuelles de l'IRA et de l'ETA basque.

Le 10 juillet 1997, par exemple, l'opération "Tango", qui a permis l'arrestation du Serbe Milan Kovacevic et de ses complices, à Prijedor, en bosnie, avait été préparée par une surveillance du "Det".

La 14 Int a également été engagée, avec des résultats mitigés, dans la guerre d'Irak, dans le cadre de la Task Force Black/knight, notamment à Bagdad. Des instructeurs du SRR ont été déployés en Libye pour former et encadrer les unités du NTC contre le régime de Kadhafi pendant la guerre civile libyenne. Ils sont actuellement présents au Yémen et en Somalie pour des opérations que ne renierait pas Sir Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie.

Pour des raisons évidentes, les membres du "Det" sont plus à l'aise sur leurs terres britanniques. Comme au lendemain des attentats de Londres du 21 juillet 2005, par exemple, lorsque le SRR a épaulé le SO12, les équipes de planque du Metropolitan Police Service.

Depuis le Brexit, malgré les protestations des députés du Sinn Féin, les agents du SRR, sont plus que jamais actifs dans les rues de Belfast, Londonderry ou Fermanagh, en Irlande du Nord.

Malgré les principes de précaution officiels, le SRR continue de jouer un rôle tout à fait léthal dans la lutte contre le terrorisme en Grande-Bretagne. La bavure du 22 juillet 2005, au cours de laquelle Jean Charles de Menezes, pris pour un sosie djihadiste, avait été abattu par erreur à la station de métro londonienne de Stockwell, était une opération d'élimination digne des grandes heures de la Guerre froide. Le SRR y avait pris pleine part.

Mais le "Det" profite avant tout, comme l'ensemble des forces armées britanniques, de l'ambition politique de Londres, libéré de l'Europe politique, de retrouver son horizon impérial. Tout comme ses ancêtres lors de la Guerre en Afghanistan, en 1818, la Grande Bretagne bataille de nouveau sur les marches de l'Empire contre les Pashtouns. Le 27 juin 2006, le SRR avait participé à l'opération Ilois pour capturer secrètement quatre chefs talibans dans des complexes à la périphérie de Sangin, dans la province de Helmand. L'opération avait mal tourné, deux chefs talibans s'étaient enfuis, deux étaient morts, ainsi que plusieurs membres des forces spéciales britanniques. Cet épisode malheureux, s'il rappelait, de loin, la terrible défaites des Britanniques à Jalalabad en novembre 1841, permettait, au moins, aux militaires britanniques de retrouver l'adrénaline du combat.


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3 réactions à cet article    


  • jacques 8 août 2020 10:42

    Ne pas s’affoler, il n’y a toujours pas de brexit et ce n’est pas demain la veille.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 8 août 2020 10:54

      Il parait que Johnson a des ascendances turques. 9a fait deux points communs avec Erdogan : l’un rêve de retrouver la grandeur perdue des Ottomans, l’autre se prend pour la reine Victoria.


      • ETTORE ETTORE 10 août 2020 21:53

        et la séduction dans tout ça ?

        Le 007 lui, il les, tombaient toutes.

        Maniements des armes, soit ....et le reste ? On nous aurait menti sur le sex appeal so british ?

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