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Accueil du site > Actualités > Société > Panorama du monde d’après

Panorama du monde d’après

Assistons-nous à la destruction de l'économie ?

Les politiques de nos gouvernants ont-elles échoué dans les domaines de l'éducation et de la santé ?

Sommes-nous sous le règne d'une presque anarchie ?

Le libéralisme est-il devenu fou et totalement irrationnel ?

A toutes ces questions je réponds : « Non, bien au contraire ».

En guise d'introduction, et pour illustrer mon propos, je vais vous présenter les conclusions d'un travail que j'ai fait il y a un peu moins de 10 ans. J'étais alors consultant, et mon client était une grande entreprise de service, qui m'a chargé d'étudier ses systèmes informatiques, de formaliser ce que font les logiciels et comment les données circulent d'un système à l'autre, et d'imaginer des scénarios d'évolution. J'ai pu apprécier ce que les employés faisaient dans la boîte, c'est-à-dire en quoi consistait exactement leur travail, puisque tout le personnel ou presque utilise des outils informatiques.

Ces gens, des cadres, petits bourgeois, bons parents, qui arrivent toujours tôt le matin, qui ne s'absentent jamais, qui respectent servilement la hiérarchie, qui, à la machine à café ou à la cantine, racontent leur problème de fissure de leur piscine, vous parlent de la nouvelle véranda de leur pavillon, de leurs moutards « tellement brillants », ou vous commentent le navet diffusé la veille à la télé, ces gens, bien sous tous rapports, bien payés, bon citoyens qui vont voter, qui font la minute de silence pour Charlie...

Eh bien les conclusions étaient sans appel. Moyennant un investissement mineur et sans grand risque, dans quelques technologies informatiques modernes, c'est au moins 90% de l'effectif de cette boîte de 9000 personnes qui ne sert plus à rien. Non seulement les économies de masse salariale seraient énormes, mais la rentabilité de l'activité même augmenterait vertigineusement, la vitesse de traitement, la fiabilité des opérations... Autre constat, le niveau de « technicité » de ces cadres, le niveau de compétence réel nécessaire à l'exercice de leur activité est, par la magie de la division du travail à outrance, ridiculement bas. Pire encore, pour beaucoup, leur « emploi » se résume à détenir quelques informations, à les dissimuler soigneusement sous un fatras de fichiers inextricable, et de ne les servir qu'au compte-goutte lorsqu'on leur demande. Et attendant patiemment la retraite : après une carrière de glande, ils escomptent enfin leur rente...

D'où vient l'argent qui paye leurs salaires ? Il est prélevé sur l'économie réelle par plusieurs canaux, via la réglementation étatique, qui leur fabrique une activité en forçant légalement les producteurs à solliciter leur service, et via la commande publique, donc la subvention directe de l'état, donc de l’impôt et de la dette. La bonne manière de formuler la situation, c'est que d'un point de vue économique -de la vraie économie, celle qui produit quelque chose- tous ces gens occupent des emplois fictifs. 

Ils sont de purs parasites sur la chaîne de production de valeur, qui charrient avec eux toute une économie, fictive elle aussi : si ces 8000 personnes ne vont plus travailler, c'est autant d'espace de bureaux libérés, c'est aussi moins de personnel de cantine, de ménage. Moins de véhicules sur la route, donc moins de garagistes, etc. Autant d'emplois qui ne tiennent (tenaient) d'ailleurs qu'a la réticence au télétravail. Tiens tiens ?

Celui qui regretterait que ces emplois disparaissent vit dans le fétichisme bourgeois de « l'emploi », ni dans le travail, ni dans la production. Au mieux, on peut voir ça comme un mode de redistribution, mais ça n'en reste pas moins de l'emploi « roue de hamster », coûteux en énergie et matières premières, un complet gâchis. Laisser les gens chez eux et les payer à ne rien foutre est globalement plus rentable que de leur faire brûler du pétrole pour aller « travailler » inutilement. Si vous considérez que c'est « digne » de passer ces journées à faire tourner la roue du hamster, désintoxiquez-vous de la morale bourgeoise, cette « civilisation » de boutiquiers cupides.

C'est un sentiment assez curieux qu'on ressent, en arrivant devant un grand bâtiment de bureau, en voyant s'affairer des foules de gens, en pensant aux milliers de litres d'essence cramés pour ramener leurs derrières sur un fauteuil de bureau, quand on sait que tout cela relève de la mascarade. Aussi, je ne fus pas surpris lorsque parut, il y a peu, un ouvrage américain nommé « bullshit jobs », étude décrivant la fumisterie généralisée qui règne dans les entreprises. Ma seule surprise fut que le bouquin mit tant de temps à paraître.

S'agit-il d'un cas isolé, est-ce l'activité particulière de cette entreprise qui amène cette situation ? La réponse est non. Dans toutes les entreprises et administrations que j'ai fréquenté - et on en voit beaucoup quand on est consultant - toujours le même constat. Une grosse partie des emplois qu'on considérait comme « qualifiés », ceux de la classe moyenne voir moyenne supérieure, ne sont pas « menacés », ils sont déjà morts, obsolètes. 

D'où le contre-sens de voir dans le « grand reset » une destruction de l'économie. C'est au contraire une rationalisation.

Il faut apprécier à sa juste valeur la « révolution numérique » à laquelle nous assistons. L'augmentation des capacités de calcul et de stockage, la baisse des coûts, l'omniprésence des réseaux et des capteurs, vont avoir un effet différent des précédentes « révolutions techniques ». Ça n'est plus le travail de force, ou le travail à la chaîne qui est menacé. Ce ne sont pas les prolétaires qui sont dans le collimateur, mais bien la classe moyenne. Et cela concerne non seulement la bureaucratie, mais aussi l'enseignement, les métiers de techniciens... Non pas, dans ce dernier cas, que l'humain disparaisse, mais il n'a plus besoin d'être qualifié, sa tablette pouvant superviser les opérations, détenir toute la compétence, et donner des ordres à la « mécanique humaine »... Et cela fonctionne aussi bien pour changer une pièce de voiture que pour faire la cuisine... 

C'est donc une redistribution des contingents des classes sociales qui caractérise le « monde d'après ». Resteront bien sûr des classes moyennes, des spécialistes, des chercheurs, des gens nécessaires à l'entretien et l'extension de la technostructure, à l'exercice de la violence ou de la persuasion pour dissuader les masses nouvellement prolétarisées de s'en prendre aux dominants, seuls bénéficiaires de la structure sociale qu'ils fabriquent.

Et c'est pourquoi je disais, avec malice, que concernant l'école et la santé nos gouvernements sont excellents. Dès lors que vous comprenez que la démocratie est une fiction, que vous ne comptez pour rien et n'avez de pouvoir sur rien.

L'école : un des nanars favoris des « bigots de la république » et de sa transcendance de pacotille, idiots utiles des exploiteurs, très ignorants en Histoire, certains que de brandir des mots comme « valeurs de la république » ou « école républicaine » tient lieu de réflexion. Ceux-ci sont convaincus que c'est dans des élans d'humanisme, bien franc-mac comme il faut, que le brave Jules Ferry a instauré l'école républicaine en France. La réalité est bien différente. S'il est indéniable que le niveau d'éducation a été relevé par cette école, le but n'en a jamais été l'émancipation des élèves : il s'agissait d'accompagner la complexification de la technostructure. Complexification des machines, des processus industriels, de l'administration, des armements et de leur tactique d'emploi... Le prolétariat devait donc être capable de remplir les rapports au contremaître, lire les instructions de la machine, calculer la hausse du canon etc. 

Toutes ces qualifications, désormais inutiles, lorsque le smartphone et la tablette peuvent se substituer au cerveau. Donc à quoi bon aller à école ? À quoi bon une école gratuite, quand les classes supérieures auront toujours les moyens de payer à leur progéniture l'éducation qui permettra de les maintenir dans leur niveau social ? Il n'y a pas d'échec d'une politique d'éducation : l'école pour tous ne sert plus aux exploiteurs, elle va à la poubelle.

La santé, même combat. Les gardiens de musée des luttes sociales larmoient sur la Sécurité sociale. Elle était nécessaire au sortir de la guerre, la bourgeoisie ayant besoin de main-d'oeuvre, et la population étant affaiblie par les privations de la guerre. Le temps de formation d'un cadre « qualifié » était long, la chose était coûteuse. Il s'agissait de ne pas perdre cet investissement humain en cas de maladie : financer un système de santé était rentable. Maintenant que le cadre « qualifié » est rendu inutile par la technologie, qu'il crève. Les exploiteurs auront toujours les moyens, eux, de se faire soigner. Les tâches qu'il effectuait dans le « monde d'avant » le sont désormais par un ordinateur, éventuellement équipé d'une prothèse humaine. Si cette dernière venait à mourir, simple échange standard. Ils sont des milliards, prêts à traverser la Méditerranée à la nage, pour servir de pièce de rechange...

Pourquoi le « grand reset » aujourd'hui, sous couvert de pandémie ? La technostructure, entièrement sous contrôle des exploiteurs, atteint un tel niveau d'emprise sur les corps et les esprits des masses, que les précautions nécessaires jadis deviennent superflues. « Vous n'avez pas le choix », « there is no alternative ». L'âge du « crédit social », de la surveillance omnisciente et permanente, de la marchandisation de l'humain n'est plus devant nous. Nous y sommes, nous, le bétail des exploiteurs.


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37 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 7 octobre 2020 17:36

    Excellent, merci, ça rassure de savoir qu’on n’est pas tout seul à penser comme ça, mais ça console pas.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 7 octobre 2020 21:55

      @Séraphin Lampion
      La consolation n’est probablement pas de ce monde...


    • Alex Alex 7 octobre 2020 19:25

      Merci pour cet article qui redonne un peu de perspective. Que faites-vous de la consommation qui est essentielle au maintien de la production et sous-entend un revenu ?


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 7 octobre 2020 22:10

        Personnellement, je suis pour la militarisation du travail, donc de la production. Uniquement dans une tranche d’age déterminée. Un S.T.O. de 20 à 40 ans par exemple, un peu à la manière de la légion romaine... 


      • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 7 octobre 2020 22:28

        @Alex
        Du point des intérêts de l’oligarchie, la production n’a pas besoin d’être maintenue dans les proportions actuelles. Seules comptent l’opulence pour la caste dominante et le strict nécessaire pour l’efficacité de ses serviteurs. La production par une partie (importante) de la population en vue de la consommation par cette même partie leur est inutile. Plus grave pour nous : elles leurs est néfaste. Elle consomme des ressources et engendrent de la pollution. Une grande partie de l’humanité est devenue inutile à ceux qui l’exploitent depuis, sans doute, l’aube de l’humanité. La situation est inédite et très dangereuse pour nous.


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 2020 07:17

        @Giordano Bruno
        Bien d’accord. J’ai hésité à rajouter, en plus de la santé et de l’éducation, un chapitre sur l’écologie, ou plutôt l’écologisme médiatique concocté par la bourgeoisie... Inspiré de ça.


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 2020 07:22

        @Hugo Drax
        Sur la question de l’importation : le raidissement de la propagande occidentale envers les chinois est palpable. Le déficit commercial devra être jugulé d’une manière ou d’une autre.


      • Clocel Clocel 7 octobre 2020 19:36

        Très bonne analyse, merci !

        Mais vous profanez le temple, les croyants préféreront vous immoler plutôt que de remettre en cause leurs illusions.

        Pas d’autres horizons que les urnes...


        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 7 octobre 2020 22:14

          @Clocel

          les croyants préféreront vous immoler

          Le martyre est un accomplissement.

        • Bob2 7 octobre 2020 20:17

          Dommage que l’auteur ne renseigne pas son identité , un aussi excellent article n’est pas à la portée de n’importe quelle plume !


          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 7 octobre 2020 22:15

            @Bob2
            Qu’importe ?


          • berry 7 octobre 2020 22:20

            Il est bizarre cet article, je vois mal un patron payer de sa poche tous les mois une armée de parasites, sauf à rouler sur l’or comme un Bill Gates ou un Steeve Jobs. Les patrons qui se laissent aller à de telles dérives ne font pas de vieux os en général.

            Dans certaines administrations, peut-être, si on va gratter du côté de France-Télévision ou du Ministère des anciens combattants, on doit arriver à trouver ce genre de situation.


            • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 7 octobre 2020 22:32

              @berry
              C’est expliqué dans l’article :

              D’où vient l’argent qui paye leurs salaires ? Il est prélevé sur l’économie réelle par plusieurs canaux, via la réglementation étatique,[...], et via la commande publique

              Le reste étant de l’impôt et de la dette.

            • jaunibegood 8 octobre 2020 11:10

              @berry

              L’armee de parasites est aussi la bureaucratie qu’on rencontre dans n’importe quelle boite.
              Cette bureaucratie n’est pas si inutile que ca, elle defend le pouvoir du grand chef par strates successives, le protege en quelque sorte. Faudrait pas qu’un ambitieux revolutionne tout de l’interieur ou puisse chopper la place du grand chef par son talent, pour eviter ca il y a tout un niveau de filtres et la politique qui va avec.


            • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 2020 11:15

              @jaunibegood
              En effet, le respect de la hiérarchie est la clef de voûte de ces organisations. Avoir de meilleurs idées que son chef est un crime infiniment plus réprimé que de glander.


            • Sinbuck Sinbuck 8 octobre 2020 20:56

              @jaunibegood
              de filtres.. en effet, et de codes, je me suis fait piégé... Mais j’ai beaucoup appris. Dans tous les cas, révolution de l’intérieur ou autre, tant que celui qui initie le changement possible (pour assainir le système) reste intègre dans la petitesse de sa vision « probe » de la réalité, alors c’est gagné. Et peu importe les fruits récoltés.


            • eau-mission eau-pression 8 octobre 2020 09:16

              Il vous manque l’avocat du diable pour éclairer votre propos des flammes de l’enfer.

              Si les phénomènes irrationnels que vous décortiquez existent, n’auraient-ils pas une raison d’être ? Ces grosses structures habitées de fantômes question travail, tout le monde en perçoit la nature, et qui se rebelle ? Essayez de dire à quelqu’un de la sncf que sa boîte utilise mal les automatismes ...

              Ces structures ressemblent à la grande barrière de corail. Elles délimitent un domaine d’eaux calmes, protégées des courants aventureux. Et quel est le ciment de cette barrière ? Le carriérisme.

              Enfant, on cherche les limites. Adolescent on rêve d’émancipation. A l’âge adulte, la carrière vous offre ces limites qui rassuraient l’enfant.

              Ils sont bien peu à chercher les passes vers le grand large. Et si ces esprits adultes reviennent fiers de leurs explorations, les assis réduisent leurs récits à de la frustration : celle de n’avoir pas eu sa place dans les strates du corail.

              D’un autre côté, quel guide auriez vous pour vos consultations qui vous écarte du paradigme « bipède=acteur économique » ? Paradigme selon lequel la logistique de nos sociétés serait bien mieux assurée par un algorithme que pas les rétenteurs d’information rivés à leur statut, gardiens de leur case dans l’organigramme ?

              Je pense au vieil homme d’Hemingway, face à la mer. Je n’oublie pas d’aller voir du côté de LVLC.


              • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 2020 10:33

                @eau-pression

                D’un autre côté, quel guide auriez vous pour vos consultations qui vous écarte du paradigme « bipède=acteur économique » ?

                Difficile le cadre des consultations. Mais pour répondre plus complètement, je suis désormais un punk alcoolique au RSA.


              • I.A. 8 octobre 2020 10:48

                Oui, c’est un article qui fait froid dans le dos...

                Et pourtant, nous savons tous, plus ou moins consciemment, que les programmes électroniques sont amenés à remplacer la majorité des salariés. Il n’est que d’observer ces automates, dans les chaînes de production automobile, visser, emboîter, peindre, assembler, porter... la précision, la rapidité et l’agilité de leurs mouvements...

                De simples algorithmes sont capables d’endormir un patient, pas encore de l’opérer, mais ils y travaillent !

                En effet, les distributeurs de billets, de boissons et sandwiches ne servent déjà qu’à ceux qu’ils peuvent sacrifier.

                Tout est en place, mais sans doute ont-ils peur de la violence spontanée issue d’un rassemblement non moins spontané.

                Un virus pour fragmenter la population ? Pour diviser ceux dont ils pourraient avoir besoin de ceux dont ils pourraient se passer ?

                Au vu de tout ça, toutefois, certaines choses restent inexplicables : pourquoi pratiquent-ils encore ces politiques de naissances ? Allocations familiales, primes de rentrée scolaires, etc... ?


                • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 2020 11:06

                  @I.A.

                  Oui, c’est un article qui fait froid dans le dos...

                  Merci.

                  pourquoi pratiquent-ils encore ces politiques de naissances

                  1/ Elle ne sont pas efficaces

                  2/ Maintenir la fraîcheur des prostitué.e.s

                  3/ Avoir des pièces détachée en cas de nécessité de transplantation d’organes


                • stef 11 octobre 2020 07:14

                  @I.A.
                  pour consommer Les multinationales émargent d’autant plus qu’il y a du monde sur la planète c’est pourquoi la population mondiale va dépasser les 10 milliards puis les 15 milliards d’habitants : ce sera alors le chaos total ! ! !
                  si on continue ainsi , on ne finira pas le siècle ! ! !


                • jaunibegood 8 octobre 2020 11:31

                  Tres bon article.

                  Oui, la classe moyenne est visee via une destruction controllee de l’economie, en tout cas les secteurs dont jouissait la classe moyenne sont soigneusement cibles : tourisme, culture, sport, fetes, gastronomie, vie associative.

                  La grande distribution, la propagande et les grands groupes sont soigneusement epargnes, ils ont droit aux subventions et prets illimites.

                  Ca tombe bien car cette classe moyenne bercee d’ecologie commencait a vouloir la decroissance douce, localisme a la cool, ecologie a papa, etc ...

                  La decroissance est bien au programme mais pas comme elle l’imaginait :
                  controle total via la 5G + IA + drones + cameras et etiolement progressif des libertes a cause de la crise economique, libanisation, ecologie punitive, manque de ressources terrestres


                  • Sinbuck Sinbuck 8 octobre 2020 17:56

                    Merci à l’auteur pour la franchise du « consulting » et le constat affligeant d’une réalité soumise au joug de l’analyse rationnelle.

                    Depuis l’ère industrielle « analogique » des machines, déjà les suppressions d’emplois posaient problèmes pour l’ouvrier, et le manœuvre. De nos jours, l’ère des machines numériques impacte les cadres, les penseurs... Tout cela semble logique.

                    La société doit-être réinventée. Mais sur quelle base, les puissants voudront-ils lâcher leur domination ? Je ne pense pas et j’imagine que les 200 prochaines années vont générées beaucoup de souffrance...


                    • Citoyen de base 10 octobre 2020 16:07

                      Glaçant mais tellement vrai votre article !

                      Permettez-moi de le situer en toile de fond d’un évènement absolument majeur bien que passé totalement inaperçu : En 2019, nous avons passé le pic pétrolier.

                      A partir de là nous ne pouvons faire autre chose que d’acter l’ avènement de la décroissance. L’oligarchie le sait et c’est à ce moment-là qu’elle a choisi de siffler la fin de la récréation, afin de préserver ce qu’il reste de ressources terrestres à son seul profit. Ceci répond je pense, à ceux qui s’étonnent d’un sacrifice incompréhensible de l’économie mondiale. Celle-ci est de toute façon arrivée à son terme et le paradigme a changé.


                      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 10 octobre 2020 16:42

                        @Citoyen de base
                        Oui, c’est clairement un volet du triptyque de la « crise » : pétrole, informatique, Chine.


                      • alinea alinea 11 octobre 2020 16:02

                        C’est quoi les tâches tellement importantes que font toutes ces boîtes qui n’ont besoin que d’ordinateurs ?

                        Si le petit peuple se contentait du nécessaire décroissance et frugalité existeraient-elles encore ? Qui leur rapportent du fric ?


                        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 octobre 2020 16:39

                          @alinea
                          Des boîtes et des fonctionnaires.
                          Enseignement, comptabilité, secrétariat, traduction, assurance, banque, management, RH, etc. La liste est longue. Non pas que ces tâches soient tellement importantes, mais elles emploient beaucoup de monde...

                          Le peuple se contente déjà largement du nécessaire : vu la pente sur laquelle la santé et l’éducation glissent depuis un certain temps, il y a fort à parier que ça ne fait pas partie du « nécessaire » pour nos amis élites...


                        • alinea alinea 11 octobre 2020 17:06

                          @Opposition contrôlée
                          Merci de votre réponse ; j’imagine mal le contenu de ces métiers sans nom ! j’ai lu pas mal de trucs là-dessus, et j’en ai retiré que les « CAC40 » embauchaient à prix d’or des cadres qui s’emmerdaient au boulot, et je l’ai compris comme une obligation de posséder des rouages dans la société : ces gens-là ne mordent ni ne dénoncent la main qui les nourrit et font courroie de transmission pour que ces artifices existent, se perpétuent comme s’ils étaient essentiels..
                          À désirer construire une société la moins gaspilleuse possible, Gorz avait raison de dire que pour satisfaire nos besoins, très peu d’heures de travail sont nécessaires. Passer notre intelligence à trouver tous les moyens pour ne pas gaspiller— toutes les énergies imaginables et satisfaire tous les besoins de tous, satisferaient bien des appétits de travail utile, innovant, créatif, etc.
                          La gabegie, partout où l’on se tourne, fait mal quand on a gardé sa sensibilité première !


                        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 octobre 2020 17:27

                          @alinea
                          Disons que la situation est la suivante : jusqu’à présent, une poignée exploiteurs bouffaient 50% du gâteau, et laissaient vivre la foule du peuple avec le reste. De par leur gestion calamiteuse des affaires, des ressources, de la nécessité qu’ils ont d’abrutir les masses pour les contrôler, la taille du gâteau fini par diminuer considérablement. Mais eux ne peuvent admettre que leur part diminue... Ils prendront la même quantité dans un gâteau beaucoup plus petit... 


                        • alinea alinea 11 octobre 2020 17:44

                          @Opposition contrôlée
                          sauf si les travailleurs s’émancipent !! smiley


                        • alinea alinea 11 octobre 2020 20:02

                          @Opposition contrôlée
                          Ils sont beaucoup plus riches qu’avant... gabegie, spéculation, argent virtuel.. hubris, folie


                        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 octobre 2020 20:50

                          @alinea
                          C’est surtout l’emprise qu’ils ont sur les gens qui a augmentée. La capacité à faire admettre tout et n’importe quoi, l’influence sur le comportement quotidien. Faire défiler des crétins d’étudiants qui sont déjà intellectuellement à la ramasse, sous prétexte de « sauver la nature », en les invitant à sécher l’école le vendredi... pourquoi pas en se carrant un concombre dans le *** tant qu’on y est. Et ça marche...

                          J’ai vu défiler une foule de crétins sous le slogan « je suis charlie » en janvier 2015. Un troupeau. Le 14 novembre 2015, le lendemain de... Je vais à Paris, décidé d’aller picoler en terrasse, histoire de dire, ça ne me fait pas peur... Personne dans les rues... Le désert... C’était pourtant la vraie occasion de prouver qu’on est charlie non ? Bref, le troupeau était calfeutré chez lui... Voir l’iconographie de l’article...


                        • perlseb 16 février 2021 18:37

                          Je connais exactement ce monde du travail : démission dès que j’ai pu (et long chômage avant, je ne pouvais pas faire le difficile). C’est bien la raison pour laquelle le peu de travail utile qui reste doit être partagé : je préfère encore rénover une vieille maison en pierres que de travailler dans une banque ou une assurance (même si beaucoup d’idiots préfèrent faire semblant de travailler dans un bureau avec un bon salaire volé sur le dos des autres).

                          Pénurie de semi-conducteurs en 2020 avec 60% de consommation rien que pour les Etats-Unis sachant que tous les GAFAM travaillent sur l’IA, notre fin approche à grand pas.


                          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 16 février 2021 18:42

                            @perlseb
                            J’ai fait pareil... Le problème c’est que les blaireaux qui continuent à faire semblant de travailler empochent leur argent virtuel, qui reste « force de loi »...


                          • perlseb 16 février 2021 19:30

                            @Opposition contrôlée
                            L’argent est effectivement virtuel mais s’il fait force de loi, c’est parce que personne ne le remet en cause. Vous pouvez entasser autant d’or ou de billets sur un potager que vous voulez, les légumes ne vont pas sortir attirés par l’odeur de l’’argent.

                            Par contre, ces imbéciles d’humains sont capables de donner leur vie entière pour ce fluide et, en le faisant, ils donnent un pouvoir énorme à ceux qui ont décidé comment ce fluide allait être réparti. Pouvoir qui leur permet, au final, de décider de quoi notre avenir sera fait (investissement ... ou pas) et pourquoi pas, de mettre fin à notre avenir en nous éliminant lorsque nous deviendrons inutiles à leurs yeux.

                            Mais la seule réponse qu’on obtient à une remise en cause de la monnaie telle qu’elle existe : « sans monnaie, c’est le troc ». Pas capable d’imaginer d’où vient la création de richesse ni de voir que la monnaie actuelle rémunère justement de moins en moins cette création. En fait, tout le monde espère secrètement atteindre le stade de l’exploiteur, et donc personne ne veut changer un système basé sur l’exploitation de l’autre.


                          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 16 février 2021 19:36

                            @perlseb

                            https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/00/km18440000/km18440000_5 .htm

                            C’est soporifique, mais tout ou presque y est. A compléter par « le capital ».


                          • perlseb 16 février 2021 20:24

                            @Opposition contrôlée
                            Merci pour le lien. J’essaierai de prendre le temps de le lire.

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