Entre grippe et coronavirus
Récit introductif : Le jeune homme, droit dans ses bottes et dopé à l’adrénaline, nous donne encore la leçon. Il est le chef et il tient à la faire savoir : « J’ai décidé ! » Voilà, c’est clair, net et précis !
« Nous sommes en guerre et je dirige la manœuvre », c’est encore mieux. « Dormez pauvres gens, le chef est là, omniprésent, omniscient, omnitout quoi. Il ne laisse rien au hasard ! Il dirige, c’est son affaire ! »
…
Hier après-midi, je suis allé en pharmacie pour récupérer le vaccin contre la grippe.
On nous a assez baratinés, notamment les catégories vulnérables des citoyens, de faire le vaccin pour ne pas engorger les urgences hospitalières.
Pas un ministre, pas un Premier ministre (j’aime bien le pluriel ! ça fait chic !) pas un président qui soit allé avec son leitmotiv sur la nécessité de se faire vacciner.
On nous a assez expliqué, au cas où on serait un peu bête, que le vaccin contre la grippe laisserait le personnel hospitalier travailler sur les patients covid-19, qu’il empêcherait la prise d’assaut des urgences, etc.
Ok, d’accord !
Reçu le papier autorisant le retrait du vaccin.
Je me pointe dans la pharmacie du coin, certain d’avoir le vaccin.
La pharmacienne ou je ne sais plus, la vendeuse ( ?) prend un air hautain et me dit : « Ah, c’est pour le vaccin de la grippe, nous n’en avons plus ! » Première surprise. Je demande quand il y en aurait et je reçois encore une réponse condescendante à souhait : « Peut-être demain matin ou après-midi. »
Je demande de réserver alors une dose et la jeune dame me dit : « Ah non, Monsieur, on ne peut pas réserver le vaccin ! »
- Qu’est-ce que je fais alors ?
- Vous venez directement !
-A quelle heure ?
Je ne sais pas !
Si j’ai mis ce dialogue hallucinant et surréaliste pour cette fin 2020, ce n’est pas pour montrer le caractère hautain de la vendeuse (permettez-moi de l’appeler ainsi). Non, elle détient, ou pense détenir un pouvoir et veut le faire savoir face à quelqu’un qui ne peut que subir…
Je rapporte ce dialogue pour deux choses précises :
Premièrement, pourquoi fait-on autant de pub, incitant les gens de se faire vacciner, sachant que la logistique ne suit pas ?
Le gouvernement, ce gouvernement a dépassé les bornes : la seule chose qui l’intéresse, c’est la communication. Le reste ne compte pas.
Deuxièmement, puisqu’on savait (enfin, le gouvernement) qu’il y aurait probablement une seconde vague épidémique, pourquoi on ne s’est pas préparé ?
Je m’explique : En février-mars, il y avait environ 5 000 lits dédiés à la réanimation en France. Le ministre de la Santé, le Premier ministre, le président de la République ainsi que la flopée d’experts en expertise nous ont baratinés à propos de la nécessité de créer de nouveaux lits de réanimation. Ils les ont promis pour hier !
Les avez-vous vus, ces lits de réanimation ? Moi, pas ! D’où la nécessité de vacciner contre la grippe, mais il n’y a pas de vaccins, d’où la nécessité d’aller aux urgences, mais il n’y a pas assez de médecins et de personnel médical, d’où la nécessité de se faire tester (j’avais oublié ça) mais il n’y a pas assez de laborantins pour analyser les tests, d’où finalement la solution de facilité : le couvre-feu et probablement le confinement.
Mais ces deux solutions, posent le problème économique, d’où la nécessité d’aller au travail, mais en se protégeant dans les transports en commun bondés, les espaces de travail non conformes pour la plupart, etc, etc…
Encore une chose : La Chine a construit en l’espace d’un peu plus d’une semaine deux hôpitaux covid, l’Allemagne, même si elle possédait des capacités en réanimation suffisantes, a construit pour le cas où, un hôpital de campagne d’une capacité de 4 000 lits, en moins d’une semaine, la Turquie (même la Turquie !) a construit un hôpital en dur en l’espace de quelques semaines, d’une capacité de 4 000 lits… La France a construit aussi un hôpital. Elle a construit un hôpital de campagne à Mulhouse (démonté depuis) d’une capacité de 30 lits ! Quel exploit ! Cependant, il fut utile, cet hôpital : il a permis au président de la République de lancer sa campagne (d’où son nom d’hôpital de campagne !) pour 2022 en balançant son slogan de « résilience » - que, par ailleurs, la moitié de la population ne peut expliquer – et qu’il continue à servir à satiété !
Ah ! J’oubliais encore ! J’ai fait en tout cinq pharmacies sans trouver de vaccin contre la grippe ! On verra aujourd’hui !
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